Le‘Manifeste communiste’ est une brochure de propagande, pas une œuvre scientifique, mais elle est fondée sur les recherches de Marx. L’idée principale est que la lutte des classes est le moteur d’évolution des sociétés. La nature essentielle des sociétés modernes est dans le conflit entre ouvriers et entrepreneurs, ressort du
Les classes sociales sont apparues avec un développement des forces productives tel que puisse être dégagé, par le travail, plus que ce qui est nécessaire à la survie, un surplus, un surproduit. L’invention de l’agriculture, au Proche-Orient, voici 11 000 ans, a permis une division de la société pour l’appropriation de ce surproduit social. Le surproduit est le surtravail des producteurs. Ces derniers travaillent plus que ce qui leur est nécessaire pour vivre, que la part des richesses qui leur est laissée. La classe exploiteuse vit du surproduit engendré par le surtravail de la classe productrice. D’une manière générale, le surtravail, le travail en quantité plus considérable que ne l’exigent les besoins, est inévitable dans toutes les organisations ; mais dans la société capitaliste comme dans l’esclavage il repose sur un antagonisme, sur l’oisiveté d’une partie de la société. Marx, Le Capital, III, 1864-1875, ch. 48 Le patriarcat est apparu. La classe exploiteuse a créé l’État pour garantir son appropriation du surproduit de la société. L’État a incorporé les prêtres et les religions ont légitimé la division sociale, l’inégalité dans l’effort productif et la disparité inverse de la répartition des richesses. C’est toujours dans le rapport immédiat entre le propriétaire des moyens de production et le producteur direct qu’il faut chercher le secret le plus profond, le fondement caché de tout l’édifice social et par conséquent de la forme politique que prend le rapport de souveraineté et de dépendance, bref la forme spécifique que revêt l’État à une période donnée. Marx, Le Capital, III, 1864-1875, ch. 47 L’histoire humaine est devenue celle de la lutte des classes. L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. Homme libre et esclave, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot oppresseurs et opprimés, en opposition constante, ont mené une guerre ininterrompue, tantôt ouverte, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours soit par une transformation révolutionnaire de la société tout entière, soit par la destruction des deux classes en lutte. Marx, Manifeste du parti communiste, 1847 La réalité de la lutte entre les classes sociales n’est pas une découverte du marxisme. À une période où la classe capitaliste avait à remplir un rôle historique au service du développement des forces productives, contre la superstition et contre la noblesse, certains de ses porte-paroles n’hésitaient pas à employer le terme. Le troisième grand résultat de l’affranchissement des communes, c’est la lutte des classes, lutte qui remplit l’histoire moderne. L’Europe moderne est née de la lutte des diverses classes de la société. Guizot, Histoire générale de la civilisation en Europe, 1828 Cette généralisation historique procède du mode de production capitaliste. C’est seulement le jour où le produit du surtravail prend la forme de la survaleur, où le propriétaire des moyens de production trouve en face de lui l’ouvrier libre comme objet d’exploitation et où il l’exploite dans le but de produire des marchandises, c’est alors seulement que le moyen de production prend la forme de capital. Engels, Anti-Dühring, 1876-1877, II, ch. 7 Le capitalisme domine progressivement la planète, brisant ou soumettant les rapports précapitalistes. Il incorpore la science dans les forces productives, il développe l’industrie, il internationalise l’économie, il crée la classe ouvrière. Mais, une fois cette œuvre accomplie, il se transforme en un frein au progrès. À un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants… De formes de développement des forces productives qu’ils étaient, ces rapports en deviennent des entraves… Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. Marx, Contribution à la critique de l’économie politique, 1859 Le maintien du capitalisme est désormais une menace pour l’humanité, pour la civilisation humaine. Depuis longtemps, la classe capitaliste n’est plus progressiste. Elle tend à se replier sur des frontières archaïques, à remettre en cause la démocratie, à revenir à la religion. La lutte des classes devient emblématique des notions dont ceux qui en bénéficient souhaitent camoufler l’existence. Les gouvernements et les partis politiques bourgeois noient la classe ouvrière dans la nation », le peuple », voire une immense classe moyenne » jamais définie. Une classe moyenne forte est le fondement même d’une économie forte. Notre plan offre une aide réelle à la classe moyenne canadienne et à ceux et celles qui travaillent fort pour en faire partie. Parti libéral du Canada, Plateforme électorale, 5 octobre 2015 La plupart des partis bourgeois soumettent politiquement les exploités à l’État des exploiteurs par l’opposition aux étrangers. Les économistes keynésiens opposent les producteurs » des capitalistes industriels aux ouvriers en passant par les travailleurs indépendants à la finance ». Les populistes », dont les fascistes, combinent les deux dans un complotisme qui fait de la finance » quelque chose d’extérieur à la nation… alors que les fascistes sont financés en coulisse par le grand capital de leur pays. Tous les défenseurs du capitalisme décadent, des réformistes aux fascistes, sèment l’illusion de la solidarité entre les travailleurs et leurs exploiteurs locaux au sein de l’État national. La tâche historique de la classe ouvrière est de transformer les rapports sociaux par une révolution et d’ouvrir la voie au socialisme international, au contrôle des producteurs sur leur propre activité, à la disparition des classes, au dépérissement de l’État et à l’effacement des frontières. En se rendant maîtresse de l’ensemble des moyens de production pour les employer socialement selon un plan, la société anéantit l’asservissement antérieur des hommes à leurs propres moyens de production. La société ne peut pas se libérer sans libérer chaque individu. Engels, Anti-Dühring, 1876-1877, III, ch. 3 Mais, pour se libérer du capitalisme, il ne suffit pas de reconnaître la lutte des classes, il faut la mener jusqu’au bout, jusqu’au renversement de la bourgeoisie par l’armement des travailleurs, la destruction de l’État bourgeois, l’expropriation, le pouvoir des conseils de travailleurs. Celui-là seul est un marxiste qui étend la reconnaissance de la lutte des classes jusqu’à la reconnaissance de la dictature du prolétariat. Lénine, L’État et la révolution, 1917 2 novembre 2014-27 février 2019Lesluttes de classes en France. K. Marx. De février à juin 1848 . A l'exception de quelques chapitres, chaque section importante des annales de la révolution de 1848 à 1849 porte le titre de : « Défaite de la révolution ! » Mais dans ces défaites, ce ne fut pas la révolution qui succomba. Ce furent les traditionnels appendices pré-révolutionnaires, résultats des rapports sociaux MarxCritical PeopleMathematical AnalysisUne conférence D'Anselm Jappe. Un bon résumé à regarder et écouter pour comprendre en quoi consiste la critique de la valeur Wertkritik. En bref, quand on relit Marx, on ne doit pas s'arrêter à la notion de lutte des classes, Marx était aussi un économiste et posait des observations éclairantes sur le système économique capitaliste par rapport à la question de la WatchDocumentariesPoliticsSimpleAccessoriesArtBlack FedoraWhiteboardSur le site d'Arte, l'histoire du capitalisme en quelques animations ultra Goes OnBring It OnInterviewEnvironmental PortraitsTheoremsMath VideosFranceTeaching MathTeaching IdeasLa France n'est pas seulement riche de son passé et de ses musées, elle regorge de talents qui rayonnent au-delà de nos frontières. Confirmés ou prometteurs, ces nouveaux génies dessinent l'avenir avec brio, à l'instar de ces intellectuels EconomyOur WorldCapitalismMichelPeerEconomicsAcademyFoundationSur le monde des Creative Commons. Sur une transition économique passant par la collaboration et le numérique et quelques hybrides avec le système On CapitalDiminishing ReturnsWealth TaxTime To LiveWorld DataEnd Of DaysFinancial TimesKnightGlobal Economyle roi du Maroc s'exprime à propos de l'économie mondiale et des agences de PrixChef JacketsRussiaProductsUn boulanger souhaite éveiller un peu les esprits à la question de l'évolution des prix Chez moi, j’observe une fourchette d’augmentation de 20 à 40 % selon mes produits, .... En 2010, le prix des farines de céréales avait connu une hausse notable à cause de mauvaises conditions climatiques qui avaient occasionné de mauvaises récoltes notamment en Russie. Depuis, les prix n’ont évidemment pas baissé… »CreditKeep Calm ArtworkActuelTotalementAudioDeathBreastContemporary ArtLien audio à écouter. À la fin de cet entretien sur la critique de la valeur, la question de l'art contemporain revient sur le tapis concernant l'absence de discours critique en son sein. Une fois encore ça me conforte dans l'idée que se pencher sur l'état de l'art aujourd'hui est totalement en lien avec la crise du capitalisme DigestJeremy RifkinTechnoSuit JacketProfessionFictional CharactersPhotoStartupsMeyerJeremy Rifkin “Ce qui a permis le succès inouï du capitalisme va se retourner contre lui”Passionate PeopleMeringueNew HampshireNicDennisCourt TermeRomeArticlesMerengueLe physicien américain Dennis Meadows nous rappelle que la croissance a une limite et que les conséquences du dépassement des limites est l'effondrement du système. Mauvaise nouvelle pour nos politiques à court terme. On parle de l'horizon ScoutsEvent OrganizationOrganizing TipsGuest SpeakersNew WorldPsychologyLanguageCommunityGreatsÀ lire absolument Rien de ce que nous appelons “économie du partage” n'est du partage. Ce terme est idiot, et il mérite de mourir.»ThierryPhilippePointCultureDigitalIntellectual PropertyComment la culture numérique impacte notre économie un point de vueGotham CityBatman FilmBatman Vs SupermanExpoGqGotham SeriesCrime3 Days TripFall TvContre la fraude et le crime en col blanc voici l'arrivée d'un justicier Gotham CityDissociation30 MaiCritiqueLe GrandDanger SignConceptsGaucheConversion DisorderUn blog à suivre. Critique de la valeur et du travail. Beaucoup de clés philosophiques BreastedRevolutionSuitsJacketsFashionTightsIndustrial RevolutionDown JacketsLa révolution collaborativeDanielSports JerseyMatchCelebritiesTopsAntiRedBelgium541 jours sans gouvernement voilà la recette anti-crise de la Belgique. avancé avec humour par Paul KrugmanBlindsCurtainsHome DecorWealthEverythingDecoration HomeRoom DecorShades BlindsBlindOù la production économique produit avant tout de la pauvreté. Un point de vue à New WorldDocumentaryEuropean RobinRobinsUn article pour résumer dans les grandes lignes en quoi consiste la "décroissance". Elle a déjà MarxComic BooksComic Book CoverBaseball CardsComicsHilariousSurvivalEt voici un essai d'économie en BD ! Paul Jorion Grégory Maklès ISBN 275480725X Éditeur Futuropolis 2012FinanceThrillerKoboFree AppsAudiobooksEbooksNovelty SignDiscoverReadingPaul Jorion ISBN 2738130895 Éditeur Odile Jacob 2014Transition WordsLegion Of HonourSelf ActualizationTeaching WritingSkepticCalamityInvesting MoneyCes économistes français qui cartonnent à l'étrangerLeadershipBernardManagementTalkVideosScenesYoutubeSocratesYoutubersBernard Stiegler économie collaborative et individuationIndustrialSpiritTechnologyArs Industrialis association internationale pour une politique industrielle des technologies de l'espritJust Let It GoJuneFantasy CharactersPaul Jorion - Le temps qu'il fait le 27 juin 2014 Lepuissant télescope de la Nasa a obtenu de spectaculaires images de Jupiter, permettant d'observer les aurores visibles aux pôles de la planète. Skip to content août 24, 2022 A l’occasion du bicentenaire de la naissance de Karl Marx, nous revenons à travers une série d’article sur les apports essentiels du marxisme à l’analyse sérieuse de la société moderne. Troisième épisode ! Le marxisme et l’Histoire un enjeu fondamental et souvent mal compris La perspective historique du marxiste est un des enjeux principaux de la compréhension de la pensée marxiste et de son application dans les sciences sociales. Déjà parce qu’il s’agit d’une des réflexions centrales du matérialisme dialectique, mais également parce que la compréhension de l’historicisme marxiste porte, pour nous communiste, un enjeu pédagogique de première importance. En premier lieu, elle présente dans bien des cas le lieu commun des poncifs caricaturaux circulant à propos de la pensée de Karl Marx, ensuite sa mauvaise compréhension est à la base de nombreuses erreurs d’interprétation au sein même du mouvement communiste. Enfin, cette idée de la Lutte des classes comme moteur de l’Histoire est d’autant plus fondamentale qu’elle fait du marxisme un humanisme, dans le sens où elle place les masses au cœur de tous les processus historiques. D’où la fameuse phrase de Karl Marx Ce sont les masses qui écrivent l’Histoire » Commençons déjà par tordre le cou à deux préjugés courants le marxisme comme outil de l’analyse historique n’est en aucun cas une lecture prophétique de l’Histoire, elle ne prétend en aucun cas que la révolution est inévitable, mais simplement que les contradictions du capitalisme en fabrique cycliquement les conditions. Du reste c’est bien le rapport de force qui existe entre les classes sociales, et plus généralement l’organisation des forces révolutionnaires qui en déterminent la réalisation ou la non-réalisation. Le deuxième préjugé qui découle naturellement du premier, typique des critiques portées par les praticiens bourgeois des sciences sociales serait que le marxisme est téléologique c’est-à-dire qu’il prétendrait que l’Histoire à un sens prédéterminé celui du progrès social. Or justement le marxisme fait de l’Histoire une réalité dialectique, c’est-à-dire traversée par des contradictions d’intérêts et des rapports de force l’ensemble des conflits sociaux naissants de ces contradictions sont fondamentalement moteur de l’Histoire, que leurs dénouements soient favorables ou non aux classes sociales dominées. Ces deux premières constatations sont déjà suffisantes pour démontrer la vacuité de l’approche attentiste, qu’on retrouve parfois au sein du mouvement communiste, qui voudrait que la révolution soit inévitable, les forces révolutionnaires n’ayant alors pour vocation que de s’y préparer pour y insuffler son analyse du monde, à l’avant-garde des masses populaires. Or c’est précisément l’inverse il n’est de révolution qui ne soit préalablement le fruit d’un processus historique révolutionnaire construit sur le long terme, par et autour d’organisations de masses et de classes. C’est précisément ce qui fait la différence fondamentale entre l’émeute et la révolution d’une part, et entre coup d’état et révolution d’autre part. Le rôle d’avant-garde ne réside donc pas seulement dans un rapport de force entre les différentes organisations qui composent les forces révolutionnaires, en attendant le déclenchement de l’inévitable insurrection, mais bien dans la compréhension et la préparation à long terme du processus révolutionnaire lui-même à un moment donné de l’Histoire qui en réunit les conditions objectivement nécessaires. Pour exemple, si l’état actuel de bouleversement des rapports de productions, c’est-à-dire les contradictions grimpantes entre l’état des forces productives et l’organisation sociale de la production pourraient bien réunir, les conditions sociales d’une révolution, le rapport de force n’étant pas en faveur de notre camp social – celui des travailleurs – le processus révolutionnaire ne peut que stagner. C’est bien là tout l’enjeu qui est celui de notre organisation révolutionnaire créer les conditions de rapports de force favorables à notre classe sociale, et lui permettre de prendre le pouvoir. Histoire et dialectique matérialiste A présent que nous entrons dans le vif du sujet il nous faut revenir un instant sur la question de la dialectique, et définir, d’un point de vu marxiste les termes qui ici nous intéressent. Ainsi que vous avez pu le lire au cours des articles précédent, la dialectique matérialiste démontre que tout système, toute activité humaine est traversé par des contradictions d’intérêts. Ainsi, ces contradictions sont toutes l’objet d’un rapport de force fluctuant entre dominants et dominés. Certaines de ces contradictions ne sont pas à proprement parlé infrastructurelle, c’est-à-dire qu’elles ne sont pas naturellement inhérentes à un système social et économique donné prenons pour exemple le cas des dominations sexistes. Si ces dernières s’appliquent bien selon les lois et les formes propre à la société capitaliste inégalité salariale, dépendance économique, discrimination à l’embauche etc. elles ne sont pas pour autant fondamentales. La bourgeoisie peut certes nourrir ses intérêts de ces contradictions, mais dans l’absolue une société capitaliste pourrait très bien s’accommoder de l’abolition de la domination sexiste, tout comme un régime socialiste, qui a aboli les classes sociales pourrait conserver intactes la domination de la femme par l’homme. En revanche, si il y a bien une contradiction fondamentale qui est inhérente à l’organisation de toutes les sociétés humaines c’est bien la lutte des classes. Ce qui différencie pour Marx l’homme de l’animal, c’est sa capacité à produire ces propres moyens de subsistances. De fait, toute société humaine, c’est-à-dire tout groupe humain structuré et organisé se doit d’organiser la force de travail, de façon cohérente, afin de produire les biens et services nécessaires à la survie du groupe. Comme toute organisation sociale, cette organisation du travail, structure de fait les rapports sociaux, c’est-à-dire qu’ils fragmentent la société en groupes distincts, généralement entre ceux qui possèdent ou contrôlent les moyens de production terres, machines, outils etc. et ceux qui exercent leur force de travail. C’est ce qu’on appelle l’organisation des rapports de production. Les rapports de production capitalistes divisent la société en deux classes d’intérêt distinct, la bourgeoisie et le prolétariat. La bourgeoisie possède les moyens de production, tandis que le prolétariat réunit tous ceux qui sont contraint pour vivre de vendre leur force de travail. La force de travail, comme vecteur principal de la valeur ajoutée des marchandises produites, peut être ainsi considérée, au même titre que la matière première, comme une marchandise au coût fluctuant. Comme pour n’importe quelle marchandise, l’intérêt de la bourgeoisie est de l’acquérir pour le coût le plus modique possible. C’est-à-dire augmenter la productivité, tout en comprimant le plus possible le coût de la force de travail. Ce faisant il contraint du même coup le travailleur à brader sa force de travail, particulièrement en période de chômage pour pouvoir continuer d’assurer sa subsistance. Cette différence entre le coût » de la force de travail, et le bénéfice réel issus de la marchandise est nommée plus value », c’est la base fondamentale du profit, et de l’exploitation capitaliste. Par voie de conséquence, l’intérêt objectif des prolétaires est donc de maîtriser par eux même leur travail, en vu de supprimer cette dernière donné, afin de pouvoir pleinement jouir des richesses qu’ils produisent, soit sous la forme d’un revenu non-salarié, soit par le réinvestissement de la richesse produite dans l’outil de production, ou l’amélioration des conditions de travail. Ainsi augmenter la productivité dans un tel cadre par l’amélioration des techniques de production peut ainsi diminuer le temps de travail, sans pour autant y voir de conséquence sur leur revenu, leur emploi, leur niveau de vie. Au cours de l’Histoire, les multiples évolutions techniques, économique, ou encore culturelle sont venu modifier l’organisation des rapports de production. L’état du rapport de force entre les classes antagonistes, qui peuvent s’exprimer de manière très diverses, dépendent, en outre, du niveau de conscience des individus de leurs intérêts de classe, ainsi que de la cohésion interne aux de ces dites classes. Il ne faut donc pas confondre la lutte de classe, phénomène inhérent à la division sociale du travail dans les sociétés humaines, conscient ou inconscient ; l’intérêt de classe, qui représente l’intérêt objectif d’un groupe donné au sein des rapports de production ; et la conscience de classe, qui définit le niveau de conscience des groupes et des individus quant à la place objective qu’ils occupent dans les rapports de production, et de leurs intérêts objectifs, individuels et collectifs dans la lutte des classes. Il n’en reste pas moins que le phénomène demeure agissant quel que soit le niveau de conscience qu’en ont les acteurs, le rapport de force, ou la posture défendue par les groupes et les individus au sein de ce phénomène, même s’ils y défendent un intérêt perçu et non pas objectif. Sur ce dernier point nous reviendrons dans la dernière partie. Pour Marx, les faits sociaux sont certes dialectiques, mais ils sont également historiques c’est-à-dire transitoires. L’évolution permanente des rapports de production, les conflits sociaux et les antagonismes de classe qui naissent des contradictions toujours plus nombreuses de l’organisation des rapports de production font de la société dans son ensemble une gigantesque construction historique en constante évolution. Ainsi, si nous avons évoqué ci-dessus la division sociale du travail dans les sociétés capitaliste, il nous faut à présent nous pencher sur divers cas dans l’histoire susceptible de montrer comment la lutte des classes peut-elle se faire le moteur d’une dialectique historique, et du perpétuel changement des sociétés humaines. Evolution historique des rapports de production Ainsi, on peut définir que l’enjeu au cœur de toute organisation des rapports de production est la question de la reproduction de la force de travail. C’est-à-dire que l’activité professionnelle, doit pouvoir produire de la richesse tout en assurant la subsistance des travailleurs, leur permettant ainsi de continuer à produire. Dans le Capital », Karl Marx parle de la quantité de travail socialement nécessaire » à la reproduction de la Force de travail. Quel que soit l’organisation des rapports de production cette nécessité d’assurer la reproduction de la force de travail demeure un élément central. C’est de cette manière que l’organisation sociale du travail fractionne la société en classes d’intérêts divergents. Ainsi, les contradictions sans cesse montante entre les gestionnaires des moyens de production, et ceux qui appliquent leur force de travail génèrent nécessairement une lutte de classe, dont la forme revêt cycliquement des caractères propre à l’organisation desdits rapports de production. Si les rapports de production capitalistes divisent la société en deux classes antagonistes, on ne peut limiter à cette analyse les rapports de productions propres aux sociétés de l’antiquité ou de la période médiévale. Ainsi, dans l’antiquité grecque et romaine, il existe une double hiérarchie sociale parallèle du fait de la multiplicité des structures de productions, car à la société de classes, se superposent une société d’ordres. Ainsi, dans l’antiquité il existe une première hiérarchie entre homme libre et esclaves qui est l’objet d’une lutte de classe particulièrement intense. On peut prendre l’exemple les trois grandes révoltes des esclaves contre la République romaine, et dont le cycle s’achève en 71 avant Jésus Christ avec la mort de Spartacus. Les esclaves ne sont en aucun cas comparables à des salariés, puisqu’il ne s’agit pas d’une marchandisation de la force de travail, mais bien d’une marchandisation de l’individu en tant que tel. Ce n’est donc pas le temps de travail socialement nécessaire » qui détermine la capacité de reproduction de la force de travail, mais bien la valeur accordée aux individus eux-mêmes comme marchandise à part entière. L’aristocratie peut en outre limiter la masse salariale » terme utilisé à défaut de mieux mais en partie anachronique en la matière en permettant notamment dans la gestion des tâches agricoles, d’employer pour les travaux le minimum d’hommes libres, produisant ainsi un chômage structurel dans les campagnes générateur de conflits sociaux. Ceux-ci vont d’ailleurs sous la dictature de Jules César conduire à une législation limitant la pratique de l’esclavage dans les tâches agricoles. Mais on ne peut pas limiter le conflit de classe à un antagonisme entre hommes libres et esclaves, car chacune de ces catégories répond en fait elle-même à des luttes de classe spécifique. Ainsi, on peut faire la distinction entre les esclaves aux services des riches familles romaines qui ne cessent de prendre de l’importance à la fin de la République et au début de l’empire au point de gérer pour le compte de leur maître des hommes libres de basses extractions que l’on nomme déjà des prolétaires. L’éducation des enfants est d’ailleurs souvent laissée à des esclaves grecs érudits. De la même manière certaines magistratures sont réservés aux esclaves affranchis par testament à la mort de leur maître, et dont l’influence politique est relativement importante. A l’inverse les esclaves des campagnes sont souvent traités comme des bêtes de sommes. Parmi les hommes libres il existe également des formes d’antagonisme extrêmement brutaux, d’une part autour du système d’ordre, qu’on pourrait grossièrement limiter à des systèmes de castes qui permettent l’accès à des droits civiques plus ou moins importants à Rome, mais également autour de la question de la propriété de la terre. Ainsi, la réforme agraire mené par Tiberius et Gaius Graccus pour l’égal jouissance des terres des domaines publiques ager publica est aussi l’occasion d’affrontements de classe extrêmement importants entre les citoyens aisées, souvent honestiores ceux qui sont honorés et les travailleurs plébéiens humiliores, ils répondent en outre à des logiques. En définitif, les inégalités violentes qui transcendent les classes et les statuts hommes libres, esclaves et affranchis, sont à l’origine de transformations politiques, institutionnelles et sociales majeures dans la société romaine, tel que l’accession des plébéiens aux hautes fonctions de consuls, la création de magistratures ayant vocation à la défense des citoyens démunis tribunat de la plèbe notamment, ou encore l’extension généralisée de tous les habitants de l’empire à la citoyenneté romaine de plein droit à partir de 212. Inversement, la lutte des classes privilégiées pour le maintien de leurs privilèges sont aussi un puissant vecteur de transformations politiques et sociales en de nombreuses occasions. En outre l’inégalité de l’accès à la terre rend complexe la reproduction de la force de travail et limite ainsi également, de ce fait, la levée militaire dans une période d’expansion territoriale. On voit encore comment les rapports de force entre dominants et dominés, occupent dans les rapports de productions de l’antiquité occidentale une place de premier ordre. On note ainsi que dans les rapports de productions antiques, ce n’est pas la quantité de richesse produites par les unités de productions qui détermine le niveau de richesse socialement reconnu, mais bien la valeur totale des biens immeubles, en terre et en logement qui détermine la place dans l’ordre social, et ouvre la porte à des avantages civiques et commerciaux particuliers. Dans la période médiévale, avec l’effondrement progressif de la centralisation du pouvoir impérial de Rome, l’unité de production standard devient la seigneurie qui organise une bonne part des rapports de production. La pratique du servage, où les hommes sont directement liés à la terre, et ne reçoivent qu’une relative protection militaire en échange de leur travaux forcés peut, à de nombreux titres, s’interpréter comme une continuité de la pratique esclavagiste. La première rente des seigneurs est donc l’impôt, sur la terre, mais aussi sur l’usage de l’outil de production en tant que tel. Il ne s’agit donc pas d’un système d’accumulation de richesse et de marchandise mais bien dans un premier temps d’un circuit fermé. A partir du XIIIème siècle, l’augmentation de la population accélère l’augmentation de la production, en vu de répondre au besoin croissant de la reproduction de la force de travail. L’apparition de surplus de production, fait entrer en compte la revente par les seigneurs d’un nombre important de marchandise, qui hâte avec le développement urbain, l’apparition d’une classe intermédiaire qui vit essentiellement de la revente des surplus de production seigneuriaux la classe bourgeoise. C’est aussi l’occasion d’une nouvelle évolution des rapports de productions médiévaux qui s’oriente vers la pratique du salariat, et de l’affermage,qui consiste à louer contre des corvées et des impôts en nature ou en monnaies, en échange du droit à jouir des produits de sa production, voir à leur revente sur les marchés. Cette évolution fait apparaître de nouveaux antagonismes de classe entre la bourgeoisie et la noblesse, devant la concurrence déloyale des reventes seigneuriales, et la pratique de taxe importante pour l’exportation des marchandises, qui conduisent à la suite de luttes de classe sanglante à l’apparition de chartes communales, qui laissent la gestion de certaines municipalités aux bourgeois, plutôt qu’à la noblesse. On ne peut néanmoins pas rapprocher ces pratiques de celles en apparence similaires qu’on verra apparaître à partir du XIXème siècle jusqu’au dernier quart du XXème car le féodalisme ne repose que sur un circuit fermé qui ne cherche pas nécessairement à l’accumulation permanente de richesses. Les grandes jacqueries révoltes paysannes du XIVème siècle sont à ces titres tout à fait représentatifs de la violence des conflits de classes que suscitaient ces rapports de productions, et dont les révoltes paysannes de la révolution française contre les privilèges démontrent bien la tardive continuité. Au sein de l’artisanat, le régime corporatiste garantit quant à lui le maintien d’une reproduction sociale qui divise les artisans entre les maîtres, qui décident collectivement les normes de travail pour l’ensemble de la branche professionnelle, ainsi que de la propriété et le financement de l’outil de production, les compagnons et les apprentis quant à eux, dont l’ascension sociale ne dépend que du bon vouloir des maîtres de corporations qui n’ont quant à eux que peu d’intérêts à voir entrer sur le marché de nouvelles boutiques concurrentes, et qui conduit à la suite de mouvements sociaux importants des compagnons à la disparition progressive des corporations et la mise en concurrence généralisée de la production artisanale. La lutte des classes comme élément moteur de l’Histoire une évolution plus dialectique que linéaire Il faut cependant bien appréhender l’idée que ce phénomène n’a rien de mécanique et de linéaire. Les conflits sociaux ne s’achèvent pas systématiquement par une issue favorable aux classes dominées, elles peuvent au contraire faire naître de nouvelle contradictions, en modifiant les rapports de productions qui modifient de ce fait les rapports sociaux. Ainsi, l’apparition de communautés paysannes pratiquant l’affermage produit de nouvelles hiérarchies sociales au sein mêmes de ces communautés. En outre, la levé militaire, et le paiement de l’équipement qui jusqu’alors étaient au frais du seigneur, passent dès lors au frais desdites communautés, où l’impact de l’achat et de l’entretien de l’armement n’est pas le même selon les foyers. On voit bien qu’une lutte de classe modifiant les rapports de production en apparence favorablement aux classes dominés n’est pas mécaniquement émancipatrice. Un autre exemple, plus récent, démontre bien cette dialectique. Ainsi, durant les guerres carlistes du XIXème siècle en Espagne qui voient s’affronter les partisans d’une monarchie libérale politiquement et économiquement à ceux de l’absolutisme d’ancien régime, voient les paysans prendre faits et causes pour le compte des absolutistes, car le maintien des privilèges de la noblesse, notamment ecclésiastique, semble représenter pour eux une forme d’autonomie et de gestion collective des moyens de productions moyennant taxe seigneuriales et corvées, là où la propriété bourgeoise de la terre et l’apparition de la moyenne propriété a, par endroit, créer de nouvelles hiérarchies sociales, où le salariat capitaliste a encore plus accentué les situations d’inégalité sociale. Une partie de la paysannerie voit ainsi dans le rejet de la propriété bourgeoise de la terre, une lutte conforme à ses intérêts de classe, bien qu’elle maintienne le latifundisme très grande propriété terrienne, et qui évolue dans le sens d’une intégration de la grande bourgeoisie terrienne et de la noblesse, au sein d’une même classe, et de l’apparition d’un prolétariat agricole structurellement misérable. Le l chapitre finale de cette lutte de classe sera la guerre d’Espagne, qui ne put, comme chacun le sait, trouver d’issue favorable pour les travailleurs. La fin de l’Histoire ? Bilan et organisation contemporaine des rapports de production du capitalisme mondialisé et financiarisé Tirer un bilan exhaustif de l’état du processus historique et de l’organisation des rapports de production au XXIème siècle nécessiterait évidemment un exposé beaucoup trop long, qui soulèverait des enjeux trop spécifiques pour être développés ici. On peut néanmoins, en guise de conclusion édicter diverses caractéristiques du capitalisme très contemporain ainsi que les enjeux et contradictions nouvelles qu’ils soulèvent. En outre l’actualité de la question historique dans la pensée marxiste porte pour nous l’enjeu très contemporain de remettre en cause la pensée de la fin de l’Histoire ». Celle-ci, théorisée à la chute du mur de Berlin a voulu tirer le constat de l’hégémonie ad vitam eternam du capitalisme avec l’effondrement du monde socialiste. Ainsi, la pensée bourgeoise prétend que le capitalisme serait désormais l’unique horizon de l’Histoire humaine, tant du point de vue du mode de développements des sociétés contemporaines que de celui de la pensée. Or, si le capitalisme revêt désormais des formes originales, dont Lucien Sève tirait déjà en 1977 l’idée qu’elles ne purent être envisagées par Marx, Engels ou Lénine, la marche de l’Histoire continue, car l’antagonisme de classe demeure toujours concomitant de ce mode de développement. Deux aspects majeurs, quoique non exhaustif, caractérisent en premier lieu le développement historique contemporain des rapports de production capitalistes. D’abord, avec l’évolution exponentielle des moyens de transports et de communication, on assiste à une accélération généralisée des échanges à une échelle internationale. La division du travail pour la réalisation d’une même marchandise peut désormais s’effectuer sur des millions de kilomètres. De ce fait, la plupart des grands pays capitalistes ayant d’ores et déjà atteint la phase impérialiste de leur développement, une solution dont use couramment la bourgeoisie n’est plus simplement l’importation d’une force de travail bon marché mais la délocalisation des outils de productions vers des zones géographiques où le capitaliste peut dégager une masse de plus valu plus importante encore en contractant toujours plus la masse salariale. On peut trouver deux causes non-exhaustives à cet état de fait d’abord le développement historique de l’Etat qui garantit un savoir-faire excédentaire justifiant des conditions de salaires trop élevées aux yeux de la bourgeoisie. En second lieu, les conquêtes sociales des travailleurs, notamment en France, avec la sécurité sociale, qui dans l’idéologie bourgeoise est un frein aux conditions capitalistes de l’accumulation du capital. Ces délocalisations des unités de productions issus des grandes puissances capitalistes, tels que la France ou les Etats-Unis a pour finalité une tertiarisation toujours plus importante de la production intérieure de ces mêmes Etats, c’est-à-dire la généralisation massive de l’économie de services. Ainsi, l’accentuation, à l’échelle internationale de la libre concurrence » capitaliste, accélère en outre l’émergence des monopoles à l’échelle mondiale et hâte, de ce fait, la baisse tendancielle des taux de profits. Le deuxième aspect de ce développement contemporain, c’est le retour en force de la grande bourgeoisie financière. Pour Karl Marx, sa principale phase de développement en Europe s’effectue au cours de la seconde moitié du XIXème siècle, principalement sous la monarchie de Juillet pour ce qui est de la France. Cette sous-fraction de la classe bourgeoise, est selon Marx très particulière car elle ne vit pas de l’extorsion immédiate de la valeur du travail, mais bien par la captation d’un capital déjà existant. On connaît bien le système d’emprunt auquel se livrent les Etats, les entreprises, ou les collectivités territoriales c’est donc le crédit et la spéculation qui font le profit de la bourgeoisie financière, et non pas la production. Puisqu’elle rend dépendante d’elle le reste de la bourgeoisie ainsi que les Etats eux-mêmes, elle a pour intérêt la baisse généralisée de la dépense nationale, pour ainsi garantir la solvabilité de ces derniers. Elle également en grande partie responsable de l’émergence des sociétés anonymes, dont les principaux actionnaires ne sont dès lors plus des dynasties patronales mais bien une multitude de représentants de fond d’investissement notamment issus des banques d’affaires. Elle ponctionne ainsi les Etats et les collectivités par le crédit public, empêchant toute action de régulation de l’économie, et elle participe également à la diminution de la part de richesse reversé dans le salaire directe ou indirecte, par le crédit privé[1]. Quelles sont alors les conséquences de la position de force qu’occupe dès lors cette fraction particulière de la bourgeoisie ? Karl Marx en donne déjà plusieurs indices. Tout d’abord, elle déstabilise sans cesse la valeur réelle de la marchandise, par la spéculation. En outre, elle favorise par le crédit privé, les grandes structures de production au détriment des entreprises de taille plus restreinte et participe également à la constitution de monopole. Mais qu’en est il alors de la lutte des classes ? Qu’en est-il de la structuration de la classe laborieuse ? En Europe occidentale, l’augmentation tendancielle des qualifications, liée aux politiques sociales de l’après-guerre a notamment permis à un certain nombre de travailleurs une relative élévation sociale, qui leur a permis de capitaliser en accédant plus aisément à la propriété. Les cadres, manager, et petits-entrepreneurs ont dès lors pris une place importante dans les rapports de productions contemporaines, de même que les employés avec le développement du secteur tertiaire notamment. Devant l’apparente diversité de formes que prend désormais l’emploi salarié, il est dès lors éminemment complexe de rassembler dans une même logique d’intérêt commun, des travailleurs dont l’intérêt perçu peut paraître si éloigné. L’idéologie bourgeoise favorise, encore ici, l’abstraction, en faisant nier aux travailleurs eux mêmes la place objective qu’ils occupent dans les rapports de production. La lutte des classes n’en demeure pas moins agissante. Ainsi, le développement frénétique de l’auto-entreprenariat, qui en plus de promouvoir l’idéologie bourgeoise abstraite de la méritocratie », va évidemment dans le sens des intérêts de la bourgeoisie financière, mais également des grandes entreprises qui peuvent se contenter de les racheter une fois en faillite et potentiellement d’acquérir à moindre frais des possibilités d’innovations. Ainsi, la start-up mania ne remet pas en cause, loin s’en faut, la situation monopolistique du capitalisme contemporain en occident. Cependant, la volonté d’émancipation vis-à-vis du salariat demeure claire malgré le poids de l’idéologie. Et c’est sans nul doute ce qui ressort le plus de la volonté petite-bourgeoise caché derrière le startupisme et le désire de l’auto-entreprenariat. Il nous indique ainsi un fait éminemment empirique les contradictions grimpantes du capitalisme contemporain sont bel et bien perceptible par le plus grand nombre, malgré l’évidente difficulté de faire comprendre aux travailleurs l’intérêt commun qui les unis contre l’idéologie et l’organisation bourgeoise des rapports de production. Le parasitisme du système financier est lui aussi claire pour tous, si bien qu’il reçoit même les critique acerbes de la petite bourgeoisie et d’une partie de la bourgeoisie industrielle et tertiaire. Mais cette prise de conscience est très loin de suffire à remettre en cause l’organisation capitaliste de la production. Au mieux favorise-t-elle l’intérêt des petites unités de productions et la petite et moyenne bourgeoisie contre celui de la bourgeoise financière. C’est la qu’on retrouve les vaines abstractions d’une partie de la gauche à propos du dictat de Bruxelle » comme si l’oppression du crédit public était apparu comme par magie avec l’Union européenne. C’est pourquoi, la responsabilité historique du mouvement communiste est de travailler auprès des travailleurs dans tous les lieux de vie, de travail et de formation. La propagande communiste, et le marxisme de surcroît demeure encore aujourd’hui la seules critiques scientifiques opérationnelles des rapports de production capitaliste. Les crises économiques sans cesse plus régulières, les attaques permanentes contre les droits des travailleurs et la prise de pouvoir politique immédiate de la bourgeoisie avec l’arrivée au pouvoir d’Emmanuel Macron rendent plus visibles et plus matériellement perceptibles que jamais les contradictions du capitalisme en Europe occidentale. L’Histoire n’est pas fini, et la lutte internationale des travailleurs, avec ses hauts et ses bas, le démontre fort bien ces dernières années. Il ne tient plus qu’aux forces révolutionnaires de s’emparer de ses contradictions pour forger une nouvelle conscience de classe, et mettre en dynamique les intelligences collectives pour construire un socialisme au XXIème siècle. Karl Marx 2018 de la philosophie politique au philosophe en politique Karl Marx 2018 le matérialisme dialectique, une rupture philosophique
ARTE/ CAPITALISME : Episode 4 : "Marx : la recette de la lutte des classes" from Patricia Lucas on Vimeo. A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu'à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital.Une étude de l'Insee indique que l'écart entre les plus riches et les plus pauvres en France est de près de 13 ans chez les hommes et de 8 ans chez les femmes. Un écart qui n'est pas près de se réduire avec la politique du gouvernement."Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, celle des riches, qui mène cette guerre et nous sommes en train de la gagner". Ces propos de l'États-unien Warren Buffet, deuxième fortune mondiale, dans les années 2000, ont une résonance particulière avec l'étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques Insee sur les liens entre niveau de vie et espérance de vie. Cette étude, publiée mardi 6 février cf lien n°1, indique que l'espérance de vie des 5% les plus riches hommes en France est de 84,4 ans, contre 71,7 ans les 5% les plus pauvres hommes. Soit un écart de 12,7 ans. Chez les femmes, l'écart est 8,3 ans 88,3 ans d'espérance de vie chez les 5% des femmes les plus riches contre 80 ans chez les 5% des femmes les plus pauvres.Accès inégalitaireQu'est-ce qui peut expliquer l'existence de tels écarts entre les plus riches et les plus pauvres? Selon l'Insee, les plus riches bénéficieraient d'un meilleur accès aux soins, aux services de santé, ainsi qu'un meilleur traitement médical en raison de leur meilleur niveau de vie, lui-même relié à la condition sociale des personnes cadre, professions supérieures, etc. et au niveau de diplôme. L'effet du diplôme est très marquant. Selon l'Insee, les personnes diplômées du supérieur ont un risque de décès inférieur de 14% à celui de personnes ayant un CAP, un BEP; tandis que des personnes sans diplôme ont un risque de décès supérieur de 12% à celui des personnes ayant un CAP, un de la localisation joue également sur l'inégalité devant la mort. L'Île-de-France, la région la plus riche de l'hexagone, est celle qui présente le moins de risque de décès, à âge et sexe donnés, mais si on enlève l'effet du niveau de vie, l'Île-de-France se retrouve en-dessous de la moyenne des risques de décès par région, tandis que l'Occitanie, sans effet du niveau de vie, est la région qui concentre le moins de risques de décès. Par contre, dans tous les cas, la région qui présente le plus de risque de décès est les Hauts-de-France. Si on complète les données de l'Insee avec celles de l'ordre des médecins sur la densité médicale cf lien n°2, on peut remarquer que l'Île-de-France est la région hexagonale concentrant le plus de médecins, devant la Provence-Alpes-Côte d'Azur et l'Occitanie, tandis que les Hauts-de-France font partie des régions ayant le moins de toubibs. Même si le lien entre niveau de vie et présence médicale n'est pas absolu à 100%, il n'est pas à sécu à deux vitessesÀ l'heure où le pouvoir en place lance une politique de réduction des dépenses publiques avec des postes de fonctionnaires qui doivent sauter, à ses yeux, et de réduction des prélèvements obligatoires pour les plus riches, c'est un renforcement d'une Sécurité sociale à deux vitesses qui s'opère. En effet, la principale ressource de la Sécu est la cotisation sociale. Or, sous prétexte du manque de compétitivité de l'économie, de nouvelles réductions, voire exonérations de cotisations sociales ont vu le jour pour le budget 2018 de la Sécu. Et pour ne pas trop affaiblir ce service public, le gouvernement a renforcé la Contribution sociale généralisée, fiscalisant encore plus la Sécu et la rendant encore plus dépendante de l' baisse des recettes accompagnée de dépenses qui ne vont pas stagner de sitôt car l'accès aux services de la Sécu sera davantage disponible pour les plus riches. Et comme ce sont eux qui ont une espérance de vie plus longue que les plus pauvres, il n'est pas illogique que ce sont eux qui provoquent le "trou de la Sécu". Et ce, d'autant plus que les vagues de réformes des retraites de ces dernières années font que les plus pauvres auraient à peine atteint l'âge de la retraite qu'il n'auraient pas le temps de profiter de ce salaire à vie, pour reprendre ce thème cher à l'économiste et sociologue Bernard Friot, qui les rend indépendants du chantage à l'emploi fait durant leur "vie active". Et encore plus en fonction des régions et de leur niveau de richesse, permettant d'attirer ou non des cette étude de l'Insee peut être salutaire pour comprendre combien les mécanismes du capitalisme sont mortels pour les dominés. .