đȘïž Avons Nous Le Devoir De Chercher La Verite
Nousavons rompu le contact avec la nature et nous prĂ©fĂ©rons chercher notre vĂ©ritĂ© sur Internet. La quĂȘte du sens plutĂŽt que la quĂȘte de vĂ©ritĂ© vraie. Nos cerveaux cherchent en permanenceCours du 21 juin 02 Le savoir de lâauteur, câest le savoir de la vĂ©ritĂ© La sĂ©ance dâaujourdâhui est la derniĂšre de lâannĂ©e ; je vais essayer de rĂ©pondre au moins implicitement aux questions qui sont restĂ©es en suspens, et de conclure avant que nous repartions Ă la rentrĂ©e vers de nouvelles aventures. Il nây a dâautoritĂ© quâĂ ce que le savoir ne compte pas lĂ oĂč on lâon a des raisons dâobtempĂ©rer ou dâapprĂ©cier, on ne reconnaĂźt personne mais uniquement lesdites raisons on reconnaĂźt un savoir qui est sujet Ă la place du sujet. Autrement dit on reconnaĂźt le sujet dâun choix, alors que le sujet de lâautoritĂ© est toujours celui dâune dĂ©cision. Car elle est toujours autoritĂ© de celui qui compte, et il nây a pas de diffĂ©rence entre reconnaĂźtre que quelquâun compte et reconnaĂźtre quâil sâest autorisĂ© de lui-mĂȘme, quâil est sa propre autoritĂ© â celle-lĂ mĂȘme qui dĂ©finit la dĂ©cision de nâavoir jamais lieu au prĂ©sent. La question de lâauteur est celle de cette impossibilitĂ© le vrai sujet ne peut pas ĂȘtre contemporain de son propre gĂ©nie et câest de cela quâil sâagit dans la notion du gĂ©nie, câest-Ă -dire de lâĂ©thique dâĂȘtre soi. En quoi nous retrouvons la paradoxale antĂ©rioritĂ© vĂ©ritative de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme â et certes, il ne pouvait de toute façon pas sâagir dâautre chose pour finir notre annĂ©e. Or lâantĂ©rioritĂ© de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme ne peut par principe correspondre Ă rien pour quâil en soit ainsi non seulement il faudrait faire de la vĂ©ritĂ© une sorte de rĂ©alitĂ©, mais encore il faudrait que cette rĂ©alitĂ© fĂ»t prĂ©cĂ©dĂ©e dâune autre rĂ©alitĂ© plus originelle qui ne serait jamais , comme telle, quâune stupiditĂ© placĂ©e avant les autres un fait, prĂ©cisĂ©ment. LâexclusivitĂ© sâentend dâabord comme celle du fait et du droit, et elle est constitutive de la notion de lâauteur puisque celui-ci, nâest pas celui qui sâexprime mais celui qui signe autrement dit nâest pas la cause du texte mais, prĂ©cisĂ©ment, son autoritĂ©. Ensuite lâexclusivitĂ© du droit Ă son propre fait si câest un fait quâil y a le droit, ce fait ne fait pas droit donc il nây a pas de droit autrement dit de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme on sait quâ » il nây a pas de vĂ©ritĂ© de la vĂ©ritĂ© , cette double exclusivitĂ©, dis-je, on la rĂ©flĂ©chira forcĂ©ment comme une aberration. DâoĂč ma derniĂšre thĂšse pour cette annĂ©e câest lâaberration qui fait lâautoritĂ©, autrement dit lâexclusivitĂ© Ă la mĂ©taphysique, si lâon nomme ainsi la raison comme discours. Partout oĂč la mĂ©taphysique est rĂ©cusĂ©e, autrement dit partout oĂč la rĂ©flexion a perdu son droit, il y a autoritĂ© et pour cette seule raison. En quoi je reviens paradoxalement Ă ce que jâai dit de la mĂ©taphore, qui nâest pas une maniĂšre de signifier mais une folie. Non pas que toute folie soit mĂ©taphore, mais en ceci quâil nous est impossible de ne pas faire de la folie une mĂ©taphore. Et quand nous avons opĂ©rĂ© cette conversion, nous avons reconnu lâautoritĂ©. Câest pourquoi il est impossible de sĂ©parer lâautoritĂ© de sa reconnaissance une autoritĂ© que nul ne reconnaĂźt nâen est tout simplement pas une. MĂ©taphysique et autoritĂ© LâautoritĂ© est, entendue comme Ă©thique, lâantĂ©rioritĂ© mĂȘme de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme et câest ce que signifie lâexpression » sâautoriser de soi , puisquâil est impossible dâen donner une comprĂ©hension mĂ©taphysique on sâautoriserait alors ou de son savoir, ou de sa place. La notion dâautoritĂ© sâentend en exclusivitĂ© Ă la mĂ©taphysique, puisquâelle sâentend en exclusivitĂ© Ă la question des biens, comme on le voit non seulement dans le paradoxe des mauvais textes ce sont eux qui font lâauteur, puisque lâacceptation des bons va de soi, mais encore dans lâimpossibilitĂ© quâaucune dĂ©cision soit jamais justifiable. LâexclusivitĂ© de lâautoritĂ© et de la mĂ©taphysique entendue comme le discours du maĂźtre sera par consĂ©quent traduite par lâimpossibilitĂ© que lâautoritĂ© concerne jamais le service des biens, dans lequel prĂ©cisĂ©ment le maĂźtre sâimpose ce qui est une maniĂšre de dire que seul quelquâun qui ne compte pas peut valoir comme maĂźtre. Or la mĂ©taphysique, câest le discours de la raison celui de la lĂ©gitimitĂ© et de la reconnaissance rĂ©ciproque. Rien de moins lĂ©gitime que lâauteur, lui qui nous impose la vĂ©nĂ©ration de mauvais textes, et aussi rien de moins rĂ©ciproque le respect quâil inspire est justement le sentiment que nous Ă©prouvons de ne pas compter, en face de lui. LâexclusivitĂ© de lâautoritĂ© et de la mĂ©taphysique impose dâadmettre lâaberration originelle et ultime de toute autoritĂ© câest le mĂȘme de fonder une autoritĂ© et de la supprimer comme autoritĂ©. On ne sâautorise donc jamais que de sa propre folie. ConcrĂštement, on nâest un auteur quâĂ la condition de ne pas comprendre de ne pas pouvoir expliquer pourquoi on fait ceci plutĂŽt que cela, câest-Ă -dire quâĂ la condition de nâavoir jamais choisi ce que lâon fait. Et si lâacte de choisir consiste Ă dĂ©missionner de soi au profit du savoir, on peut dire que toute dĂ©cision est folle non seulement au sens oĂč elle a forcĂ©ment lieu sans le savoir injustifiable et prise en nous bien avant quâon puisse savoir quâelle a Ă©tĂ© prise mais encore oĂč lâon agit sans jamais avoir choisi dâagir ni dâagir comme on agit, et enfin au sens oĂč lâon agit forcĂ©ment en exclusivitĂ© du service des biens, qui est lâordre des choix. Rien lĂ que de trĂšs banal lâidĂ©e dâune bonne ou dâune mauvaise dĂ©cision est une contradiction dans les termes, et câest seulement par une opĂ©ration rĂ©flexive de conversion quâon pourra traiter une dĂ©cision comme si elle avait Ă©tĂ© un choix. Câest ce qui rend compte du paradoxe des mauvais textes qui sont ceux oĂč lâauteur apparaĂźt bien comme tel on les dit mauvais comme si lâon pouvait choisir selon des critĂšres alors que toute cette problĂ©matique ne compte pas, et que câest justement par cela que les textes en question font autoritĂ©. DâoĂč ce dernier paradoxe dâune part les auteurs produisent un savoir dont on ne peut rĂ©cuser la rĂ©alitĂ© Kant nous apprend ce quâil en est de la morale, par exemple et dâautre part, ils ne le font quâautorisĂ©s dâeux-mĂȘmes, dans la folie dâune position subjective quâon a suffisamment dĂ©finie en disant que le savoir ne compte pas le penseur pense, justement il ne compile pas des lectures. LâunitĂ© du savoir et de la folie dĂ©finissent donc la production de lâauteur. Il nây a dâautoritĂ© que folle et que violente, je le maintiens, mais de mĂȘme que toute dĂ©cision dĂ©cide forcĂ©ment de quelque chose par exemple dâune politique, de mĂȘme tout auteur dit forcĂ©ment quelque chose, ne serait-ce que son autoritĂ© par exemple une peinture qui ne reprĂ©sente rien et qui sâimpose dâelle-mĂȘme prĂ©cisĂ©ment comme acte pur de peindre. Folie et savoir sont donc insĂ©parables quand on pose la question de lâautoritĂ©. Evidemment, toute la question est de savoir de quoi on parle aussi bien Ă travers le premier terme que le second. Un savoir en exclusivitĂ© Ă lâenseignement. Le savoir des auteurs ne sâenseigne pas, au sens classique du terme, parce quâon nâenseigne seulement le savoir des autres. Je le dis plus simplement on nâenseigne jamais un savoir mais uniquement lâhistoire dâun savoir â y compris bien sĂ»r lâhistoire contemporaine de celui qui parle le professeur peut faire cours sur le dernier livre dâun penseur dont il est par ailleurs le contemporain. LâexclusivitĂ© du savoir et de lâenseignement nâest un paradoxe quâen apparence. Car si le » bon sens » pose quâon ne peut rien enseigner quand on ne sait pas, il le fait Ă lâencontre de toute lâhistoire de la pensĂ©e qui Ă©tait Ă chaque fois lâenseignement de gens qui ne savaient pas, puisquâils parlaient ou Ă©crivaient et ne rĂ©pĂ©taient pas. Ce nâest en effet pas du tout le mĂȘme dâĂȘtre un enseignant et dâavoir un enseignement Socrate ou Lacan avaient un enseignement, mais ils nâĂ©tait certes pas des enseignants. Inversement, on nâest un enseignement quâĂ nâavoir soi-mĂȘme strictement rien Ă enseigner. On ne peut donc pas ĂȘtre surpris de lâopposition que je prĂ©sente en disant quâil appartient Ă tout auteur de faire autoritĂ© câest-Ă -dire dâavoir un enseignement. En quoi je nâen fais pas une sorte de professeur mais Ă chaque fois le sujet paradoxal dâun savoir. Ce savoir, nous lâavons dĂ©jĂ pensĂ© Ă travers la question des » natures , dont le principe est quâelles procĂšdent du nom propre, lequel ne veut rien dire â nâest la position dâaucun savoir. le savoir de lâauteur est un savoir de pure nomination et en ce sens il ne dit absolument rien. Que la morale soit finalement de » nature » kantienne, ainsi que chacun lâadmet dĂšs quâil fait lâeffort de ne plus confondre la morale et lâĂ©thique, mais dâautre part câest une vĂ©ritĂ© qui ne veut rien dire. La derniĂšre vĂ©ritĂ©, ce quâil fallait finalement savoir, câĂ©tait le nom propre qui constitue le savoir prĂ©cisĂ©ment comme vĂ©ritĂ© et pas simplement comme savoir. VoilĂ lâautoritĂ© que le savoir sâentende selon le nom propre qui, comme tel, exclut le savoir. La violence et la folie dont je parlais pour opposer lâautoritĂ© Ă la mĂ©taphysique, on les trouve donc dans ce paradoxe du savoir qui en soit vraiment un autrement dit qui ne soit pas le savoir dâun maĂźtre â mais tout au contraire dâun auteur, de quelquâun qui est sa propre Ă©trangetĂ© et nâexiste que dans la surprise dâĂȘtre soi alors que, comme on sait, le maĂźtre est dâabord celui qui se maĂźtrise lui-mĂȘme La question de lâautoritĂ© est donc aussi bien celle dâun savoir qui est un savoir sans savoir et que pour cette raison jâappellerai le vrai savoir. On peut dire aussi le » gai » savoir. Le vrai savoir est le savoir dispensĂ© par lâauteur, par opposition au savoir rĂ©el dispensĂ© par lâenseignant, toujours asservi au domaine des biens. Avoir un enseignement et profĂ©rer le vrai savoir, câest par consĂ©quent la mĂȘme chose. Tout le contraire du fait dâĂȘtre un enseignant qui, lui, entend bien nous faire admettre comme rĂ©el cela dont il a le savoir. Le vrai savoir ne dit rien, ne sait rien, ne fait rien savoir, bien quâil soit indubitablement un savoir. Câest ce paradoxe qui a pu faire confondre lâauteur qui est toujours un gĂ©nie terme qui renvoie non pas Ă quelque » don » irresponsable mais Ă la seule Ă©thique dâĂȘtre soi avec le maĂźtre qui est toujours un mĂ©diocre, puisque câest de sa place quâil sâautorise pour parler ou pour agir. Le vrai savoir est le savoir ultime, celui des » natures » et câest de lui quâil sâagit quand nous rĂ©flĂ©chissons notre lecture dâun auteur. Câest le savoir de la reconnaissance personnelle dans une aberration qui se trouve prĂ©cisĂ©ment constituĂ©e par le savoir comme rĂ©ponse Ă la question qui. Car câest bien du seul nom propre que sâentend ce savoir â nom qui a, justement de ne rien vouloir dire, la capacitĂ© de rĂ©pondre Ă la question de savoir qui lâon est. Tout savoir â sauf justement le savoir de lâauteur â rĂ©pond Ă la question quoi. Par exemple exposer les variations du cours du blĂ© dans la seconde partie du dix-huitiĂšme siĂšcle, câest pour celui qui le fait rĂ©pondre Ă la question de ce quâil est un historien. Que Kant nous parle de la morale rĂ©pondrait pareillement Ă la question quoi câest un philosophe. Mais, au-delĂ de ce que nâimporte quel professeur peut nous en dire, il nâa, lui et en vĂ©ritĂ© et non plus en rĂ©alitĂ©, quâune seule chose Ă nous dire de la morale prĂ©cisĂ©ment quâil ne peut pas nous en dire la vĂ©ritĂ© et que par lĂ mĂȘme il est en train de nous la dire. Bref, la distinction du savoir rĂ©el et du savoir vrai est celle de lâimpossibilitĂ© subjective dont la notion de » nature » est le pendant en quelque sorte objectif. LâimpossibilitĂ© dans laquelle il se trouve de dire ce quâil doit finalement ou originellement dire, nous savons que câest le statut de lâauteur. De sorte que le savoir dont, comme auteur et non pas comme enseignant, il est la garantie, câest un savoir non pas sur mais de lâimpossibilitĂ© dâĂȘtre soi. Or soi, dans cet exemple, cela signifie simplement ĂȘtre Kant. Il Ă©tait Kant justement de ne pas pouvoir lâĂȘtre contrairement Ă un fou qui se serait pris pour Kant et câest par cette impossibilitĂ© sur laquelle il nâa pas cĂ©dĂ© que dĂšs lors il est un auteur. LâimpossibilitĂ© dâĂȘtre Kant Ă©tait sa pensĂ©e mĂȘme. Etre sa propre impossibilitĂ© sâappelle tout simplement la pensĂ©e, dont le corrĂ©lat est le vrai il peut bien nous dire ce que la morale est rĂ©ellement et cela est trĂšs important ; mais ce nâest pas cela qui compte, Ă propos de la morale nous voulons savoir ce quâelle est vraiment. Et nous le savons, dĂ©sormais elle est kantienne. Que par exemple un anthropologue montre la nĂ©cessitĂ© structurale de chacun des moments dont le philosophe aura montrĂ© la rĂ©alitĂ©, et nous saurons bien que ce nâest pas vraiment de la morale quâil parlera, bien quâen rĂ©alitĂ© il ne parlera pas dâautre chose Pas de vĂ©ritĂ© dans lâĂ©noncĂ©, puisque la vĂ©ritĂ© sâentend Ă lâencontre de la rĂ©alitĂ© sans quâil y ait pour autant rien Ă en ajouter ou Ă en retirer â de sorte que seul le nom impossible peut nous faire reconnaĂźtre pour vrai un Ă©noncĂ© dont par ailleurs lĂ oĂč ça ne compte pas un anthropologue peut nous montrer quâil correspond Ă la rĂ©alitĂ©. Pas de vĂ©ritĂ© non plus au niveau de lâĂ©nonciation lâanthropologue en question parlera depuis son savoir, câest-Ă -dire installĂ© dans la possibilitĂ© que lui confĂšre celui-ci dâĂȘtre un locuteur autorisĂ©. Lui ou personne, câest donc pareil, sauf quâil faut bien un vĂ©hicule, un truchement pour actualiser le savoir qui ne parle pas tout seul. Lâanthropologue est un enseignant mais Kant a un enseignement, pour reprendre la distinction dont je suis parti. LâexclusivitĂ© de la vĂ©ritĂ© et de lâexactitude dont nous avions parlĂ© il y a quelques semaines permet de penser le savoir de lâauteur, dans son opposition Ă tout autre savoir quâon imaginerait pouvoir lui substituer il faut que la rĂ©alitĂ© ne compte pas â ce qui implique Ă©videmment quâelle importe, tout savoir Ă©tant savoir de quelque chose. Ce que nous dit Kant de la morale importe au plus haut point, nous le savons tous, mais ce nâest pas ce qui compte pour que nous ayons le devoir de le lire ; car lâimportance de son savoir ne concerne que nous, notre curiositĂ© que nous avons Ă satisfaire ou la besogne professorale que nous devons assurer. Kant ne compte pas, dans ces misĂšres. Et sâil ne compte pas, on ne voit pas en quoi on pourrait le considĂ©rer comme un auteur, comme faisant autoritĂ©. Eh bien câest justement de le savoir que nous nous reconnaissons obligĂ©s Ă le lire, dâun savoir qui nâest donc pas le service de nos biens mais au contraire la reconnaissance dâune vĂ©ritĂ© dont ce service lui-mĂȘme aura ensuite Ă relever les importances irrĂ©cusables sont forcĂ©ment ordonnĂ©es Ă ce qui compte et devant quoi nous, nous ne comptons pas. Alors que câest lâĂ©tudiant qui compte dans le savoir du professeur ni les ouvrages quâil a lus, ni lui-mĂȘme comme somme subjective de ses lectures ou le lecteur dans celui de lâessayiste, nous savons, nous, quenous ne comptons pas quand nous lisons un auteur. Si aucun Ă©tudiant ne profite du cours dâun professeur, si satisfait que celui-ci ait pu ĂȘtre en le prĂ©parant, eh bien le cours est mauvais. Mais quâon ne soit pas marquĂ© par un auteur, cela ne concerne que nous, que notre mĂ©diocritĂ©. Ainsi apercevons-nous clairement en quel sens il faut opposer le savoir Ă lâenseignement, du moins dans son sens habituel qui consiste Ă faire de lâenseignĂ© lâinstance dĂ©cisive de ce qui aura Ă©tĂ© dit et par consĂ©quent aussi du sujet qui lâaura dit. Ce quâil faut retenir en somme de cette idĂ©e dâun savoir propre Ă lâauteur, câest son vide absolu le savoir des » natures , lesquelles sont des identifications ontologiques par un nom qui a pour dĂ©finition de nâapporter aucun savoir. Un savoir qui nâenseigne rien mais qui est vrai. Tel est le savoir de lâauteur. Lâauteur nâa jamais rien Ă dire, sinon justement ce qui ne peut pas ĂȘtre dit par lui mais par nâimporte qui dâautre. LâunicitĂ© de lâauteur est par consĂ©quent toute nĂ©gative on lâimagine dotĂ© dâune capacitĂ© extraordinaire alors que câest exactement le contraire qui est vrai il est le seul Ă ne pas pouvoir dire une certaine chose et par lĂ mĂȘme, pour nous tous qui le lisons et qui ne comptons pas devant lui, il est lâunique. Le paradoxe extrĂȘme dâune constitution par la vĂ©ritĂ© Lâunique, câest celui qui nâa pas de semblable celui dont la semblance nâest pas lâordre naturel. Il est bien un semblable un humain, pĂšre de famille, automobiliste, contribuable et tout ce quâon voudra dâautre, mais ça ne compte pas, de sorte que câest aussi bien relativement Ă lui-mĂȘme, en exclusivitĂ© de soi, quâil est lâunique. Un sujet semblable et donc comprĂ©hensible â et par ailleurs un vrai sujet, Ă©tranger Ă nous autant quâil lâest Ă lui-mĂȘme. Devant lui nous ne comptons mais, mais lui non plus. Ne pas compter quand il sâagit vraiment de soi, tel est le paradoxe subjectif de lâautoritĂ© par exemple, il nây avait pas de Charles en De Gaulle â dâaprĂšs Malraux. On pourrait parler de sacrifice de la vie Ă la vĂ©ritĂ©, ou encore de lâinstallation dâune diffĂ©rence entre le sujet pur et le sujet empirique, mais il ne sâagit pas de cela seulement de lâimpossibilitĂ©, telle quâon lâexprime en termes positifs quand nous disons quâil appartient Ă la vĂ©ritĂ© de ne lâĂȘtre quâen vĂ©ritĂ©, câest-Ă -dire quâen impossible antĂ©rioritĂ© Ă elle-mĂȘme. Depuis toujours un mot manquait pour que la signification soit totale ou, si lâon prĂ©fĂšre user dâun langage lacanien, pour que lâAutre assure le sens. Lâauteur est celui qui sâest installĂ© dans ce manque, et qui ne se paiera pas de mots notamment quand le nom qui est commun Ă toute sa famille aura la prĂ©tention dây rĂ©pondre. La propriĂ©tĂ© du nom est lâimpossibilitĂ© de la rĂ©ponse qui assurerait la signification ou, dirais-je plutĂŽt, qui rĂ©pondrait enfin Ă la question de savoir qui lâon est parce que la rĂ©ponse quâelle donnerait, dâĂȘtre commune, dirait seulement ce que lâon est ou la place quâon occupe. Jâinsiste sur le paradoxe de cette question, celle qui renvoie au savoir dont je viens de parler et qui est en propre le savoir de lâauteur â celui de son enseignement parce quâil ne peut pas ĂȘtre celui dont il serait lâenseignant. Lâunique ne peut pas relever, quant au savoir dont sa question est lâexigence, dâune rĂ©ponse commune bien que par ailleurs il appartienne Ă toute rĂ©ponse dâĂȘtre commune. Parler dâun savoir rĂ©pondant Ă la question qui paraĂźt bien une contradiction dans les termes, puisquâil nây a de savoir que de quelque chose et non pas de quelquâun, par exemple un sujet. Le nom propre et sa vacuitĂ© lĂšvent la difficultĂ©. Dâun autre cĂŽtĂ©, la question de savoir qui lâon est insiste toujours, et par consĂ©quent aussi lâĂ©ventualitĂ© du savoir dont elle est par dĂ©finition lâexigence. Ce paradoxe ouvre alors sur cette solution inouĂŻe dont je parle celle dâun savoir qui, comme savoir de quelque chose, ne compte pas et qui, comme savoir de quelquâun, ne soit savoir de rien. Câest ce paradoxe que jâindiquais dĂ©jĂ en disant que lâauteur pouvait bien ĂȘtre sujet comme tout le monde mais que par lĂ mĂȘme sa rĂ©alitĂ© de sujet ne comptait pas Ă lâunique il nâappartient pas dâĂȘtre rĂ©ellementsujet, mais de lâĂȘtre vraiment. DâoĂč cette nĂ©cessitĂ© que le savoir le concernant soit savoir de la diffĂ©rence vĂ©ritative. Dans le savoir de lâauteur, il est forcĂ©ment question de lâimpossibilitĂ© de jamais rĂ©duire la vĂ©ritĂ© Ă la rĂ©alitĂ© et câest de cette impossibilitĂ© quâil sâagit expressĂ©ment quand on parle dâautoritĂ©. Le savoir donc je viens de parler et qui nâest littĂ©ralement savoir de rien parce que les natures effectuent le nom propre dont la dĂ©finition est justement dâexclure toute signification, est-ce quâil nâest pas par lĂ mĂȘmežcâest-Ă -dire dans son paradoxe de ne pas ĂȘtre savoir de quelque chose, le savoir de la vĂ©ritĂ© ? Et cela, je le rapporte Ă ce que nous savons depuis longtemps que la diffĂ©rence entre quelque chose notamment un sujet et quelquâun, câest la vĂ©ritĂ© ! La vĂ©ritĂ© qui nâest la vĂ©ritĂ© quâen vĂ©ritĂ©, dont il nây a pas de vĂ©ritĂ©. Bref, lâimpossibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© cause la vĂ©ritĂ© prĂ©cisĂ©ment comme telle câest-Ă -dire comme autorisĂ©e â dĂšs lors dâun nom propre, dâun nom qui ne peut en aucune maniĂšre constituer une raison sur laquelle la vĂ©ritĂ© pourrait tabler dâune maniĂšre mĂ©taphysique pour ĂȘtre rĂ©ellement la vĂ©ritĂ©. Car il nây a de vĂ©ritĂ© que vraiment â ce qui revient aussi bien Ă dire quâil nây en a en fait pas du tout, ainsi quâen tĂ©moigne le scandale mĂ©taphysique des mauvais textes lâautoritĂ© nâest pas une sorte de force. Cela dit la nĂ©cessitĂ© pour la vraie parole de ne pas ĂȘtre sans objet de mĂȘme quâil faut distinguer entre ignorer et nâĂȘtre pas sans savoir, il faut distinguer entre avoir un objet et nâĂȘtre pas sans objet impose quâon reconnaisse Ă celui-ci une constitution dont le paradoxe est quâelle soit constitution par la vĂ©ritĂ© alors que la notion de constitution est habituellement rĂ©servĂ©e Ă la dĂ©possession subjective. Cette constitution est paradoxale Ă lâextrĂȘme, puisque les notions de constitution et de vĂ©ritĂ© se dĂ©finissent quasiment dâĂȘtre en exclusivitĂ© lâune de lâautre lâobjet oĂč mon savoir se rĂ©alise littĂ©ralement nâest pas la » chose en soi » de sorte que sa rĂ©alitĂ© nâest finalement rien dâautre, comme on le voit dans lâidĂ©alisme rĂ©flexif dont nous sommes tous structurellement partisans puisquâil est la rĂ©flexivitĂ© mĂȘme, que la rĂ©alisation du sujet dĂ©fini par le savoir. Ce sujet, moi je dis que câest le sujet de la trahison câest le sujet du choix dont le savoir est le vĂ©ritable sujet, Ă la place de celui qui sâimagine poser un acte. Le sujet de la dĂ©cision, tout au contraire, ne sâentend quâĂ ce que le savoir ne compte pas lâimpĂ©ratif » dĂ©cidez-vous ! » signifie concrĂštement » laissez en arriĂšre le savoir et prenez enfin vos responsabilitĂ©s ! . Bref, on peut dire que câest le mĂ©diocre celui que nâimporte qui aurait Ă©tĂ© Ă la mĂȘme place ou encore lâ » en tant que . Lâordre du transcendantal est celui de cette mĂ©diocritĂ© dont lâaspect en quelque sorte objectif a dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par nous quand nous nous sommes aperçus que la morale, qui en est lâeffectuation impossible de nâĂȘtre pas kantien sur ce point pouvait se ramener Ă cette idĂ©e que lâautre humain, animal, rĂ©el ne comptait pas puisquâen lâautre homme, câest lâhumanitĂ© qui compte et donc pas lui, dans lâaberration originelle de son irrĂ©ductible altĂ©ritĂ© Ă lâhumain. Nous savons aussi que cette » mĂ©diocritĂ© » câest mon terme est intenable, et jâinterprĂšte la troisiĂšme critique de Kant Ă partir de ce caractĂšre. Mais peu importe ici retenons simplement que » constituer , au sens transcendantal, signifie dĂ©possĂ©der du statut de sujet et par consĂ©quent exclure toute Ă©ventualitĂ© dâavoir jamais affaire au vrai â puisquâil nây a rien dâautre Ă en dire que ceci il est le sujet de la vĂ©ritĂ©. Quand donc on parle dâune constitution par la vĂ©ritĂ©, il semble quâon pose tout simplement une contradiction dans les termes. Sauf, peut-ĂȘtre, Ă lâissue dâune rĂ©flexion assez longue sur cette notion de vĂ©ritĂ©, dont nous avons reconnu quâelle renvoyait toujours Ă lâautoritĂ© â si lâon nomme vrai cela qui est autorisĂ© Ă ĂȘtre lui-mĂȘme le sujet de la vĂ©ritĂ© ce que jâappelle lâantĂ©rioritĂ© vĂ©ritative de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme. Eh bien cette constitution par la vĂ©ritĂ©, câest tout simplement le savoir de lâauteur celui dâun sujet parlant qui a un enseignement dont seul le nom de celui qui parle est la garantie. Bref, on a compris que le vrai savoir, câest le savoir des » natures » dans lâimpossibilitĂ© quâil soit jamais admis comme tel par celui qui le pose. Kant, lui, peut seulementparler de la morale dans lâimpossibilitĂ© originelle dâen dire Ă la fois le dernier mot et la vĂ©ritĂ© â Ă savoir prĂ©cisĂ©ment quâelle est kantienne. Et câest de cette impossibilitĂ© du dernier mot que sa parole est vraie. Eh bien cette parole vraie, quand elle porte sur la morale, elle la dit en vĂ©ritĂ© ! Le savoir que Kant nous dispense sur la morale est un vrai savoir et concerne vraiment la morale â alors que le savoir anonyme dâun professeur nâest quâun savoir rĂ©el qui ne concerne rien de vrai, toujours dĂ©jĂ supplantĂ© quâil est par le nouveau savoir dĂ©jĂ en train de sâĂ©laborer par ailleurs. Le savoir de lâauteur qui tient au dernier mot alors que le savoir habituel sâentend dâexclure le dernier mot lequel fait toute la diffĂ©rence entre savoir qui est possible et tout savoir qui est impossible est pour cette raison constituant dâun objet dĂšs lors lui-mĂȘme vrai. Vrai, cela signifie sujet de sa propre vĂ©ritĂ© et non pas constituĂ©. Bref, pour penser le savoir de lâauteur il suffit de dire, par exemple, que Kant a autorisĂ© la morale Ă ĂȘtre enfin sujet de sa vĂ©ritĂ©. La morale antique de recherche du bien nâest pas la vraie morale, celle quâon appelle kantienne, oui. VoilĂ , câest trĂšs simplement quâon rĂ©sout le paradoxe de la constitution de lâobjet par la vĂ©ritĂ© en posant lâantĂ©rioritĂ© de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme sous le nom dâautorisation. Et celui qui autorise, forcĂ©ment, câest lâauteur. Ce que nous devons aux auteurs MĂ©taphysiquement , on peut sâinterroger quâavons-nous besoin des auteurs ? En fait, câest-Ă -dire touchant la rĂ©alitĂ© des choses et les raisons dâadmettre les discours, nous nâen avons aucun besoin ! Les » derniers hommes » le savent, qui ne respectent rien et plaignent la rĂ©vĂ©rence dont on faisait preuve, dans le passĂ© eux, au moins, ils ne sont plus dupes de rien ils ne cessent de » cligner de lâĆil ; je dirai quâils ne le sont notamment pas dâun nom qui, par sa seule invocation, imposait la conservation de mauvais textes ! Aux Ă©poques dâignorance lointaine, on rĂ©vĂ©rait, on craignait, on respectait. Et Ă quoi tout cela correspond-il ? A rien, câest Ă©vident. Ils en ont pris conscience et se sont ainsi libĂ©rĂ©s, dĂ©sormais disponibles pour une vie qui ne soit plus que le service des biens parce quâen effet il nây a rien dâautre qui puisse importer. En quoi ils sont bien les derniers hommes, si lâhomme est lâanimal mĂ©taphysique la mĂ©taphysique enfin rĂ©elle, câest tout bonnement la vie qui est Ă elle-mĂȘme sa propre norme et sa propre nĂ©cessitĂ©. Ils ont donc bien » inventĂ© le bonheur . LâĂ©poque des derniers hommes, celle du tourisme gĂ©nĂ©ralisĂ©, celle de la santĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e et du corps toujours » performant , celle de la » guerre zĂ©ro mort » y compris chez lâennemi auquel on dĂ©pĂȘche des Ă©quipes humanitaires on pourrait trouver une multitude dâautres exemples â dont nul nâa le droit de dire quâils sont malheureux, câest lâĂ©poque oĂč la notion mĂȘme dâauteur dâautoritĂ© nâa plus de sens, et oĂč lâon considĂšre avec une commisĂ©ration amusĂ©e les gens des Ă©poques antĂ©rieures qui nâĂ©taient pas des Ă©poques dâĂ©galitĂ© entre les hommes et de disponibilitĂ© gĂ©nĂ©rale de toutes les choses câest dâune notion, celle dâautoritĂ©, quâils Ă©taient dupes ! Dâun simple mot, en somme. Si lâunitĂ© que la vie est finalement avec elle-mĂȘme est le critĂšre rĂ©el la vie se doit de nâĂȘtre pas souffrance, de nâĂȘtre pas douleur, dâĂ©radiquer jusquâĂ lâidĂ©e de la mort, autrement dit si lâon est enfin parvenu Ă une notion immanente de lâaccomplissement, alors il est Ă©vident quâil ne peut plus y avoir dâauteurs. Et de fait, lâĂąge de lâĂ©galitĂ© dĂ©mocratique et de lâuniverselle dignitĂ© des expressions impose quâon ne fasse pas de hiĂ©rarchie, et que les bavardages journalistiques, les graffitis muraux ou les vers de Racine soient mis sur le mĂȘme plan chacune dans son ordre, ces expressions sont authentiques et par lĂ mĂȘme Ă©galement dignes de considĂ©ration. LâidĂ©e dâauteur est celle dâune imposture â thĂšse qui suffirait peut-ĂȘtre Ă cerner la notion nietzschĂ©enne des derniers hommes. En quoi jâai peut-ĂȘtre rĂ©pondu Ă la question de savoir ce que nous devons aux auteurs ils nous donnent lâabsolue irrĂ©ductibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© Ă lâauthenticitĂ©. IrrĂ©ductibilitĂ© qui rendraient les derniers hommes fous de rage si elle ne leur inspirait, par commisĂ©ration envers nous, le dĂ©sir humanitaire de nous guĂ©rir. Ma vĂ©ritĂ© nâest pas mon authenticitĂ© et ce nâest pas Ă mâexprimer sincĂšrement ni Ă me tenir au plus prĂšs de mes » racines » que jâaurai la plus petite chance dâĂȘtre moins mĂ©diocre que moi-mĂȘme. Bien au contraire, puisquâen dĂ©cidant ainsi dâĂȘtre ma propre familiaritĂ© mes sentiments » profonds , mon histoire nationale, rĂ©gionale, familiale, etc. je mâinterdirai expressĂ©ment de me chercher dans ma propre Ă©trangetĂ©, câest-Ă -dire lĂ oĂč il est pour toujours impossible que je me comprenne⊠Et pourtant je sais bien que les seuls moments qui ont comptĂ© dans ma vie, ceux qui font quâelle est vraiment la mienne, se sont en quelque sorte passĂ©s sans moi. Or comment reconnaĂźtrais-je pour moi-mĂȘme une vĂ©ritĂ© de cet ordre, si lâĂ©trangetĂ© ne mâavait pas Ă©tĂ© donnĂ©e sous la forme de lâimpossibilitĂ© de la semblance ? Je le dis plus concrĂštement il ne peut pas y avoir de promesse ou de pardon venant dâun autre qui soit mon semblable, parce que je sais bien, moi qui suis le semblable de tous mes semblables, quâil mâest aussi impossible quâĂ eux de promettre que de pardonner ! Je peux juste mâengager et passer lâĂ©ponge, comme on dit familiĂšrement. Quâen serait-il en effet dans lâun et lâautre cas, sinon de la mĂȘme absurditĂ© que la rĂ©alitĂ© ne compte pas ! Il nây a de promesse, je lâai souvent dit, que dans le rejet des raisons de ne pas tenir parole qui tissent la rĂ©alitĂ© et, Ă©minemment, que dans le rejet de la meilleure de raisons quâon soit mort le moment venu. Celui qui aime, si lâon mâaccorde quâaimer câest promettre dâaimer, aimera encore quand il sera mort. Les situations changent, les sentiments changent, mais la parole donnĂ©e a Ă©tĂ© donnĂ©e et cela, on ne peut pas le changer. Les derniers hommes sâesclaffent fou qui sâen tient Ă cette nĂ©cessitĂ© ! Quâest-ce que câest que cette histoire dâaimer encore une fois quâon est mort, si câest bien de la mort quâon parle et non pas dâune quelconque Ă©ternitĂ© ou immortalitĂ© religieusement consolatrice ? On voit bien que si une personne peut promettre, par opposition Ă sâengager oĂč câest toujours la rĂ©alitĂ© qui dĂ©cide je mâengage Ă faire telle action demain, sauf Ă©videmment si la rĂ©alitĂ© me met dans lâincapacitĂ© de faire ce que jâai dit, câest quâelle a quelque jour rencontrĂ© quelquâun pour qui la rĂ©alitĂ©, pour importante quâelle soit, ne comptait pas. Et comment dĂ©signer cette position, sinon en mentionnant une autoritĂ© ? Il a bien fallu que quelquâun sâautorise de lui-mĂȘme et non pas des possibilitĂ©s que la rĂ©alitĂ© continuait ou non de lui offrir, et quâil opĂšre ainsi une rupture littĂ©ralement dĂ©cisive entre la rĂ©alitĂ© de ce qui importe et la vĂ©ritĂ© de ce qui compte. Une sociĂ©tĂ© sans autoritĂ©, câest-Ă -dire dĂ©mocratique au sens nietzschĂ©en du terme lâindĂ©finie multiplicitĂ© des nâimporte qui, câest une sociĂ©tĂ© oĂč les idĂ©es de promesse ou de pardon sont simplement grotesques on ne promet pas mais on sâengage dans des Ă©changes, on ne pardonne pas le mal qui a Ă©tĂ© fait, on le » thĂ©rapeute » je reprends lâexpression Ă Lacan, pour qui » lâinconscient ne se thĂ©rapeute pas . Aux auteurs, câest donc indistinctement la vĂ©ritĂ© contre la rĂ©alitĂ© que nous devons, et le mal contre le malheur Ă commencer bien sĂ»r par celui dâĂȘtre mĂ©chant, qui relĂšve comme chacun sait depuis Rousseau â par lĂ prĂ©curseur des » derniers hommes » â dâune causalitĂ© politique et qui se thĂ©rapeute dans une multitude de dispositifs sociaux et mĂ©dicaux. On peut reconnaĂźtre des auteurs dans tous les domaines oĂč une chose soit expressĂ©ment lâacte dâun sujet dont lâimpossibilitĂ© Ă soi implique, pour cette chose, quâelle nâait pas pour vĂ©ritĂ© dâen ĂȘtre lâexpression mais â Ă nommer ainsi lâextĂ©rioritĂ© Ă tout savoir â dâexister. Bref, avec le mal et la vĂ©ritĂ©, câest lâexistence que nous devons aux auteurs. Non pas que les choses nâexistent pas sans eux, mais leur existence importe et ne compte pas. Si je veux dessiner, il est par exemple certain que le papier et le crayon doivent exister ! ou plus exactement il faut bien quâils existent ce qui, comme on sait, devient de moins en moins nĂ©cessaire. Lâexistence ne compte pas mais elle importe parce quâelle est une condition et, si lâon veut entendre la question dâune maniĂšre mĂ©taphysique, la premiĂšre des conditions avant tout, il faut bien que quelque chose existe en gĂ©nĂ©ral. Or ce nâest pas Ă titre de condition que nous reconnaissons lâexistence de la Joconde, par exemple la reconnaĂźtre comme Ćuvre, câest prĂ©cisĂ©ment ne pas admettre son existence comme une condition Ă la fois mĂ©taphysique et triviale pour que nous puissions profiter dâune belle image et dâun document historique intĂ©ressant. Non, dans la Joconde, au-delĂ de tout le savoir quâon peut produire sur elle, ce qui compte câest quâelle existe ! VoilĂ ce que LĂ©onard nous a donnĂ©, et il lâa fait trĂšs concrĂštement, en ce sens que ce nâest pas de lâexistence en gĂ©nĂ©ral quâil sâagit dans cette finalitĂ© de notre jugement qui nâen est dĂšs lors plus un⊠mais bien de lâexistence propre câest bien de lâexistence dont elle est le sujet et non pas dont elle serait un moment comme nâimporte quoi est un moment de lâexistence en gĂ©nĂ©ral quâil sâagit. Car donner lâexistence, câest la donner non pas comme un Ă©tat gĂ©nĂ©ral supposĂ© par tous les autres, mais prĂ©cisĂ©ment comme lâacte de son sujet, lâacte de lâexistant lui-mĂȘme que dĂšs lors on dira vrai. Pas de diffĂ©rence, pour la Joconde, entre exister, ĂȘtre sujet de sa propre existence et sâoffrir Ă la rĂ©flexion comme la rĂ©solution de la question de lâexistence. LĂ©onard est son auteur parce quâil a autorisĂ© ce tableau Ă ĂȘtre le sujet de sa vĂ©ritĂ© dĂšs lors propre â lâautoritĂ© nâĂ©tant rien dâautre, je le rĂ©pĂšte en ce dernier cours, que lâimpossible antĂ©rioritĂ© vĂ©ritative de la vĂ©ritĂ© Ă elle-mĂȘme il faut que le vrai soit autorisĂ© Ă ĂȘtre le sujet de la vĂ©ritĂ©, laquelle lâest dĂšs lors vraiment. Et comment pourrions-nous opposer notre vie Ă notre existence, lâanonymat de vivre et la butĂ©e dâexister, si rien ne nous avait appris Ă distinguer celle-ci de celle-lĂ , et si personne nâavait, dâautoritĂ©, imposĂ© cette distinction ? On appelle auteur le sujet qui est vrai et non pas authentique ! et qui, Ă lâinstar dâĆdipe, nâa pas reculĂ© devant la question quâil Ă©tait pour lui-mĂȘme. Cette question, une fois admise la dĂ©finition de lâautoritĂ© comme vĂ©ritĂ© et donc Ă©trangetĂ© du sujet, câest forcĂ©ment la question de la vĂ©ritĂ©. DâoĂč cette dĂ©finition toute simple on appelle auteur celui qui nâa pas reculĂ© devant la question de la vĂ©ritĂ©, qui accĂšde immĂ©diatement Ă sa dimension philosophique dĂšs lors que nous reconnaissons ce truisme que toute question est une exigence de rĂ©ponse. Ne pas reculer devant la question de la vĂ©ritĂ©, câest ne pas reculer devant la nĂ©cessitĂ© dây rĂ©pondre. VoilĂ ce que câest quâun auteur, concrĂštement. Le savoir des auteurs, câest la rĂ©ponse quâils donnent Ă une question qui nâest finalement pas celle de la rĂ©alitĂ© ils le font par ailleurs, lĂ oĂč ça ne compte pas mais bien celle de vĂ©ritĂ© le dernier mot du vrai savoir, câest le fin mot de lâĂ©nigme que lâauteur est dĂ©finitivement pour lui-mĂȘme. Il y a une nĂ©cessitĂ© de rĂ©pondre ; la plupart des humains lâesquivent â parfois dans la dĂ©sinvolture, souvent dans la haine. On appelle auteur celui qui ne lâesquive pas. Câest pourquoi la question est exclusivement Ă©thique. RĂ©pondre de quoi ? De la vĂ©ritĂ© dont il sâagit de produire le savoir. Il me semble possible dâarrĂȘter sur ce mot cette trĂšs longue sĂ©rie sur lâauteur et sur lâautoritĂ©. La prochaine annĂ©e, que jâenvisage trĂšs diffĂ©rente dans son organisation, commencera dans la seconde partie du mois dâoctobre. Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de bonnes vacances. Ilrend visible ». L'Ćuvre d'art Ă©duque les sens et fonde le sens (signification) parce que ce qui a un sens (rationnel) pour nous suppose une expĂ©rience qui est rendue possible par lâĆuvre. La puissance du cinĂ©ma par exemple est de nous rendre signifiant certaines expĂ©riences (historiques, Ă©motionnelles, Ă©thiques, intellectuelles Quâest-ce que lâhomme ? Question philosophique par excellence, car elle rejoint ce qui nous touche le plus directement nous-mĂȘmes. Un certain modernisme tend Ă penser que lâhomme est ce quâil choisit dâĂȘtre ainsi de Sartre qui dĂ©clare que lâhomme est un projet», ou de Nietzsche qui voit dans lâhomme une volontĂ© de puissance. Ces concepts, profondĂ©ment pensĂ©s et rĂ©flĂ©chis, mĂ©ritent dâĂȘtre compris, creusĂ©s et demandent du temps. Pourtant ils mettent volontairement de cĂŽtĂ© un fait longtemps acquis. Ce que nous sommes prĂ©cĂšde Ă la fois ce que nous en connaissons et la façon que nous avons dâexister. DEUX DĂFINITIONS DIFFĂRENTES DE LâHOMME Ce sont deux conceptions diamĂ©tralement opposĂ©es dâun cotĂ© nous pensons lâhomme dans sa libertĂ©, comme maĂźtre et auteur de sa propre vie. Ses actes crĂ©ent son ĂȘtre. De lâautre, on sâappuie sur ce mot de Thomas dâAquin, sâappuyant lui-mĂȘme sur Aristote La vĂ©ritĂ© est conformitĂ© de notre intelligence Ă la rĂ©alitĂ©. » Aujourdâhui, dans notre sociĂ©tĂ©, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de lâopinion publique, trop rapidement satisfaite dâune telle simplicitĂ© » Deux maĂźtres mots qui donnent deux dĂ©finitions diffĂ©rentes de lâhomme dâun cĂŽtĂ© nous avons le primat de la libertĂ© humaine. Affranchissement des doctrines religieuses et philosophiques extĂ©rieures au sujet, exaltation de la libertĂ© individuelle, primat de la conscience sur lâordre moral. De lâautre, primat de la vĂ©ritĂ©, acceptation de valeurs qui transcendent notre appĂ©tit humain, humilitĂ© devant la vie, la mort, le corps et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, devant ce qui est donnĂ©. Aujourdâhui, dans notre sociĂ©tĂ©, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de lâopinion publique, trop rapidement satisfaite dâune telle simplicitĂ©. Ainsi de lâopposition entre pro-life » et pro-choice » aux Etats-Unis, du dĂ©bat entre pro-mariage gay et anti-mariage gay en France, etc. VĂ©ritĂ© et libertĂ© sâopposent-ils donc autant? Est-il possible dâaccepter une vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, sans pour autant perdre sa libertĂ© ? Est-il possible pour un homme, privĂ© de tout lien avec une quelconque transcendance, de pouvoir approcher la vĂ©ritĂ© par lui-mĂȘme ? Tant que les hommes ne sauront rĂ©pondre Ă cette question, les dĂ©bats resteront des oppositions politiques. Quâelles soient violentes ou non, elles peineront Ă faire avancer la sociĂ©tĂ©. DĂ©sirer en effet fonder la sociĂ©tĂ© de maniĂšre juste sans en passer par une rĂ©elle interrogation sur nous-mĂȘmes ne restera alors que du vent. Il faut aujourdâhui repenser ensemble ces catĂ©gories qui divisent lâhomme, ne sachant plus que penser. Sans quoi lâhomme ne sera jamais que lâombre de lui-mĂȘme. Sans quoi notre libertĂ© ne saurait nous conduire Ă un vrai bonheur social et personnel. Sans quoi la vĂ©ritĂ© ne saurait ĂȘtre Ă nos yeux quâun tyran Ă abattre. LIBERTE ET VERITE Le mot dâĂ©cologie humaine signifie implicitement que lâhomme est un donnĂ© Ă respecter. Quâon ne peut pas faire ce que lâon veut de nous-mĂȘmes. En alignant une vision de lâhomme sur le concept dâĂ©cologie, elle en fait non pas un objet mais une rĂ©alitĂ© qui ne dĂ©pend pas que de notre ego. Aussi terrible soit cette pensĂ©e pour ce dernier, elle nous permet cependant de nous libĂ©rer dâun drame profond. Cette opposition de la libertĂ© Ă la vĂ©ritĂ© cache en effet un autre drame. LibertĂ© absolue, lâego est une rĂ©alitĂ© solitaire. DĂ©sirant ce que je veux ĂȘtre, je ne peux occulter cette nĂ©cessitĂ© quasi ontologique dans le cĆur de lâhomme il nâest pas bon que lâhomme soit seul. Que voulons-nous ĂȘtre? » et que sommes-nous ? » sont une seule et mĂȘme question. Il nâest pas bon que lâhomme soit seul est une rĂ©ponse quasi instinctive, dont nous ne pouvons nous passer sans dĂ©pĂ©rir. Le vivre ensemble implique la libertĂ© de chacun. Mais il implique aussi la vĂ©ritĂ© de chacun avec lui-mĂȘme et avec les autres. Le mensonge, contraire de la vĂ©ritĂ©, est aussi lâennemi de la libertĂ©. Le mensonge dans une relation dĂ©truit la libertĂ© de chacune des parties. Au delĂ des rĂšgles, câest le principe mĂȘme du vivre ensemble qui exige de lier la libertĂ© Ă la vĂ©ritĂ©. En ce sens, vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e et libertĂ© personnelle sont les deux poumons de notre Ăąme. Ă lâimage dâune relation amoureuse oĂč vont de pair la rĂ©vĂ©lation soudaine que lâautre est bon pour moi et la dĂ©cision libre de me confier Ă lui, la relation que nous entretenons avec nos pairs se construit en sâappuyant sur ces deux poumons. Par extension, le regard que nous portons sur le corps humain, sur la terre, sur le travail, sur la valeur de nos actes, a besoin de vĂ©ritĂ© et de libertĂ©. Ainsi peut ĂȘtre dĂ©passĂ©e, du moins en principe, lâopposition entre la libertĂ© humaine et la vĂ©ritĂ© humaine. Les questions Ă©thiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se rĂ©soudre par la force mais par la recherche de la vĂ©ritĂ©. » Mais il nous faut aller plus loin. Une telle analogie avec la relation amoureuse a pour principal intĂ©rĂȘt de rĂ©concilier libertĂ© personnelle et vĂ©ritĂ© dans le seul domaine politique. Ce qui se joue est la propre unitĂ© de lâhomme avec lui-mĂȘme. Nous ne pouvons ĂȘtre libres sans accepter ce que nous sommes. La contradiction entre acceptation et libertĂ© nâest quâapparente. Elle se rĂ©sout, toujours Ă lâimage de la relation amoureuse, dans le choix. Choisir lâautre câest lâaccepter librement. Si souvent autre Ă moi-mĂȘme, je deviens ce que je suis en mâacceptant librement. Et je ne peux accepter librement ce que je suis quâen dĂ©couvrant, dĂ©voilant qui je suis. Les questions Ă©thiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se rĂ©soudre par la force mais par la recherche de la vĂ©ritĂ©. LâidĂ©ologie existentialiste de lâhomme comme libertĂ© absolue semble alors nâĂȘtre quâune façon de se voiler la face, pour mieux sâillusionner dâune fausse libertĂ©.
LarelativitĂ© de l'Ă©vidence. b. La force de conviction. - Commenter cette affirmation d'un philosophe : « les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereuses que les mensonges ». - "Les idĂ©es pour lesquelles on vit et l'on meurt sont, de ce fait mĂȘme, des absolus." c. La simplicitĂ©, la beautĂ© de la vĂ©ritĂ©.
Licence Creative Common by SA Pour Ă©crire il faut ĂȘtre Ă la recherche de sa vĂ©ritĂ©. La recherche de la vĂ©ritĂ© câest la quĂȘte du bonheur. Notre esprit doit apprĂ©cier les instants joyeux. Le bonheur est un aboutissement car notre cĆur le souhaite. Seulement avec la cupiditĂ© certaines personnes ne veulent pas du bonheur des autres. Des avis faussent le nĂŽtre. Avec ces nuisances nous avons alors un manque dâobjectivitĂ©. Chercher lâobjectivitĂ© ou la vĂ©ritĂ© permet de rĂ©soudre ses problĂšmes avant quâils nâarrivent. Cela permet aussi de comprendre plus facilement les problĂšmes en les Ă©crivant. On sâaperçoit en effet que nos erreurs viennent dâun manque de comprĂ©hension de soi ou dâun manque de prĂ©paration. Le manque dâobjectivitĂ© se crĂ©e en Ă©tant dans la passivitĂ©, dans le manque de rĂ©flexion ou dâaction, en ne confrontant pas son avis avec les autres. Nous laissons faire notre arrogance ou nos peurs. Il faut alors vĂ©rifier ses paroles, faire preuve dâabstraction et dâanalyse pour crĂ©er un jugement correct. La civilisation actuelle est remplie de faux jugements, de cupiditĂ©, dâinfluence du pouvoir. On se regarde soi plus facilement par Ă©crit que sans aucun support. On cherche alors lâobjectivitĂ© afin de sâentendre avec son ego. Comme cela il ne nous renie pas. On trouve donc son bonheur Ă force de chercher la vĂ©ritĂ©. Le bonheur vient si on sâentend avec son ego, si on Ă©volue aussi, si on sâaime enfin. Nous avons tous pris des raccourcis dans nos rĂ©flexions dâenfant car lâenfance câest lâexcĂšs. Combler les raccourcis que lâon a pris et que lâon possĂšde encore en mĂ©canismes permet dâanticiper. On comprend alors ses plus gros dĂ©fauts aprĂšs des trouvailles sur ses qualitĂ©s Ă©crites, par son bonheur donc. Si lâon a peu de mĂ©moire il faut Ă©crire comment on rĂ©flĂ©chit afin de dĂ©celer des certitudes Ă partir dâune logique. Seul un travail sur son ego peut combler des raccourcis que lâon trouve alors idiots car ils se rĂ©vĂšlent petits Ă petits. On les Ă©crit pour ne pas oublier. Ils disparaissent petits Ă petits avec lâhonnĂȘtetĂ© dâavoir compris son propre fonctionnement. Mes notes Ăcrire sur votre enfance, ce que vous avez aimĂ© puis regrettĂ©... Lorsquâon est positif quelquefois des dĂ©fauts se rĂ©vĂšlent par son envie de rester dans la satisfaction de soi. Il est trĂšs difficile dâavoir complĂštement raison au dĂ©but de sa vie. RĂ©pondre Ă cet article Navigation Etnous le ferons fidĂšlement. Pendant tout le temps de ces travaux, nous avons souhaitĂ©, tous dâun commun accord, garder le silence au sujet de nos dĂ©bats internes, comme il est de rĂšgle universelle lorsque des sujets essentiels sont Ă©tudiĂ©s par des assemblĂ©es responsables. Cela permet Ă chacun de sâexprimer avec toute la force de Archives liste des articles archivĂ©s ProgrĂšs technique et pluralisme Ă©thique, par CĂ©line Ehrwein Remarques prĂ©liminaires Jâai Ă©tĂ© invitĂ©e Ă mâexprimer dans ce colloque en tant quâĂ©thicienne protestante. Cette appellation peut sembler un peu prĂ©tentieuse au premier abord VoilĂ quelquâun qui vient nous faire la morale, qui vient nous dire comment il faut agir. Bref, voilĂ quelquâun qui prĂ©tend nous rĂ©vĂ©ler la "grande vĂ©ritĂ© Ă©thique"». Je voudrais prĂ©ciser dâemblĂ©e que ce nâest pas du tout comme cela que jâenvisage mon travail. De fait, je ne crois pas que mon rĂŽle dâĂ©thicienne soit de dire la vĂ©ritĂ© en matiĂšre de bien et de mal. Ma tĂąche consiste plutĂŽt Ă offrir des outils, des moyens de rĂ©flexion qui nous permettent Ă chacun et chacune de comprendre et dâĂ©valuer les motivations de nos actions. Il sâagit donc dâanalyser de façon critique les valeurs auxquelles nous croyons et les rĂšgles morales auxquelles nous nous soumettons parfois sans mĂȘme nous en rendre compte. Et cela, afin de nous aider Ă nous orienter dans les choix individuels et collectifs que nous faisons chaque jour. Jâestime en outre que je suis dâabord Ă©thicienne, avant dâĂȘtre thĂ©ologienne. Cela signifie quâil est important pour moi de distinguer les aspects strictement Ă©thiques dâun problĂšme du regard spĂ©cifique quâune tradition religieuse comme la tradition chrĂ©tienne peut porter sur ce problĂšme. Cette exigence est sans doute un peu illusoire, car il nâest de loin pas toujours Ă©vident de sĂ©parer la question Ă©thique et lâapproche religieuse de cette question Ă©thique. Il arrive ainsi assez souvent quâune femme refuse un avortement pour des motifs religieux. La problĂ©matique Ă©thique croise alors directement la problĂ©matique religieuse. Je pense nĂ©anmoins quâil est nĂ©cessaire de diffĂ©rencier les deux niveaux. Car ce nâest quâen respectant les diffĂ©rents aspects dâun problĂšme quâil est possible dâĂ©viter quâune tradition religieuse ne sâimpose dâemblĂ©e comme la vĂ©ritĂ© Ă©thique sur ce questions Ces quelques prĂ©cisions faites, il mâest dĂšs lors possible dâaborder le sujet de cet exposĂ© qui comporte en fait deux questions. a il sâagit tout dâabord de nous interroger sur la vĂ©ritĂ©, et plus particuliĂšrement, sur la vĂ©ritĂ© en Ă©thique. Existe-il une vĂ©ritĂ© en Ă©thique ? Quelle est-elle ? DâoĂč vient-elle ? Est-ce une vĂ©ritĂ© qui nous est imposĂ©e par la nature ? Par Dieu ? Ou bien, au contraire, il nây a pas de vĂ©ritĂ© Ă©thique ? Ou, il y en a plusieurs une vĂ©ritĂ© Ă©thique du christianisme, une vĂ©ritĂ© Ă©thique de lâIslam, une vĂ©ritĂ© athĂ©e, une vĂ©ritĂ© libĂ©rale? b la deuxiĂšme question concerne le problĂšme de lâinterdit. Parler de permissivitĂ© Ă©thique, comme je le fais dans le titre de ma contribution, suggĂšre en effet que si certaines choses sont permises, dâautres ne le sont pas. Autrement dit, il existe des interdits. Que signifient ces interdits ? Pourquoi et au nom de quoi peut-on interdire certains actes ? Est-il encore lĂ©gitime de nos jours dâinterdire ? Nous essayerons de rĂ©pondre Ă ces questions et de montrer le lien qui les unit. I . Interdit, devoirs et normes des contraintes indispensables Ă la vie en sociĂ©tĂ© Je voudrais commencer par rappeler briĂšvement le rĂŽle fondamental que joue lâinterdit non seulement dans la constitution de lâindividu, mais aussi pour la vie de la sociĂ©tĂ©. a Sans entrer dans les dĂ©tails, disons simplement que la psychanalyse a mis en Ă©vidence lâimportance de lâInterdit pour la santĂ© psychique de lâindividu. LâInterdit pour Freud est donnĂ© par la Loi du PĂšre. Cette Loi instaure des limites Ă la jouissance de lâindividu. Or, câest prĂ©cisĂ©ment parce que la Loi limite la jouissance que la jouissance devient possible. Autrement dit, lâInterdit pose le cadre Ă lâintĂ©rieur duquel lâindividu peut satisfaire son besoin de jouissance sans que ce besoin ne se retourne contre lui. Freud jouera dâailleurs sur les mots en disant que lâInterdit ouvre lâespace de lâinter-dit», câest-Ă -dire lâespace quâil y a entre les dits, entre les mots. b Outre leur fonction centrale pour la santĂ© psychique de lâindividu, les interdits jouent Ă©galement un rĂŽle essentiel pour la constitution de la sociĂ©tĂ©. Ainsi, par exemple, lâinterdit du meurtre est nĂ©cessaire Ă la survie de la sociĂ©tĂ©. Imaginons une sociĂ©tĂ© oĂč le meurtre serait autorisĂ©, et oĂč lâon pourrait tuer son voisin sans craindre dâĂȘtre condamnĂ© par la justice. Une telle situation serait totalement invivable le droit de tuer autrui et de se venger du meurtre dâun proche risquerait en effet dâentraĂźner au final la mort de tous .1 c Pour Freud, il existe trois interdits fondamentaux lâinceste, le meurtre et le cannibalisme. Mais on sâaccorde en gĂ©nĂ©ral pour reconnaĂźtre quâil existe dâautres interdits. On reconnaĂźt ainsi quâil est en principe interdit de voler, de porter un faux tĂ©moignage contre autrui, dâemprisonner quelquâun sans raison, de torturer une personne, etc. Le philosophe Paul RicĆur a beaucoup insistĂ© dans son Ćuvre sur lâimportance des interdits pour la vie en sociĂ©tĂ©. Il a notamment montrĂ© comment lâinterdit vient mettre un frein Ă la violence qui naĂźt de notre dĂ©sir de libertĂ©. Ma libertĂ©, si elle est au dĂ©part une bonne chose, risque en effet toujours de se transformer en acte de violence contre lâautre. Lâinterdit a donc une fonction nĂ©gative il est une limite Ă ma libertĂ©. Ce nâest pas parce que je suis un ĂȘtre libre que je peux faire nâimporte quoi au nom de ma libertĂ©. Ma libertĂ© ne mâautorise pas Ă attenter Ă la vie dâautrui et Ă ses intĂ©rĂȘts. d Mais lâinterdit a aussi une fonction positive. En effet, comme je lâai dĂ©jĂ Ă©voquĂ©, la limite que pose lâinterdit ouvre aussi lâespace de ce quâil est permis de faire. Ainsi par exemple, lâinterdiction de voler libĂšre la voie Ă une multitude dâautres actions possibles. Dire quâil est interdit de voler, câest aussi dire quelque part quâil est permis dâĂ©changer, de partager, de donner, de prĂȘter. e Ă cĂŽtĂ© des interdits, il existe encore dâautres rĂšgles morales. Je veux parler ici des devoirs. Ă lâinverse des interdits qui sâexpriment de façon nĂ©gative ne fais pas ceci, ne fais pas cela», les devoirs se formulent de façon positive si tu veux ĂȘtre heureux et vivre en paix avec les autres, alors tu dois faire ceci». Ils sont Ă©galement indispensables Ă la vie de la sociĂ©tĂ©. Parmi les diffĂ©rents devoirs, nous trouvons le devoir de porter secours Ă une personne en danger, le devoir de respecter autrui, le devoir des parents de sâoccuper de leurs enfants de les nourrir, de les loger, de les Ă©duquer, etc. f Les interdits et les devoirs forment ensemble ce que nous appelons les normes» .2 Ces normes ont toutes la mĂȘme fonction elle visent Ă assurer la survie et le bien-ĂȘtre de la sociĂ©tĂ©. Et, câest prĂ©cisĂ©ment parce que les normes sont si importantes, parce que sans elles les relations sociales seraient menacĂ©es, que personne ne peut prĂ©tendre leur Ă©chapper et refuser de sây soumettre, sauf Ă se mettre dĂ©libĂ©rĂ©ment en marge de la sociĂ©tĂ©. En principe, les normes sont donc valables pour tout le monde indiffĂ©remment et personne ne peut contester leur validitĂ©. II. La remise en question de lâinterdit Or, on constate justement quâaujourdâhui les normes sont de plus en plus contestĂ©es. De plus en plus de gens sâopposent Ă lâidĂ©e que lâon puisse imposer des rĂšgles de conduite et contraindre chacun Ă agir de telle ou telle maniĂšre. Cette remise en question des normes est selon moi la consĂ©quence de deux phĂ©nomĂšnes. 1. La LibertĂ© une entrave Ă lâinterdiction Le premier est liĂ© Ă lâimportance croissante que nous accordons Ă la libertĂ© de lâindividu. Ce phĂ©nomĂšne touche tout particuliĂšrement le domaine des interdits. De nos jours, tout le monde sâaccorde pour dire que la libertĂ© individuelle est une valeur essentielle .3 Dans nos sociĂ©tĂ©s libĂ©rales et dĂ©mocratiques, la libertĂ© a dâailleurs acquis une telle place que lâon est de moins en moins prĂȘts Ă accepter que des interdits viennent la limiter. Du coup, il devient toujours plus difficile de justifier lâĂ©tablissement de certaines interdictions. Je ne veux dire par lĂ que les interdits sont en train de disparaĂźtre. Mais force est de constater que notre rapport Ă lâinterdit a changĂ©. Si nous sommes aujourdâhui encore disposĂ©s Ă accepter que des normes limitent notre agir, câest uniquement parce que nous estimons que câest le seul moyen de protĂ©ger notre libertĂ©. En effet, si je veux pouvoir librement faire du commerce, choisir ma religion, parler et exprimer mon opinion, alors il faut que je mâastreigne Ă certaines rĂšgles de conduite minimales. Lâinterdit est donc envisagĂ© comme quelque chose dâessentiellement nĂ©gatif il est un mal nĂ©cessaire auquel je consens dans le seul but de conserver ma libertĂ©. 2. LâĂ©croulement de la vĂ©ritĂ© Ă©thique et ses consĂ©quences pour notre conception de lâinterdit Le deuxiĂšme phĂ©nomĂšne qui conduit selon moi Ă une remise en question des normes sociales est liĂ© Ă la maniĂšre dont nous envisageons la question de la VĂ©ritĂ©. a On sâaccorde en gĂ©nĂ©ral pour reconnaĂźtre que notre Ă©poque, que nous avons coutume dâappeler lâĂ©poque moderne, se distingue des Ă©poques prĂ©cĂ©dentes par le fait que nombre de nos certitudes se sont Ă©croulĂ©es. En effet, les grandes rĂ©volutions technologiques lâapparition du train, le dĂ©veloppement de lâindustrie, la dĂ©couverte de nouveaux continents, dâautres façons de vivre, de croire, de penser, lâĂ©mergence de lâimprimerie et de nouveaux modes de communication, tous ces changements sont venus bouleverser notre conception traditionnelle du monde. Du coup, nos anciens schĂ©mas de pensĂ©e, notre ancienne façon dâorganiser les rapports sociaux, de croire en Dieu, tout cela ne fonctionne plus de maniĂšre Ă©vidente. Nous sommes dĂšs lors conduits Ă modifier notre ancienne vision du monde et Ă rĂ©-agencer les rapports entre la religion, lâĂ©conomie, la politique, lâĂ©thique, etc. Alors que par le passĂ© ces diffĂ©rents domaines formaient entre eux un ensemble relativement cohĂ©rent, on peine parfois aujourdâhui Ă voir encore le lien qui les unit. Ainsi, par exemple, la relation de continuitĂ© quâil y avait autrefois entre lâorganisation monarchique de la vie politique et la vision religieuse du monde semble sâĂȘtre progressivement estompĂ©e. Il devient toujours plus difficile de percevoir le rapport quâil y a entre notre conception de lâĂtat moderne et notre vision de la religion ces deux domaines nous semblent de plus en plus Ă©trangers lâun Ă lâautre. Le monde tel que nous le connaissons aujourdâhui nous apparaĂźt comme fragmentĂ©. Il se compose dâune multitude de systĂšmes diffĂ©rents le systĂšme Ă©conomique, le systĂšme religieux, le systĂšme juridique, le systĂšme politique, etc. qui fonctionnent chacun selon sa logique propre. Chaque domaine de la vie a ses propres rĂšgles, sa propre cohĂ©rence, ses propres critĂšres dâorganisation, bref sa propre vĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© avec un grand V, celle qui organisait les diffĂ©rents domaines de la vie entre eux et qui donnait une certaine cohĂ©rence Ă notre vision du monde, nâexiste donc plus. Mais nous avons dĂ©sormais affaire Ă une pluralitĂ© de vĂ©ritĂ©s partielles la vĂ©ritĂ© Ă©conomique, la vĂ©ritĂ© Ă©thique, la vĂ©ritĂ© religieuse, etc.. Ce phĂ©nomĂšne de fragmentation de la VĂ©ritĂ© se poursuit et sâaccentue de nos jours au point que chaque systĂšme tend Ă se subdiviser Ă son tour. Ainsi, le domaine de lâĂ©thique se morcelle en une multitude de vĂ©ritĂ©s Ă©thiques4. Chaque culture, chaque groupe social, chaque personne mĂȘme possĂšde sa vĂ©ritĂ© Ă©thique. Il nây a plus un seul comportement juste face Ă la question de lâavortement, de lâeuthanasie ou du maĂŻs transgĂ©nique, mais plusieurs attitudes semblent Ă©galement dĂ©fendables dâun point de vue Ă©thique. b Il va sans dire que cette multiplication des vĂ©ritĂ©s Ă©thiques nous fait tendre vers un certain relativisme. DĂšs lors quâil nâexiste plus une seule vĂ©ritĂ© Ă©thique, toutes les Ă©thiques se valent, aucune nâest meilleure que lâautre et plus personne ne peut prĂ©tendre dĂ©fendre des normes plus justes ou des valeurs plus prĂ©cieuses que les autres. Il devient du coup dâautant plus difficile dâimaginer des normes morales communes. En effet, comment et au nom de quelle vĂ©ritĂ© supĂ©rieure aurait-on le droit dâinterdire tel ou tel comportement, dâimposer telle ou telle rĂšgle morale ? Chacun nâa-t-il pas le droit de dĂ©fendre sa propre conviction, sa propre croyance Ă©thique? Notre rapport Ă lâeuthanasie est Ă ce titre exemplaire, et ce dâautant plus que lâon touche avec elle Ă lâinterdit fondamental du meurtre. Il est intĂ©ressant en effet de noter que chacun envisage cette question Ă partir de ce qui constitue pour lui la vĂ©ritĂ©. Certains estiment ainsi quâil faut autoriser lâeuthanasie. Dâautres quâelle doit ĂȘtre punie. Dâautres encore pensent quâil est indispensable de condamner moralement lâeuthanasie, mais quâil nâest pas nĂ©cessaire de poursuivre juridiquement les mĂ©decins qui la pratiquent. Face Ă une telle diversitĂ© dâopinions Ă©thiques, est-il encore possible de trouver un consensus Ă©thique ? Dans ce contexte de relativisme Ă©thique, il semble illusoire de vouloir instaurer des normes morales communes. Cependant, comme je lâai dĂ©jĂ dit, nous avons besoin de telles rĂšgles pour pouvoir vivre ensemble. Nous avons besoin dâinterdits pour mettre un frein Ă la violence inhĂ©rente Ă notre libertĂ©. Mais une restauration des rĂšgles morales est-elle encore possible aujourdâhui ? Ne risque-t-on pas dâaboutir inĂ©vitablement Ă une nouvelle absolutisation des normes ? Peut-on imposer des rĂšgles de vie commune sans sombrer dans le moralisme et la dictature de lâĂ©thique ? Autrement dit, est-il vraiment possible dâĂ©tablir des interdits sans porter atteinte Ă la libertĂ© de lâindividu ? LâĂ©branlement de nos certitudes morales semble avoir radicalement mis en doute toute tentative visant Ă rĂ©aliser un accord sur ce quâil est juste de faire et sur ce qui ne lâest pas, de sorte quâil ne paraĂźt plus possible aujourdâhui dâassurer la validitĂ© de nos choix et de nos actions. CĂ©line Ehrwein haut La religion et la morale, par Alain Houziaux Il faut clairement distinguer la morale de la plupart des religions nâont pas de dimension champ de la religion, câest celui du rituel, du sacrĂ©, de la puretĂ©, de la mystique, ce qui nâa rien Ă voir avec la morale. La morale est une composante du fait humain et non du fait religieux. Elle est de lâordre des mĆurs et non de la foi. âLa morale nâest pas un ordre venu de dehors, mĂȘme du ciel ; câest la voix de la raison humaine, mĂȘme si celle-ci est reconnue, aprĂšs coup, par certains, comme une voix divineâ1. La morale, câest un fait naturel2 par opposition Ă surnaturel. La morale, câest le propre de lâhomme mĂȘme si ses formes dĂ©pendent non seulement de sa nature mais aussi de sa culture. La morale a pour objet le bien et le le bien et le mal ne sont pas des valeurs religieuses, mais simplement des valeurs Ă CĂ©sar ce qui est Ă nâest pas nĂ©cessaire dâĂȘtre croyant pour ĂȘtre moral, Dieu merci ! Ainsi, il nây pas une morale qui serait chrĂ©tienne et qui, de ce fait, serait diffĂ©rente de la morale laĂŻque et nây a pas de morale et mĂȘme lâagape, câest-Ă -dire lâamour gratuit, nâest pas lâapanage du Christianisme mais relĂšve de la dignitĂ© de lâhomme et dâune exigence universelle. âą Et pourtant, il faut le reconnaĂźtre, la morale de notre civilisation sâest formĂ©e sur lâinfluence du judaĂŻsme et du semble contredire le point prĂ©cĂ©dent, mais en fait il nâen est rien. Pour tenter de prĂ©ciser les relations complexes entre le judĂ©o-christianisme et la morale, on peut reprendre la mĂ©taphore du conte dâAndersen Le vilain petit JudaĂŻsme et le Christianisme ont donnĂ© naissance Ă la morale un peu comme les canards du conte on couvĂ© lâĆuf du judĂ©o-christianisme a couvĂ© et Ă©levĂ© la morale, mais la morale nâest pas nĂ©e du est le âvilain petit canardâ du judĂ©o-christianisme. Ainsi la religion nâest en rien la mĂšre de la le fait dâĂȘtre âreligieuxâ nâimplique pas que lâon soit âmoralâ.Il se peut mĂȘme que le sentiment religieux soit si fort et si exclusif quâil oblitĂšre le sens moral naturel le fanatisme religieux en est un exemple. Et de mĂȘme, dans une sociĂ©tĂ© donnĂ©e, la morale prend de lâimportance lorsque la religion et le surnaturel perdent de leur importance et peut-ĂȘtre mĂȘme parce quâils perdent de leur importance câest sans doute ce quâil se passe en ce moment.Et câest pourquoi la morale peut apparaĂźtre comme un hĂ©ritage du sentiment religieux. âą On peut dire en effet que la morale, câest ce quâil reste de la religion quand il nây a plus de religion. Ainsi, âla morale, câest ce qui reste de la peur quand on lâa oubliĂ©eâ peur est une caractĂ©ristique fondamentale de la peur, câest la peur de Dieu et de son jugement. Et cette peur a pour avatar5 le sens moral lorsque la religion se perd, câest-Ă -dire lorsque la peur de Dieu se effet le dĂ©sir de se conduire de maniĂšre morale procĂšde dâune forme de crainte, la crainte de dĂ©mĂ©riter, la crainte de ne pas faire son devoir, la crainte dâĂȘtre mal cette crainte peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rĂ©manence du sentiment religieux. Ainsi de mĂȘme, la morale, câest ce quâil reste du commandement religieux de lâamour et du sacrifice de soi lorsquâil nâest plus considĂ©rĂ© comme un commandement de lâamour gratuit et du sacrifice de soi est une prescription de la religion et en particulier de la religion si cette prescription religieuse perd son caractĂšre absolu et sacrificiel par exemple parce quâelle est jugĂ©e masochiste et culpabilisante, lâexigence morale prend le morale appelle Ă un ersatz de lâamour. âLa morale est un semblant dâamour agir moralement, câest agir comme si lâon aimaitâ6. Ainsi encore, la morale, câest Ă©galement ce quâil reste de la prĂ©dication de JĂ©sus-Christ, lorsquâon a oubliĂ© son sens et sa radicalitĂ© iconoclaste. La prĂ©dication de JĂ©sus-Christ, câest lâanti-morale, câest lâabsolution de lâimmoralitĂ©, puisque câest lâannonce de la misĂ©ricorde et du pardon de Dieu pour les la prĂ©dication de JĂ©sus, la loi morale nâest lĂ que pour dĂ©montrer au pĂ©cheur son pĂ©chĂ© afin dâaiguiser son appel Ă la grĂące et au pardon de lorsque lâon oublie que la prĂ©dication de JĂ©sus est celle de la grĂące, on la comprend seulement comme une forme de morale. Ainsi, enfin, la morale, câest ce quâil reste de la foi quand on a perdu la foi se moque de la morale, car elle est de lâordre de la passion et de la dĂ©nĂ©gation des rĂšgles et des sagesses de ce la foi, lorsquâelle perd sa radicalitĂ© passionnelle, se transforme en morale et en rĂ©flexion sur le bien et le rĂ©cit biblique de la âchuteâ câest-Ă -dire de consommation par Adam et Eve du fruit de lâArbre de la connaissance du bien et du mal le montre effet, ce rĂ©cit va mĂȘme jusquâĂ considĂ©rer que la tentation de vouloir connaĂźtre ce qui est le bien et le mal constitue la premiĂšre dĂ©sobĂ©issance Ă Dieu. On ne peut diffĂ©rencier plus nettement la morale de la religion. âą Et pourtant câest vrai, la morale, la nĂŽtre, celle du monde occidental, celle des Droits de lâHomme, est enfant du uniquement comme le petit cygne est un âenfantâ des canards. On pourrait peut-ĂȘtre mĂȘme dire que le judĂ©o-christianisme a couvĂ© des Ćufs qui ne sont pas les siens faute peut-ĂȘtre de pouvoir pondre et couver des Ćufs qui lui soient propres ! Ces âvilains petits canardsâ qui ont Ă©tĂ© couvĂ©s et Ă©levĂ©s par le judĂ©o-christianisme, sans ĂȘtre pour autant des enfants du judĂ©o-christianisme, ce sont la science dont le Christianisme a lĂ©gitimĂ© le caractĂšre laĂŻque et profane7, et aussi les Droits de lâHomme qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un avatar de la loi de MoĂŻse, et aussi la morale qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un substitut casuistique de lâexigence du pur amour, du sacrifice parfait et total. âą Mais depuis quelques temps, le judĂ©o-christianisme a une attitude ambivalente vis-Ă -vis de ces âvilains petits canardsâ quâelle a couvĂ©s et spĂ©cialement vis-Ă -vis de la morale. Depuis peu, catholiques et protestants sont tombĂ©s dâaccord pour dire que lâhomme est justifiĂ© par grĂące seule. Sâil en est ainsi, câest donc quâil ne lâest pas par ses mĂ©rites ni par son attitude fait dâagir moralement nâest plus considĂ©rĂ© comme la condition nĂ©cessaire du salut. Dans ce cas, quelle place peut-on faire Ă la morale ? Certains diront que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale par reconnaissance envers Dieu pour la justification par grĂące seule qui lui a Ă©tĂ© accordĂ©e indĂ©pendamment de ses mĂ©rites et de sa conduite morale.Il nous faudrait donc vivre de maniĂšre morale par reconnaissance envers Dieu, et ce alors mĂȘme que la justification et le salut nous ont Ă©tĂ© accordĂ©s par grĂące câest-Ă -dire mĂȘme si nous sommes immoraux, et peut-ĂȘtre parce que nous sommes immoraux. Dâautres diront que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale non pour des raisons religieuses et individuelles, mais pour des raisons profanes et sociales.Pour en ĂȘtre chrĂ©tien, on nâen est pas moins ceci nâa pas Ă ĂȘtre compris comme une forme de concession Ă la comme une place lĂ©gitime donnĂ©e Ă lâhomme effet, en accord avec la âthĂ©ologie des deux rĂšgnesâ, câest la foi elle-mĂȘme qui reconnaĂźt la pleine lĂ©gitimitĂ© et la pleine indĂ©pendance du rĂšgne du profane dont fait partie la câest pour faire honneur au fait que nous sommes âhommesâ et Ă cette dignitĂ© laĂźque, naturelle et profane, que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale. Quant Ă moi, je prendrai une position lâai dit, quâil nây a pas de morale nây a quâune morale sociale et naturelle, laĂŻque et il y a une maniĂšre chrĂ©tienne de vivre cette morale naturelle et non modalitĂ© âchrĂ©tienneâ, câest celle de la pour rien, gratuitement et sans raison que nous avons Ă tenter de vivre de maniĂšre sais bien que âpour rienâ et âpour Dieuâ sont trĂšs Ă tout prendre, je prĂ©fĂšre âpour rienâ.Car faire quelque chose Ă la seule gloire de Dieu soli deo gloria, câest le faire âpour rienâ, sans en retirer aucun profit. Car la foi, Simone Weil le dit clairement, câest non pas ce qui donne une raison dâĂȘtre Ă la vie, au travail, Ă la souffrance et Ă la morale, mais câest ce qui nous dispense de chercher une raison dâĂȘtre Ă la vie, au travail, Ă la souffrance et Ă la nous savons que nous sommes justifiĂ©s par grĂące, nous sommes libĂ©rĂ©s de la prĂ©occupation dâavoir Ă donner un sens et une raison dâĂȘtre Ă la vie et Ă la chrĂ©tien accepte le âpour rienâ, le âsans raisonâ et mĂȘme lâabsurde de lâexigence morale. Il fait de la gratuitĂ© sa rĂ©ponse Ă la grĂące. âPuisque nous avons reçu gratuitement, donnons gratuitementâ8. Et donner gratuitement, câest vivre de maniĂšre morale, gratuitement, sans raison. Ce serait se mĂ©prendre que de croire quâil faut tenter de vivre de maniĂšre morale par reconnaissance pour la justification par grĂące qui nous a Ă©tĂ© nâen est seule rĂ©ponse cohĂ©rente avec le fait que nous sommes justifiĂ©s par grĂące seule, câest lâacceptation du fait quâil nous faut vivre, agir et ĂȘtre moral sans aucune raison, sans aucune justification. âą Ainsi, le Christianisme, depuis quelques dĂ©cennies a entrepris de renier âle vilain petit canardâ de la morale quâil a pourtant couvĂ© et fait il nây est pas allĂ© de main morte ! Et il sâest dĂ©barrassĂ©, Ă tort Ă mon avis, des notions de pĂ©chĂ©, de culpabilitĂ©, de moralitĂ©, dâexamen de conscience, de confession des pĂ©chĂ©s ! Un peu trop vite Ă mon voudrais dire je voudrais donner des raisons qui sont plutĂŽt d'opportunitĂ© historique. Le Christianisme authentique est peut-ĂȘtre en train de religion du XXIĂšme siĂšcle ne sera pas le Christianisme, en tout cas pas le Christianisme de JĂ©sus-Christ, le doux prophĂšte de GalilĂ©e qui prĂȘche la grĂące pour les religion du XXIĂšme siĂšcle sera peut-ĂȘtre celle du fanatisme, du totalitarisme et de lâintĂ©grisme ou celle dâune sorte de religiositĂ© âsolfâ, syncrĂ©tiste et vaguement lâun et lâautre cas, il nâest pas certain que la morale, et spĂ©cialement la morale de lâamour gratuit et du renoncement Ă soi-mĂȘme, ait une place assurĂ©e. Et peut-ĂȘtre regrettera-t-on au XXIĂšme siĂšcle que le Christianisme ait reniĂ© son vilain petit canard de morale qui aurait pu ĂȘtre son seul hĂ©ritage, sa seule survivance dans un monde dĂ©christianisĂ©, paganisĂ© et fanatisĂ©. A mon sens, ce quâil doit rester du judĂ©o-christianisme authentique, mĂȘme si celui-ci venait de disparaĂźtre en tant que foi Ă la GrĂące, câest le sens de la gratuitĂ©, du âpour rienâ, du âĂ la seule gloire de Dieuâ. Et en particulier le sens dâune morale âpour rienâ, âpour lâabsurdeâ9. Si ce sens du âpour rienâ se meurt lui aussi, la morale deviendra un outil comme un autre service du profit, de la rĂ©ussite et de la promotion les entreprises on enseigne dĂ©jĂ quâil faut ĂȘtre moral parce que, en fin de compte, âça payeâ. Jâai peur que le sens de la gratuitĂ© et du âpour rienâ ne soit en train de se je ne voudrais pas quâil en soit moi, le propre de lâhomme, sa dignitĂ© propre, câest lâaptitude Ă la gratuitĂ©, au âpour rienâ, au âmĂȘme si câest absurdeâ.Il me semble indispensable que lâattitude morale reste une attitude dĂ©sintĂ©ressĂ©e, gratuite, pour lâhonneur de lâhomme, Ă dĂ©faut de pouvoir rester âpour lâhonneur de Dieuâ. Si nous nâavons Ă retenir quâune seule chose de la prĂ©dication chrĂ©tienne, je voudrais que ce soit le sens de la mĂȘme si le credo quia absurdum10 de la foi judĂ©o-chrĂ©tienne venait Ă disparaĂźtre, je voudrais que, nĂ©anmoins, persiste, aprĂšs lui, un âje veux rester un ĂȘtre moral, mĂȘme si câest absurde, parce que câest absurdeâ. Alain Houziaux haut Bonjour J'aurais besoin d'un plan dĂ©taillĂ© pour le sujet du BAC STT 2006 : Quel besoin avons-nous de chercher la vĂ©ritĂ© ? Merci beaucoup ! En 2005, je suis tombĂ©e gravement malade. Mon mari mâa invitĂ©e Ă chercher les moyens pour la guĂ©rison, mais sans succĂšs. Alors que je nâavais nulle part oĂč aller, jâai entendu dire que ma condition sâamĂ©liorerait une fois que je pouvais croire dans le Seigneur JĂ©sus. Je me suis donc rendue Ă une Ă©glise pour chercher de lâassistance auprĂšs dâun pasteur. AprĂšs que le pasteur eut priĂ© pour moi Ă plusieurs reprises, jâai peu Ă peu recouvrĂ© de ma maladie. DĂšs lors, jâai cru que le Seigneur JĂ©sus est le vrai Dieu. Dans mon temps libre, je me rendais Ă lâĂ©glise pour vĂ©nĂ©rer, mais je ne lisais pas la Bible ni priais frĂ©quemment. En aoĂ»t 2013, mon mari a Ă©tĂ© soudainement apprĂ©hendĂ© et jetĂ© en prison Ă la suite dâune transaction commerciale, faisant face Ă lâĂ©ventualitĂ© de passer le reste de sa vie en prison. Ce fut comme un Ă©clair par un temps ensoleillĂ©, et jâĂ©tais dĂ©semparĂ©e. Impuissante, je ne pouvais que jeĂ»ner constamment, et persĂ©vĂ©rer dans mes priĂšres au Seigneur. Je remercie le Seigneur pour avoir exaucĂ© mes priĂšres. Deux mois plus tard, mon mari a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©. Cette expĂ©rience mâa profondĂ©ment touchĂ©e. Jâai personnellement expĂ©rimentĂ© que le Seigneur est pour moi la vĂ©ritable aide qui ne manque jamais, et quâIl est Celui sur qui il me faut compter Ă tout moment, donc jâai rĂ©solu de rester toujours aux cĂŽtĂ©s du Seigneur, et de mieux Le servir. DĂšs lors, je prenais souvent le pasteur pour rĂ©pandre lâĂ©vangile et rendre tĂ©moignage dans le village. Je nâai jamais Ă©tĂ© absente aux rĂ©unions hebdomadaires et je paie Ă©galement la dĂźme de mon salaire. En temps ordinaires, lorsque je suis Ă la maison, je rĂ©unis toute ma famille pour prier et lire la Bible chaque matin et soir. Du fait que nous vivions une vie assez riche, mes jeunes frĂšres, neveux, niĂšces, et quelques orphelins, tous sâĂ©taient tournĂ©s vers nous. Au maximum, il y avait 22 personnes chez moi. Bien que je ne sois pas instruite et ne puisse pas prĂȘcher, par ma foi au Seigneur, je suis un modĂšle. Ă cette Ă©poque, mon plus grand souhait Ă©tait que chaque membre de ma famille puisse ĂȘtre un bon croyant dans le Seigneur et servir sincĂšrement le Seigneur. Par consĂ©quent, jâai dĂ©ployĂ© des efforts pour agir selon les enseignements du Seigneur dans la vie rĂ©elle, dans lâespoir que mon comportement stimulerait positivement toute ma famille. En mĂȘme temps, je jugeais que tant que je poursuivais et me dĂ©pensais de cette maniĂšre, avec persistance et persĂ©vĂ©rance jusquâau bout, jâallais certainement entrer dans le royaume des cieux. Cependant, pour une raison que jâignore, ma foi sâest soudainement refroidie en 2016, et jâai frĂ©quemment vĂ©cu dans la nĂ©gativitĂ© et la faiblesse. Je ne pouvais pas sentir la prĂ©sence du Seigneur, beaucoup moins je ne pouvais pas pratiquer Ses enseignements. Chaque fois que je voyais que les membres de ma famille ne se conformaient pas Ă ma volontĂ©, je ne pouvais pas mâempĂȘcher de mâemporter. MĂȘme jusque dans les petites choses comme balayer et passer la serpilliĂšre, si cela nâĂ©tait pas agrĂ©able Ă mes yeux, je harcelais les autres sans cesse. Dâailleurs, je me disputais souvent Ă la maison avec mon mari pour des futilitĂ©s. En consĂ©quence, tout le monde sâest lassĂ© et a eu peur de moi, et mâĂ©vitait souvent. En fait, chaque fois que je mâemportais ou me querellais avec ma famille, je me sentais trĂšs triste et condamnĂ©e, pensant Je crois au Seigneur. Comment se fait-il que je pĂšche en paroles ? » Mais rien ne changeait aprĂšs la confession de mes pĂ©chĂ©s. Ce qui mâattristait davantage Ă©tait que, de par mon influence, ils perdirent tout intĂ©rĂȘt Ă se rĂ©unir et Ă lire la Bible. Non seulement jâai failli de les inciter Ă aller de lâavant, mais je les ai dĂ©couragĂ©s. Je ne saurais dire combien de fois je suis venue devant le Seigneur pour prier, Seigneur, je Te rends toujours triste et Te déçois. Jâai clairement rĂ©solu de ne rien faire absolument qui Te dĂ©plaise. Mais alors, je nâarrive pas Ă mâempĂȘcher de pĂ©cher. Je brise toujours mes promesses, je Tâattriste donc constamment. Ă Seigneur, puisse-Tu mâaider. Je ne veux rĂ©ellement pas vivre dans ce genre dâĂ©tat, et je ne veux ĂȘtre redevable Ă aucune Ăąme, beaucoup moins ĂȘtre une personne qui sera abandonnĂ©e de Toi. » Pour Ă©viter toute dĂ©pression, jâai dĂ©cidĂ© de renforcer mes efforts en lisant la Bible, et me rendais mĂȘme sur une montagne pour jeĂ»ner et prier. Cependant, il y avait des moments oĂč je ne lisais que quelques versets dans la Bible et mes yeux se brouillaient ; je mâendormais avant de faire ma priĂšre. Je ne voulais pas abandonner, alors je suis allĂ©e visiter quelques Ăglises locales, dans lâespoir de trouver une Ăglise avec lâĆuvre du Saint-Esprit. Contre toute attente, la situation dans la plupart des Ăglises Ă©tait la mĂȘme. Partout, les croyants sont devenus nĂ©gatifs et faibles, convoitant les plaisirs du monde. ConfrontĂ© Ă lâĂ©tat de lâĂglise, le pasteur mâa dit quâil nâimporte pas au Seigneur que nous soyons faibles ; tant que nous ne nous sommes pas Ă©loignĂ©s de la voie du Seigneur ou ne Le trahissons, mais nous continuons Ă nous dĂ©penser et Ă nous sacrifier pour Lui, et Ă persĂ©vĂ©rer jusquâĂ la fin, nous, croyants, pourrons sĂ»rement entrer dans le royaume des cieux. Ă premiĂšre vue, ces paroles semblaient ĂȘtre justes, mais je ne mâĂ©tais jamais sentie rassurĂ©e. Dans ma confusion, un jour de novembre 2017, jâai fait connaissance avec sĆur Qin dâAllemagne sur Facebook. Un jour, je lui ai envoyĂ© un message parce que je me sentais vraiment en dĂ©tresse et mon esprit Ă©tait assombri, ce qui signifiait que jâĂ©tais dĂ©sireuse de retrouver ma foi et mon amour pour le Seigneur. Elle a Ă©changĂ© avec moi, PrĂ©sentement, il y a une dĂ©solation gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans le monde de la religion et la faim y sĂ©vit. Les croyants ne peuvent pas sentir la prĂ©sence du Seigneur, et leur esprit sâest assombri et affaibli. Ils ont perdu leur cĆur dâamour pour le Seigneur, et cela devient de plus en plus facile pour eux de suivre la chair pour pĂ©cher, et ils ne peuvent pas sâen tenir aux enseignements du Seigneur. Ces conditions sont trĂšs dangereuses. Nous devons ĂȘtre vigilants et prier davantage. Je vais vous envoyer un paragraphe de paroles et vous pourrez le lire. » Câest alors que je vis les paroles qui disaient Si tu es incapable de rassembler la force en toi pour aimer Dieu, alors comment peux-tu prier ? Tu devrais dire âO Dieu ! Mon cĆur est dans lâincapacitĂ© de Tâaimer vĂ©ritablement, je veux Tâaimer mais je manque de force. Que devrais-je faire ? Je souhaite que Tu ouvres les yeux de mon esprit, je veux que Ton Esprit touche mon cĆur, afin que devant Toi je me dĂ©pouille de tous les Ă©tats passifs, et sans contraintes de qui que soit, objet ou chose ; jâouvre complĂštement mon cĆur devant Toi, [âŠ] Maintenant, je poursuis Tâaimer, et que Tu me laisse Tâaimer ou pas, et quelle que soit la façon dont Satan se mĂȘle, je suis dĂ©terminĂ© Ă Tâaimerâ. Lorsque tu rencontres de telles choses, tu pries de cette façon. Si tu le fais tous les jours, la force dâaimer Dieu SâĂ©lĂšvera graduellement. » Extrait de Concernant la pratique de la priĂšre » AprĂšs avoir lu ce passage, jâai versĂ© des larmes, en pensant Ces paroles sont vraiment bonnes, elles correspondent parfaitement Ă ma condition actuelle. Il me faut faire une priĂšre Ă cĆur ouvert comme celle-ci Ă Dieu. » En lisant ces paroles, je sentis mon cĆur se rapprocher de plus en plus de Dieu, et quâune puissance se dĂ©versait dans mon cĆur. Puis elle mâa dit Ma sĆur, si nous sommes privĂ©s de la prĂ©sence du Seigneur dans notre foi au Seigneur, nous ne pouvons pas gagner Sa reconnaissance. Donc, nous ne pouvons simplement pas tomber dans une condition de nĂ©gativitĂ© et de faiblesse, mais au contraire, nous devons chercher Son apparition dâune façon positive. Ce nâest quâen trouvant les traces du Seigneur et la fontaine intarissable de vie que notre esprit assoiffĂ© peut obtenir nourriture et soutien, et que notre foi et notre amour peuvent ĂȘtre restaurĂ©s. Câest maintenant les derniers jours, et les prophĂ©ties du retour du Seigneur dans la Bible se sont fondamentalement accomplies. Ă ce moment critique de lâaccueil du Seigneur, nous devrions tenir plus de rĂ©unions, chercher la vĂ©ritĂ©, et rechercher lâapparition du Seigneur avec les frĂšres et sĆurs qui poursuivent la vĂ©ritĂ©. De cette façon, nous pouvons trouver les traces du Seigneur, et ne pas ĂȘtre abandonnĂ©s du Seigneur. Par la suite, sĆur Qin mâa prĂ©sentĂ© sĆur Lucy et sĆur Xiling. Lorsque les sĆurs mâont invitĂ©e Ă des rĂ©unions, je pensais quâelles allaient interprĂ©ter la Bible avec moi. Arrogante, je pensais connaĂźtre dĂ©jĂ de quoi elles allaient parler. Par consĂ©quent, je ne me prĂ©sentais pas souvent en ligne, et mĂȘme si jâai parfois eu une brĂšve rencontre avec elles, jâĂ©tais distraite. Une fois, je les ai entendues dire le nom de Dieu change toujours lorsque Son Ćuvre change, de sorte que Dieu ne porte plus le nom de JĂ©sus au moment oĂč Il vient accomplir Son Ćuvre dans les derniers jours, mais Il est appelĂ© du nom de Dieu Tout-Puissant ». A ce moment-lĂ , je mâaccrochais encore aux lettres de la Bible, croyant que ce nâest quâen priant au nom du Seigneur JĂ©sus que nous pourrions ĂȘtre sauvĂ©s, alors je ne mâĂ©tais intĂ©ressĂ©e ni aux rĂ©unions ni Ă la recherche. DĂ©sobĂ©issante que jâĂ©tais, Dieu nâa pas renoncĂ© Ă me sauver, mais continuait Ă me toucher. Un matin, je me suis sentie tout Ă coup vide et ennuyĂ©e, donc jâai ouvert YouTube et entrĂ© les mots LâĂglise de Dieu Tout-Puissant », qui avait Ă©tĂ© mentionnĂ©e par les sĆurs. Je ne mâattendais pas Ă voir autant de films et de vidĂ©os Ă©vangĂ©liques sur les pages qui sâĂ©taient affichĂ©es. Jâai cliquĂ© sur les vidĂ©os âAwakening in the Adversity of Persecutionâ et Douceur dans lâadversitĂ© » et jâai commencĂ© Ă regarder. Pendant que je regardais, jâai Ă©tĂ© profondĂ©ment attirĂ©e et Ă©mue par les expĂ©riences des protagonistes. Les protagonistes, face aux tortures cruelles, Ă©taient encore capables de maintenir leur foi et leur amour pour Dieu, ce Ă quoi jâaspirais. Je pleurais tout au long de la visualisation des films. Ă ma grande surprise, jâai vu dans la vidĂ©o les mots que la sĆur mâavait dĂ©jĂ envoyĂ©s sur lâapproche de la priĂšre. Ă ce moment-lĂ , je suis arrivĂ©e Ă comprendre que ces mots Ă©taient un extrait dâun livre de lâĂglise de Dieu Tout-Puissant. En mĂȘme temps, je me suis vaguement rappelĂ© les paroles que les sĆurs avaient lues pour moi, disant que Dieu Ă©tait autrefois appelĂ© lâĂternel, et aussi JĂ©sus, et aujourdâhui Il est appelĂ© le Tout-Puissant Dieu Lui-mĂȘme qui est revenu dans les derniers jours. Selon cette lumiĂšre, Dieu Tout-Puissant est le Seigneur JĂ©sus qui est de retour. Je me suis immĂ©diatement assise sur mon lit et envoyĂ© des messages Ă sĆur Qin, lui fixant un rendez-vous pour une rĂ©union. Lors de la rĂ©union, je leur ai directement dit Le tĂ©moignage que mâaviez donnĂ© est-il lâĆuvre de Dieu Tout-Puissant ? En regardant les films, jâai compris que Dieu Tout-Puissant est le Seigneur JĂ©sus de retour dans la chair. » AprĂšs avoir entendu cela, sĆur Lucy mâa dit avec enthousiasme Ma sĆur, tu tâes enfin rĂ©veillĂ©e ! Avant, nous tâavons dit tant de choses, mais tu nâabsorbais rien, ni ne comprenais. Aujourdâhui, tu tâes enfin rĂ©veillĂ©e. Dieu soit louĂ© pour Sa grĂące. » Ă ce moment-lĂ , je me suis sentie tout Ă la fois heureuse et honteuse. Depuis ce jour-lĂ , jâavais trois ou quatre rĂ©unions par semaine avec les sĆurs, et je regardais des films et des vidĂ©os dâhymnes du matin au soir. Plus je regardais, plus je sentais mon cĆur briller, et je ne me sentais pas du tout fatiguĂ©e ou lassĂ©e. De plus, je sentais que jâavais regagnĂ© la foi et lâamour pour Dieu. CâĂ©tait comme si jâĂ©tais retournĂ©e dans lâĂ©treinte de Dieu, et je me sentais trĂšs heureuse. Au cours des rĂ©unions suivantes, je me suis efforcĂ© de chercher davantage pourquoi mon Ă©tat de pĂ©chĂ©-et-confession ne pouvait pas ĂȘtre rĂ©solu et ce quâĂ©tait la racine profonde du problĂšme. Elles Ă©changĂšrent avec moi en dĂ©tail selon les paroles de Dieu. Dieu dit Ă lâĂ©poque, lâĆuvre de JĂ©sus Ă©tait la rĂ©demption de toute lâhumanitĂ©. Les pĂ©chĂ©s de tous ceux qui croyaient en Lui Ă©taient pardonnĂ©s ; tant que tu croyais en Lui, Il te rachetait ; si tu croyais en Lui, tu nâĂ©tais plus un pĂ©cheur, tu avais Ă©tĂ© relevĂ© de tes pĂ©chĂ©s. Câest cela que signifiait ĂȘtre sauvĂ© et ĂȘtre justifiĂ© par la foi. Pourtant, il y avait un reste de rĂ©bellion et dâopposition Ă Dieu chez ceux qui croyaient et cela devait ĂȘtre retirĂ© lentement. Le salut ne signifiait pas que lâhomme avait Ă©tĂ© complĂštement acquis par JĂ©sus, mais que lâhomme nâappartenait plus au pĂ©chĂ©, que ses pĂ©chĂ©s avaient Ă©tĂ© pardonnĂ©s Ă condition que tu croies, tu nâappartiendrais plus jamais au pĂ©chĂ©. » MĂȘme si lâhomme est rachetĂ© et si ses pĂ©chĂ©s sont pardonnĂ©s, cela est considĂ©rĂ© comme si Dieu avait oubliĂ© les transgressions de lâhomme et nâavait pas traitĂ© lâhomme en conformitĂ© avec les transgressions de lâhomme. Toutefois, lorsque lâhomme vit dans la chair et quâil nâa pas Ă©tĂ© libĂ©rĂ© du pĂ©chĂ©, il ne peut que continuer Ă pĂ©cher, rĂ©vĂ©lant sans cesse son tempĂ©rament satanique corrompu. Cela est la vie que lâhomme mĂšne, un cycle sans fin de pĂ©chĂ© et de pardon. La majoritĂ© des hommes pĂšchent dans la journĂ©e pour se confesser dans la soirĂ©e. Ainsi, mĂȘme si le sacrifice dâexpiation est toujours efficace pour lâhomme, il ne peut pas sauver lâhomme du pĂ©chĂ©. Seulement la moitiĂ© de lâĆuvre du salut a Ă©tĂ© achevĂ©e, car lâhomme a encore un tempĂ©rament corrompu. » SĆur Lucy a Ă©changĂ© Pourquoi les croyants dans le Seigneur JĂ©sus vivent-ils encore dans le cycle de pĂ©chĂ© et confession ? Câest une question cruciale pour nous. La Bible dit Car le salaire du pĂ©chĂ©, câest la mort » Romains 6, 23. Tant que nous sommes encore pĂ©cheurs, nous ne pouvons pas avoir la vie Ă©ternelle ni entrer dans le royaume de Dieu. Par consĂ©quent, il est essentiel pour nous de trouver un moyen de nous affranchir du pĂ©chĂ©, et une fois que nous lâaurons fait, nous devrions ĂȘtre clairs Ă ce sujet. Nous tous estimons que tant que nous croyons au Seigneur JĂ©sus, prions et nous repentons auprĂšs de Lui, nos pĂ©chĂ©s seront pardonnĂ©s. Cependant, nous ne savons pas la raison pour laquelle nous vivons dans le cycle de pĂ©chĂ© et de repentance sans aucun moyen de nous en sortir. En fait, câest parce que nous nâavons pas une comprĂ©hension de lâĆuvre de Dieu. Comme nous le savons tous, Ă lâĂšre de la Loi, quand les gens commettaient des pĂ©chĂ©s, ils expiaient leurs pĂ©chĂ©s en faisant des sacrifices, et leurs pĂ©chĂ©s Ă©taient pardonnĂ©s aussi longtemps quâils faisaient des offrandes appropriĂ©es conformĂ©ment Ă la Loi. Mais dans la derniĂšre pĂ©riode de lâĂšre de la Loi, comme les gens commettaient trop de pĂ©chĂ©s, ils avaient de moins en moins de sacrifices Ă offrir, ils offraient des sacrifices impropres pour tromper Dieu, par consĂ©quent toute lâhumanitĂ© faisait face au danger dâĂȘtre lĂ©gitimement condamnĂ©e et exĂ©cutĂ©e. Dans de telles circonstances, compte tenu de notre besoin, le Seigneur JĂ©sus sâest incarnĂ© comme le Fils de lâhomme, et a Ă©tĂ© clouĂ© sur la croix pour nous, pour racheter lâhumanitĂ© tout entiĂšre. Tant que nous prions au nom du Seigneur JĂ©sus, et reconnaissons nos pĂ©chĂ©s et nous repentons, nos pĂ©chĂ©s seront pardonnĂ©s, et nous ne serons plus soumis Ă la condamnation et Ă la punition, selon la Loi. Dieu cesse de nous considĂ©rer comme des pĂ©cheurs et nous pouvons directement prier Dieu, crier Ă Lui et avoir part Ă Sa grĂące abondante et Ă la vĂ©ritĂ©. Pourtant, cela ne signifie pas que nous nâavons aucune nature pĂ©cheresse en nous. LâĆuvre du Seigneur JĂ©sus Ă©tait de sauver lâhomme de la condamnation et de la servitude de la Loi, mais non pas de changer le tempĂ©rament de vie des gens. En fait, la cause profonde qui fait que nous commettions toujours des pĂ©chĂ©s est la nature de Satan en nous. Toutes sortes de philosophies, de pensĂ©es et dâopinions sataniques existent dans cette nature satanique. Si ce nâest pas rĂ©solu, on ne peut jamais Ă©chapper Ă la situation de pĂ©cher le jour et de confesser la nuit. Dans le passĂ©, nous avons eu une certaine tolĂ©rance, la patience et le pardon envers les autres, et nous pouvions Ă©galement faire quelque chose de bĂ©nĂ©fique pour les autres. Mais ce ne sont que de bonnes actions temporaires, au lieu de la vie que nous devons vivre aprĂšs que nos pĂ©chĂ©s sont purifiĂ©s. Une fois que nous perdons lâĆuvre du Saint-Esprit et la prĂ©sence de Dieu, nous allons rĂ©pĂ©ter les erreurs du passĂ© DominĂ©s par la nature de Satan, nous rĂ©vĂ©lerons nos tempĂ©raments corrompus sâemporter, ĂȘtre arrogants, vaniteux, et intolĂ©rables Ă outrance, et ainsi de suite. Ce que nous vivons est lâimage de Satan. En outre, dans le passĂ© lorsque nous nous affairions et travaillions diligemment pour le Seigneur, faisions des sacrifices et nous dĂ©pensions et faisions des dons charitables, nous pensions que nous pratiquions lâamour pour le Seigneur. En fait, il ne sâagit lĂ que de quelques bonnes actions extĂ©rieures, qui contiennent de nombreux Ă©lĂ©ments dâhypocrisie. Beaucoup de nos bonnes actions sont dominĂ©es par lâintention dâĂȘtre bĂ©nis, et ne sont que des opĂ©rations transactionnelles avec Dieu afin que nous puissions Ă©changer notre sacrifice extĂ©rieur contre les bĂ©nĂ©dictions du royaume cĂ©leste, ce qui nâa rien Ă voir avec la pratique de lâamour du Seigneur dans le vrai sens. On peut dire que, dirigĂ©s par les pensĂ©es et les vues de Satan tels que Chacun pour soi, Dieu pour tous », Aucun avantage, sans se lever tĂŽt » etc., nous avons quelques bons comportements. Mais nous nâaimions pas le Seigneur de tout notre cĆur, de toute notre Ăąme et de toute notre pensĂ©e. En bref, si cette nature satanique nâest pas rĂ©solue, nous pouvons toujours pĂ©cher et rĂ©sister Ă Dieu, mĂȘme si nos pĂ©chĂ©s sont pardonnĂ©s, et nous ne serons jamais capables dâarriver Ă ĂȘtre compatibles avec Dieu. Par consĂ©quent, le Seigneur JĂ©sus a dit quâIl viendra, ce qui signifie quâIl vient pour purifier et sauver complĂštement lâhumanitĂ©, câest cela lâĆuvre du jugement dans les derniers jours. » GrĂące Ă la rĂ©vĂ©lation des paroles de Dieu et aux Ă©changes de la sĆur, je compris la raison pour laquelle je nâarrivais pas Ă me libĂ©rer du contrĂŽle de ma nature pĂ©cheresse. Il sâavĂ©rait que dans mon cĆur il y avait toujours la nature satanique â pensĂ©es, vues et philosophies diverses de Satan, qui nâavait pas Ă©tĂ© purifiĂ©e Ă lâĂšre de la GrĂące. Par consĂ©quent, dĂ©passĂ©e par ces choses, je ne pouvais pas mâempĂȘcher de rĂ©vĂ©ler mon tempĂ©rament corrompu. Par la suite, je leur ai demandĂ© comment Dieu Tout-Puissant juge et chĂątie les hommes dans les derniers jours afin quâils puissent atteindre la puretĂ© et la transformation. Les sĆurs ont donc continuĂ© Ă lire les paroles de Dieu et Ă Ă©changer. Les paroles de Dieu disent Dans les derniers jours, le Christ utilise une variĂ©tĂ© de vĂ©ritĂ©s pour enseigner lâhomme, exposer lâessence de lâhomme et dissĂ©quer ses mots et ses actes. Ces paroles comprennent diverses vĂ©ritĂ©s, telles que le devoir de lâhomme, comment lâhomme doit obĂ©ir Ă Dieu, comment lâhomme doit ĂȘtre fidĂšle Ă Dieu, comment lâhomme doit vivre lâhumanitĂ© normale, ainsi que la sagesse et le tempĂ©rament de Dieu, et ainsi de suite. Ces paroles sont toutes axĂ©es sur lâessence de lâhomme et son tempĂ©rament corrompu. En particulier, ces paroles qui exposent comment lâhomme rejette Dieu sont prononcĂ©es au sujet de la maniĂšre dont lâhomme est une incarnation de Satan et une force ennemie contre Dieu. En entreprenant Son Ćuvre de jugement, Dieu ne fait pas que prĂ©ciser ce quâest la nature de lâhomme par quelques mots seulement ; Il lâexpose, le traite et lâĂ©monde Ă long terme. Ces mĂ©thodes dâexposer, de traiter et dâĂ©monder ne peuvent pas ĂȘtre substituĂ©es par des mots ordinaires, mais par la vĂ©ritĂ© que lâhomme ne possĂšde pas du tout. Seules les mĂ©thodes de ce genre sont considĂ©rĂ©es comme un jugement ; câest seulement par un jugement de ce genre que lâhomme peut ĂȘtre maĂźtrisĂ© et forcĂ© Ă se soumettre Ă Dieu, et acquĂ©rir de surcroĂźt une vraie connaissance de Dieu. Ce que lâĆuvre du jugement apporte câest la comprĂ©hension par lâhomme du vrai visage de Dieu et la vĂ©ritĂ© sur sa propre rĂ©bellion. LâĆuvre du jugement permet Ă lâhomme de mieux comprendre la volontĂ© de Dieu, le but de Son Ćuvre et les mystĂšres qui lui sont incomprĂ©hensibles. Cela permet Ă©galement Ă lâhomme de reconnaĂźtre et de connaĂźtre son essence corrompue et les racines de sa corruption, ainsi que de dĂ©couvrir la laideur de lâhomme. Ces effets sont tous causĂ©s par lâĆuvre du jugement, car lâessence de cette Ćuvre est en fait lâĆuvre dâouverture de la vĂ©ritĂ©, du chemin et de la vie de Dieu Ă tous ceux qui ont foi en Lui. Ce travail est lâĆuvre du jugement faite par Dieu. » Dieu a de nombreux moyens pour perfectionner lâhomme. Il se sert de toutes sortes dâenvironnements pour traiter le tempĂ©rament corrompu de lâhomme, et Il utilise diverses choses pour mettre lâhomme Ă nu ; dâun cĂŽtĂ©, Il traite lâhomme, dâun autre cĂŽtĂ©, Il met lâhomme Ă nu, et dâun autre cĂŽtĂ©, Il rĂ©vĂšle lâhomme, creusant et rĂ©vĂ©lant les mystĂšres » dans les profondeurs du cĆur de lâhomme, et montrant Ă lâhomme sa propre nature en dĂ©voilant plusieurs de ses Ă©tats. Dieu perfectionne lâhomme par des mĂ©thodes diverses, par la rĂ©vĂ©lation, le traitement, le raffinement et le chĂątiment, afin que lâhomme sache que Dieu est pratique. » SĆur Xiling a Ă©changĂ©, Ă partir des paroles de Dieu, nous voyons que lorsque Dieu travaille pour juger et purifier lâhumanitĂ© corrompue dans les derniers jours, Il utilise une variĂ©tĂ© de vĂ©ritĂ©s pour juger et rĂ©vĂ©ler notre nature satanique qui est incompatible avec Dieu et Lui rĂ©siste, et nous montre le tempĂ©rament saint, juste et inviolable de Dieu. Ă partir du jugement des paroles de Dieu, nous voyons la vĂ©ritĂ© de notre profonde corruption par Satan, et apprenons rĂ©ellement Ă connaĂźtre lâessence sainte de Dieu et Son tempĂ©rament juste qui ne tolĂšre pas lâoffense, engendrant un cĆur qui craint Dieu ; par consĂ©quent, nous nous libĂ©rons des chaĂźnes et de la servitude du pĂ©chĂ©, et recevons la purification et le salut de Dieu. Lorsque nous lisons les paroles de Dieu Tout-Puissant, nous sentons que Dieu nous juger et nous exposer vis-Ă -vis, et nous sentons tous que la parole de Dieu, comme une Ă©pĂ©e Ă double tranchant, juge et expose notre nature satanique de dĂ©sobĂ©issance et de rĂ©sistance Ă Dieu. Nous voyons clairement la vĂ©ritĂ© nous avons Ă©tĂ© profondĂ©ment corrompus par Satan. Dans le passĂ©, parce que nous nâĂ©tions pas conscients de notre corruption, nous Ă©tions arrogants et vaniteux et personne Ă qui nous nâobĂ©issons. AprĂšs avoir acceptĂ© le jugement et le chĂątiment des paroles du Christ des derniers jours, et avoir Ă©tĂ© exposĂ©s par les faits, traitĂ©s et Ă©mondĂ©s, nous avons vu que lâarrogance est la reprĂ©sentation classique du tempĂ©rament satanique. Nous sentons quâil est vraiment honteux et tragique de vivre avec ce tempĂ©rament. Ainsi, nous pouvions mener une vie modeste, et ne plus nous tenir en position Ă©levĂ©e pour sermonner les gens, ou dominer les autres. Nous avions lâhabitude de penser que par le fait de nous sacrifier, de nous dĂ©penser, et de prĂȘcher lâĂ©vangile de Dieu nous Ă©tions de ceux qui aimaient Dieu et ont Ă©tĂ© qualifiĂ©s pour entrer dans le royaume des cieux et obtenir les bĂ©nĂ©dictions. Cependant, dans notre expĂ©rience de lâĆuvre de Dieu, lorsque nous perdons notre position et notre rĂ©putation et sommes sans perspective, nous nous laissons passivement aller, abandonnons, et mĂȘme dĂ©veloppons des conceptions sur Dieu, nous Lui rĂ©sistons et Le trahissons. Partant, nous voyons que nous sommes Ă©galement Ă©goĂŻstes et mĂ©prisables comme le rĂ©vĂšle la parole de Dieu. Nous croyons en Dieu juste pour gagner des bĂ©nĂ©dictions, et nous nâaimons pas vraiment Dieu, beaucoup moins nous nâavons aucune vraie loyautĂ©. AprĂšs lâavoir rĂ©alisĂ©, nous nous sentons jugĂ©s et reprochĂ©s et commençons Ă nous repentir et Ă chercher le changement. En faisant vraiment lâexpĂ©rience dâun tel jugement et dâun tel chĂątiment de Dieu, nous acquĂ©rons une vĂ©ritable comprĂ©hension du tempĂ©rament juste de Dieu. Nous connaissons les gens que Dieu aime ou dĂ©teste, sauve ou Ă©limine, bĂ©nit ou maudit ; nous sommes Ă©galement parvenus Ă connaĂźtre que Dieu inspecte en fait toute chose et domine tout. Dieu est Ă nos cĂŽtĂ©s, nous guidant vraiment, nous sauvant, et nous faisant apprĂ©cier que la vĂ©ritĂ© exprimĂ©e par Dieu est jugement, chĂątiment, inspection et purification pour lâhumanitĂ© corrompue. Avec un cĆur qui vĂ©nĂšre Dieu, les changements dans notre tempĂ©rament corrompu, la recherche de la vĂ©ritĂ© lorsque nous rencontrons des problĂšmes, la pratique de la vĂ©ritĂ© et lâobĂ©issance Ă Dieu, nous pouvons progressivement vivre la ressemblance dâun vĂ©ritable humain. » Ă partir de la rĂ©vĂ©lation des paroles de Dieu et des Ă©changes des sĆurs, jâai vu le chemin de la purification et du salut. Je pensais Il sâavĂšre que lâĆuvre du jugement qui commence par la maison de Dieu que Dieu accomplit dans les derniers jours est lâĆuvre de purification et de transformation des gens. Partant de cette Ă©tape de lâĆuvre, nous nâavons en effet aucun moyen de nous dĂ©barrasser de la servitude et du contrĂŽle du pĂ©chĂ© et dâobtenir une libĂ©ration et une libertĂ© vĂ©ritables. Je pensais quâaussi longtemps que je priais davantage, lisais plus la Bible, restais fidĂšle au nom du Seigneur, nâabandonnais pas le chemin du Seigneur, je pouvais entrer dans le royaume des cieux. Maintenant, je viens de voir que cette pensĂ©e est si absurde et erronĂ©e. Je suis pleine de tempĂ©rament satanique ; sans expĂ©rimenter lâĆuvre de jugement de Dieu des derniers jours, comment puis-je ĂȘtre qualifiĂ©e pour entrer dans le royaume des cieux ? DĂšs lors, en lisant la parole de Dieu, jâai Ă©galement rĂ©flĂ©chi, examinĂ© et dĂ©couvert qui je suis, et jâai pensĂ© Chaque fois que je rĂ©vĂšle un tempĂ©rament corrompu câest une reprĂ©sentation de Satan, câest rendre tĂ©moignage Ă Satan, et en mĂȘme temps, câest rĂ©sister Ă Dieu et Lâhumilier. Par la suite, chaque fois que je voulais me fĂącher parce que les actes de ma famille Ă©taient de nouveau contre ma volontĂ©, je mâexerçais Ă renoncer Ă la chair, Ă leur parler patiemment et dâun ton doux ; lorsque je les voyais se lever tard et ĂȘtre dilatoires, je ne les harcelais ni ne parlais, mais jâĂ©tais indulgente et comprĂ©hensive envers eux. Quant Ă mes neveux et niĂšces, je ne les restreignais pas comme avant, mais leur donnais une certaine libertĂ©, et je les Ă©clairais calmement sâils avaient fait quelque chose dâune mauvaise maniĂšre. De plus, jâavais cessĂ© de me fĂącher contre mon mari ; lorsque je le voyais gronder nos enfants, je communiquais avec lui en toute patience, et lui disais que se fĂącher Ă©quivalait Ă vivre sous le tempĂ©rament de Satan, et que nous devrions vivre Ă la ressemblance humaine et traiter nos enfants avec amour, tolĂ©rance, patience, comprĂ©hension, etc. AprĂšs que ma famille eut vu ces changements en moi, mon mari a dit Ă mon neveu, Ta tante est devenue si douce. Câest vraiment incroyable ! » Alors mon neveu a dit AprĂšs avoir cru en Dieu Tout-Puissant, ma tante semble sâĂȘtre transformĂ©e en une diffĂ©rente personne. Câest inimaginable ! » En entendant ces paroles, je me sentais trĂšs gratifiĂ©e et heureuse dans mon cĆur. Je remercie Dieu Tout-Puissant de mâavoir sauvĂ©e de ma condition difficile de pĂ©chĂ© et de confession, de mâavoir montrĂ© le chemin de me dĂ©partir du pĂ©chĂ© et de mâavoir aidĂ©e Ă marcher sur un chemin lumineux de salut. Par la suite, lorsque jâai collaborĂ© avec les frĂšres et sĆurs pour tĂ©moigner de lâĂ©vangile du RĂšgne de Dieu Ă ma famille, ils lâont tous acceptĂ© avec joie. Nous sommes reconnaissants de la grĂące de Dieu envers notre famille. La fin. .. cette triste nouvelle. Que le Cardinal CAFFARA repose en paix, quAvis du professeur Sujet classique sur la vĂ©ritĂ©. La subtilitĂ© tient Ă la dimension morale introduite dans l'Ă©noncĂ© par le mot devoir. LE SUJET ET SON CORRIGE Le sujet et le corrigĂ© portant sur le Bac S - Avons-nous le devoir de chercher la vĂ©ritĂ© ? est en cours de publication. 2022 Copyright France-examen - Reproduction sur support Ă©lectronique interditeLHomme peut-il se passer de chercher la VĂ©ritĂ© ? Bertrand VERGELY. PrĂ©sentation par Marie-JoĂ«lle Guillaume. Jâai lâhonneur et le plaisir dâouvrir notre annĂ©e acadĂ©mique 2021-2022 consacrĂ©e au thĂšme de la vĂ©ritĂ©. Câest un thĂšme magnifique, mais derriĂšre lâangle de vue gĂ©nĂ©ral que nous avons choisi se manifeste aussi l IntroductionDâun point de vue relativiste, la vĂ©ritĂ© apparaĂźt comme une illusion trompeuse vers laquelle nous tournerions notre regard en croyant pouvoir lâatteindre. Faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir serait alors une quĂȘte vaine dont aucun espoir ne serait permis. Par devoir, entendons obligation, quâelle soit morale, civique ou juridique. Il y a dans cette notion de devoir un aspect de nĂ©cessitĂ© et de contrainte qui guiderait nos actions. La vĂ©ritĂ© est quant Ă elle posĂ©e comme lâadĂ©quation dâune idĂ©e avec la rĂ©alitĂ© dont on fournit des preuves et qui sâoppose en cela Ă lâerreur ou lâillusion. Rechercher la vĂ©ritĂ©, câest ainsi se prĂ©munir de lâerreur et des prĂ©jugĂ©s dans un cheminement qui doit conduire Ă dire, sinon sâapprocher de la vĂ©ritĂ©. Cette dynamique de recherche est ainsi un perpĂ©tuel progrĂšs qui prend comme horizon la perspective de la vĂ©ritĂ© comme valeur suprĂȘme Ă atteindre. Or si la vĂ©ritĂ© nâa rien dâun absolu comme le pose le relativisme, faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir serait davantage vu comme une contrainte quâun progrĂšs. Sâil nây a pas de vĂ©ritĂ© Ă atteindre, de quĂȘte Ă mener, alors le devoir de combattre les erreurs ne serait quâune vaine tĂąche qui conduirait Ă leur en substituer dâautres tout aussi illusoires et dont il nây aurait rien de plus Ă pourquoi il nous faudra nous interroger si la recherche de la vĂ©ritĂ© a une quelconque utilitĂ©, quand bien mĂȘme elle serait illusoire ou inatteignable. Quây-a-t-il a espĂ©rer et Ă quoi conduit cette quĂȘte de vĂ©ritĂ© ? Peut-on la considĂ©rer comme un devoir ou comme un obstacle, une illusion Ă laquelle il faudrait se soustraire ?1 La recherche de la vĂ©ritĂ© est une source dâillusion et une contrainte pour la vieLâhistoire de la philosophie se fonde sur lâacquisition dâune sagesse qui passe par la recherche de la vĂ©ritĂ©. Dans cette perspective idĂ©ale, la vĂ©ritĂ© est ainsi une valeur que lâon rapproche de celles que sont le bien et le bon. Rechercher la vĂ©ritĂ© câest alors viser le bien en soi instituĂ© comme valeur suprĂȘme. Pourtant, lâhomme a une tendance irrĂ©solue Ă se complaire dans lâignorance. Il est en effet des vĂ©ritĂ©s qui ne sont pas toujours bonnes Ă dĂ©couvrir car elles peuvent Ă©branler notre savoir et nos croyances. Se dĂ©tourner de la vĂ©ritĂ©, Ă©viter de la rechercher Ă tout prix est ainsi une posture qui peut ĂȘtre souhaitable. LâĂ©picurisme dĂ©fend cette thĂšse selon laquelle, ne pas rechercher la vĂ©ritĂ©, câest ainsi parvenir Ă lâataraxie, câest-Ă -dire la tranquillitĂ© dâĂąme. Il en rĂ©sulte quâen ne prenant pas comme perspective et comme but de rechercher la vĂ©ritĂ©, nous sommes libĂ©rĂ© du poids de cette quĂȘte tourmentĂ©e pour vivre pleinement sa vie et lâon peut accueillir et profiter de tous les plaisirs qui se prĂ©sentent Ă nous. NĂ©anmoins, sâil y a dans lâĂ©picurisme un aspect de modĂ©ration dans le fait de profiter de ces plaisirs et de vivre pleinement sa vie, câest quâelle est tempĂ©rĂ©e par la pratique de la vertu et le souci de justice, et donc quâelle se rattache Ă certaines valeurs. A lâinverse, pour Nietzsche, la recherche de la vĂ©ritĂ© est purement une illusion qui nous aliĂšne pour vivre pleinement et sâaffirmer. Pour lui, les valeurs morales traditionnelles sont des constructions sur lesquelles la recherche de la vĂ©ritĂ© prendrait racine et dont il faut se prĂ©server. Car en posant que la recherche de la vĂ©ritĂ© serait une obligation et quâelle dĂ©coulerait de la prise en considĂ©ration des valeurs morales, cela nous dĂ©tournerait de notre puissance de vivre et de sâaffirmer. Pour lui donc, la vĂ©ritĂ© nâest pas une quĂȘte mais une affirmation individuelle qui consiste dans lâagir sans tenir compte des valeurs morales, obstacles Ă notre puissance de en faisant de la vie une valeur plus haute que celle de la recherche de la vĂ©ritĂ©, on sombre dans un chaos moral oĂč les valeurs nâont plus de sens. Si la vĂ©ritĂ© nâa pas de valeur et consiste simplement dans lâaffirmation de sa puissance individuelle en faisant fi des autres valeurs, alors il nây a plus de progrĂšs moral possible, plus de direction vers laquelle tendre, comme peut lâĂȘtre le bien, la sagesse ou la La recherche de la vĂ©ritĂ© comme principe directeur et source du progrĂšsNe pas concevoir la recherche de la vĂ©ritĂ© comme un devoir, une quĂȘte Ă atteindre, câest alors laisser place aux prĂ©jugĂ©s et Ă la doxa. Or la philosophie platonicienne sâappuie sur cette volontĂ© de combattre le scepticisme et les savoirs apparents pour accĂ©der Ă la connaissance et acquĂ©rir une sagesse. Viser la connaissance et la sagesse câest alors faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© une condition de notre progrĂšs moral mais aussi humain. En effet, lâhomme est un ĂȘtre douĂ© de raison et capable dâatteindre les vĂ©ritĂ©s les plus hautes comme le sont le Bien, le juste, le beau. Ainsi, en faisant de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir, Platon donne une direction Ă lâhumanitĂ© et une justification de sa nature raisonnable. Câest parce que nous sommes en mesure de nous dĂ©faire des illusions qui nous dĂ©tournent des valeurs les hautes que nous avons aussi le devoir de la faire en recherchant la vĂ©ritĂ©. De plus, câest en faisant de cette recherche une quĂȘte en perpĂ©tuel devenir que lâon peut accĂ©der Ă la sagesse et faire quâun progrĂšs humain est possible. Le chemin qui mĂšne Ă la vĂ©ritĂ© est une ascĂšse obligĂ©e pour que les valeurs prennent leurs sens et que puissent se constituer une Ă©thique et une connaissance fondĂ©e. Dâailleurs, la science ne tient sa valeur et ne progresse ainsi quâen faisant de la recherche de la vĂ©ritĂ© un cheminement toujours en devenir. En posant que la vĂ©ritĂ© est le but ultime de la science, elle progresse ainsi et sâenrichit de ses connaissances passĂ©es. Faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir, câest ainsi fonder la source de la morale, de la science et de la connaissance en gĂ©nĂ©ral pour permettre un Ă lâimage de la conception nietzschĂ©enne, ne peut-on plutĂŽt vouloir faire de la valeur de la vie un devoir plus haut que celui de rechercher la vĂ©ritĂ© dans un souci de progrĂšs moral et de savoir ? Si la morale et la science dĂ©coulent de la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme illusoire, ne serions-nous pas plus enclins Ă Ă©vacuer ce devoir de viser la vĂ©ritĂ© pour sâaffirmer en tant quâĂȘtres individuels pleinement conscients de notre libertĂ© ?3 Le devoir de rechercher la vĂ©ritĂ© est la condition mĂȘme du progrĂšs et de la lâhomme est un ĂȘtre raisonnable, il possĂšde en lui les facultĂ©s qui lui permettent dâĂȘtre Ă©clairĂ© et de rechercher la vĂ©ritĂ© en Ă©vitant de sombrer dans lâerreur et le dogmatisme. Câest dâailleurs au siĂšcle des lumiĂšres que la raison a Ă©tĂ© affirmĂ©e par les philosophes comme une modalitĂ© qui permettrait Ă lâhomme de sâĂ©manciper et de lutter contre lâobscurantisme quâimposait la religion au 18e siĂšcle. Kant affirme ainsi que lâhomme est libre dâagir mais dâagir de façon raisonnable en Ă©coutant lâimpĂ©ratif catĂ©gorique que lui dicte sa raison le tu dois ». De plus, câest par la raison que lâhomme acquiĂšre sa libertĂ© et en constitue sa condition de possibilitĂ©. En posant ainsi lâagir moral comme un impĂ©ratif du progrĂšs Ă©thique, cette quĂȘte de la vĂ©ritĂ© apparaĂźt comme un devoir auquel lâhomme ne peut se soustraire. Faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un horizon obligĂ©, câest ainsi participer au progrĂšs de lâhumanitĂ© et au vivre mieux ensemble. De mĂȘme, pour Spinoza les hommes se croient libres car ils ignorent les vraies causes des choses qui les dĂ©terminent. Or, apprendre Ă connaitre les causes comme une quĂȘte de la vĂ©ritĂ© aide Ă mieux les percevoir et Ă agir sur elles pour mieux vivre. Faire de la connaissance une quĂȘte, un devoir vers lequel il faut tendre, câest ainsi mieux comprendre le monde qui nous entoure et pouvoir mettre en Ćuvre les moyens pour lâincliner en notre faveur. On est jamais aussi libres explique-t-il, que quand on connait les vraies causes qui nous dĂ©terminent puisquâalors nous pouvons trouver les moyens pour agir dessus et nous dĂ©faire de leur emprise. Aussi, la recherche de la vĂ©ritĂ©, plus quâune simple quĂȘte directrice apparaĂźt comme un devoir qui conditionne notre progrĂšs et notre avons vu que la vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre une source de tourment prĂ©judiciable Ă la vie. Sâobliger Ă rechercher la vĂ©ritĂ© serait ainsi dans bien des cas nĂ©faste, mais aussi illusoire puisque celle-ci pourrait ĂȘtre conçue comme une simple construction qui reposerait sur les autres valeurs que sont le bien, le mal, le juste. NĂ©anmoins, parce que lâerreur est toute aussi pernicieuse pour lâhomme et pour la connaissance, poser la recherche de la vĂ©ritĂ© comme une quĂȘte en perpĂ©tuel devenir et sây obliger permet ainsi de fonder un principe directeur rendant possible un progrĂšs de lâ encore, le devoir de rechercher la vĂ©ritĂ© serait la condition mĂȘme de notre libertĂ© en tant quâelle permettrait de connaitre les vraies causes des choses et ainsi dâavoir une emprise sur elles. Vosinteractions sont basĂ©es sur lâouverture et le flux plutĂŽt que sur des tons sous-jacents de devoir et de ressentiment. Cela facilite le flux et la connexion parce que les gens peuvent faire confiance Ă ce qui leur est prĂ©sentĂ© plutĂŽt que de ressentir le besoin de chercher des programmes sous-jacents. La clartĂ© et la transparence âą Puisque l'homme est dotĂ© d'une raison, il convient qu'il l'exerce pleinement comment mieux le faire qu'en cherchant la vĂ©ritĂ© ? âą Puisque l'erreur ou l'illusion, ou le mensonge... s'oppose Ă la vĂ©ritĂ©, le devoir de l'homme ne peut consister Ă ĂȘtre dans l'erreur. âą S'obliger Ă chercher la vĂ©ritĂ©, c'est reconnaĂźtre que cette derniĂšre est en elle mĂȘme - indĂ©pendamment de ses possibles applications - une valeur suffisante c'est abandonner le point de vue pragmatiste ou utilitariste. Bien comprendre le sujet âą Question surprenante la vĂ©ritĂ© relĂšve de la connaissance, le devoir relĂšve de la morale quelle relation y-a-t-il entre les deux ? âą Il y a un devoir de dire la vĂ©ritĂ© si on la connaĂźt ; H peut y avoir un dĂ©sir de chercher la vĂ©ritĂ© en science ou ailleurs comment passer de ce dĂ©sir au devoir ? âą Cela suppose-t-il que l'homme ne s'accomplit comme tel qu'en obĂ©issant Ă un tel devoir ? C'est alors le dĂ©finir comme un ĂȘtre de raison cette dĂ©finition est-elle suffisante ? Utiliser ses connaissances âą La vĂ©ritĂ© s'oppose, non seulement au faux, mais aussi au mensonge, Ă l'illusion, Ă l'inconscience. âą Ăpicure la connaissance n'a d'intĂ©rĂȘt que par ses consĂ©quences en morale ; consĂ©quence on peut proposer plusieurs explications d'un mĂȘme phĂ©nomĂšne, pourvu que cela rassure. âą Nietzsche la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© nous entraĂźne loin de la vie. Les piĂšges Ă Ă©viter âą La notion de devoir ne doit pas vous inviter Ă rĂ©citer ce que vous connaissez de la morale kantienne. âą Chercher la vĂ©ritĂ© » ne concerne pas que le scientifique ou le philosophe ne consacrez pas votre copie Ă leur seule dĂ©ontologie. âą VĂ©ritĂ© » est Ă prendre au sens gĂ©nĂ©ral et flou ne faites pas de dĂ©veloppements sur les vĂ©ritĂ©s formelles, matĂ©rielles, expĂ©rimentales, etc.
ElĂšve prodige, Nietzsche obtient Ă 25 ans un poste Ă lâuniversitĂ© alors quâil nâa pas de thĂšse. Câest Ă cette Ă©poque quâil rencontre Wagner. Il dĂ©missionne 10 ans plus tard pour vivre en nomade en Italie, France et BohĂšme, pĂ©riode de maturation de son oeuvre. La fin de sa vie verra une descente dans la folie, dont il ne reviendra pas. AprĂšs sa mort, sa sĆur Elizabeth tenta dâutiliser sa pensĂ©e pour servir ses convictions nazie. Elle publiera des notes, allant jusquâĂ en réécrire des parties. Ce sera lâouvrage posthume La volontĂ© de puissance. La vie ne tend pas au bonheur pour Nietzsche, qui critique en cela les philosophies eudĂ©monistes classiques. Câest que la vie est pensĂ©e ici comme une Ă©nergie. Il sâagit dâune force vitale qui pousse tout ĂȘtre vivant, de la bactĂ©rie Ă la civilisation, Ă Ă©tendre son pouvoir sur ce qui lâentoure, Ă tenter de se lâapproprier, lâassimiler, le digĂ©rer pour le soumettre Ă sa loi. Il nây a ici rien de moral ou dâimmoral, il sâagit juste dâun Ă©tat de fait la vie est comme ça, elle est volontĂ© de puissance »[1]. La vie est donc par nature Lire la suite â La tolĂ©rance est un concept datĂ©, nĂ© au XVIĂšme siĂšcle avec lâĂ©dit de tolĂ©rance » de Catherine de MĂ©dicis, qui reconnaissait le droit de culte aux protestants. La notion est donc trĂšs liĂ©e, dĂšs son essor, au contexte des guerres de religions entre catholiques et protestants qui divisaient alors le royaume. Comme Ă©motion positive, ce qui nous intĂ©resse ici, elle dĂ©signe un Ă©ventail dâattitudes allant de lâeffort conscient pour accepter ce quâon nâapprouve pas, jusquâĂ lâaccueil bienveillant de la diffĂ©rence quelle quâelle soit, traduisant ainsi une ouverture dâesprit, un respect dâautrui voire une curiositĂ© pour sa particularitĂ©. Voltaire[1] en faisait une condition incontournable du dĂ©veloppement moral des individus, et par suite, du progrĂšs social. En effet, la tolĂ©rance est une des conditions dâun vivre-ensemble harmonieux. Câest aussi une condition de la dĂ©mocratie, puisquâelle suppose la reconnaissance dâune Ă©quivalence en droit et en dignitĂ© de toutes les opinions. Mais toutes les opinions doivent-elles vraiment ĂȘtre tolĂ©rĂ©es ? Ainsi, la tolĂ©rance nâest pas sans ambiguĂŻtĂ©s. Notons dâabord que la tolĂ©rance nâest pas lâindiffĂ©rence. Se moquer de tout ou considĂ©rer que tout est Ă©quivalent nâest pas ĂȘtre tolĂ©rant. Lire la suite â Je vous propose cette semaine une rĂ©flexion dans le prolongement de celle ouverte il y a quelques semaines par la machine de Nozick. On y avait vu que si, comme on a tendance Ă le croire, lâĂȘtre humain recherchait par dessus tout Ă ĂȘtre heureux, alors toute personne devrait souhaiter se brancher Ă la machine. Or, lâexpĂ©rience de pensĂ©e soumise Ă un grand nombre dâindividus montre quâau contraire, trĂšs peu de gens le ferait, indiquant par lĂ que le bonheur nâest pas nĂ©cessairement pour eux la valeur suprĂȘme. Ce qui nous mĂšne Ă la question philosophique de cette semaine faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă la vĂ©ritĂ© ? Implicitement, la question ne semble se poser que dans des situations oĂč elles sâexcluent lâune lâautre. Ce serait bonheur ou vĂ©ritĂ©, comme si on ne pouvait avoir les deux en mĂȘme temps, comme si le bonheur ne pouvait que sâaccompagner du mensonge et que la vĂ©ritĂ© ne pouvait que faire notre malheur. Dans une telle situation, on peut vouloir dâabord entendre le faut-il ?» comme un doit-on ?». Nous sommes alors renvoyĂ©s Ă la question des devoirs, comme si chacun dâentre nous, en toutes circonstances, avait le devoir de prĂ©fĂ©rer lâun Ă lâautre. Doit-on donc prĂ©fĂ©rer la vĂ©ritĂ© au bonheur, comme sâil y avait lĂ un devoir envers soi-mĂȘme, une dignitĂ© particuliĂšre ? Doit-on au contraire prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă la vĂ©ritĂ©, poussĂ©s par ce qui serait un respect envers notre nature, dĂ©finie alors principalement sous son aspect jouissif ? La question des devoirs envers soi-mĂȘme et des contenus de ces devoirs Ă©tant dĂ©jĂ philosophiquement problĂ©matique, câest Ă grand peine quâon fonderait ici un devoir prioritaire envers soi-mĂȘme pour lâun ou pour lâautre, pour le bonheur ou pour la vĂ©ritĂ©. Se poser la question serait alors plutĂŽt Ă entendre sur le mode du conseil, comme un vaut-il mieux choisir le bonheur contre la vĂ©ritĂ© ou la vĂ©ritĂ© contre le bonheur » ? Vous lâaurez compris, ce vaut-il mieux » ne peut faire lâĂ©conomie du par rapport Ă quoi ? ». Par rapport Ă mes intĂ©rĂȘts ? Sans doute est-ce la vĂ©ritĂ© quâil faut alors privilĂ©gier. Par rapport Ă mon bien-ĂȘtre global ? Bien malin celui qui sait dĂšs maintenant quelle alternative lui sera la plus heureuse au final. Une vĂ©ritĂ© douloureuse mais libĂ©ratrice vaut peut-ĂȘtre mieux quâune illusion confortable bercĂ©e trop longtemps. Eviter un malheur prĂ©sent nâest peut-ĂȘtre pas un bon calcul Ă long terme. Difficile, donc, de se prononcer sur la meilleure des deux options dâun point de vue pragmatique, y compris par rapport au bonheur lui-mĂȘme. Si bonheur et vĂ©ritĂ© semblent dâabord sâexclurent, ils peuvent aussi se rejoindre par-delĂ le malheur prĂ©sent. On aboutirait alors Ă un bonheur par la vĂ©ritĂ©, comme sâil sâagissait dâun chemin dĂ©tournĂ© mais plus solide Ă long terme. Vous lâaurez compris, il nây a pas de bonne rĂ©ponse » Ă cette question, mais plutĂŽt des choix et des implications. En choisissant la vĂ©ritĂ© au bonheur, je fais un choix sur la personne que je dĂ©sire ĂȘtre. Ne pas mettre la tĂȘte dans le sable et choisir de faire face Ă une vĂ©ritĂ© dĂ©sagrĂ©able est aussi une façon de sâassumer, dâassumer la vie avec ses dimensions dĂ©plaisantes et de se montrer responsable face au monde. On peut choisir la vĂ©ritĂ©, avec les souffrances quâelle suppose, et en tirer, si ce nâest un bonheur en soi, au moins une certaine idĂ©e de soi-mĂȘme. Se choisir responsable et malheureux plutĂŽt quâheureux dans lâillusion est aussi un choix rationnel qui engage lâĂȘtre. Tout comme le choix inverse. En choisissant le bonheur Ă la vĂ©ritĂ©, jâindique que la dimension la plus importante de mon ĂȘtre est de jouir de la vie, quitte Ă en rester au niveau superficiel des choses et des relations, quitte Ă ĂȘtre un imbĂ©cile heureux ». Quitte aussi Ă mentir et faire souffrir ? Nous nâavons envisagĂ© jusquâici que la vĂ©ritĂ© qui nous concernait, mais elle peut aussi mettre autrui en jeu. PrĂ©fĂ©rer mon bonheur Ă la vĂ©ritĂ© pour autrui est ainsi courir le risque dâĂȘtre injuste. Laisserais-je un innocent ĂȘtre accusĂ© parce que câest mieux pour moi de mentir ou de me taire ? Remarquez comment les pires dĂ©rives Ă©goĂŻstes peuvent dĂ©couler de cette position. Et quand bonheur et vĂ©ritĂ© concernent autrui ? Lâexemple le plus classique dire Ă une proche que sa ou son conjointe lela trompe. Quel est mon devoir prioritaire envers cette amie ? Lui dois-je dâabord le bonheur ou dâabord la vĂ©ritĂ© ? Je peux faire un choix qui engage la signification de lâĂȘtre pour moi-mĂȘme, mais câest impossible de faire le choix de lâĂȘtre pour autrui. Câest donc du cĂŽtĂ© de la relation elle-mĂȘme quâil faut alors chercher. On trouve chez Hegel lâidĂ©e que nous nâavons pas le devoir de tout dire Ă tout le monde, mais que les devoirs que nous avons les uns envers les autres dĂ©pendent de la nature et de la proximitĂ© de notre relation. Sans doute faut-il chercher lĂ ce que je dois Ă autrui, et ĂȘtre conscient que ce que je dĂ©ciderai alors de faire engagera la nature de notre relation. Et encore une fois un titre accrocheur, qui ne remplit pas ses promesses. Le bonheur par la raison » Ă©tait-il donnĂ© en sous-titre, mais câest trĂšs indirectement que lâon trouvera un quelconque rapport avec le bonheur en ces pages. Câest mĂȘme Ă peine si on nous parle de Leibniz. Un titre plus honnĂȘte aurait Ă©tĂ© pourquoi le systĂšme de Spinoza, dâaprĂšs M. Ferry, ne tient pas ». Cela dit, mis Ă part la dĂ©ception que ressentira tout auditeur de ce CD qui espĂ©rait en apprendre sur le bonheur chez Leibniz et chez Spinoza, il restera pour les amateurs de philosophie, 1h15 de cours consacrĂ© Ă une certaine lecture de Spinoza plutĂŽt agrĂ©able Ă Ă©couter. VoilĂ a contrario, 3 CD qui tiennent leurs promesses, car câest bien de bonheur et uniquement de bonheur que nous dissertons ici. Le premier CD est tenu par AndrĂ© Comte-Sponville, vous y retrouverez pour lâessentiel lâexposĂ© qui avait fait lâobjet dâun petit ouvrage Le bonheur dĂ©sespĂ©rĂ©ment. Le deuxiĂšme CD contient lâexposĂ© de François Jullien, spĂ©cialiste de la pensĂ©e chinoise. Le troisiĂšme est consacrĂ© aux questions que sâadressent les deux invitĂ©s. LâexposĂ© dâAndrĂ© Comte-Sponville est trĂšs clair et pĂ©dagogique. Il soutient, en visitant entre autres Platon et Spinoza, que le bonheur risque fort de nous Ă©chapper tant que nous en faisons un but, et que notre chance de le retrouver est dâen faire non pas un but mais une expĂ©rience. LâexposĂ© de François Jullien sera plus difficile dâaccĂšs si vous nâavez pas de bagage philosophique, mais il est particuliĂšrement intĂ©ressant et vaut la peine que vous vous accrochiez un peu si besoin est. On y apprend notamment que la Chine nâa pas pensĂ© le bonheur comme la pensĂ©e indo-europĂ©enne a pu le faire. La Chine nâa en effet pas construit dâopposition entre bonheur et malheur, elle nâa pas non plus Ă©laborĂ© de concepts dâĂąme, de corps ou de finalitĂ©, pas dâontologie en Chine, pas de pensĂ©e de lâĂȘtre, de pensĂ©e du manque ni de pensĂ©e de lâĂ©ternitĂ©. Toutes les questions fondamentales de la GrĂšce nâont pas Ă©tĂ© pensĂ©es en Chine. Câest donc une vision tout Ă fait diffĂ©rente que François Jullien dĂ©roule sous nos yeux. On regrette de ne pas en apprendre plus et vous aurez sĂ»rement, comme moi, lâenvie de creuser la question. Le dernier CD est Ă rĂ©server aux initiĂ©s, sautez-le sans regrets si vous vous sentez larguĂ©, le plus intĂ©ressant de lâenregistrement nâest pas lĂ . Blaise Pascal 1623-1662 est Ă la fois mathĂ©maticien et moraliste. Comme mathĂ©maticien, il invente Ă 19 ans la pascaline » premiĂšre machine Ă calculer, prouve la pression de lâair, invente le concept dâespĂ©rance en probabilitĂ©s⊠DĂ©jĂ rapprochĂ© de la religion chrĂ©tienne Ă la mort de son pĂšre, il connaĂźt une nuit dâextase mystique le 23 novembre 1654. DĂšs lors, Pascal se consacre Ă une apologie de la religion chrĂ©tienne. Il est plus difficile de tirer une conception unifiĂ©e du bonheur chez Pascal, compte tenu du caractĂšre fragmentaire et incomplet des PensĂ©es. Ce quâon peut remarquer cependant, au fil des extraits, est le caractĂšre tragique que prend le bonheur chez Pascal. En effet, tout en disant que le bonheur est recherchĂ© par tout le monde, quâil est le motif de toutes les actions de lâhomme, jusquâĂ ceux qui vont se pendre »[1], il affirme en mĂȘme temps, de façon certes Lire la suite â DĂšs sa publication, lâexpĂ©rience de pensĂ©e de Nozick a suscitĂ© de nombreux commentaires dans le monde acadĂ©mique. Lâimmense majoritĂ© des gens ne se brancheraient pas. Dâabord, et câest lâangle sous lequel la majoritĂ© des objections ont Ă©tĂ© apportĂ©es il semble que nous ayons une prĂ©fĂ©rence naturelle » pour la vĂ©ritĂ©. La majoritĂ© des personnes interrogĂ©es faites lâexpĂ©rience semble avoir une rĂ©pugnance premiĂšre pour un bonheur qui ne serait quâillusion, mĂȘme si nous nâavons pas conscience de lâillusion. Quelles explications pouvons-nous donner Ă cela ? Si je prĂ©fĂšre le bonheur Ă la vĂ©ritĂ©, alors ce bonheur devient autocentrĂ© et stĂ©rile. Je suis heureux dans mon rĂ©servoir, certes, mais ce bonheur ne concerne que moi, ma vie ne laissera aucune trace dans le monde, je ne contribuerai au bonheur de personne ni au malheur de personne dâailleurs, je ne participerai Ă aucune crĂ©ation, aucun dĂ©bat, aucune avancĂ©e. Tout se fera sans moi. Si par contre je choisis de ne pas me brancher, alors certes ma vie ne sera pas aussi parfaite, mais elle aura un impact sur le monde. Je serai lĂ pour mes proches, je peux changer les choses, bref, je serai en lien avec le monde et y serai un ĂȘtre humain responsable. Câest donc aussi entre une vie imparfaite et engagĂ©e ou une vie heureuse mais dĂ©sengagĂ©e quâon me propose de choisir. Jâajoute ici mon grain de sel au dĂ©bat remarquez que lâexpĂ©rience de pensĂ©e suppose quâon vous offre la possibilitĂ© de vous brancher quand vous voulez. Ce qui signifie que le sujet est comme vous et moi, il nâa pas la connaissance de ce que sera effectivement sa vraie » vie future. Le choix est donc entre une vie heureuse Ă coup sĂ»r et une vie qui reste encore Ă vivre et Ă Ă©crire. Le choix nâest donc pas quâentre bonheur et vĂ©ritĂ©, il est aussi entre bonheur maximal assurĂ© et bonheur incertain mais quâon espĂšre pas trop mal quand mĂȘme et qui surtout sera mon Ćuvre. Ma seule façon de me connaĂźtre, de savoir qui je suis et de quoi je suis capable, câest de me coltiner au monde. Je risque de me faire broyer, certes, je risque le malheur, mais câest la seule façon de rĂ©pondre Ă la question qui suis-je ? ». Si je me branche, je ne le saurai jamais. Le choix est donc aussi entre bonheur absolu mais passif ou bonheur espĂ©rĂ© et actif. Par consĂ©quent, se brancher ou non signifie aussi choisir entre illusion et connaissance de soi. Au final, si le but de la vie Ă©tait vraiment dâĂȘtre heureux, si le bonheur, tel que nous le disaient les grecs, reprĂ©sentait effectivement le Souverain Bien, alors nous devrions tous choisir sans hĂ©siter de nous brancher. Si la majoritĂ© des gens choisiraient de ne pas le faire, câest peut-ĂȘtre lĂ lâindice que le bonheur nâest finalement pas leur absolue prioritĂ© dans la vie. Certes nous le recherchons, mais peut-ĂȘtre pas Ă nâimporte quel prix. DĂšs lors, chacun peut ĂȘtre renvoyĂ© Ă lâexamen de sa propre Ă©chelle de valeur et de son propre systĂšme de prioritĂ©s quel prix serais-je prĂȘte Ă payer pour mon bonheur ? Vaut-il que je lui sacrifie ma libertĂ©, ma responsabilitĂ© ou autres choses ? Quand devient-il trop cher payĂ© ? Je vous laisse sur cette rĂ©flexion. Jâaimerais pour cette semaine soumettre Ă votre rĂ©flexion une expĂ©rience de pensĂ©e trĂšs cĂ©lĂšbre parmi les philosophes, issue dâun ouvrage du philosophe amĂ©ricain contemporain Robert Nozick Anarchy, State, and Utopia[1]. Supposez quâil existe une machine Ă expĂ©rience qui soit en mesure de vous faire vivre nâimporte quelle expĂ©rience que vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la duperie pourraient stimuler votre cerveau de telle sorte que vous croiriez et sentiriez que vous ĂȘtes en train dâĂ©crire un grand roman, de vous lier dâamitiĂ©, ou de lire un livre intĂ©ressant. Tout ce temps-lĂ , vous seriez en train de flotter dans un rĂ©servoir, des Ă©lectrodes fixĂ©es Ă votre crĂąne. Faudrait-il que vous branchiez cette machine Ă vie, Ă©tablissant dâavance un programme des expĂ©riences de votre existence ? » On vous propose donc de vous brancher Ă une machine, capable de vous faire vivre votre vie idĂ©ale. Tout ce que vous pourriez vouloir vous sera procurĂ©, le bonheur est Ă portĂ©e de main. LâinconvĂ©nient est que tout cela sera faux, mais vous nâen saurez rien et pouvez choisir de ne jamais rien en savoir. Vous brancheriez-vous ? LâexpĂ©rience de pensĂ©e de Nozick, 25 ans avant Matrix[2], vise bien sĂ»r Ă nous mettre face Ă un dilemme. Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă la vĂ©ritĂ©, ou la vĂ©ritĂ© au bonheur ? Remarquez quâil ne sâagit pas dâopposer vĂ©ritĂ© et plaisirs, mais bien vĂ©ritĂ© et bonheur. En effet, la machine de Nozick nâest pas quâune machine Ă plaisirs. Si ma conception du bonheur est une succession sans fin de plaisirs assouvis, alors je programmerai la machine en ce sens et elle me donnera ce que je souhaite. Si ma conception est diffĂ©rente, si je dose subtilement revers et succĂšs pour me faire mieux apprĂ©cier les seconds, que je me fournis un appĂ©tit dâogre pour la vie, que je programme la rĂ©alisation dâune grande Ćuvre ou quoi que ce soit dâautre qui correspond trĂšs exactement Ă mon idĂ©e de bonheur, alors la machine le donnera Ă©galement. Et mĂȘme, on peut admettre pour pousser lâexpĂ©rience de pensĂ©e, que je nâai pas besoin de programmer la machine Ă lâavance et quâelle est capable de sâadapter en cours de route, voire de prĂ©venir mes dĂ©sirs pour me fournir ma vie idĂ©ale. Câest donc bien entre une certitude de bonheur maximal et une vie imparfaite, franchement malheureuse peut-ĂȘtre, mais vraie » que je peux choisir. Je vous laisse rĂ©flĂ©chir Ă la question et aux enjeux que vous y voyez, car le choix ne se rĂ©sume Ă©videmment pas Ă une alternative entre bonheur et vĂ©ritĂ©. Je vous retrouve la semaine prochaine pour vous proposer un topo des dĂ©bats que cette expĂ©rience a provoquĂ© chez les philosophes de mĂ©tier. [1] Nozick, R., Anarchy, state, and Utopia, New-York Basic Book, 1974, et en français Anarchie, Etat et Utopie, trad. E. dâAuzac de Larmartine & Dauzat, Paris, PUF, 1988, pp. 65-67 â Une expĂ©rience de pensĂ©e similaire se trouve chez Hilary Putman dans Raison, VĂ©ritĂ© et Histoire 1981 [2] Matrix La Matrice au Qc et N-B est un film de Lana Wachowski 1999, dans lequel tous les humains ou presque vivent dans la Matrice, sorte de super machine de Nozick ». Un personnage NĂ©o se voit offrir un choix entre deux pilules avec la bleue, il retourne dans la Matrice faire de beaux rĂȘves, avec la rouge il en sort et vit sa vraie » vie. Ce petit opus est la transcription dâune confĂ©rence donnĂ©e en 1999 souvent reprise et suivie par une pĂ©riode de questions du public, elles aussi retranscrites. Dans un premier temps, Comte-Sponville sâinterroge sur les raisons pour lesquelles nous sommes si peu ou si difficilement heureux. Câest quâil semble y avoir, dans le bonheur lui-mĂȘme, une contradiction logique. Tout homme dĂ©sire ĂȘtre heureux. Or, la nature du dĂ©sir semble nous condamner au tragique le dĂ©sir est manque si bien que tout dĂ©sir comblĂ© disparaĂźt bientĂŽt comme dĂ©sir ; ce quâon vient dâobtenir ne nous intĂ©resse dĂ©jĂ plus, lâennui point. Ce que je dĂ©sirais, et qui devait faire mon bonheur, déçoit ; le bonheur lui-mĂȘme que je dĂ©sire, lorsque je lâatteins, mâennuie. Le bonheur, coincĂ© entre les oscillations du dĂ©sir et de lâennui, nâest donc que fugacement entraperçu et au final, perpĂ©tuellement manquĂ©. Ne peut-on dĂ©sirer ce quâon a, et donc ĂȘtre heureux ? Oui, rĂ©pond Compte-Sponville, mais alors il faut ramener le bonheur du cĂŽtĂ© de la joie et du plaisir. Lâerreur, quand on dĂ©finit le dĂ©sir comme manque, câest de lâassimiler Ă lâespĂ©rance. EspĂ©rer, selon Compte-Sponville, revient Ă dĂ©sirer sans savoir on ignore lâissue de notre espĂ©rance, sans pouvoir on nâespĂšre que ce qui ne dĂ©pend pas de nous et sans jouir la jouissance est sans cesse ajournĂ©e. Or, tout le dĂ©sir nâest pas espĂ©rance. Il suffit donc dâĂ©carter, dans notre dĂ©sir de bonheur ou dans notre dĂ©sir vers le bonheur, tout ce qui relĂšve de lâespĂ©rance. Ceci distinguĂ©, il est Ă©vident â et mĂȘme souhaitable â quâon peut dĂ©sirer ce quâon sait, ce quâon peut, ce quâon a, bref, ce qui dĂ©pend de nous, et que nous pouvons nous en rĂ©jouir. Câest donc par lĂ quâil y a un bonheur possible en actes. Le bonheur dĂ©sespĂ©rĂ©, câest donc un bonheur qui enracine son dĂ©sir dans le prĂ©sent en sâĂ©tant dĂ©barrassĂ© du tragique de lâespĂ©rance. Atteindre la souveraine fĂ©licitĂ© »[1], chez Descartes, demande de chercher en nous-mĂȘmes. Les Ăąmes vulgaires » se fourvoient en attendant le bonheur de biens extĂ©rieurs. Certes, les honneurs, les richesses ou la santĂ© sont des biens, et les possĂ©der favorise le bonheur. Lâhomme gĂątĂ© par le sort peut bien ĂȘtre heureux. Mais parce que ces biens ne dĂ©pendent pas de nous, ce nâest quâun bonheur en sursis. Ayant peut-ĂȘtre moins quâun autre Ă©tĂ© Lire la suite âPourle mouvement: 1- On peut commencer par donner les arguments de l'opinion qui affirme qu'il n'y a aucun besoin de chercher la vĂ©ritĂ© parce que, la vĂ©ritĂ©, on la voit, elle crĂšve les yeux selon l'Ă©quation: "je l'ai vu une fois, je le connais." a) AprĂšs tout le mensonge est partout, "vĂ©cu" dans la nature, par exemple par le camĂ©lĂ©on A la gloire du Grand Architecte de lâUnivers, Trois Fois Puissant Maitre et vous tous mes FrĂšres Maitres SecretsOn me demande dâexpliquer ce passage du rituel Ne profanez pas le nom de VĂ©ritĂ© en le donnant aux conceptions humaines ».Cette phrase conclut lâexhortation que prononce le Trois Fois Puissant Maitre Ă la fin du deuxiĂšme voyage serpentin lors du rituel de rĂ©ception des FrĂšres Maitre SecretsLâexhortation dans son entier est la suivante Ăcoutez la voix qui vous dit Nâaccorde Ă qui que ce soit une confiance aveugle, mais Ă©coute tous les hommes avec attention et dĂ©fĂ©rence ; aie la ferme rĂ©solution de les toutes les opinions, mais ne les dĂ©clare justes que si elles apparaissent telles Ă ton examen profane pas le nom de VĂ©ritĂ© en le donnant aux conceptions humaines ! »Et dâabord quelle est cette voix qui nous dit ? Cette voix passe par la bouche du Trois Fois Puissant MaĂźtre qui, en Ă©levant son Ă©pĂ©e droite vers le ciel et en tenant son maillet sur le cĆur lors de lâouverture des travaux, semble indiquer que ce quâil dit est juste et inspirĂ© par Le Grand Architecte De lâUnivers. En tout cas la voix semble profĂ©rer de maniĂšre bienveillante et sage conseils, recommandations, incitations, leçons ou objurgations bienveillantes pour un Devoir constructif Pas de confiance aveugle », Ă©coute de tous les hommes », rĂ©solution de comprendre ». Câest en tous cas Ă nos sens, Ă notre esprit et Ă notre clairvoyance que fait appel cette voix Elle nous dit de ne justifier une opinion quâĂ partir de notre examen propre. Cela semble signifier quâen tant que Maitres Secrets nous sommes libres et responsables. Notre Parole nous engagent et peuvent engager le monde autour de nous. Ce que lâhomme appelle vĂ©ritĂ© nâest peut-ĂȘtre pas toujours bon Ă partager. Mais de quoi notre libertĂ© nous donne-t-elle la responsabilitĂ©? Et bien câest ce qui nous dit la voix dans cette derniĂšre phrase nous sommes responsables de concevoir ce que nous nommerons vĂ©ritĂ© ». La DĂ©claration de Principes du Rite Ăcossais Ancien et AcceptĂ© [Ă©tablie dâaprĂšs les dĂ©libĂ©rations du Convent de Lausanne du 22 septembre 1875, et dâaprĂšs celles des confĂ©rences des SuprĂȘmes Conseils tenues Ă Lausanne en 1922, Ă Paris en 1929, Ă Bruxelles en 1935 et Ă Cuba en 1956, et toujours en vigueur aujourdâhui,], aprĂšs avoir proclamĂ© quâil existe un principe crĂ©ateur nommĂ© Grand Architecte de lâUnivers et aprĂšs avoir ajoutĂ© quâil est un ordre initiatique dont chacun des adeptes progressent de degrĂ© en degrĂ© selon ses capacitĂ©s et ses facultĂ©s propre, dit ceci Ă lâarticle 3 Il [le rite Ă©cossais ancien et acceptĂ©] nâimpose aucune limite Ă la libre recherche de la vĂ©ritĂ©, et câest pour garantir Ă tous cette libertĂ© quâil exige de tous la donc pour la libre recherche de la vĂ©ritĂ© que nous sommes devenus Maitres Secrets. Cela semble tout simple quand on le dit comme ça. Mais cela nous pose la question Quâest-ce que la vĂ©ritĂ© ? Comment dĂ©finir ce que nous recherchons ?Comme base nous avons les mots choisis par la voix Le verbe profaner », le mot de conceptions » et son qualificatif humaines ».La profanation est un acte sacrilĂšge, un manque de respect au sacrĂ©. Câest une irruption irrespectueuse du profane dans le sacrĂ©. La perspective que nous ouvre la voix induit le caractĂšre sacrĂ© du nom de vĂ©ritĂ©. Nous sommes dans la transcendance. Nous pourrions dire quâil sâagit de Logos au sens Ă©tymologique du terme, câest-Ă -dire Ă la fois raison, sagesse, relation et discours. Discours comme utilisation de la langue, câest-Ă -dire parole exprimant une conception en son sens premier est synonyme de fĂ©condation. Câest un acte de crĂ©ation en rapport avec la vie, en rapport avec lâessentiel. Câest donc un principe actif de construction. Aucun terme de nos rituels nâest choisi par hasard. Il serait donc question ici de nommer vĂ©ritĂ© une idĂ©e en rapport avec le mystĂšre de la vie, le mystĂšre de la crĂ©ation. Nous devrions chercher Ă reconnaitre le Logos et finalement le voix nous dit ne pas donner le nom de vĂ©ritĂ© aux conceptions humaines. Alors ne devrions-nous pas dĂ©finir ce que sont les conceptions humaines qui pourraient ĂȘtre prises pour vĂ©ritĂ© afin de les Ă©carter de lâaxe de notre recherche et ainsi garder le cap vers la vĂ©ritĂ© transcendante que nous erreur, mensonge, imposture sont des concepts auxquels sont souvent donnĂ©s le nom de vĂ©ritĂ©. Ce sont des Ă©chafaudages de lâesprit humain. Ce sont des conceptions de lâego destinĂ©es Ă rassurer chacun dâentre nous dans les relations sociales. Lâautre ne peut pas ĂȘtre plus beau, plus intelligent, plus brillant, plus aimĂ© que moi. Et si par hasard il lâĂ©tait jâĂ©dicte mes propres rĂšgles qui feront que la vĂ©ritĂ© sera la mienne, celle qui me place devant. Les vĂ©ritĂ©s de lâego sont les vĂ©ritĂ©s dĂ©voyĂ©es. Ce sont celles que construit lâesprit humain dans lâaxe du parjure. Ce sont les constructions mentales par lesquelles sâintroduit de manque de respect au sacrĂ©Alors comment sĂ©parer, comment tracer une sĂ©paration, entre le profane et le sacrĂ© ? Le plus simple semble ĂȘtre de dĂ©finir ce qui est contraire Ă la morale, dâĂ©carter tout ce qui nâest pas prouvĂ© scientifiquement et de disqualifier tout ce qui ne vient pas des bons sentiments ou de lâempathie. Câest-Ă -dire sĂ©parer ce que nous considĂ©rons socialement comme le bien et le mal, et comme nous en avons fait le serment de fuir le vice et de pratiquer la vertu. Le problĂšme est que dans le monde des hommes le vice et la vertu ne sont pas toujours lĂ oĂč lâon croit quâils science, la physique, la nature et leurs lois attestĂ©es par lâexpĂ©rimentation peuvent nous paraitre un moyen de conceptualiser la vĂ©ritĂ©. Cependant il nây a pas si longtemps la terre Ă©tait plate pour tous les hommes. Newton sous son pommier nous dĂ©crit la loi de la gravitĂ© et la terre ronde nâest plus le centre de lâunivers. Lâhomme accorde Ă la loi Newton le nom de vĂ©ritĂ© absolue de la nature. Mais il y a quelques temps arrive le gĂ©nie Einstein qui offre aux hommes sa thĂ©orie de la relativitĂ©. On labellise cette thĂ©orie vĂ©ritĂ© avec enthousiasme comme on le fait encore avec les nouvelles thĂ©ories de la mĂ©canique quantique attestĂ©es par dâimmenses expĂ©riences dans dâimmenses synchrotrons. Newton et son pommier sont toujours lĂ mais le nom de vĂ©ritĂ© nây est plus que relatif. La conception de la vĂ©ritĂ© par la science semble donc ĂȘtre illusoire. Mais la recherche scientifique est bien rĂ©elle. Câest peut-ĂȘtre lâaxe de recherche qui est Ă modifierDans un autre ordre dâidĂ©e nous pourrions penser que conceptualiser la vĂ©ritĂ© Ă partir de la justice est une bonne idĂ©e. Nous avons des rĂšgles morales. Ces rĂšgles morales souvent Ă©dictĂ©es Ă partir des textes sacrĂ©s, politiques ou religieux. Nous avons les tables de la loi. En principe ces tables nous disent la vĂ©ritĂ©. Mais quelle vĂ©ritĂ© ? Pour la politique ou la religion nous pourrions par exemple dire en parodiant VĂ©ritĂ© en deçà de la mĂ©diterranĂ©e, mensonge au-delĂ . » Car comme nous le savons certains jugements ne disent que la vĂ©ritĂ© qui est audible et qui rassure lâopinion publique. Innocent de deux crimes mais dans lâimpossibilitĂ© de faire passer au tribunal cette version pour vraie un homme peux sâaccuser dâun crime quâil nâa pas commis prĂ©textant quâil souhaitait dĂ©fendre la premiĂšre victime lorsquâil a tuĂ© la seconde, profitant ainsi dâune peine moins grande. Il est innocent mais le jugement entĂ©rine une vĂ©ritĂ© part mĂ©fions-nous aussi des symboles. Ou plutĂŽt nâoublions pas de creuser sous le symbole. MĂ©fions-nous des idĂ©es reçues qui peuvent facilement nous servir de rĂ©alitĂ© en nous Ă©vitant la peine de penser par nous-mĂȘmes. Souvenons-nous du tableau de Magritte reprĂ©sentant une pipe, reprĂ©sentation sous laquelle nous pouvons lire ceci nâest pas une pipe ». Effectivement Magritte nous signale que la reprĂ©sentation dâune pipe nâest pas la pipe elle-mĂȘme. La vĂ©ritĂ© de la pipe est autre. Câest un objet trĂšs personnel dans lequel on entretien les braise dâun tabac choisi. Son fourneau en buis ou en Ă©cume rĂ©chauffe en hiver la main qui la tient, son tuyau en corne, en ivoire ou en ambre tempĂšre la goulĂ©e lors de lâaspiration pour ravir les sens et apaiser lâesprit. La pipe nâest pas quâune construction mentale. Câest un concept créé depuis la matiĂšre, les sens et lâesprit pour rĂ©jouir lâĂąme. MĂ©fions-nous des la vĂ©ritĂ© est-elle dans la Nature ou dans son apparent bel Ă©quilibre? GĂ©rard de Nerval dont le poĂšme nous a Ă©tĂ© si bien dit par notre Respectable Maitre Secret Christian et dont le premier vers va vous Ă©clairer Homme! libre penseur te crois-tu seul pensant ». Ce premier vers me pousse Ă remettre en scĂšne lâhistoire bucolique de Newton. La scĂšne se passe au verger. Le rideau sâouvre sur le pommier. Le pommier conçoit son fruit. Bravant le froid de lâhiver, rĂ©sistant aux traitresses gelĂ©es printaniĂšres, traversant les orages et les grĂȘles de lâĂ©tĂ© le pommier conçoit sans relĂąche son fruit. Au dĂ©but de lâautomne il pense sa conception mature et, par des moyens connus des pommiers seuls, il laisse tomber son fruit sur lâherbe ombreuse. Eve voit la pomme, la ramasse et la croque. Quelle est la vĂ©ritĂ© du pommier ? Pour le pommier la vĂ©ritĂ© câest lâexpression qui passe dans les yeux dâEve au moment oĂč elle croque la pomme. Lâavantage avec la nature câest que comme elle ne parle pas nous pouvons lui faire dire ce que nous voulons. Donc pour la vĂ©ritĂ© câest toujours un peu sujet Ă caution. Mais nous pouvons quand mĂȘme y trouver des nous pourrions ainsi dĂ©crire les pieux mensonges, les comportements dits de jĂ©suite » parfois assimilĂ©s Ă lâhypocrisie mais souvent partant de trĂšs bons sentiments ou de trĂšs bonne raison. Certaines semi-vĂ©ritĂ©s, auxquelles on donne le nom de vĂ©ritĂ© Ă©vitent au monde de grand malheurs. Et, Ă ce propos, nous pourrions dĂ©crire aussi le secret. Le secret » a donc beaucoup Ă voir avec la vĂ©ritĂ©. Et jâajouterais quâil est curieux de remarquer que dans le peu de phrases que prononce la voix elle nous dit de faire une dĂ©claration juste. Juste selon notre examen. La voix nous dit que nous donnerons le nom de vĂ©ritĂ© Ă une parole impeccable », câest-Ă -dire littĂ©ralement de parole sans pĂ©chĂ© », pour une parole sans tache », de parole pure, de parole PARFAITE » comme il se doit probablement dans une LOGE DE PERFECTION. Cette parole parfaite nous devons la concevoir en la cherchant dans lâaxe de transcendance, dans lâaxe de notre Loge, dans lâĂ©change du microcosme et du macrocosme, dans les reflets qui nous Ă©clairent entre "Deus meumque jus" - "Ordo ab chao" de lâemblĂšme de notre Ordre et le "Gimel dans lâĂtoile des GĂ©omĂštres" de notre tableau de Loge. Tout ce que je viens de dĂ©crire lĂ , ce travail de rĂ©flexion dans lâaxe de la Loge, câest ce que nous nommons lâĂ©thique, câest-Ă -dire ce qui dans le dialogue de la transcendance fait appel non seulement Ă lâesprit mais aussi au corps et au de tout ce que nous venons de voir il ressort une chose La vĂ©ritĂ© ne se trouve pas, elle se cherche. Elle se cherche en avançant parfaitement et inlassablement dans lâaxe de lâĂ©thique. Et, Pour Nous Maitres Secrets, quelle action pourrait ĂȘtre plus parfaite que celle que nous nommons Devoir. Ce qui nous rapproche certainement le plus de la vĂ©ritĂ© câest le Devoir. Continuons donc inlassablement et sans Ă©tat dâĂąme, sans certitude et sans autre raison que celle dâavancer sur le chemin du devoir de ce que nous poursuivons inlassablement câest le chemin vers la parole perdue. Comme le pommier concevons notre fruit. Concevons la parole parfaite qui nous pourrait Ă©ventuellement nous permettre dâavoir, le jour venu, notre pipe se cassant en traversant le miroir, au moment de lâultime initiation, le moyen de comprendre ce que nous lirons dans lâĆil immense et gĂ©omĂ©trique du grand architecte de lâunivers lorsquâil nous dira VĂ©ritablement quâil nâexiste pasâŠâŠou quâil dit, Trois Fois Puissant Paule 4ĂšmePerfection - Bangkok - Septembre 2016
LavĂ©ritĂ© est une idĂ©e dĂ©montrĂ©e objectivement, elle sâoppose Ă lâopinion. Nous allons nous demander lâutilitĂ© de dĂ©couvrir la rĂ©alitĂ©. Ce qui est en jeu est le caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ© ou non de la recherche de la vĂ©ritĂ©. Le devoir de vĂ©ritĂ© signifierait devoir affronter la difficultĂ© et non pas contourner la difficultĂ©
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Terminale technologique Liste des sujets traitĂ©s Annales 2017 - Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ? Annales 2009 - La technique sâoppose-t-elle Ă la nature ? Annales 2009 - Peut-on ĂȘtre sĂ»r dâavoir raison ? Annales 2008 - Est-ce Ă la loi de dĂ©cider de mon bonheur ? Annales 2008 - Peut-on aimer une oeuvre dâart sans la comprendre ? Annales 2007 - Lâart nous Ă©loigne-t-il de la rĂ©alitĂ© ? Annales 2007 - Peut-on se passer de lâĂtat ? Annales 2006 - LâintĂ©rĂȘt de lâhistoire, est-ce dâabord de lutter contre lâoubli ? Annales 2006 - Quel besoin avons-nous de chercher la vĂ©ritĂ© ? Annales 2005 - Pourquoi voulons-nous ĂȘtre libres ? Annales 2005 - Raisonne-t-on bien quand on veut avoir raison Ă tout prix ? La cultureLa religion Liste des sujets traitĂ©s La religion conduit-elle lâhomme au-delĂ de lui-mĂȘme ? La religion permet-elle Ă lâhomme dâĂȘtre heureux ? Lâhomme a-t-il nĂ©cessairement besoin de religion ? La philosophie peut-elle parler de la religion ? 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Lâhomme est-il rĂ©ductible Ă sa culture ? Qui est autorisĂ© Ă me dire tu dois ? 'La ville est politique' - commentaire La mĂ©diation est-elle particuliĂšrement importante dans notre sociĂ©tĂ© contemporaine ? Y a-t-il des sociĂ©tĂ©s plus naturelles que dâautres ? Hugo Grotius, De jure belli ac pacis Le pouvoir doit-il revenir au peuple ? Commentaires disponibles La raison et le rĂ©elLa matiĂšre et l'esprit Liste des sujets traitĂ©s Est-il raisonnable de croire en Dieu ? Peut-on croire sans savoir ? Faut-il opposer la croyance et la raison ? Peut-on accorder une valeur Ă une croyance que lâon ne partage pas ? Lâesprit a-t-il accĂšs aux choses ? Vaut-il mieux agir ou penser ? Quelle diffĂ©rence peut-on faire entre la matiĂšre et le corps ? Toute passion est-elle dĂ©raisonnable ? Que faut-il opposer Ă la bĂȘtise ? Quâest-ce qui est premier ? Le Dieu de Kant est-il si diffĂ©rent du Dieu de la mĂ©taphysique traditionnelle ? Peut-on connaĂźtre l'esprit Ă travers le corps ? En quoi lâhomme fait-il lâespace ? Descartes, MĂ©ditations mĂ©taphysiques, sixiĂšme mĂ©ditation Commentaires disponibles La vĂ©ritĂ© Liste des sujets traitĂ©s Ce qui est flagrant est-il vrai ? Les prĂ©jugĂ©s dĂ©tournent-ils toujours du vrai ? Peut-on se dĂ©livrer de ses prĂ©jugĂ©s ? Comment passe-t-on de lâopinion Ă la connaissance ? Peut-on vraiment ĂȘtre convaincu sans ĂȘtre persuadĂ© ? Dans quelle mesure la mĂ©thode peut elle servir de garant de la vĂ©ritĂ© ? LâobjectivitĂ© implique-t-elle la neutralitĂ© ? Suffit-il, pour ĂȘtre philosophe, de rejeter les opinions ? Nây a-t-il aucune vĂ©ritĂ© dans le mensonge ? Peut-on dire que les hommes aiment tellement la vĂ©ritĂ© quâils voudraient que ce quâils aiment soit vrai ? Sâen tenir aux faits, est-ce une garantie dâobjectivitĂ© ? Faut-il croire la raison ? La science rĂ©pond elle Ă un dĂ©sir de la vĂ©ritĂ© ? Peut-on dĂ©montrer n'importe quoi ? Lâopinion est-elle condamnable ? Quâest-ce que la mĂ©taphysique ? Faut-il toujours se contredire ? Commentaires disponibles Le vivant Liste des sujets traitĂ©s La nature a-t-elle des droits ? La nature fait-elle bien les choses ? Peut-on Ă©viter lâanthropomorphisme ? Ce qui est naturel a-t-il nĂ©cessairement de la valeur ? L'interprĂ©tation Liste des sujets traitĂ©s LâinterprĂ©tation est-elle nĂ©cessaire Ă lâhomme ? Nietzsche - Il n'y a pas de faits en soi. Ce qui arrive est un groupe de phĂ©nomĂšnes choisis et groupĂ©s par un ĂȘtre qui les interprĂšte ThĂ©orie et expĂ©rience Liste des sujets traitĂ©s Peut-on penser contre lâexpĂ©rience ? La science nous apprend-elle ce quâest le rĂ©el ? Devons-nous distinguer deux mondes le monde commun et le monde de la science ? Lâhomme a-t-il raison de se mĂ©fier de la science ? La science fait-elle disparaĂźtre les croyances ? La philosophie, est-ce des paroles en lâair ? Ă quoi sert la philosophie ? La philosophie peut-elle ĂȘtre utile ? Quâest-ce qui est premier ? Commentaires disponibles Le sujetAutrui Liste des sujets traitĂ©s Peut-on se fier Ă lâautoritĂ© dâautrui sans tomber dans le prĂ©jugĂ© ? Changer, est-ce devenir quelquâun dâautre ? Dois-je tenir compte de ce que font les autres pour orienter ma conduite ? Autrui est-il mon prochain ? Lâhomme est-il naturellement bienveillant Ă lâĂ©gard dâautrui ? Une action dĂ©sintĂ©ressĂ©e est-elle possible ? Qui est autorisĂ© Ă me dire tu dois ? Le corps soutient-il la relation Ă autrui ? Sans l'autre, je ne suis rien, je n'existe pas, autrui me constitue comme il peut me dĂ©truire Jean-Paul Sartre, L'Etre et le nĂ©ant, troisiĂšme partie, chapitre premier, section IV le Regard Commentaires disponibles La conscience et l'inconscient Liste des sujets traitĂ©s La conscience fait-elle de lâhomme une exception ? Que peut-on reprocher Ă celui qui est inconscient ? Avons-nous conscience de notre corps ? La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? La conscience est elle ce qui dĂ©finit lâhomme ? LâidĂ©e dâinconscient exclut-elle celle de libertĂ© ? Un sentiment est-il plus difficile Ă dĂ©crire qu'un objet ? Le corps est-il sujet ou objet de ma conscience ? Dans quelle mesure peut-on parler dâune rĂ©volution freudienne ? La conscience de soi peut-elle rendre lâhomme malheureux ? L'hypothĂšse de l'inconscient fait-elle mieux comprendre la conscience ? La conscience peut-elle nous tromper ? Jean-Paul Sartre, L'Etre et le nĂ©ant, troisiĂšme partie, chapitre premier, section IV le Regard Commentaires disponibles La perception Liste des sujets traitĂ©s Les apparences sont-elles trompeuses ? Un sentiment est-il plus difficile Ă dĂ©crire qu'un objet ? En quoi lâhomme fait-il lâespace ? Commentaires disponibles Le dĂ©sir Liste des sujets traitĂ©s Pourquoi dĂ©sirer ce qui nâest pas nĂ©cessaire ? Le dĂ©sir suppose-t-il la connaissance prĂ©alable de son objet ? Est-on fondĂ© Ă distinguer les bons des mauvais dĂ©sirs ? Faut-il libĂ©rer ses dĂ©sirs ou se libĂ©rer de ses dĂ©sirs ? Le dĂ©sir est-il la marque de la misĂšre de lâhomme ? Supprimer le naturel, est-ce le but de lâĂ©ducation ? Peut-on concilier raison et dĂ©sir ? Nietzsche, Tout ce qu'on appelle amour Le dĂ©sir humain peut-il ĂȘtre satisfait ? Commentaires disponibles L'existence et le temps Liste des sujets traitĂ©s Exister, est-ce profiter de lâinstant prĂ©sent ? Le temps est-il la limite de lâhomme ? Dans quelle mesure la conscience intime du temps nous permet-elle dâassigner un sens Ă notre existence ? Lâhomme doit-il se rĂ©signer Ă mourir ? Que nous apprend la mort ? Exister, est-ce agir ? Quel sens la mort donne-t-elle Ă notre vie ? Tout a-t-il une raison d'ĂȘtre ? Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ? Commentaires disponiblesLespiĂšges Ă Ă©viter âą La notion de devoir ne doit pas vous inviter Ă rĂ©citer ce que vous connaissez de la morale kantienne. ⹠« Chercher la vĂ©ritĂ© » ne concerne pas que le scientifique (ou le philosophe) : ne consacrez pas votre copie Ă leur seule dĂ©ontologie.