đŸŒȘ Avons Nous Le Devoir De Chercher La Verite

Lesparoles de Dieu Ă©taient trĂšs claires. Pour accepter la commission de Dieu, nous devons d’abord chercher Sa volontĂ©, chercher les principes de notre devoir dans lesquels nous devons entrer, comprendre la vĂ©ritĂ©, obĂ©ir Ă  Dieu, et suivre strictement les principes de la vĂ©ritĂ© dans notre devoir.
Chapitre 14 La fin de la criminalitĂ© et de l’injustice 1. Pourquoi est-​il difficile aujourd’hui de mener une vie droite? N’EST-​IL pas vrai que, quels que soient vos efforts pour faire le bien, les conditions qui vous entourent rendent cela trĂšs difficile? Dans le monde des affaires, c’est la lutte pour la survie Ă©conomique, et la tentation est forte de tricher pour rester compĂ©titif. Dans la vie de tous les jours, ce n’est qu’immoralitĂ©, toxicomanie, langage trivial, haine et esprit de vengeance. De plus, les spectacles et les media nous prĂ©sentent bien souvent tout cela comme quelque chose de tout Ă  fait normal. 2. Les gens reconnaissent-​ils l’influence d’un mauvais milieu? 2 Toutefois, beaucoup de gens se rendent compte de l’énorme influence que peut avoir un mauvais milieu et il n’est pas rare qu’ils changent de quartier ou de rĂ©gion dans l’espoir de trouver de meilleures conditions, surtout pour leurs enfants. Ils savent qu’un environnement malsain peut altĂ©rer les bons principes qu’ils leur ont inculquĂ©s. 3, 4. a Comment l’entourage des IsraĂ©lites influait-​il sur eux? b Qu’est-​ce qui a contribuĂ© le plus Ă  l’apparition de ce mauvais milieu? 3 MĂȘme dans l’ancienne nation d’IsraĂ«l, bien que la Loi de MoĂŻse fĂ»t excellente, le climat n’était pas toujours favorable Ă  la pratique fidĂšle du culte de Dieu. IsraĂ«l Ă©tait entourĂ© de nations qui pratiquaient l’idolĂątrie DeutĂ©ronome 136, 7, 12, 13, et les IsraĂ©lites Ă©taient pĂ©cheurs comme le reste de l’humanitĂ©. La Loi en aida beaucoup Ă  rester fermes dans le culte pur de Dieu, mais la majoritĂ© d’entre eux se montrĂšrent dĂ©sobĂ©issants II Chroniques 3615, 16. Ils se laissĂšrent influencer par le milieu dans lequel ils vivaient. En outre, depuis la chute du premier homme, Satan le Diable n’a cessĂ© d’exercer une forte influence sur les hommes pour les empĂȘcher d’acquĂ©rir la connaissance de Dieu. L’apĂŽtre Paul Ă©crivit 4 “Si cependant la bonne nouvelle que nous annonçons est bel et bien voilĂ©e, elle est voilĂ©e parmi ceux qui pĂ©rissent, parmi lesquels le dieu de ce systĂšme de choses a aveuglĂ© l’esprit des incrĂ©dules, de peur que ne les Ă©claire l’éclatante lumiĂšre de la glorieuse bonne nouvelle au sujet du Christ, qui est l’image de Dieu.” — II Corinthiens 43, 4. UN NOUVEL ENVIRONNEMENT 5, 6. Qu’est-​ce que Dieu a l’intention de faire en rapport avec notre environnement? 5 Il est donc Ă©vident qu’un nouvel environnement contribuerait beaucoup Ă  aider les hommes pĂ©cheurs Ă  renouveler leur esprit’ pour se conformer aux excellents principes de Dieu Romains 122. Eh bien, Dieu se propose justement d’effectuer un tel changement au cours du rĂšgne millĂ©naire de JĂ©sus Christ. 6 II faut d’abord que le systĂšme de choses mauvais disparaisse. Il sera dĂ©truit par Dieu I Jean 217. Ensuite, le Diable, “le dieu de ce systĂšme de choses”, doit ĂȘtre liĂ© pour qu’il ne puisse plus inciter les humains Ă  se rebeller contre JĂ©hovah Dieu RĂ©vĂ©lation 201, 2. C’est ce qu’il a fait jusqu’à prĂ©sent en les trompant et en exploitant leurs imperfections pour les amener Ă  pĂ©cher, causant ainsi leur mort. — RĂ©vĂ©lation 129; HĂ©breux 214, 15. 7-12. DĂ©crivez les conditions qui existeront sous la domination du Royaume du Christ. 7 Le livre des Psaumes nous donne un aperçu prophĂ©tique des conditions qui existeront pendant le rĂšgne du Christ 8 “En ses jours le juste commencera Ă  pousser, et l’abondance de paix.” “Il y aura abondance de grain sur la terre.” “La vĂ©ritĂ© germera de la terre, et la justice regardera des cieux. De plus, JĂ©hovah, pour sa part, donnera ce qui est bon, et notre terre donnera sa production.” — Psaume 727, 16; 8511, 12. 9 Et le prophĂšte ÉsaĂŻe Ă©crivit au sujet de JĂ©sus Christ 10 “La domination princiĂšre sera sur son Ă©paule. Et on l’appellera du nom de Conseiller merveilleux, Dieu puissant, PĂšre Ă©ternel, Prince de paix. À l’abondance de la domination princiĂšre et Ă  la paix il n’y aura pas de fin, sur le trĂŽne de David et sur son royaume, pour l’établir solidement et le soutenir au moyen de l’équitĂ© et au moyen de la justice, dĂšs maintenant et jusqu’à des temps indĂ©finis. Le zĂšle mĂȘme de JĂ©hovah des armĂ©es fera cela.” — ÉsaĂŻe 96, 7. 11 DĂ©crivant le milieu favorable que crĂ©era le nouveau systĂšme de choses, ÉsaĂŻe dit encore 12 “Le sentier du juste, c’est la droiture. Comme tu es droit, tu aplaniras, la voie que suit le juste. Oui, le sentier de tes jugements, ĂŽ JĂ©hovah, nous l’avons espĂ©rĂ© en toi. ... Lorsqu’il y aura tes jugements pour la terre, c’est la justice qu’apprendront assurĂ©ment les habitants du sol productif.” — ÉsaĂŻe 267-9. 13. Les ressuscitĂ©s apprendront-​ils plus facilement la vĂ©ritĂ© sur Dieu qu’avant leur mort? Pourquoi? 13 Les dĂ©cisions judiciaires de JĂ©hovah Ă©tant alors proclamĂ©es et appliquĂ©es sur toute la terre, la “grande foule” qui survivra Ă  la destruction du prĂ©sent systĂšme de choses et entrera dans l’ordre nouveau sera en mesure d’enseigner les ressuscitĂ©s sans ĂȘtre gĂȘnĂ©e par des adversaires malfaisants de Dieu et du Christ RĂ©vĂ©lation 79, 10, 14-16. Comme la justice et la paix prĂ©vaudront, la vĂ©ritĂ© ressortira beaucoup plus clairement. Il sera alors plus facile Ă  ceux qui seront ainsi instruits d’obĂ©ir et d’aplanir’ leur voie. 14. Comment l’actuel systĂšme de choses a-​t-​il encouragĂ© les mauvaises tendances que nous avons hĂ©ritĂ©es de nos parents imparfaits? 14 À notre Ă©poque oĂč la criminalitĂ© est trĂšs grande, certains individus deviennent des criminels endurcis’. Nous avons tous des inclinations au pĂ©chĂ© dans un domaine ou dans un autre Romains 619, car nous avons hĂ©ritĂ© ces faiblesses de nos parents Psaume 515. C’est ainsi que l’on peut ĂȘtre enclin Ă  la colĂšre ou Ă  la violence. Certains sont plus agressifs que d’autres et sont tentĂ©s de faire justice eux-​mĂȘmes quand ils estiment que celle-ci n’a pas Ă©tĂ© appliquĂ©e. D’autres tombent plus facilement dans le piĂšge de l’immoralitĂ©, dans les excĂšs de boisson, etc. Mais, dans des conditions normales, peu d’entre eux iraient jusqu’à commettre un acte criminel. C’est gĂ©nĂ©ralement un milieu malsain, comparable Ă  un bouillon de culture’, qui nourrit et encourage les mauvaises tendances et suscite les circonstances, l’occasion ou l’incitation qui font le criminel. — I Corinthiens 1533. 15. a Comment le milieu qui existera sous le Royaume du Christ favorisera-​t-​il les bonnes tendances? b Que devra faire chacun pour se rĂ©tablir? 15 Cependant, quand ce monde mĂ©chant aura Ă©tĂ© dĂ©truit et que Satan ne pourra plus intervenir parce qu’il aura Ă©tĂ© liĂ©, les humains pourront se rĂ©tablir progressivement. Les bonnes tendances seront nourries et encouragĂ©es grĂące Ă  un excellent milieu, et rien ne favorisera les traits indĂ©sirables. Les actions et les dĂ©sirs mauvais seront tout Ă  fait dĂ©placĂ©s et considĂ©rĂ©s comme quelque chose Ă  Ă©viter. Toutefois, chacun devra faire des efforts pour se dĂ©faire du courroux, de la malice et des propos outrageants’, et pour revĂȘtir la personnalitĂ© nouvelle qui, par la connaissance exacte, se renouvelle Ă  l’image de Celui qui l’a créée’. Colossiens 38-10. Il faudra ĂȘtre animĂ© d’un vif dĂ©sir de changer, car Dieu veut avoir des sujets qui se soumettent Ă  lui volontairement Psaume 8111-13. Sous le gouvernement du Christ et de ses rois et prĂȘtres adjoints, les efforts de celui qui cherchera Ă  se renouveler ne seront pas entravĂ©s, mais au contraire encouragĂ©s de toutes les maniĂšres possibles. — RĂ©vĂ©lation 717. CEUX QUI NE RECEVRONT PAS LA VIE 16, 17. a Qui ne recevra pas la vie Ă©ternelle dans le nouveau systĂšme de choses? b Quand JĂ©sus Ă©tait sur la terre, comment les chefs religieux se mirent-​ils en grand danger? 16 Seuls les humains qui blasphĂšment contre l’esprit saint’ mourront dans ce nouveau systĂšme de choses Matthieu 1231, 32. Ce pĂ©chĂ© est un acte dĂ©libĂ©rĂ©, volontaire, rebelle et blasphĂ©matoire contre Dieu. Mais en quel sens est-​ce un pĂ©chĂ© contre l’esprit saint’? 17 ConsidĂ©rons, par exemple, le cas des Pharisiens. Ils ont eux-​mĂȘmes adoptĂ© une attitude qui risquait de leur faire commettre ce pĂ©chĂ© et, de toute Ă©vidence, certains l’ont commis. Ils auraient pu refuser de croire que JĂ©sus Ă©tait le Messie simplement par manque de foi, comme ce fut le cas de Saul qui devint plus tard l’apĂŽtre Paul I TimothĂ©e 112, 13. Mais quand JĂ©sus parla du pĂ©chĂ© impardonnable, les Pharisiens venaient juste d’ĂȘtre tĂ©moins de la puissance de ses paroles et de ses Ɠuvres, puissance qui venait de l’esprit de Dieu qu’avait reçu JĂ©sus. Quand ils virent et qu’ils comprirent que l’esprit de Dieu agissait par l’intermĂ©diaire de JĂ©sus, ils blasphĂ©mĂšrent alors contre l’esprit saint. Comment cela? En attribuant dĂ©libĂ©rĂ©ment les Ɠuvres de JĂ©sus au pouvoir des dĂ©mons. Les Pharisiens agissaient dans un dessein purement Ă©goĂŻste. Ils voulaient tromper le peuple, afin de continuer Ă  dominer sur lui. — Matthieu 1222-30. 18. Un chrĂ©tien pourrait-​il perdre la vie Ă©ternelle? 18 Ce pĂ©chĂ© peut ĂȘtre commis par des chrĂ©tiens qui se dĂ©tourneraient volontairement du culte pur de Dieu. HĂ©breux 1026, 27 dĂ©clare que “si nous pratiquons le pĂ©chĂ© volontairement aprĂšs avoir reçu la connaissance exacte de la vĂ©ritĂ©, il ne reste plus pour les pĂ©chĂ©s aucun sacrifice, mais seulement une sorte d’attente terrible du jugement”. — Comparez avec HĂ©breux 64-6. 19. a Qu’est-​ce que le pĂ©chĂ© qui fait encourir la mort’? b Quelle devrait ĂȘtre l’attitude d’un chrĂ©tien envers une personne qui commet apparemment cette sorte de pĂ©chĂ©? c Un chrĂ©tien peut-​il juger qu’une personne a commis un pĂ©chĂ© impardonnable? Expliquez. 19 L’apĂŽtre Jean, lui aussi, parle d’un “pĂ©chĂ© qui fait encourir la mort” en opposition avec le pĂ©chĂ© qui n’entraĂźne pas la mort I Jean 516, 17; comparez avec Nombres 1530. Un vrai chrĂ©tien n’aura aucun rapport avec celui qui, tout en se dĂ©clarant chrĂ©tien, semble, d’aprĂšs ce qu’on peut constater, blasphĂ©mer contre l’esprit de Dieu, pĂ©chant apparemment de propos dĂ©libĂ©rĂ© et sans manifester de repentir II Jean 9-11. Le chrĂ©tien ne priera pas pour une telle personne. Cependant, il ne peut pas lire dans le cƓur de celle-ci et il n’est pas Ă  mĂȘme de juger si elle a rĂ©ellement commis le pĂ©chĂ© impardonnable. Il ne peut pas savoir avec certitude si elle ne se repentira pas par la suite. Il reconnaĂźt donc que le Christ, agissant en tant que Juge de Dieu, peut, lui, sonder les “reins” les Ă©motions et les pensĂ©es les plus profondes et le “cƓur” le siĂšge principal de nos mobiles, et qu’il a le pouvoir de dĂ©terminer si quelqu’un blasphĂšme contre l’esprit saint. — RĂ©vĂ©lation 223; Jean 522, 30. 20. Qu’arrivera-​t-​il aux pĂ©cheurs irrĂ©formables et impĂ©nitents durant le rĂšgne millĂ©naire du Christ? 20 Les humains incorrigibles et irrĂ©formables seront mis Ă  mort durant le rĂšgne millĂ©naire du Christ. Pour montrer que leur exĂ©cution sera dĂ©finitive, les Écritures les reprĂ©sentent comme Ă©tant jetĂ©s dans le “lac de feu” symbolique qui est “la seconde mort”, diffĂ©rente de celle que nous avons hĂ©ritĂ©e d’Adam RĂ©vĂ©lation 2014, 15. Par consĂ©quent, ceux qui voudraient troubler la paix du nouveau systĂšme de choses ne seront pas autorisĂ©s Ă  y demeurer. UNE VIE MEILLEURE DÈS MAINTENANT 21, 22. a Faut-​il attendre l’instauration du RĂšgne millĂ©naire du Christ pour connaĂźtre une vie meilleure et plus heureuse? b Commentez les paroles de l’apĂŽtre Paul Ă  ce sujet en I TimothĂ©e 48. 21 Mais aux lecteurs de ce livre nous rĂ©pĂ©tons ce que l’apĂŽtre dĂ©clara Ă  des hommes qui dĂ©siraient devenir des serviteurs mĂ»rs de Dieu “Cependant, bien-aimĂ©s, ... nous sommes convaincus, pour ce qui vous concerne, de choses meilleures et de choses accompagnĂ©es du salut.” HĂ©breux 69. Nous n’avons pas besoin d’attendre le RĂšgne millĂ©naire du Christ pour prendre un bon dĂ©part dans le service de Dieu. Nous pouvons et nous devons le servir dĂšs maintenant. 22 L’apĂŽtre dit encore “La piĂ©tĂ© est utile Ă  tout, puisqu’elle possĂšde la promesse de la vie prĂ©sente et de la vie qui est Ă  venir.” I TimothĂ©e 48. Nous pouvons nous libĂ©rer de bien des entraves du monde et avoir la paix de l’esprit ainsi qu’un but dans la vie. Il est possible de connaĂźtre une vie heureuse et d’entretenir de meilleures relations avec notre famille et nos semblables. Mais, mieux encore, nous pouvons nous rĂ©jouir Ă  la perspective de traverser vivants la “grande tribulation” pour mener une vie parfaite dans le nouveau systĂšme de choses que Dieu Ă©tablira. 23, 24. a AprĂšs avoir appris ce que dit la Parole de Dieu, devrions-​nous chercher ailleurs la vĂ©ritĂ©? b Avons-​nous besoin d’attendre un autre Messie ou un grand homme qui viendrait nous dĂ©livrer? c Que devrions-​nous donc faire? 23 Nous nous trouvons dans la mĂȘme situation que la nation d’IsraĂ«l quand elle Ă©tait sur le point d’entrer en Terre promise. MoĂŻse lui dit “Ce commandement que je te commande aujourd’hui n’est pas trop difficile pour toi, et il n’est pas Ă©loignĂ©. Il n’est pas dans les cieux, pour qu’il faille dire Qui montera pour nous aux cieux nous le chercher, pour qu’il nous le fasse entendre, afin que nous le pratiquions?’ Et il n’est pas de l’autre cĂŽtĂ© de la mer, pour qu’il faille dire Qui passera pour nous de l’autre cĂŽtĂ© de la mer nous le chercher, pour qu’il nous le fasse entendre, afin que nous le pratiquions?’ Car la parole est tout prĂšs de toi, dans ta propre bouche et dans ton propre cƓur, pour que tu la pratiques.” — DeutĂ©ronome 3011-14. 24 Il ne vous sera pas trĂšs difficile de savoir ce que Dieu demande de vous et de le faire. JĂ©sus Christ vous y aidera si vous exercez la foi en lui et si vous faites votre part Matthieu 1128-30. Il n’est pas nĂ©cessaire que quelqu’un aille au ciel pour en rapporter le message dont vous avez besoin, car JĂ©sus l’a fait pour nous et ses commandements nous ont Ă©tĂ© transmis dans la Bible. Inutile de vous rendre dans une terre lointaine, “de l’autre cĂŽtĂ© de la mer”, pour rechercher la sagesse ou la philosophie des hommes de ce pays-​lĂ . Vous n’avez pas besoin d’acquĂ©rir une instruction supĂ©rieure ni d’étudier toutes les religions anciennes et modernes pour trouver la vĂ©ritĂ©. Vous avez appris quel est le dessein de Dieu grĂące Ă  votre lecture de la Bible. Cette connaissance est dans votre bouche et dans votre cƓur. C’est “cette bonne nouvelle du royaume”. Matthieu 2414. Un apĂŽtre du Christ Ă©crivit “Si tu dĂ©clares publiquement cette parole dans ta propre bouche’, que JĂ©sus est Seigneur, et si tu exerces la foi dans ton cƓur, que Dieu l’a relevĂ© d’entre les morts, tu seras sauvĂ©. Car c’est avec le cƓur qu’on exerce la foi pour la justice, mais c’est avec la bouche qu’on fait la dĂ©claration publique pour le salut.” — Romains 105-10. 25. Est-​ce que Dieu rĂ©clame de grandes choses de notre part? Qu’est-​ce qu’il nous demande? 25 Dieu n’exige donc pas que vous accomplissiez des actes puissants. Non; il dĂ©clare “Il t’a fait connaĂźtre, ĂŽ homme terrestre, ce qui est bon. Et qu’est-​ce que JĂ©hovah demande de toi en retour, si ce n’est d’exercer la justice, et d’aimer la bontĂ©, et de marcher modestement avec ton Dieu?” MichĂ©e 68. Cette requĂȘte n’est-​elle pas raisonnable? N’est-​ce pas vraiment notre devoir Ă  tous? 26, 27. Que pouvons-​nous faire pour prendre les devants dĂšs Ă  prĂ©sent? 26 Par consĂ©quent, vous pouvez prendre les devants dĂšs maintenant en Ă©liminant l’injustice de votre vie. Pour Ă©viter de dĂ©vier du droit chemin Ă  cause d’un mauvais milieu, il vous faudra cesser de frĂ©quenter ceux qui pratiquent le mal. Paul Ă©crivit Ă  ceux qui cherchaient Ă  servir Dieu “Je vous ai Ă©crit, dans ma lettre, de cesser de frĂ©quenter les fornicateurs je n’entendais pas d’une maniĂšre absolue les fornicateurs de ce monde, ou bien les gens avides et les extorqueurs, ou les idolĂątres. Autrement il vous faudrait bel et bien sortir du monde.” I Corinthiens 59, 10. Vous avez peut-ĂȘtre des amis et des collĂšgues de travail qui pratiquent des choses mauvaises et, bien entendu, vous ne pouvez pas Ă©viter tout contact avec eux. Mais vous ne vous joindrez pas Ă  eux quand ils font le mal et vous ne rechercherez pas constamment leur compagnie intime. Vous devriez plutĂŽt rechercher la bonne compagnie des chrĂ©tiens dont vous remarquez l’excellente conduite, car elle vous affermira. — HĂ©breux 137. 27 Ayant fait cela, persĂ©vĂ©rez dans cette voie. Confiez-​vous en Dieu et comptez sur lui pour effacer complĂštement l’injustice, la criminalitĂ© et le malheur quand il Ă©tablira son nouveau systĂšme de choses juste. — ÉsaĂŻe 321, 16-18. [Questions d’étude] [Illustrations, page 159] Un mauvais milieu favorise la criminalitĂ©. [Illustration, page 160] Sous la domination de JĂ©sus Christ, un milieu sain favorisera les belles mƓurs.
Nousavons rompu le contact avec la nature et nous prĂ©fĂ©rons chercher notre vĂ©ritĂ© sur Internet. La quĂȘte du sens plutĂŽt que la quĂȘte de vĂ©ritĂ© vraie. Nos cerveaux cherchent en permanence
Cours du 21 juin 02 Le savoir de l’auteur, c’est le savoir de la vĂ©ritĂ© La sĂ©ance d’aujourd’hui est la derniĂšre de l’annĂ©e ; je vais essayer de rĂ©pondre au moins implicitement aux questions qui sont restĂ©es en suspens, et de conclure avant que nous repartions Ă  la rentrĂ©e vers de nouvelles aventures. Il n’y a d’autoritĂ© qu’à ce que le savoir ne compte pas lĂ  oĂč on l’on a des raisons d’obtempĂ©rer ou d’apprĂ©cier, on ne reconnaĂźt personne mais uniquement lesdites raisons on reconnaĂźt un savoir qui est sujet Ă  la place du sujet. Autrement dit on reconnaĂźt le sujet d’un choix, alors que le sujet de l’autoritĂ© est toujours celui d’une dĂ©cision. Car elle est toujours autoritĂ© de celui qui compte, et il n’y a pas de diffĂ©rence entre reconnaĂźtre que quelqu’un compte et reconnaĂźtre qu’il s’est autorisĂ© de lui-mĂȘme, qu’il est sa propre autoritĂ© – celle-lĂ  mĂȘme qui dĂ©finit la dĂ©cision de n’avoir jamais lieu au prĂ©sent. La question de l’auteur est celle de cette impossibilitĂ© le vrai sujet ne peut pas ĂȘtre contemporain de son propre gĂ©nie et c’est de cela qu’il s’agit dans la notion du gĂ©nie, c’est-Ă -dire de l’éthique d’ĂȘtre soi. En quoi nous retrouvons la paradoxale antĂ©rioritĂ© vĂ©ritative de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme – et certes, il ne pouvait de toute façon pas s’agir d’autre chose pour finir notre annĂ©e. Or l’antĂ©rioritĂ© de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme ne peut par principe correspondre Ă  rien pour qu’il en soit ainsi non seulement il faudrait faire de la vĂ©ritĂ© une sorte de rĂ©alitĂ©, mais encore il faudrait que cette rĂ©alitĂ© fĂ»t prĂ©cĂ©dĂ©e d’une autre rĂ©alitĂ© plus originelle qui ne serait jamais , comme telle, qu’une stupiditĂ© placĂ©e avant les autres un fait, prĂ©cisĂ©ment. L’exclusivitĂ© s’entend d’abord comme celle du fait et du droit, et elle est constitutive de la notion de l’auteur puisque celui-ci, n’est pas celui qui s’exprime mais celui qui signe autrement dit n’est pas la cause du texte mais, prĂ©cisĂ©ment, son autoritĂ©. Ensuite l’exclusivitĂ© du droit Ă  son propre fait si c’est un fait qu’il y a le droit, ce fait ne fait pas droit donc il n’y a pas de droit autrement dit de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme on sait qu’ » il n’y a pas de vĂ©ritĂ© de la vĂ©ritĂ© , cette double exclusivitĂ©, dis-je, on la rĂ©flĂ©chira forcĂ©ment comme une aberration. D’oĂč ma derniĂšre thĂšse pour cette annĂ©e c’est l’aberration qui fait l’autoritĂ©, autrement dit l’exclusivitĂ© Ă  la mĂ©taphysique, si l’on nomme ainsi la raison comme discours. Partout oĂč la mĂ©taphysique est rĂ©cusĂ©e, autrement dit partout oĂč la rĂ©flexion a perdu son droit, il y a autoritĂ© et pour cette seule raison. En quoi je reviens paradoxalement Ă  ce que j’ai dit de la mĂ©taphore, qui n’est pas une maniĂšre de signifier mais une folie. Non pas que toute folie soit mĂ©taphore, mais en ceci qu’il nous est impossible de ne pas faire de la folie une mĂ©taphore. Et quand nous avons opĂ©rĂ© cette conversion, nous avons reconnu l’autoritĂ©. C’est pourquoi il est impossible de sĂ©parer l’autoritĂ© de sa reconnaissance une autoritĂ© que nul ne reconnaĂźt n’en est tout simplement pas une. MĂ©taphysique et autoritĂ© L’autoritĂ© est, entendue comme Ă©thique, l’antĂ©rioritĂ© mĂȘme de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme et c’est ce que signifie l’expression » s’autoriser de soi , puisqu’il est impossible d’en donner une comprĂ©hension mĂ©taphysique on s’autoriserait alors ou de son savoir, ou de sa place. La notion d’autoritĂ© s’entend en exclusivitĂ© Ă  la mĂ©taphysique, puisqu’elle s’entend en exclusivitĂ© Ă  la question des biens, comme on le voit non seulement dans le paradoxe des mauvais textes ce sont eux qui font l’auteur, puisque l’acceptation des bons va de soi, mais encore dans l’impossibilitĂ© qu’aucune dĂ©cision soit jamais justifiable. L’exclusivitĂ© de l’autoritĂ© et de la mĂ©taphysique entendue comme le discours du maĂźtre sera par consĂ©quent traduite par l’impossibilitĂ© que l’autoritĂ© concerne jamais le service des biens, dans lequel prĂ©cisĂ©ment le maĂźtre s’impose ce qui est une maniĂšre de dire que seul quelqu’un qui ne compte pas peut valoir comme maĂźtre. Or la mĂ©taphysique, c’est le discours de la raison celui de la lĂ©gitimitĂ© et de la reconnaissance rĂ©ciproque. Rien de moins lĂ©gitime que l’auteur, lui qui nous impose la vĂ©nĂ©ration de mauvais textes, et aussi rien de moins rĂ©ciproque le respect qu’il inspire est justement le sentiment que nous Ă©prouvons de ne pas compter, en face de lui. L’exclusivitĂ© de l’autoritĂ© et de la mĂ©taphysique impose d’admettre l’aberration originelle et ultime de toute autoritĂ© c’est le mĂȘme de fonder une autoritĂ© et de la supprimer comme autoritĂ©. On ne s’autorise donc jamais que de sa propre folie. ConcrĂštement, on n’est un auteur qu’à la condition de ne pas comprendre de ne pas pouvoir expliquer pourquoi on fait ceci plutĂŽt que cela, c’est-Ă -dire qu’à la condition de n’avoir jamais choisi ce que l’on fait. Et si l’acte de choisir consiste Ă  dĂ©missionner de soi au profit du savoir, on peut dire que toute dĂ©cision est folle non seulement au sens oĂč elle a forcĂ©ment lieu sans le savoir injustifiable et prise en nous bien avant qu’on puisse savoir qu’elle a Ă©tĂ© prise mais encore oĂč l’on agit sans jamais avoir choisi d’agir ni d’agir comme on agit, et enfin au sens oĂč l’on agit forcĂ©ment en exclusivitĂ© du service des biens, qui est l’ordre des choix. Rien lĂ  que de trĂšs banal l’idĂ©e d’une bonne ou d’une mauvaise dĂ©cision est une contradiction dans les termes, et c’est seulement par une opĂ©ration rĂ©flexive de conversion qu’on pourra traiter une dĂ©cision comme si elle avait Ă©tĂ© un choix. C’est ce qui rend compte du paradoxe des mauvais textes qui sont ceux oĂč l’auteur apparaĂźt bien comme tel on les dit mauvais comme si l’on pouvait choisir selon des critĂšres alors que toute cette problĂ©matique ne compte pas, et que c’est justement par cela que les textes en question font autoritĂ©. D’oĂč ce dernier paradoxe d’une part les auteurs produisent un savoir dont on ne peut rĂ©cuser la rĂ©alitĂ© Kant nous apprend ce qu’il en est de la morale, par exemple et d’autre part, ils ne le font qu’autorisĂ©s d’eux-mĂȘmes, dans la folie d’une position subjective qu’on a suffisamment dĂ©finie en disant que le savoir ne compte pas le penseur pense, justement il ne compile pas des lectures. L’unitĂ© du savoir et de la folie dĂ©finissent donc la production de l’auteur. Il n’y a d’autoritĂ© que folle et que violente, je le maintiens, mais de mĂȘme que toute dĂ©cision dĂ©cide forcĂ©ment de quelque chose par exemple d’une politique, de mĂȘme tout auteur dit forcĂ©ment quelque chose, ne serait-ce que son autoritĂ© par exemple une peinture qui ne reprĂ©sente rien et qui s’impose d’elle-mĂȘme prĂ©cisĂ©ment comme acte pur de peindre. Folie et savoir sont donc insĂ©parables quand on pose la question de l’autoritĂ©. Evidemment, toute la question est de savoir de quoi on parle aussi bien Ă  travers le premier terme que le second. Un savoir en exclusivitĂ© Ă  l’enseignement. Le savoir des auteurs ne s’enseigne pas, au sens classique du terme, parce qu’on n’enseigne seulement le savoir des autres. Je le dis plus simplement on n’enseigne jamais un savoir mais uniquement l’histoire d’un savoir – y compris bien sĂ»r l’histoire contemporaine de celui qui parle le professeur peut faire cours sur le dernier livre d’un penseur dont il est par ailleurs le contemporain. L’exclusivitĂ© du savoir et de l’enseignement n’est un paradoxe qu’en apparence. Car si le » bon sens » pose qu’on ne peut rien enseigner quand on ne sait pas, il le fait Ă  l’encontre de toute l’histoire de la pensĂ©e qui Ă©tait Ă  chaque fois l’enseignement de gens qui ne savaient pas, puisqu’ils parlaient ou Ă©crivaient et ne rĂ©pĂ©taient pas. Ce n’est en effet pas du tout le mĂȘme d’ĂȘtre un enseignant et d’avoir un enseignement Socrate ou Lacan avaient un enseignement, mais ils n’était certes pas des enseignants. Inversement, on n’est un enseignement qu’à n’avoir soi-mĂȘme strictement rien Ă  enseigner. On ne peut donc pas ĂȘtre surpris de l’opposition que je prĂ©sente en disant qu’il appartient Ă  tout auteur de faire autoritĂ© c’est-Ă -dire d’avoir un enseignement. En quoi je n’en fais pas une sorte de professeur mais Ă  chaque fois le sujet paradoxal d’un savoir. Ce savoir, nous l’avons dĂ©jĂ  pensĂ© Ă  travers la question des » natures , dont le principe est qu’elles procĂšdent du nom propre, lequel ne veut rien dire – n’est la position d’aucun savoir. le savoir de l’auteur est un savoir de pure nomination et en ce sens il ne dit absolument rien. Que la morale soit finalement de » nature » kantienne, ainsi que chacun l’admet dĂšs qu’il fait l’effort de ne plus confondre la morale et l’éthique, mais d’autre part c’est une vĂ©ritĂ© qui ne veut rien dire. La derniĂšre vĂ©ritĂ©, ce qu’il fallait finalement savoir, c’était le nom propre qui constitue le savoir prĂ©cisĂ©ment comme vĂ©ritĂ© et pas simplement comme savoir. VoilĂ  l’autoritĂ© que le savoir s’entende selon le nom propre qui, comme tel, exclut le savoir. La violence et la folie dont je parlais pour opposer l’autoritĂ© Ă  la mĂ©taphysique, on les trouve donc dans ce paradoxe du savoir qui en soit vraiment un autrement dit qui ne soit pas le savoir d’un maĂźtre – mais tout au contraire d’un auteur, de quelqu’un qui est sa propre Ă©trangetĂ© et n’existe que dans la surprise d’ĂȘtre soi alors que, comme on sait, le maĂźtre est d’abord celui qui se maĂźtrise lui-mĂȘme La question de l’autoritĂ© est donc aussi bien celle d’un savoir qui est un savoir sans savoir et que pour cette raison j’appellerai le vrai savoir. On peut dire aussi le » gai » savoir. Le vrai savoir est le savoir dispensĂ© par l’auteur, par opposition au savoir rĂ©el dispensĂ© par l’enseignant, toujours asservi au domaine des biens. Avoir un enseignement et profĂ©rer le vrai savoir, c’est par consĂ©quent la mĂȘme chose. Tout le contraire du fait d’ĂȘtre un enseignant qui, lui, entend bien nous faire admettre comme rĂ©el cela dont il a le savoir. Le vrai savoir ne dit rien, ne sait rien, ne fait rien savoir, bien qu’il soit indubitablement un savoir. C’est ce paradoxe qui a pu faire confondre l’auteur qui est toujours un gĂ©nie terme qui renvoie non pas Ă  quelque » don » irresponsable mais Ă  la seule Ă©thique d’ĂȘtre soi avec le maĂźtre qui est toujours un mĂ©diocre, puisque c’est de sa place qu’il s’autorise pour parler ou pour agir. Le vrai savoir est le savoir ultime, celui des » natures » et c’est de lui qu’il s’agit quand nous rĂ©flĂ©chissons notre lecture d’un auteur. C’est le savoir de la reconnaissance personnelle dans une aberration qui se trouve prĂ©cisĂ©ment constituĂ©e par le savoir comme rĂ©ponse Ă  la question qui. Car c’est bien du seul nom propre que s’entend ce savoir – nom qui a, justement de ne rien vouloir dire, la capacitĂ© de rĂ©pondre Ă  la question de savoir qui l’on est. Tout savoir – sauf justement le savoir de l’auteur – rĂ©pond Ă  la question quoi. Par exemple exposer les variations du cours du blĂ© dans la seconde partie du dix-huitiĂšme siĂšcle, c’est pour celui qui le fait rĂ©pondre Ă  la question de ce qu’il est un historien. Que Kant nous parle de la morale rĂ©pondrait pareillement Ă  la question quoi c’est un philosophe. Mais, au-delĂ  de ce que n’importe quel professeur peut nous en dire, il n’a, lui et en vĂ©ritĂ© et non plus en rĂ©alitĂ©, qu’une seule chose Ă  nous dire de la morale prĂ©cisĂ©ment qu’il ne peut pas nous en dire la vĂ©ritĂ© et que par lĂ  mĂȘme il est en train de nous la dire. Bref, la distinction du savoir rĂ©el et du savoir vrai est celle de l’impossibilitĂ© subjective dont la notion de » nature » est le pendant en quelque sorte objectif. L’impossibilitĂ© dans laquelle il se trouve de dire ce qu’il doit finalement ou originellement dire, nous savons que c’est le statut de l’auteur. De sorte que le savoir dont, comme auteur et non pas comme enseignant, il est la garantie, c’est un savoir non pas sur mais de l’impossibilitĂ© d’ĂȘtre soi. Or soi, dans cet exemple, cela signifie simplement ĂȘtre Kant. Il Ă©tait Kant justement de ne pas pouvoir l’ĂȘtre contrairement Ă  un fou qui se serait pris pour Kant et c’est par cette impossibilitĂ© sur laquelle il n’a pas cĂ©dĂ© que dĂšs lors il est un auteur. L’impossibilitĂ© d’ĂȘtre Kant Ă©tait sa pensĂ©e mĂȘme. Etre sa propre impossibilitĂ© s’appelle tout simplement la pensĂ©e, dont le corrĂ©lat est le vrai il peut bien nous dire ce que la morale est rĂ©ellement et cela est trĂšs important ; mais ce n’est pas cela qui compte, Ă  propos de la morale nous voulons savoir ce qu’elle est vraiment. Et nous le savons, dĂ©sormais elle est kantienne. Que par exemple un anthropologue montre la nĂ©cessitĂ© structurale de chacun des moments dont le philosophe aura montrĂ© la rĂ©alitĂ©, et nous saurons bien que ce n’est pas vraiment de la morale qu’il parlera, bien qu’en rĂ©alitĂ© il ne parlera pas d’autre chose Pas de vĂ©ritĂ© dans l’énoncĂ©, puisque la vĂ©ritĂ© s’entend Ă  l’encontre de la rĂ©alitĂ© sans qu’il y ait pour autant rien Ă  en ajouter ou Ă  en retirer – de sorte que seul le nom impossible peut nous faire reconnaĂźtre pour vrai un Ă©noncĂ© dont par ailleurs lĂ  oĂč ça ne compte pas un anthropologue peut nous montrer qu’il correspond Ă  la rĂ©alitĂ©. Pas de vĂ©ritĂ© non plus au niveau de l’énonciation l’anthropologue en question parlera depuis son savoir, c’est-Ă -dire installĂ© dans la possibilitĂ© que lui confĂšre celui-ci d’ĂȘtre un locuteur autorisĂ©. Lui ou personne, c’est donc pareil, sauf qu’il faut bien un vĂ©hicule, un truchement pour actualiser le savoir qui ne parle pas tout seul. L’anthropologue est un enseignant mais Kant a un enseignement, pour reprendre la distinction dont je suis parti. L’exclusivitĂ© de la vĂ©ritĂ© et de l’exactitude dont nous avions parlĂ© il y a quelques semaines permet de penser le savoir de l’auteur, dans son opposition Ă  tout autre savoir qu’on imaginerait pouvoir lui substituer il faut que la rĂ©alitĂ© ne compte pas – ce qui implique Ă©videmment qu’elle importe, tout savoir Ă©tant savoir de quelque chose. Ce que nous dit Kant de la morale importe au plus haut point, nous le savons tous, mais ce n’est pas ce qui compte pour que nous ayons le devoir de le lire ; car l’importance de son savoir ne concerne que nous, notre curiositĂ© que nous avons Ă  satisfaire ou la besogne professorale que nous devons assurer. Kant ne compte pas, dans ces misĂšres. Et s’il ne compte pas, on ne voit pas en quoi on pourrait le considĂ©rer comme un auteur, comme faisant autoritĂ©. Eh bien c’est justement de le savoir que nous nous reconnaissons obligĂ©s Ă  le lire, d’un savoir qui n’est donc pas le service de nos biens mais au contraire la reconnaissance d’une vĂ©ritĂ© dont ce service lui-mĂȘme aura ensuite Ă  relever les importances irrĂ©cusables sont forcĂ©ment ordonnĂ©es Ă  ce qui compte et devant quoi nous, nous ne comptons pas. Alors que c’est l’étudiant qui compte dans le savoir du professeur ni les ouvrages qu’il a lus, ni lui-mĂȘme comme somme subjective de ses lectures ou le lecteur dans celui de l’essayiste, nous savons, nous, quenous ne comptons pas quand nous lisons un auteur. Si aucun Ă©tudiant ne profite du cours d’un professeur, si satisfait que celui-ci ait pu ĂȘtre en le prĂ©parant, eh bien le cours est mauvais. Mais qu’on ne soit pas marquĂ© par un auteur, cela ne concerne que nous, que notre mĂ©diocritĂ©. Ainsi apercevons-nous clairement en quel sens il faut opposer le savoir Ă  l’enseignement, du moins dans son sens habituel qui consiste Ă  faire de l’enseignĂ© l’instance dĂ©cisive de ce qui aura Ă©tĂ© dit et par consĂ©quent aussi du sujet qui l’aura dit. Ce qu’il faut retenir en somme de cette idĂ©e d’un savoir propre Ă  l’auteur, c’est son vide absolu le savoir des » natures , lesquelles sont des identifications ontologiques par un nom qui a pour dĂ©finition de n’apporter aucun savoir. Un savoir qui n’enseigne rien mais qui est vrai. Tel est le savoir de l’auteur. L’auteur n’a jamais rien Ă  dire, sinon justement ce qui ne peut pas ĂȘtre dit par lui mais par n’importe qui d’autre. L’unicitĂ© de l’auteur est par consĂ©quent toute nĂ©gative on l’imagine dotĂ© d’une capacitĂ© extraordinaire alors que c’est exactement le contraire qui est vrai il est le seul Ă  ne pas pouvoir dire une certaine chose et par lĂ  mĂȘme, pour nous tous qui le lisons et qui ne comptons pas devant lui, il est l’unique. Le paradoxe extrĂȘme d’une constitution par la vĂ©ritĂ© L’unique, c’est celui qui n’a pas de semblable celui dont la semblance n’est pas l’ordre naturel. Il est bien un semblable un humain, pĂšre de famille, automobiliste, contribuable et tout ce qu’on voudra d’autre, mais ça ne compte pas, de sorte que c’est aussi bien relativement Ă  lui-mĂȘme, en exclusivitĂ© de soi, qu’il est l’unique. Un sujet semblable et donc comprĂ©hensible – et par ailleurs un vrai sujet, Ă©tranger Ă  nous autant qu’il l’est Ă  lui-mĂȘme. Devant lui nous ne comptons mais, mais lui non plus. Ne pas compter quand il s’agit vraiment de soi, tel est le paradoxe subjectif de l’autoritĂ© par exemple, il n’y avait pas de Charles en De Gaulle – d’aprĂšs Malraux. On pourrait parler de sacrifice de la vie Ă  la vĂ©ritĂ©, ou encore de l’installation d’une diffĂ©rence entre le sujet pur et le sujet empirique, mais il ne s’agit pas de cela seulement de l’impossibilitĂ©, telle qu’on l’exprime en termes positifs quand nous disons qu’il appartient Ă  la vĂ©ritĂ© de ne l’ĂȘtre qu’en vĂ©ritĂ©, c’est-Ă -dire qu’en impossible antĂ©rioritĂ© Ă  elle-mĂȘme. Depuis toujours un mot manquait pour que la signification soit totale ou, si l’on prĂ©fĂšre user d’un langage lacanien, pour que l’Autre assure le sens. L’auteur est celui qui s’est installĂ© dans ce manque, et qui ne se paiera pas de mots notamment quand le nom qui est commun Ă  toute sa famille aura la prĂ©tention d’y rĂ©pondre. La propriĂ©tĂ© du nom est l’impossibilitĂ© de la rĂ©ponse qui assurerait la signification ou, dirais-je plutĂŽt, qui rĂ©pondrait enfin Ă  la question de savoir qui l’on est parce que la rĂ©ponse qu’elle donnerait, d’ĂȘtre commune, dirait seulement ce que l’on est ou la place qu’on occupe. J’insiste sur le paradoxe de cette question, celle qui renvoie au savoir dont je viens de parler et qui est en propre le savoir de l’auteur – celui de son enseignement parce qu’il ne peut pas ĂȘtre celui dont il serait l’enseignant. L’unique ne peut pas relever, quant au savoir dont sa question est l’exigence, d’une rĂ©ponse commune bien que par ailleurs il appartienne Ă  toute rĂ©ponse d’ĂȘtre commune. Parler d’un savoir rĂ©pondant Ă  la question qui paraĂźt bien une contradiction dans les termes, puisqu’il n’y a de savoir que de quelque chose et non pas de quelqu’un, par exemple un sujet. Le nom propre et sa vacuitĂ© lĂšvent la difficultĂ©. D’un autre cĂŽtĂ©, la question de savoir qui l’on est insiste toujours, et par consĂ©quent aussi l’éventualitĂ© du savoir dont elle est par dĂ©finition l’exigence. Ce paradoxe ouvre alors sur cette solution inouĂŻe dont je parle celle d’un savoir qui, comme savoir de quelque chose, ne compte pas et qui, comme savoir de quelqu’un, ne soit savoir de rien. C’est ce paradoxe que j’indiquais dĂ©jĂ  en disant que l’auteur pouvait bien ĂȘtre sujet comme tout le monde mais que par lĂ  mĂȘme sa rĂ©alitĂ© de sujet ne comptait pas Ă  l’unique il n’appartient pas d’ĂȘtre rĂ©ellementsujet, mais de l’ĂȘtre vraiment. D’oĂč cette nĂ©cessitĂ© que le savoir le concernant soit savoir de la diffĂ©rence vĂ©ritative. Dans le savoir de l’auteur, il est forcĂ©ment question de l’impossibilitĂ© de jamais rĂ©duire la vĂ©ritĂ© Ă  la rĂ©alitĂ© et c’est de cette impossibilitĂ© qu’il s’agit expressĂ©ment quand on parle d’autoritĂ©. Le savoir donc je viens de parler et qui n’est littĂ©ralement savoir de rien parce que les natures effectuent le nom propre dont la dĂ©finition est justement d’exclure toute signification, est-ce qu’il n’est pas par lĂ  mĂȘmežc’est-Ă -dire dans son paradoxe de ne pas ĂȘtre savoir de quelque chose, le savoir de la vĂ©ritĂ© ? Et cela, je le rapporte Ă  ce que nous savons depuis longtemps que la diffĂ©rence entre quelque chose notamment un sujet et quelqu’un, c’est la vĂ©ritĂ© ! La vĂ©ritĂ© qui n’est la vĂ©ritĂ© qu’en vĂ©ritĂ©, dont il n’y a pas de vĂ©ritĂ©. Bref, l’impossibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© cause la vĂ©ritĂ© prĂ©cisĂ©ment comme telle c’est-Ă -dire comme autorisĂ©e – dĂšs lors d’un nom propre, d’un nom qui ne peut en aucune maniĂšre constituer une raison sur laquelle la vĂ©ritĂ© pourrait tabler d’une maniĂšre mĂ©taphysique pour ĂȘtre rĂ©ellement la vĂ©ritĂ©. Car il n’y a de vĂ©ritĂ© que vraiment – ce qui revient aussi bien Ă  dire qu’il n’y en a en fait pas du tout, ainsi qu’en tĂ©moigne le scandale mĂ©taphysique des mauvais textes l’autoritĂ© n’est pas une sorte de force. Cela dit la nĂ©cessitĂ© pour la vraie parole de ne pas ĂȘtre sans objet de mĂȘme qu’il faut distinguer entre ignorer et n’ĂȘtre pas sans savoir, il faut distinguer entre avoir un objet et n’ĂȘtre pas sans objet impose qu’on reconnaisse Ă  celui-ci une constitution dont le paradoxe est qu’elle soit constitution par la vĂ©ritĂ© alors que la notion de constitution est habituellement rĂ©servĂ©e Ă  la dĂ©possession subjective. Cette constitution est paradoxale Ă  l’extrĂȘme, puisque les notions de constitution et de vĂ©ritĂ© se dĂ©finissent quasiment d’ĂȘtre en exclusivitĂ© l’une de l’autre l’objet oĂč mon savoir se rĂ©alise littĂ©ralement n’est pas la » chose en soi » de sorte que sa rĂ©alitĂ© n’est finalement rien d’autre, comme on le voit dans l’idĂ©alisme rĂ©flexif dont nous sommes tous structurellement partisans puisqu’il est la rĂ©flexivitĂ© mĂȘme, que la rĂ©alisation du sujet dĂ©fini par le savoir. Ce sujet, moi je dis que c’est le sujet de la trahison c’est le sujet du choix dont le savoir est le vĂ©ritable sujet, Ă  la place de celui qui s’imagine poser un acte. Le sujet de la dĂ©cision, tout au contraire, ne s’entend qu’à ce que le savoir ne compte pas l’impĂ©ratif » dĂ©cidez-vous ! » signifie concrĂštement » laissez en arriĂšre le savoir et prenez enfin vos responsabilitĂ©s ! . Bref, on peut dire que c’est le mĂ©diocre celui que n’importe qui aurait Ă©tĂ© Ă  la mĂȘme place ou encore l’ » en tant que . L’ordre du transcendantal est celui de cette mĂ©diocritĂ© dont l’aspect en quelque sorte objectif a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© par nous quand nous nous sommes aperçus que la morale, qui en est l’effectuation impossible de n’ĂȘtre pas kantien sur ce point pouvait se ramener Ă  cette idĂ©e que l’autre humain, animal, rĂ©el ne comptait pas puisqu’en l’autre homme, c’est l’humanitĂ© qui compte et donc pas lui, dans l’aberration originelle de son irrĂ©ductible altĂ©ritĂ© Ă  l’humain. Nous savons aussi que cette » mĂ©diocritĂ© » c’est mon terme est intenable, et j’interprĂšte la troisiĂšme critique de Kant Ă  partir de ce caractĂšre. Mais peu importe ici retenons simplement que » constituer , au sens transcendantal, signifie dĂ©possĂ©der du statut de sujet et par consĂ©quent exclure toute Ă©ventualitĂ© d’avoir jamais affaire au vrai – puisqu’il n’y a rien d’autre Ă  en dire que ceci il est le sujet de la vĂ©ritĂ©. Quand donc on parle d’une constitution par la vĂ©ritĂ©, il semble qu’on pose tout simplement une contradiction dans les termes. Sauf, peut-ĂȘtre, Ă  l’issue d’une rĂ©flexion assez longue sur cette notion de vĂ©ritĂ©, dont nous avons reconnu qu’elle renvoyait toujours Ă  l’autoritĂ© – si l’on nomme vrai cela qui est autorisĂ© Ă  ĂȘtre lui-mĂȘme le sujet de la vĂ©ritĂ© ce que j’appelle l’antĂ©rioritĂ© vĂ©ritative de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme. Eh bien cette constitution par la vĂ©ritĂ©, c’est tout simplement le savoir de l’auteur celui d’un sujet parlant qui a un enseignement dont seul le nom de celui qui parle est la garantie. Bref, on a compris que le vrai savoir, c’est le savoir des » natures » dans l’impossibilitĂ© qu’il soit jamais admis comme tel par celui qui le pose. Kant, lui, peut seulementparler de la morale dans l’impossibilitĂ© originelle d’en dire Ă  la fois le dernier mot et la vĂ©ritĂ© – Ă  savoir prĂ©cisĂ©ment qu’elle est kantienne. Et c’est de cette impossibilitĂ© du dernier mot que sa parole est vraie. Eh bien cette parole vraie, quand elle porte sur la morale, elle la dit en vĂ©ritĂ© ! Le savoir que Kant nous dispense sur la morale est un vrai savoir et concerne vraiment la morale – alors que le savoir anonyme d’un professeur n’est qu’un savoir rĂ©el qui ne concerne rien de vrai, toujours dĂ©jĂ  supplantĂ© qu’il est par le nouveau savoir dĂ©jĂ  en train de s’élaborer par ailleurs. Le savoir de l’auteur qui tient au dernier mot alors que le savoir habituel s’entend d’exclure le dernier mot lequel fait toute la diffĂ©rence entre savoir qui est possible et tout savoir qui est impossible est pour cette raison constituant d’un objet dĂšs lors lui-mĂȘme vrai. Vrai, cela signifie sujet de sa propre vĂ©ritĂ© et non pas constituĂ©. Bref, pour penser le savoir de l’auteur il suffit de dire, par exemple, que Kant a autorisĂ© la morale Ă  ĂȘtre enfin sujet de sa vĂ©ritĂ©. La morale antique de recherche du bien n’est pas la vraie morale, celle qu’on appelle kantienne, oui. VoilĂ , c’est trĂšs simplement qu’on rĂ©sout le paradoxe de la constitution de l’objet par la vĂ©ritĂ© en posant l’antĂ©rioritĂ© de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme sous le nom d’autorisation. Et celui qui autorise, forcĂ©ment, c’est l’auteur. Ce que nous devons aux auteurs MĂ©taphysiquement , on peut s’interroger qu’avons-nous besoin des auteurs ? En fait, c’est-Ă -dire touchant la rĂ©alitĂ© des choses et les raisons d’admettre les discours, nous n’en avons aucun besoin ! Les » derniers hommes » le savent, qui ne respectent rien et plaignent la rĂ©vĂ©rence dont on faisait preuve, dans le passĂ© eux, au moins, ils ne sont plus dupes de rien ils ne cessent de » cligner de l’Ɠil ; je dirai qu’ils ne le sont notamment pas d’un nom qui, par sa seule invocation, imposait la conservation de mauvais textes ! Aux Ă©poques d’ignorance lointaine, on rĂ©vĂ©rait, on craignait, on respectait. Et Ă  quoi tout cela correspond-il ? A rien, c’est Ă©vident. Ils en ont pris conscience et se sont ainsi libĂ©rĂ©s, dĂ©sormais disponibles pour une vie qui ne soit plus que le service des biens parce qu’en effet il n’y a rien d’autre qui puisse importer. En quoi ils sont bien les derniers hommes, si l’homme est l’animal mĂ©taphysique la mĂ©taphysique enfin rĂ©elle, c’est tout bonnement la vie qui est Ă  elle-mĂȘme sa propre norme et sa propre nĂ©cessitĂ©. Ils ont donc bien » inventĂ© le bonheur . L’époque des derniers hommes, celle du tourisme gĂ©nĂ©ralisĂ©, celle de la santĂ© gĂ©nĂ©ralisĂ©e et du corps toujours » performant , celle de la » guerre zĂ©ro mort » y compris chez l’ennemi auquel on dĂ©pĂȘche des Ă©quipes humanitaires on pourrait trouver une multitude d’autres exemples – dont nul n’a le droit de dire qu’ils sont malheureux, c’est l’époque oĂč la notion mĂȘme d’auteur d’autoritĂ© n’a plus de sens, et oĂč l’on considĂšre avec une commisĂ©ration amusĂ©e les gens des Ă©poques antĂ©rieures qui n’étaient pas des Ă©poques d’égalitĂ© entre les hommes et de disponibilitĂ© gĂ©nĂ©rale de toutes les choses c’est d’une notion, celle d’autoritĂ©, qu’ils Ă©taient dupes ! D’un simple mot, en somme. Si l’unitĂ© que la vie est finalement avec elle-mĂȘme est le critĂšre rĂ©el la vie se doit de n’ĂȘtre pas souffrance, de n’ĂȘtre pas douleur, d’éradiquer jusqu’à l’idĂ©e de la mort, autrement dit si l’on est enfin parvenu Ă  une notion immanente de l’accomplissement, alors il est Ă©vident qu’il ne peut plus y avoir d’auteurs. Et de fait, l’ñge de l’égalitĂ© dĂ©mocratique et de l’universelle dignitĂ© des expressions impose qu’on ne fasse pas de hiĂ©rarchie, et que les bavardages journalistiques, les graffitis muraux ou les vers de Racine soient mis sur le mĂȘme plan chacune dans son ordre, ces expressions sont authentiques et par lĂ  mĂȘme Ă©galement dignes de considĂ©ration. L’idĂ©e d’auteur est celle d’une imposture – thĂšse qui suffirait peut-ĂȘtre Ă  cerner la notion nietzschĂ©enne des derniers hommes. En quoi j’ai peut-ĂȘtre rĂ©pondu Ă  la question de savoir ce que nous devons aux auteurs ils nous donnent l’absolue irrĂ©ductibilitĂ© de la vĂ©ritĂ© Ă  l’authenticitĂ©. IrrĂ©ductibilitĂ© qui rendraient les derniers hommes fous de rage si elle ne leur inspirait, par commisĂ©ration envers nous, le dĂ©sir humanitaire de nous guĂ©rir. Ma vĂ©ritĂ© n’est pas mon authenticitĂ© et ce n’est pas Ă  m’exprimer sincĂšrement ni Ă  me tenir au plus prĂšs de mes » racines » que j’aurai la plus petite chance d’ĂȘtre moins mĂ©diocre que moi-mĂȘme. Bien au contraire, puisqu’en dĂ©cidant ainsi d’ĂȘtre ma propre familiaritĂ© mes sentiments » profonds , mon histoire nationale, rĂ©gionale, familiale, etc. je m’interdirai expressĂ©ment de me chercher dans ma propre Ă©trangetĂ©, c’est-Ă -dire lĂ  oĂč il est pour toujours impossible que je me comprenne
 Et pourtant je sais bien que les seuls moments qui ont comptĂ© dans ma vie, ceux qui font qu’elle est vraiment la mienne, se sont en quelque sorte passĂ©s sans moi. Or comment reconnaĂźtrais-je pour moi-mĂȘme une vĂ©ritĂ© de cet ordre, si l’étrangetĂ© ne m’avait pas Ă©tĂ© donnĂ©e sous la forme de l’impossibilitĂ© de la semblance ? Je le dis plus concrĂštement il ne peut pas y avoir de promesse ou de pardon venant d’un autre qui soit mon semblable, parce que je sais bien, moi qui suis le semblable de tous mes semblables, qu’il m’est aussi impossible qu’à eux de promettre que de pardonner ! Je peux juste m’engager et passer l’éponge, comme on dit familiĂšrement. Qu’en serait-il en effet dans l’un et l’autre cas, sinon de la mĂȘme absurditĂ© que la rĂ©alitĂ© ne compte pas ! Il n’y a de promesse, je l’ai souvent dit, que dans le rejet des raisons de ne pas tenir parole qui tissent la rĂ©alitĂ© et, Ă©minemment, que dans le rejet de la meilleure de raisons qu’on soit mort le moment venu. Celui qui aime, si l’on m’accorde qu’aimer c’est promettre d’aimer, aimera encore quand il sera mort. Les situations changent, les sentiments changent, mais la parole donnĂ©e a Ă©tĂ© donnĂ©e et cela, on ne peut pas le changer. Les derniers hommes s’esclaffent fou qui s’en tient Ă  cette nĂ©cessitĂ© ! Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’aimer encore une fois qu’on est mort, si c’est bien de la mort qu’on parle et non pas d’une quelconque Ă©ternitĂ© ou immortalitĂ© religieusement consolatrice ? On voit bien que si une personne peut promettre, par opposition Ă  s’engager oĂč c’est toujours la rĂ©alitĂ© qui dĂ©cide je m’engage Ă  faire telle action demain, sauf Ă©videmment si la rĂ©alitĂ© me met dans l’incapacitĂ© de faire ce que j’ai dit, c’est qu’elle a quelque jour rencontrĂ© quelqu’un pour qui la rĂ©alitĂ©, pour importante qu’elle soit, ne comptait pas. Et comment dĂ©signer cette position, sinon en mentionnant une autoritĂ© ? Il a bien fallu que quelqu’un s’autorise de lui-mĂȘme et non pas des possibilitĂ©s que la rĂ©alitĂ© continuait ou non de lui offrir, et qu’il opĂšre ainsi une rupture littĂ©ralement dĂ©cisive entre la rĂ©alitĂ© de ce qui importe et la vĂ©ritĂ© de ce qui compte. Une sociĂ©tĂ© sans autoritĂ©, c’est-Ă -dire dĂ©mocratique au sens nietzschĂ©en du terme l’indĂ©finie multiplicitĂ© des n’importe qui, c’est une sociĂ©tĂ© oĂč les idĂ©es de promesse ou de pardon sont simplement grotesques on ne promet pas mais on s’engage dans des Ă©changes, on ne pardonne pas le mal qui a Ă©tĂ© fait, on le » thĂ©rapeute » je reprends l’expression Ă  Lacan, pour qui » l’inconscient ne se thĂ©rapeute pas . Aux auteurs, c’est donc indistinctement la vĂ©ritĂ© contre la rĂ©alitĂ© que nous devons, et le mal contre le malheur Ă  commencer bien sĂ»r par celui d’ĂȘtre mĂ©chant, qui relĂšve comme chacun sait depuis Rousseau – par lĂ  prĂ©curseur des » derniers hommes » – d’une causalitĂ© politique et qui se thĂ©rapeute dans une multitude de dispositifs sociaux et mĂ©dicaux. On peut reconnaĂźtre des auteurs dans tous les domaines oĂč une chose soit expressĂ©ment l’acte d’un sujet dont l’impossibilitĂ© Ă  soi implique, pour cette chose, qu’elle n’ait pas pour vĂ©ritĂ© d’en ĂȘtre l’expression mais – Ă  nommer ainsi l’extĂ©rioritĂ© Ă  tout savoir – d’exister. Bref, avec le mal et la vĂ©ritĂ©, c’est l’existence que nous devons aux auteurs. Non pas que les choses n’existent pas sans eux, mais leur existence importe et ne compte pas. Si je veux dessiner, il est par exemple certain que le papier et le crayon doivent exister ! ou plus exactement il faut bien qu’ils existent ce qui, comme on sait, devient de moins en moins nĂ©cessaire. L’existence ne compte pas mais elle importe parce qu’elle est une condition et, si l’on veut entendre la question d’une maniĂšre mĂ©taphysique, la premiĂšre des conditions avant tout, il faut bien que quelque chose existe en gĂ©nĂ©ral. Or ce n’est pas Ă  titre de condition que nous reconnaissons l’existence de la Joconde, par exemple la reconnaĂźtre comme Ɠuvre, c’est prĂ©cisĂ©ment ne pas admettre son existence comme une condition Ă  la fois mĂ©taphysique et triviale pour que nous puissions profiter d’une belle image et d’un document historique intĂ©ressant. Non, dans la Joconde, au-delĂ  de tout le savoir qu’on peut produire sur elle, ce qui compte c’est qu’elle existe ! VoilĂ  ce que LĂ©onard nous a donnĂ©, et il l’a fait trĂšs concrĂštement, en ce sens que ce n’est pas de l’existence en gĂ©nĂ©ral qu’il s’agit dans cette finalitĂ© de notre jugement qui n’en est dĂšs lors plus un
 mais bien de l’existence propre c’est bien de l’existence dont elle est le sujet et non pas dont elle serait un moment comme n’importe quoi est un moment de l’existence en gĂ©nĂ©ral qu’il s’agit. Car donner l’existence, c’est la donner non pas comme un Ă©tat gĂ©nĂ©ral supposĂ© par tous les autres, mais prĂ©cisĂ©ment comme l’acte de son sujet, l’acte de l’existant lui-mĂȘme que dĂšs lors on dira vrai. Pas de diffĂ©rence, pour la Joconde, entre exister, ĂȘtre sujet de sa propre existence et s’offrir Ă  la rĂ©flexion comme la rĂ©solution de la question de l’existence. LĂ©onard est son auteur parce qu’il a autorisĂ© ce tableau Ă  ĂȘtre le sujet de sa vĂ©ritĂ© dĂšs lors propre – l’autoritĂ© n’étant rien d’autre, je le rĂ©pĂšte en ce dernier cours, que l’impossible antĂ©rioritĂ© vĂ©ritative de la vĂ©ritĂ© Ă  elle-mĂȘme il faut que le vrai soit autorisĂ© Ă  ĂȘtre le sujet de la vĂ©ritĂ©, laquelle l’est dĂšs lors vraiment. Et comment pourrions-nous opposer notre vie Ă  notre existence, l’anonymat de vivre et la butĂ©e d’exister, si rien ne nous avait appris Ă  distinguer celle-ci de celle-lĂ , et si personne n’avait, d’autoritĂ©, imposĂ© cette distinction ? On appelle auteur le sujet qui est vrai et non pas authentique ! et qui, Ă  l’instar d’ƒdipe, n’a pas reculĂ© devant la question qu’il Ă©tait pour lui-mĂȘme. Cette question, une fois admise la dĂ©finition de l’autoritĂ© comme vĂ©ritĂ© et donc Ă©trangetĂ© du sujet, c’est forcĂ©ment la question de la vĂ©ritĂ©. D’oĂč cette dĂ©finition toute simple on appelle auteur celui qui n’a pas reculĂ© devant la question de la vĂ©ritĂ©, qui accĂšde immĂ©diatement Ă  sa dimension philosophique dĂšs lors que nous reconnaissons ce truisme que toute question est une exigence de rĂ©ponse. Ne pas reculer devant la question de la vĂ©ritĂ©, c’est ne pas reculer devant la nĂ©cessitĂ© d’y rĂ©pondre. VoilĂ  ce que c’est qu’un auteur, concrĂštement. Le savoir des auteurs, c’est la rĂ©ponse qu’ils donnent Ă  une question qui n’est finalement pas celle de la rĂ©alitĂ© ils le font par ailleurs, lĂ  oĂč ça ne compte pas mais bien celle de vĂ©ritĂ© le dernier mot du vrai savoir, c’est le fin mot de l’énigme que l’auteur est dĂ©finitivement pour lui-mĂȘme. Il y a une nĂ©cessitĂ© de rĂ©pondre ; la plupart des humains l’esquivent – parfois dans la dĂ©sinvolture, souvent dans la haine. On appelle auteur celui qui ne l’esquive pas. C’est pourquoi la question est exclusivement Ă©thique. RĂ©pondre de quoi ? De la vĂ©ritĂ© dont il s’agit de produire le savoir. Il me semble possible d’arrĂȘter sur ce mot cette trĂšs longue sĂ©rie sur l’auteur et sur l’autoritĂ©. La prochaine annĂ©e, que j’envisage trĂšs diffĂ©rente dans son organisation, commencera dans la seconde partie du mois d’octobre. Je vous remercie de votre attention et vous souhaite de bonnes vacances. Ilrend visible ». L'Ɠuvre d'art Ă©duque les sens et fonde le sens (signification) parce que ce qui a un sens (rationnel) pour nous suppose une expĂ©rience qui est rendue possible par l’Ɠuvre. La puissance du cinĂ©ma par exemple est de nous rendre signifiant certaines expĂ©riences (historiques, Ă©motionnelles, Ă©thiques, intellectuelles Qu’est-ce que l’homme ? Question philosophique par excellence, car elle rejoint ce qui nous touche le plus directement nous-mĂȘmes. Un certain modernisme tend Ă  penser que l’homme est ce qu’il choisit d’ĂȘtre ainsi de Sartre qui dĂ©clare que l’homme est un projet», ou de Nietzsche qui voit dans l’homme une volontĂ© de puissance. Ces concepts, profondĂ©ment pensĂ©s et rĂ©flĂ©chis, mĂ©ritent d’ĂȘtre compris, creusĂ©s et demandent du temps. Pourtant ils mettent volontairement de cĂŽtĂ© un fait longtemps acquis. Ce que nous sommes prĂ©cĂšde Ă  la fois ce que nous en connaissons et la façon que nous avons d’exister. DEUX DÉFINITIONS DIFFÉRENTES DE L’HOMME Ce sont deux conceptions diamĂ©tralement opposĂ©es d’un cotĂ© nous pensons l’homme dans sa libertĂ©, comme maĂźtre et auteur de sa propre vie. Ses actes crĂ©ent son ĂȘtre. De l’autre, on s’appuie sur ce mot de Thomas d’Aquin, s’appuyant lui-mĂȘme sur Aristote La vĂ©ritĂ© est conformitĂ© de notre intelligence Ă  la rĂ©alitĂ©. » Aujourd’hui, dans notre sociĂ©tĂ©, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de l’opinion publique, trop rapidement satisfaite d’une telle simplicitĂ© » Deux maĂźtres mots qui donnent deux dĂ©finitions diffĂ©rentes de l’homme d’un cĂŽtĂ© nous avons le primat de la libertĂ© humaine. Affranchissement des doctrines religieuses et philosophiques extĂ©rieures au sujet, exaltation de la libertĂ© individuelle, primat de la conscience sur l’ordre moral. De l’autre, primat de la vĂ©ritĂ©, acceptation de valeurs qui transcendent notre appĂ©tit humain, humilitĂ© devant la vie, la mort, le corps et, de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, devant ce qui est donnĂ©. Aujourd’hui, dans notre sociĂ©tĂ©, cette opposition se retrouve partout et fait la joie de l’opinion publique, trop rapidement satisfaite d’une telle simplicitĂ©. Ainsi de l’opposition entre pro-life » et pro-choice » aux Etats-Unis, du dĂ©bat entre pro-mariage gay et anti-mariage gay en France, etc. VĂ©ritĂ© et libertĂ© s’opposent-ils donc autant? Est-il possible d’accepter une vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e, sans pour autant perdre sa libertĂ© ? Est-il possible pour un homme, privĂ© de tout lien avec une quelconque transcendance, de pouvoir approcher la vĂ©ritĂ© par lui-mĂȘme ? Tant que les hommes ne sauront rĂ©pondre Ă  cette question, les dĂ©bats resteront des oppositions politiques. Qu’elles soient violentes ou non, elles peineront Ă  faire avancer la sociĂ©tĂ©. DĂ©sirer en effet fonder la sociĂ©tĂ© de maniĂšre juste sans en passer par une rĂ©elle interrogation sur nous-mĂȘmes ne restera alors que du vent. Il faut aujourd’hui repenser ensemble ces catĂ©gories qui divisent l’homme, ne sachant plus que penser. Sans quoi l’homme ne sera jamais que l’ombre de lui-mĂȘme. Sans quoi notre libertĂ© ne saurait nous conduire Ă  un vrai bonheur social et personnel. Sans quoi la vĂ©ritĂ© ne saurait ĂȘtre Ă  nos yeux qu’un tyran Ă  abattre. LIBERTE ET VERITE Le mot d’écologie humaine signifie implicitement que l’homme est un donnĂ© Ă  respecter. Qu’on ne peut pas faire ce que l’on veut de nous-mĂȘmes. En alignant une vision de l’homme sur le concept d’écologie, elle en fait non pas un objet mais une rĂ©alitĂ© qui ne dĂ©pend pas que de notre ego. Aussi terrible soit cette pensĂ©e pour ce dernier, elle nous permet cependant de nous libĂ©rer d’un drame profond. Cette opposition de la libertĂ© Ă  la vĂ©ritĂ© cache en effet un autre drame. LibertĂ© absolue, l’ego est une rĂ©alitĂ© solitaire. DĂ©sirant ce que je veux ĂȘtre, je ne peux occulter cette nĂ©cessitĂ© quasi ontologique dans le cƓur de l’homme il n’est pas bon que l’homme soit seul. Que voulons-nous ĂȘtre? » et que sommes-nous ? » sont une seule et mĂȘme question. Il n’est pas bon que l’homme soit seul est une rĂ©ponse quasi instinctive, dont nous ne pouvons nous passer sans dĂ©pĂ©rir. Le vivre ensemble implique la libertĂ© de chacun. Mais il implique aussi la vĂ©ritĂ© de chacun avec lui-mĂȘme et avec les autres. Le mensonge, contraire de la vĂ©ritĂ©, est aussi l’ennemi de la libertĂ©. Le mensonge dans une relation dĂ©truit la libertĂ© de chacune des parties. Au delĂ  des rĂšgles, c’est le principe mĂȘme du vivre ensemble qui exige de lier la libertĂ© Ă  la vĂ©ritĂ©. En ce sens, vĂ©ritĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e et libertĂ© personnelle sont les deux poumons de notre Ăąme. À l’image d’une relation amoureuse oĂč vont de pair la rĂ©vĂ©lation soudaine que l’autre est bon pour moi et la dĂ©cision libre de me confier Ă  lui, la relation que nous entretenons avec nos pairs se construit en s’appuyant sur ces deux poumons. Par extension, le regard que nous portons sur le corps humain, sur la terre, sur le travail, sur la valeur de nos actes, a besoin de vĂ©ritĂ© et de libertĂ©. Ainsi peut ĂȘtre dĂ©passĂ©e, du moins en principe, l’opposition entre la libertĂ© humaine et la vĂ©ritĂ© humaine. Les questions Ă©thiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se rĂ©soudre par la force mais par la recherche de la vĂ©ritĂ©. » Mais il nous faut aller plus loin. Une telle analogie avec la relation amoureuse a pour principal intĂ©rĂȘt de rĂ©concilier libertĂ© personnelle et vĂ©ritĂ© dans le seul domaine politique. Ce qui se joue est la propre unitĂ© de l’homme avec lui-mĂȘme. Nous ne pouvons ĂȘtre libres sans accepter ce que nous sommes. La contradiction entre acceptation et libertĂ© n’est qu’apparente. Elle se rĂ©sout, toujours Ă  l’image de la relation amoureuse, dans le choix. Choisir l’autre c’est l’accepter librement. Si souvent autre Ă  moi-mĂȘme, je deviens ce que je suis en m’acceptant librement. Et je ne peux accepter librement ce que je suis qu’en dĂ©couvrant, dĂ©voilant qui je suis. Les questions Ă©thiques qui divisent les français sur des questions politiques fondamentales ne peuvent se rĂ©soudre par la force mais par la recherche de la vĂ©ritĂ©. L’idĂ©ologie existentialiste de l’homme comme libertĂ© absolue semble alors n’ĂȘtre qu’une façon de se voiler la face, pour mieux s’illusionner d’une fausse libertĂ©.
Unaspect notable du Courage de la vĂ©ritĂ© de Michel Foucault. by Ákos Cseke. Download Free PDF Download PDF Download Free PDF View PDF. Le principe de gouvernementalitĂ© et l'État moderne : Hegel et Foucault sur la rationalitĂ© politique. by Irakli Dekanozishvili. Download Free PDF Download PDF Download Free PDF View PDF. Sur quelques "figures littĂ©raires" de
1Est-il vraiment raisonnable de vouloir traiter un tel thĂšme surlequel tant de philosophes ou de savants se sont penchĂ©s ? Mais aprĂšs tout, le sujet n’est pas difficile que pour moi et penser Ă  haute voix comporte toujours une prise de risque. Comme le disait Jaspers Celui qui veut ĂȘtre vrai doit risquer de se tromper ». 2Je vais donc essayer d’aborder les questions suivantes Ă quelles conditions une connaissance peut-elle ĂȘtre qualifiĂ©e de vraie ? Quel peut ĂȘtre le sens de la notion de vĂ©ritĂ© dans les sciences humaines ? 3Est-ce que les mĂ©thodologies qui s’appliquent Ă  la connaissance du monde objectal peuvent se transposer telles quelles Ă  l’étude de l’ĂȘtre humain ? N’y a-t-il pas une spĂ©cificitĂ© de la dĂ©marche de connaissance dans ce champ ? Quelle part faire Ă  l’objectivitĂ© et Ă  la subjectivitĂ© en psychologie et psychothĂ©rapie ? 4Mais avant d’entrer dans le vif du sujet, et Ă©tant donnĂ© sa nature, je pense indispensable d’interroger un minimum les notions que l’on utilise dans ce domaine. QU ’EST - CE QUE LA VÉRITÉ ? 5D’abord, la notion de vĂ©ritĂ©. Elle revĂȘt au moins six significations majeures Il s’agit de ce qui est conforme Ă  la rĂ©alitĂ©, qui existe rĂ©ellement. Dans ce sens, la vĂ©ritĂ© s’oppose Ă  la fiction, Ă  l’illusion, Ă  l’imagination les rĂȘveries que nous imaginons endormis ne doivent aucunement nous faire douter de la vĂ©ritĂ© des pensĂ©es que nous avons Ă©tant Ă©veillĂ© » Descartes. CaractĂšre de ce qui est vrai vĂ©ritĂ© s’oppose ici Ă  erreur. En parlant de propositions, l’assertion Ă  laquelle un plein et entier assentiment peut ĂȘtre donnĂ© ne recevoir aucune chose pour vraie que je ne la connaisse Ă©videmment ĂȘtre telle » Descartes. Ce qui est portĂ© par une conviction intime Ă  chacun sa vĂ©ritĂ© » ; qui s’exprime avec authenticitĂ© je vais montrer un homme dans toute la vĂ©ritĂ© de sa nature et cet homme ce sera moi » Rousseau. Ici, vĂ©ritĂ© s’oppose Ă  faussetĂ©, Ă  hypocrisie, Ă  dissimulation. Affirmation conforme Ă  l’exactitude des faits dire la vĂ©ritĂ©, toute la vĂ©ritĂ©, rien que la vĂ©ritĂ© ». Ce qui est effectivement constatĂ© ou Ă©prouvĂ© par un tĂ©moin. Dans ce sens, vĂ©ritĂ© s’oppose Ă  mensonge ou Ă  dĂ©formation. Connaissance transcendante rĂ©vĂ©lĂ©e aux hommes par les livres sacrĂ©s ou la tradition Dieu donc est la vĂ©ritĂ©, d’elle-mĂȘme toujours prĂ©sente Ă  tous les esprits et la vraie source de l’intelligence » Bossuet. Ici, la vĂ©ritĂ© s’oppose Ă  l’incroyance, Ă  l’ignorance ou Ă  l’agnosticisme. Connaissance conforme Ă  la croyance vĂ©ritĂ© d’évangile ». Dans ce sens, la vĂ©ritĂ©, comme orthodoxie, s’oppose Ă  l’hĂ©rĂ©sie, au schisme, Ă  l’hĂ©tĂ©rodoxie. 6Il est clair que, pour le champ des sciences humaines, ce sont les quatre premiers sens qui sont pertinents. 7La vĂ©ritĂ© est donc ce qui est conforme Ă  la rĂ©alitĂ© et, en consĂ©quence, dont on peut affirmer que c’est vrai. Mais la rĂ©alitĂ© des choses, comme tout un courant de la philosophie a tendu Ă  l’établir notamment la phĂ©nomĂ©nologie, n’existe que pour une conscience qui la perçoit. Ainsi est-on passĂ© de la veritas rei la vĂ©ritĂ© des choses Ă  la veritas intellectus la vĂ©ritĂ© de la connaissance. La rĂ©alitĂ© devient ce qui est partagĂ© par l’ensemble des consciences dans une dĂ©marche rationnelle; elle est ce qui ne relĂšve pas de l’imaginaire, de l’illusion, de la vision subjective la production de la vĂ©ritĂ© est un phĂ©nomĂšne objectif, Ă©tranger au moi, qui se passe en nous, sans nous » Renan. Kant prĂ©cise cette position en distinguant la vĂ©ritĂ© matĂ©rielle », proposition vraie par son contenu, et la vĂ©ritĂ© formelle » qui renvoie Ă  l’aspect logique du raisonnement par lequel la vĂ©ritĂ© est produite. 8On constate donc que pour la pensĂ©e moderne », vĂ©ritĂ©, objectivitĂ© et connaissance sont Ă©troitement liĂ©es et trouvent leur expression la plus pure dans la connaissance scientifique. 9Ainsi, la question de la vĂ©ritĂ© se trouve dĂ©placĂ©e et nous confronte au problĂšme de l’objectivitĂ© et des conditions de la connaissance. OBJECTIVITÉ ET CONNAISSANCE 10La notion d’objectivitĂ© a Ă©voluĂ© parallĂšlement Ă  celle de vĂ©ritĂ©. 11A l’origine, elle dĂ©signe ce qui possĂšde une existence en soi, indĂ©pendante de la connaissance ou de l’idĂ©e que les ĂȘtres peuvent en avoir; elle renvoie donc Ă  la notion d’une rĂ©alitĂ© extĂ©rieure Ă  la conscience. Mais on a vu que cette conception est remise en cause par la pensĂ©e moderne. Comme le souligne le savant Henri PoincarĂ©, une rĂ©alitĂ© complĂštement indĂ©pendante de l’esprit qui la conçoit la voit ou la sent, c’est une impossibilitĂ© ». DĂšs lors, l’objectivitĂ© est ce qui nous est donnĂ© dans l’expĂ©rience comme objets extĂ©rieurs Ă  nous, constituĂ©s de maniĂšre fixe et stable, indĂ©pendants des dĂ©sirs ou des opinions du sujet et qui relĂšvent d’une reprĂ©sentation commune. Ces objets, tout en Ă©tant portĂ©s par une conscience individuelle, sont nĂ©anmoins objectifs parce qu’ils sont, deviendront ou resteront communs Ă  tous les ĂȘtre pensants » PoincarĂ©, La valeur de la science. 12Une objection surgit cependant les hommes, dans leur recherche de vĂ©ritĂ© objective, ne peuvent-ils s’accorder aussi sur des erreurs ? L’histoire de la connaissance en donne de nombreux exemples. Il faut donc complexifier la dĂ©finition de l’objectivitĂ© est objectif ce qui est en soi, dans notre esprit et dans tous les esprits, ce qui a donc une portĂ©e universelle mais qui rĂ©sulte, en plus, d’une dĂ©marche rationnelle de connaissance qui tend Ă  rendre compte de la nature mĂȘme de l’objet, cette dĂ©marche Ă©tant reconnue valable par la communautĂ© des savants. On rejoint lĂ  laconception de Kant d’une vĂ©ritĂ© matĂ©rielle, doublĂ©e d’une vĂ©ritĂ© formelle. 13L’objectivitĂ© s’oppose Ă  la subjectivitĂ©. Est subjectif ce qui appartient Ă  la conscience d’un sujet dans ce qu’elle a de singulier, de contingent et d’arbitraire; ce qui relĂšve de ses impressions, de son affectivitĂ©, de ses goĂ»ts, de ses dĂ©sirs ou de ses craintes; ce qui est du domaine de la croyance, du jugement ou des valeurs. 14La subjectivitĂ© constitue bien une forme de connaissance; mais elle se distingue d’un savoir qui s’appuie sur une apprĂ©hension objective de la rĂ©alitĂ©. Et c’est justement cette distinction qui fonde la connaissance scientifique. Celle-ci ne dĂ©coule ni des points de vue, ni des croyances, ni des goĂ»ts, ni des intĂ©rĂȘts individuels mais d’une mĂ©thode rigoureuse, objective et impersonnelle; elle doit ĂȘtre, de plus, vĂ©rifiablepar l’expĂ©rience; dans ce sens, la mĂ©thode expĂ©rimentale apparaĂźt comme le paradigme de la dĂ©marche scientifique. 15Dans le domaine de la psychologie, c’est incontestablement le behaviorisme [1] qui a le mieux correspondu Ă  cette dĂ©finition de la connaissance scientifique. Il se caractĂ©rise par le souci de fonder la psychologie sur la seule base des faits observables, Ă  l’exclusion des expĂ©riences subjectives donc sur les seuls comportements en visant Ă  dĂ©gager des relations directes entre ces faits Ă  partir de l’expĂ©rimentation. Mais c’est au prix d’une rĂ©duction considĂ©rable du champ de la psychologie et en laissant dans une boĂźte noire » tous les phĂ©nomĂšnes subjectifs. 16Au terme de ce parcours terminologique on peut revenir sur la question de la vĂ©ritĂ© de la connaissance. 17Une proposition peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme vraie lorsqu’elle rĂ©sulte d’une dĂ©marche rationnelle qui obĂ©it Ă  des rĂšgles logiques et lorsqu’on peut vĂ©rifier qu’elle reflĂšte de façon adĂ©quate certaines caractĂ©ristiques de la rĂ©alitĂ©. 18Le premier point renvoie Ă  la rationalitĂ© du raisonnement qui a permis de produire cet Ă©noncĂ© Ă  la cohĂ©rence interne de la pensĂ©e [2]. Le second suppose que soient dĂ©finies les modes de vĂ©rification et les rĂšgles de validitĂ©de cet Ă©noncĂ©, c’est-Ă -dire son adĂ©quation Ă  la rĂ©alitĂ© dont il prĂ©tend rendre compte. 19La notion de validitĂ©s’ajoute donc Ă  celles d’objectivitĂ© et de vĂ©rification pour fonder la connaissance scientifique. Elle signifie que les Ă©lĂ©ments thĂ©oriques que l’on utilise concepts, modĂšles, hypothĂšses, instruments d’observation ou de mesure
 rendent compte de façon adĂ©quate d’une forme de rĂ©alitĂ© empirique objectivable par exemple qu’un test censĂ© Ă©valuer l’intelligence d’un sujet mesure bien les dimensions impliquĂ©es dans la dĂ©finition de l’intelligence que l’on se donne. 20Puisque la vĂ©ritĂ© d’un Ă©noncĂ© scientifique est liĂ©e au fait d’ĂȘtre valide et d’ĂȘtre vĂ©rifiable, elle se traduit paradoxalement par le caractĂšre hypothĂ©tique de cet Ă©noncĂ©. Il n’y a pas dans ce domaine de la connaissance de certitude absolue et dĂ©finitive. A. France parlait Ă  juste titre de cette sorte de vĂ©ritĂ© imparfaite et provisoire qu’on appelle la science ». 21Karl Popper a mĂȘme vu dans le fait que l’on puisse dĂ©montrer qu’un Ă©noncĂ© est faux le critĂšre de sa scientificitĂ© [3]. 22Dans ce sens, l’interprĂ©tation du psychanalyste ne peut, par contre, prĂ©tendre Ă  la vĂ©ritĂ© car si le patient l’accepte, cela signifie qu’elle est valide, et s’il la refuse, c’est justement parce qu’elle est vraie. Ainsi, ne pouvant ĂȘtre fausse, elle ne saurait ĂȘtre vraie [4]. 23Pour qu’une hypothĂšse soit valide, il faut donc plusieurs conditions Que cette hypothĂšse renvoie Ă  des phĂ©nomĂšnes observables par exemple, l’hypothĂšse avancĂ©e par Reich de l’existence d’une bioĂ©nergie, l’orgon, apparaĂźt toujours incertaine dans la mesure oĂč les phĂ©nomĂšnes qu’elle dĂ©signe ne semblent pas scientifiquement observables. Par contre, sa notion de cuirasse musculaire renvoie bien Ă  des phĂ©nomĂšnes qui peuvent ĂȘtre constatĂ©s empiriquement. Que la proposition contenue dans l’hypothĂšse puisse ĂȘtre soumise Ă  une vĂ©rification empirique par exemple l’hypothĂšse de Freud que tout rĂȘve est l’expression d’un dĂ©sir est invĂ©rifiable puisqu’elle est toujours confirmĂ©e par le systĂšme interprĂ©tatif qu’il propose et qu’elle est donc infalsifiable ». Qu’elle ait un caractĂšre prĂ©dictif, c’est-Ă -dire qu’elle permette de prĂ©voir les attitudes ou comportements qui dĂ©coulent de l’hypothĂšse par exemple, l’hypothĂšse freudienne que la nĂ©vrose obsessionnelle est liĂ©e Ă  une fixation anale doit permettre de prĂ©dire que l’on va trouver chez le sujet obsessionnel des marques observables d’analitĂ© comme la constipation. Que la dĂ©marche de vĂ©rification donne les mĂȘmes rĂ©sultats quel que soit l’observateur il faudrait, par exemple, que diffĂ©rents thĂ©rapeutes donnent la mĂȘme signification Ă  un matĂ©riel onirique, ce qui n’est pas forcĂ©ment le cas dans la rĂ©alitĂ©, surtout s’ils appartiennent Ă  des Ă©coles diffĂ©rentes. 24Si l’on retient ces critĂšres, on est amenĂ© Ă  constater que beaucoup d’hypothĂšses, de concepts ou de propositions portĂ©s par les thĂ©ories psychopathologiques utilisĂ©es par les analystes et les thĂ©rapeutes ne satisfont pas, hĂ©las, aux exigences de vĂ©rification et de validitĂ©. On constate trop souvent aujourd’hui, comme le souligne Edgar Morin [5], une disjonction entre un empirisme sans pensĂ©e et une pensĂ©e sans expĂ©rience »; d’un cĂŽtĂ© le DSM-IV, de l’autre Lacan, pour caricaturer un peu les choses. 25Ace point, rĂ©sumons le chemin parcouru nous avons vu que, pour la pensĂ©e moderne, la connaissance de la vĂ©ritĂ© se ramĂšne Ă  la question de la vĂ©ritĂ© de la connaissance; et qu’à cette question la rĂ©ponse a Ă©tĂ© trouvĂ©e, depuis le siĂšcle des LumiĂšres, du cĂŽtĂ© de la dĂ©marche scientifique. 26Nous avons rappelĂ© quelques caractĂ©ristiques essentielles qui constituent le paradigme classique de cette dĂ©marche. Elles ont permis au cours des deux derniers siĂšcles des avancĂ©e prodigieuses dans le domaine de la connaissance. 27Elles ont dessinĂ© les contours d’un temple de la VĂ©ritĂ© reposant sur les quatre piliers de l’objectivitĂ©, de la rationalitĂ©, de la vĂ©rification et de la validitĂ©. 28Pourtant, malgrĂ© son apparente soliditĂ©, ce temple semble aujourd’hui fissurĂ©. Ou, du moins, s’il hĂ©berge encore assez bien les sciences dites dures », il accueille plus mal ces sciences molles » que sont les sciences humaines. Dans ce domaine de la connaissance, plusieurs de ses bases apparaissent Ă©branlĂ©es ou en porte-Ă -faux. LA CRISE DE LA CONNAISSANCE 29Edgar Morin va jusqu’à parler d’une crise de la connaissance et d’une remise en cause du paradigme de la science classique, dont on vient de rappeler les fondements essentiels. Sans pouvoir analyser toutes les dimensions de cette crise, je me centrerai sur une seule question qui me semble fondamentale peut-on appliquer aux sciences de l’homme, et tout particuliĂšrement Ă  la psychologie, le modĂšle de scientificitĂ© des sciences de la nature ? N’y a-t-il pas une spĂ©cificitĂ© de leur objet qui commande une originalitĂ© de leur dĂ©marche ? 30On peut avancer d’abord que l’humain est d’une complexitĂ© supĂ©rieure Ă  celle des objets de la nature. En lui, se combinent les dimensions du biologique, du psychologique, du sociologique et de l’anthropologique. C’est la perspective qu’a dĂ©veloppĂ© de maniĂšre trĂšs fĂ©conde Max PagĂšs, en l’appliquant notamment au champ de la psychothĂ©rapie L’objet scientifique des sciences humaines se construit [
] comme objet complexe. Il articule plusieurs sous-systĂšmes, jouissant chacun d’une autonomie relative. Il relĂšve de plusieurs logiques et problĂ©matiques et est justiciable de plusieurs disciplines » [6]. 31Or, la dĂ©marche scientifique classique est plus analytique qu’holistique; elle est peu Ă  mĂȘme de saisir la complexitĂ©; ses visions unidimensionnelles se rĂ©vĂšlent rĂ©ductrices et mutilantes lorsqu’on les applique Ă  la connaissance de l’homme. 32Face Ă  la richesse et Ă  la complexitĂ© de la rĂ©alitĂ© humaine, il faut que la rationalitĂ© elle-mĂȘme se diversifie pour s’adapter aux caractĂ©ristiques propres de cette rĂ©alitĂ©. Ce qui conduit Morin Ă  poser le double principe de complexitĂ© logique du rĂ©el et de complexitĂ© rĂ©elle de la logique » [7]. 33Du premier dĂ©coule la prise de conscience qu’aucune thĂ©orie ne peut prĂ©tendre reflĂ©ter la totalitĂ© de la rĂ©alitĂ© ni les psychanalyses, ni les thĂ©ories comportementales, ni la Gestalt-thĂ©orie
 Chacune est comparable Ă  un projecteur qui n’éclaire qu’un aspect de la rĂ©alitĂ© humaine. 34Il faut ajouter Ă  cela qu’ une carte n’est pas le territoire », selon la formule cĂ©lĂšbre d’Alfred Korzybski; chaque thĂ©orie n’est qu’une figuration symbolique aplatie et rĂ©ductrice de quelques caractĂ©ristiques du territoire qu’elle cherche Ă  schĂ©matiser et donc, qu’une approximation d’un pan de la vĂ©ritĂ©. 35Ces considĂ©rations amĂšnent Ă  relativiser notre savoir psy. Comme le rappelle judicieusement Edgar Morin, il y a certes des certitudes possibles; mais celles-ci ne peuvent ĂȘtre que fragmentaires, temporaires, circonstancielles, sub-thĂ©oriques, pragmatiques, secondaires, jamais fondamentales » idem, p. 243; et il ajoute, non sans humour, que toute gestation de la grande certitude ne pourrait ĂȘtre qu’une grossesse nerveuse ». Les notions de probabilitĂ©, de relativitĂ© et d’approximation tendent alors Ă  se substituer Ă  celle de certitude. 36C’est le constat que fait notamment Jean DaniĂ©lou Si le savant d’aujourd’hui est conscient d’une chose, c’est du caractĂšre toujours provisoire des systĂšmes scientifiques qui ne sont jamais que des hypothĂšses de travail, exprimant l’interprĂ©tation la plus approchĂ©e de l’ensemble des faits connus, mais toujours susceptibles d’ĂȘtre remises en question par la dĂ©couverte de nouveaux faits » [8]. Perspective que l’on tend souvent Ă  perdre de vue en psychothĂ©rapie en fĂ©tichisant et en figeant les textes fondateurs. ObjectivitĂ©/subjectivitĂ© 37Quant Ă  la complexitĂ© rĂ©elle de la logique, elle tient notamment au fait que, dans les sciences de l’homme, l’objet n’est pas extĂ©rieur au sujet mais qu’il se confond avec lui. DĂšs lors, l’objectivitĂ© est fortement remise en cause et ne peut plus se concevoir sur le mode de l’extĂ©rioritĂ©. Les thĂ©ories psychologiques et psychothĂ©rapiques portent sur la connaissance de soi, d’autrui, de l’existence, des relations et des communications interpersonnelles
 Or, aucune de ces entitĂ©s ne constitue Ă  proprement parler un objet. 38La conscience de soi exclut radicalement toute forme d’objectivitĂ©; Je suis celui qui ne peut pas ĂȘtre objet pour moi-mĂȘme » comme l’affirme Jean-Paul Sartre [9]. Cette impossibilitĂ© n’est pas le rĂ©sultat d’un manque de distance, d’une limite de la connaissance ou d’une prĂ©vention intellectuelle. Elle rĂ©sulte, comme on l’a vu, de la dĂ©finition mĂȘme de l’objectivitĂ© ce qui est extĂ©rieur Ă  soi. Si mĂȘme je pouvais tenter de me faire objet, dĂ©jĂ  je serais moi au cƓur de cet objet que je suis et du centre mĂȘme de cet objet, j’aurais Ă  ĂȘtre le sujet qui le regarde » idem. C’est toute la difficultĂ©, mainte fois relevĂ©e, de l’auto-analyse. 39De mĂȘme, l’altĂ©ritĂ© d’autrui se distingue radicalement de celle d’une chose; je saisis autrui comme sujet, comme alter ego », mĂȘme si, en mĂȘme temps, c’est toujours un Ă©tranger pour moi. Ma relation avec lui est, selon les termes de BĂŒber, une relation Je-Tu et non Je-cela. C’est une relation inter-subjective fondamentalement diffĂ©rente de la relation aux objets oĂč la notion d’objectivitĂ© trouve sa pertinence. 40L’existence elle-mĂȘme ne peut avoir statut d’objet car elle est faite d’expĂ©riences subjectives et inter-subjectives. MĂȘme lorsqu’elle prend une forme objectivĂ©e comme dans le rĂ©cit de vie, il ne s’agit que d’un pseudo-objet, car ce rĂ©cit est tout entier l’expression de la subjectivitĂ© de celui qui raconte. Ainsi, la subjectivitĂ© et l’intersubjectivitĂ© sont au cƓur des phĂ©nomĂšnes humains comme des donnĂ©es indĂ©passables. Cet aspect a bien Ă©tĂ© mis en lumiĂšre par Karl Jaspers et la phĂ©nomĂ©nologie l’homme cherche Ă  penser le monde; mais ce n’est jamais le monde que je saisis, c’est monmonde. Chacun croit voir le monde tel qu’il est parce que chacun croit que le monde est tel qu’il le voit. 41C’est pourquoi l’objectivitĂ©, la distanciation, la neutralitĂ© de l’observateur dĂ©sengagĂ© », qu’elle soit celle du psychologue ou du psychothĂ©rapeute, comporte toujours une grande part d’illusion. Je ne peux prendre la position de l’objectif qui se contente d’enregistrer la rĂ©alitĂ©, car dans ma perception, c’est moi qui donne unsens Ă  ce que je perçois le sens est dans ma conscience, dans son intentionalitĂ© », c’est-Ă -dire dans la façon dont elle perçoit l’objet, dont elle entre en relation avec lui plus que dans l’objet lui-mĂȘme. Je suis nĂ©cessairement, que j’en ai conscience ou non, un observateur impliquĂ©, un observateur participant ». L’écoute crĂ©ative, en psychothĂ©rapie ou dans d’autres pratiques, est toujours intuitive, obscure, tĂątonnante, aveugle en quelque sorte, prise dans l’opacitĂ© du vĂ©cu et de la relation. Mais il n’y a pas non plus d’empathie, d’écoute pure, de communication parfaite et directe, pas plus que d’expression d’un sujet-objet pur aux contours clairement identifiĂ©s. Nous sommes toujours dans des situations d’interlocution biaisĂ©es et limitĂ©es oĂč Ă  l’expression confuse et amalgamĂ©e du sujet-objet rĂ©pond l’amalgame qu’il induit chez le praticien » [10]. 42Cette caractĂ©ristique spĂ©cifique de l’observation dans les sciences humaines avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© entrevue par Paul ValĂ©ry J’estime, dit-il, qu’il est plus utile de raconter ce qu’on a Ă©prouvĂ© que de simuler une connaissance indĂ©pendante de toute personne et une observation sans observateur. En vĂ©ritĂ©, il n’est pas de thĂ©orie qui ne soit un fragment soigneusement prĂ©parĂ©, de quelque autobiographie » [11]. Cette remarque s’applique tout particuliĂšrement aux thĂ©ories qui sous-tendent les psychothĂ©rapies qui sont insĂ©parables des expĂ©riences de leurs auteurs [12]. 43S’il n’y a pas d’observation sans observateur, il est essentiel alors que ce dernier se perçoive comme sujet de son observation; qu’il prenne conscience que c’est lui qui sĂ©lectionne, organise, donne forme et sens Ă  ce qu’il observe; qu’il sorte de l’idĂ©e naĂŻve qu’il se contente de voir et d’enregistrer une rĂ©alitĂ© qui lui serait extĂ©rieure; qu’il rentre dans le champ que constitue la relation observateurobservĂ©. Ainsi, le psychothĂ©rapeute ne saurait ĂȘtre neutre, dans le sens oĂč il aurait la capacitĂ© d’ĂȘtre un simple rĂ©ceptacle de l’expression du patient dans une Ă©coute oĂč rien de lui-mĂȘme n’interviendrait; il est fortement prĂ©sent avec son fonctionnement psychique, son histoire, sa formation, ses dĂ©fenses
 dans son Ă©coute, dans la signification qu’il confĂšre Ă  l’expression du patient. De l’opposition Ă  la complĂ©mentaritĂ© 44Toute forme d’objectivitĂ© est-elle alors impossible ?Cette notion perd-t-elle tout sens dans le champ de l’intersubjectivitĂ© ? 45Si l’on ne veut pas tomber dans une forme de relativisme sub-jectiviste tout est affaire de point de vue, aucun n’est plus fondĂ© qu’un autre, toute thĂ©orie n’est qu’une fiction
, on ne peut renoncer totalement Ă  l’objectivitĂ© dans la connaissance de l’humain. Mais quelle forme peut-elle prendre dans ce domaine ? 46On a vu que le behaviorism constituait une premiĂšre rĂ©ponse enlimitant la psychologie Ă  l’étude des faits observables et objectivement saisissables, en essayant de dĂ©gager des lois gĂ©nĂ©rales concernant les relations entre les stimuli de l’environnement et les rĂ©actions de l’organisme. Cette dĂ©marche a donnĂ© des rĂ©sultats fondamentaux quant aux processus de conditionnement Pavlov et aux processus d’apprentissage Skinner, rĂ©sultats sur lesquels se sont appuyĂ©s les thĂ©rapies comportementales. Cependant, ils ont Ă©tĂ© acquis au prix d’une perte essentielle, en laissant de cĂŽtĂ© la subjectivitĂ© et la question du sens. Ce qui est gagnĂ© en rigueur l’est aux dĂ©pens de la profondeur du phĂ©nomĂšne et quelquefois de son essence mĂȘme. Que serait la psychologie si elle renonçait Ă  comprendre l’esprit et le sujet humain dans son existence concrĂšte ? L’objectivisme montre ainsi ses limites lorsqu’il est confrontĂ© aux phĂ©nomĂšnes psychiques soit il avoue son impuissance Ă  en rendre compte, comme pour le behaviorism; soit il s’efforce, comme pour le cognitivisme, de les traiter comme des objets, sur le modĂšle des sciences dures et il en travestit la nature essentielle [13]. 47Mais le behaviorisme se prĂȘte Ă  une autre critique en posant l’objectivitĂ© du comportement et en Ă©tablissant un rapport direct entre le stimulus et la rĂ©ponse comportementale, il nĂ©glige le fait que le sujet humain ne rĂ©agit pas mĂ©caniquement au stimulus, mais Ă  la signification qu’il lui confĂšre si quelqu’un me bouscule dans la rue, je ne rĂ©agirai pas de la mĂȘme façon selon que je perçois ce comportement comme intentionnel ou involontaire. Cependant, le comportement en lui-mĂȘme hors le sens attribuĂ© peut ĂȘtre objectivĂ© cette personne m’a bien bousculĂ©. L’objectivitĂ© consiste alors Ă  enregistrer de façon fidĂšle sans dĂ©formation ce qui, dans les phĂ©nomĂšnes humains, est de l’ordre des comportements observables les paroles prononcĂ©es, les gestes et les mimiques, les actions, les manifestations corporelles
. Est objectif tout ce qui peut ĂȘtre perçu par les sens; est subjectif tout ce qui est Ă©prouvĂ© par le sujet la douleur est subjective, mais la crispation duvisage et le cri qu’elle entraĂźne sont objectifs. Il est donc important pour l’observateur de pouvoir distinguer l’objectivitĂ© des comportements perçus et la subjectivitĂ©, plus ou moins prononcĂ©e, du sens attribuĂ© Ă  ces comportements alors que ces deux Ă©lĂ©ments sont souvent confondus, par exemple, dans les Ă©tudes de cas. 48Une autre façon de tendre vers l’objectivitĂ© est de prendre conscience de la subjectivitĂ© de son propre regard et d’essayer de comprendre les raisons de sa propre raison » Jean-Paul Sartre. Il s’agit, dans une dĂ©marche auto-rĂ©flexive, de saisir ce qu’il y a de subjectif dans ma perception d’autrui et des phĂ©nomĂšnes humains. C’est ce que vise Georges Devereux lorsqu’il affirme que l’observateur se doit d’ expliciter la subjectivitĂ© inhĂ©rente Ă  toute observation en la considĂ©rant comme la voie royale vers une objectivitĂ© authentique plutĂŽt que fictive » [14]. 49Dans le champ de la psychothĂ©rapie, ce qu’on dĂ©signe comme analyse du contre-transfert rĂ©pond Ă  cette dĂ©marche, mais elle ne le fait que partiellement. On voit qu’il s’agit lĂ  d’une forme d’objectivitĂ© spĂ©cifique diffĂ©rente de celle qui prĂ©vaut dans les sciences exactes. Cependant, elle a une extension plus grande que la seule situation thĂ©rapeutique. Edgar Morin lui donne une trĂšs large portĂ©e lorsqu’il avance Nous voyons que le progrĂšs mĂȘme de la connaissance scientifique nĂ©cessite que l’observateur s’inclue dans son observation, que le concepteur s’inclue dans sa conception, en somme que le sujet se rĂ©introduise de façon autocritique et autorĂ©flexive dans sa connaissance des objets ». 50Il est encore une autre voie vers le dĂ©passement de la subjectivitĂ© c’est l’accord d’une pluralitĂ© de sujets dans la perception et l’analyse d’un phĂ©nomĂšne; lorsque, par exemple, dans un groupe de thĂ©rapie plusieurs participants perçoivent de la mĂȘme façon le comportement de l’un d’eux, on peut penser qu’ils ne sont plus seulement dans une vision purement subjective et projective mais qu’ils saisissent bien quelque chose qui appartient en propre Ă  cette personne. Ici, une certaine forme d’objectivitĂ© provient de l’intersubjectivitĂ©, de la mise en commun et de la confrontation des points de vue individuels. 51Toutes ces considĂ©rations conduisent Ă  dĂ©passer l’opposition radicale entre objectivitĂ© et subjectivitĂ©. En effet, on ne peut opter pour la pure objectivitĂ© qui Ă©limine le sujet, ni pour la pure sub-jectivitĂ© qui ruine toute possibilitĂ© de connaissance. C’est ce que soutient aussi Max PagĂšs On peut, me semble-t-il, admettre simultanĂ©ment l’irrĂ©ductibilitĂ© du sujet et son activitĂ© crĂ©atrice du “monde”, et l’irrĂ©ductibilitĂ© d’un monde “objectif” dont les lois lui Ă©chappent » [15]. Il faut donc renvoyer dos-Ă -dos l’objectivisme positiviste qui, en Ă©ludant la question du sens, liquide avec elle la rĂ©alitĂ© psychique; et le subjectivisme radical qui aboutit Ă  renoncer Ă  tout savoir thĂ©orique. Il est essentiel, au contraire, de chercher Ă  articuler ces deux positions, Ă  montrer la part de la subjectivitĂ© qu’il y a dans les dĂ©marches qui se veulent les plus objectives et les formes d’objectivation possibles dans l’abord de la subjectivitĂ©. 52La connaissance dans le domaine de l’humain oscille donc entre l’ancrage nĂ©cessaire dans l’expĂ©rience subjective et intersubjective et la recherche de formes d’intelligibilitĂ© qui dĂ©passent la singularitĂ© des points de vue subjectifs et tendent vers une forme spĂ©cifique d’objectivitĂ©. 53Ne rejoint-on pas lĂ  Pierre Bourdieu lorsqu’il affirme Quelles que soient ses prĂ©tentions scientifiques, l’objectivation est vouĂ©e Ă  rester partielle, donc fausse, aussi longtemps qu’elle ignore ou refuse de voir le point de vue Ă  partir duquel elle s’énonce » [16]. C’est dire que l’on parle toujours Ă  partir d’une certaine place situĂ©e dans un champ relationnel intra et inter-subjectif et que c’est en se masquant cette rĂ©alitĂ© qu’on peut entretenir l’illusion de la neutralitĂ©. Ainsi, mĂȘme le thĂ©rapeute qui se veut le plus en retrait, le plus silencieux, le plus non-directif exerce, par ce comportement mĂȘme, une influence importante sur le patient, influence qu’il peut scotomiser en se pensant simple rĂ©ceptacle de la subjectivitĂ© de celui-ci. Expliquer et comprendre 54La perspective que je viens d’esquisser qui s’efforce de concilier et d’articuler objectivitĂ© et subjectivitĂ© rejoint, pour une large part, celle dĂ©veloppĂ©e par le philosophe et psychiatre Karl Jaspers quand il distinguait deux attitudes fondamentales dans la recherche de la vĂ©ritĂ© en psychologie verstehen comprendre et erklĂ€ren expliquer. Il ne faisait ainsi que reprendre et prolonger une opposition Ă©laborĂ©e par le philosophe allemand Wilhelm Dilthey. 55Comprendre, c’est s’efforcer de ressentir et d’imaginer la sub-jectivitĂ© d’autrui, dans sa singularitĂ© et son originalitĂ©; c’est tenter, par une ouverture sensible et intuitive, de se mettre Ă  la place » de son interlocuteur dans une dĂ©marche d’empathie. Je me laisse pĂ©nĂ©trer par les sensations, les Ă©motions, les significations qui Ă©manent de lui. Ainsi, la comprĂ©hension n’est pas seulement intellectuelle; elle implique le corps et les sentiments car la comprĂ©hension affective est la vĂ©ritable comprĂ©hension de la vie psychique » [17]. Dans ce sens, la rencontre entre le psycho-logue et son client, entre le thĂ©rapeute et son patient est une relation intersubjective singuliĂšre d’interpĂ©nĂ©tration psychologique » dans laquelle chacun est profondĂ©ment engagĂ© en tant que personne, en rĂ©sonance avec son interlocuteur. Expliquer, c’est tenter de mettre en lumiĂšre des liaisons objectives et rĂ©guliĂšres entre des facteurs observables pour dĂ©gager des lois gĂ©nĂ©rales qui transcendent la singularitĂ© et la variabilitĂ© des expĂ©riences individuelles. La dĂ©marche d’explication apprĂ©hende l’homme comme un organisme qui subit des excitations et y rĂ©agit par des comportements observables; elle s’efforce d’établir les mĂ©canismes Ă©lĂ©mentaires, transpersonnels et extraconscients qui prĂ©sident aux fonctionnements psychiques. Elle trouve son expression la plus nette dans la psychologie expĂ©rimentale. Elle est au fondement de toute construction thĂ©orique. En psychologie, les thĂ©ories naissent du besoin de dominer l’ensemble par un seul mode d’explication Ă  l’aide d’un nombre fini d’élĂ©ments [
] Il ne faut pas leur donner une valeur absolue au-delĂ  de certaines limites, mais les employer dans ces limites, rigoureusement et avec ordre » idem, Ces limites naissent de la simplification, de l’abstraction et de la schĂ©matisation inhĂ©rentes Ă  la thĂ©orie. 56La comprĂ©hension empathique vise le vĂ©cu subjectif et intersubjectif en faisant abstraction des constructions thĂ©oriques; l’explication thĂ©orique tend au contraire Ă  dĂ©gager, Ă partir des Ă©lĂ©ments observables, des concepts, des mĂ©canismes gĂ©nĂ©raux et des relations causales qui Ă©chappent Ă  l’apprĂ©hension subjective. 57Mais si, pour Jaspers, ces deux dĂ©marches sont bien distinctes, il ne s’agit pas de les opposer. Elles sont toutes les deux nĂ©cessaires et complĂ©mentaires dans la psychologie et la psychopathologie. L’explication thĂ©orique doit constamment se mettre Ă  l’épreuve de l’expĂ©rience clinique telle qu’elle rĂ©sulte de la relation comprĂ©hensive patient-thĂ©rapeute et passer du gĂ©nĂ©ral au particulier. La comprĂ©hension empathique a besoin, Ă  certains moments, de prendre appui sur les thĂ©ories explicatives pour Ă©clairer ce qui est Ă©prouvĂ© et saisi intuitivement au travers de la situation et de la relation thĂ©rapeutique, et aller du particulier au gĂ©nĂ©ral. 58Il convient donc de sortir d’une double illusion celle d’une comprĂ©hension sans thĂ©orie position dĂ©fendue par certains thĂ©rapeutes ou d’une explication sans comprĂ©hension position de certains psychiatres. La premiĂšre mĂ©connaĂźt le fait qu’on n’aborde jamais le patient sans prĂ©conceptions et sans ĂȘtre imprĂ©gnĂ© d’une certaine culture psychothĂ©rapique l’empreinte thĂ©orique n’est jamais aussi contraignante que lorsqu’elle n’est pas conscientisĂ©e. La seconde que la thĂ©rapie ne peut ĂȘtre la simple application d’une thĂ©orie ou d’une technique dans une dĂ©marche d’ expertise » qui oublie la relation interpersonnelle. 59Ainsi le thĂ©rapeute est Ă  la fois acteur et participant d’une expĂ©rience existentielle et en mĂȘme temps observateur et analyste de cette mĂȘme expĂ©rience. L’implication prĂ©side Ă  la premiĂšre position, la distanciation Ă  la seconde. Et c’est cette polaritĂ© qui dĂ©finit la place du thĂ©rapeute. L’attitude comprĂ©hensive amĂšne Ă  privilĂ©gier ce qui advient dans l’ici et maintenant de la sĂ©ance; l’attitude explicative cherche Ă  jeter des ponts entre l’ici et l’ailleurs, entre maintenant et autrefois. 60La complĂ©mentaritĂ© des dĂ©marches souhaitĂ©e par Jaspers va ĂȘtre prĂŽnĂ©e encore, quelques dĂ©cennies plus tard, par le psychanalyste Daniel Lagache dans des termes assez comparables. Lui aussi soutient qu’il y a une convergence possible entre l’approche naturaliste » fondĂ©e sur l’objectivation et l’expĂ©rimentation et l’approche humaniste » fondĂ©e sur la comprĂ©hension clinique L’expĂ©rimentation et la clinique peuvent non seulement se rejoindre mais se prĂȘter appui » [18]. HĂ©las, un demi-siĂšcle plus tard on semble encore loin de cette unitĂ© de la psychologie » qu’il appelait de ses vƓux, comme les luttes sanglantes entre psychanalystes et partisans des TCC le dĂ©montrent tristement. 61Pourtant, cette orientation Ă©pistĂ©mologique reste toujours valable et toujours prĂ©sente aujourd’hui, notamment chez les tenants de la pensĂ©e complexe et d’une dĂ©marche intĂ©grative. C’est la position de Max PagĂšs lorsqu’il Ă©crit La fĂ©condation mutuelle de ces deux activitĂ©s mentales, l’activitĂ© thĂ©orico-technique objectivante et l’ouverture existentielle Ă  l’écoute de soi-mĂȘme et de l’autre, me paraissent possibles et souhaitables, dans le travail clinique lui-mĂȘme » [19]. POUR CONCLURE 62Claude Bernard, dans un texte fondateur de la dĂ©marche scientifique affirmait Il y a deux ordres de vĂ©ritĂ©s ou de notions, les unes conscientes, intĂ©rieures ou subjectives, les autres inconscientes, extĂ©rieures ou objectives » [20]. Pour lui, la connaissance scientifique ne devait s’intĂ©resser qu’aux secondes et rejeter les premiĂšres. 63J’ai voulu montrer qu’au contraire, dans le champ des sciences humaines, il Ă©tait important de dĂ©passer cette opposition pour fonder une connaissance qui conjugue ces deux ordres de vĂ©ritĂ©. Il s’agit de fonder une connaissance des phĂ©nomĂšnes humains qui, sans abandonner les exigences d’une dĂ©marche scientifique, sache les adapter Ă  l’objet spĂ©cifique qui est le sien et puisse intĂ©grer la subjectivitĂ© et l’intersubjectivitĂ©. 64J’ai, au terme de ce parcours, un regret ou un remord celui de n’avoir pu ou su Ă©tayer davantage mon propos sur l’expĂ©rience clinique. Car la rĂ©flexion thĂ©orique n’a d’intĂ©rĂȘt que si elle a une utilitĂ© pour la pratique et s’appuie sur elle. J’ai comptĂ© sur le lecteur pour confronter cette rĂ©flexion, largement abstraite, Ă  son expĂ©rience concrĂšte. 65Pour finir, je voudrais donner une derniĂšre fois la parole Ă  Edgar Morin qui m’a inspirĂ© et soutenu dans ma propre rĂ©flexion Nous avons appris que, dans la recherche de la vĂ©ritĂ©, les activitĂ©s autoobservatrices doivent ĂȘtre insĂ©parables des activitĂ©s observatrices, les autocritiques insĂ©parables des activitĂ©s critiques, les processus rĂ©flexifs insĂ©parables des processus d’objectivation » [21]. PUBLICATIONS DE L’AUTEUR66Le guide pratique des psychothĂ©rapies, Retz, 2008. 67Le changement en psychothĂ©rapie, Dunod, 2002. 68Pratiquer la psychothĂ©rapie avec Alain Delourme, Dunod, 2004. 69L’école de Palo Alto avec Dominique Picard, Retz, 2004. 70Psychologie de l’identitĂ©, Dunod, 2005. Notes [1] Ce courant de la psychologie a Ă©tĂ© fondĂ© aux Etats-unis par J. B. WATSON; il s’est exprimĂ© dans un livre manifeste qui porte ce titre Behaviorisme, publiĂ© en 1925. [2] Comme la rĂšgle de non contradiction on ne peut pas dire en mĂȘme temps d’un objet qu’il est blanc et qu’il n’est pas blanc. [3] Pour le philosophe des sciences Karl POPPER 1902-1994, ce qui caractĂ©rise un Ă©noncĂ© scientifique, c’est le fait qu’on puisse dĂ©montrer, Ă  travers une expĂ©rience discriminante, qu’il est faux ou valide par exemple, l’affirmation de l’existence de Dieu n’est pas scientifique car aucune expĂ©rience ne peut la rĂ©futer, cf. Logique de la dĂ©couverte scientifique, 1934. [4] Bien sĂ»r, certains analystes et thĂ©rapeutes conçoivent l’interprĂ©tation comme une simple hypothĂšse que le patient peut valider soit verbalement, soit plutĂŽt par le changement qu’elle entraĂźne. [5] La mĂ©thode 4. Les idĂ©es, Le Seuil, coll. Essais, 1991. [6] M. PAGÈS, PsychothĂ©rapie et complexitĂ©, DDB, 1993, p. 12. [7] Op. cit., [8] Scandaleuse vĂ©ritĂ©, Librairie ArthĂšme Fayard, [9] L’ĂȘtre et le NĂ©ant, Gallimard, 1943, p. 287. [10] Max PAGÈS, L’implication dans les sciences humaines, L’Harmattan, 2006, p. 20. [11] Paul VALÉRY, ƒuvre, La PlĂ©iade, [12] Comme j’ai essayĂ© de le montrer Ă  propos de FREUD dans son passage de la thĂ©orie de la sĂ©duction Ă  la thĂ©orie du fantasme cf. Crise et transition dans le parcours de Freud », Connexions n° 76,2002. [13] Comme je l’ai montrĂ© pour l’étude du Soi dans mon ouvrage Psychologie de l’identitĂ©, Dunod, 2005. [14] De l’angoisse Ă  la mĂ©thode dans les sciences de l’homme, Flammarion, 1980. [15] Op. cit., 1993, p. 303. [16] Leçon sur la leçon, Editions de Minuit, p. 22. [17] K. JASPERS, Psychopathologie gĂ©nĂ©rale, p. 252. [18] L’unitĂ© de la psychologie, PUF, 1949. [19] PsychothĂ©rapie et complexitĂ©, p. 305. [20] Introduction Ă  l’étude de la mĂ©decine expĂ©rimentale [21] Op. cit., p. 245.

LarelativitĂ© de l'Ă©vidence. b. La force de conviction. - Commenter cette affirmation d'un philosophe : « les convictions sont des ennemis de la vĂ©ritĂ© plus dangereuses que les mensonges ». - "Les idĂ©es pour lesquelles on vit et l'on meurt sont, de ce fait mĂȘme, des absolus." c. La simplicitĂ©, la beautĂ© de la vĂ©ritĂ©.

Licence Creative Common by SA Pour Ă©crire il faut ĂȘtre Ă  la recherche de sa vĂ©ritĂ©. La recherche de la vĂ©ritĂ© c’est la quĂȘte du bonheur. Notre esprit doit apprĂ©cier les instants joyeux. Le bonheur est un aboutissement car notre cƓur le souhaite. Seulement avec la cupiditĂ© certaines personnes ne veulent pas du bonheur des autres. Des avis faussent le nĂŽtre. Avec ces nuisances nous avons alors un manque d’objectivitĂ©. Chercher l’objectivitĂ© ou la vĂ©ritĂ© permet de rĂ©soudre ses problĂšmes avant qu’ils n’arrivent. Cela permet aussi de comprendre plus facilement les problĂšmes en les Ă©crivant. On s’aperçoit en effet que nos erreurs viennent d’un manque de comprĂ©hension de soi ou d’un manque de prĂ©paration. Le manque d’objectivitĂ© se crĂ©e en Ă©tant dans la passivitĂ©, dans le manque de rĂ©flexion ou d’action, en ne confrontant pas son avis avec les autres. Nous laissons faire notre arrogance ou nos peurs. Il faut alors vĂ©rifier ses paroles, faire preuve d’abstraction et d’analyse pour crĂ©er un jugement correct. La civilisation actuelle est remplie de faux jugements, de cupiditĂ©, d’influence du pouvoir. On se regarde soi plus facilement par Ă©crit que sans aucun support. On cherche alors l’objectivitĂ© afin de s’entendre avec son ego. Comme cela il ne nous renie pas. On trouve donc son bonheur Ă  force de chercher la vĂ©ritĂ©. Le bonheur vient si on s’entend avec son ego, si on Ă©volue aussi, si on s’aime enfin. Nous avons tous pris des raccourcis dans nos rĂ©flexions d’enfant car l’enfance c’est l’excĂšs. Combler les raccourcis que l’on a pris et que l’on possĂšde encore en mĂ©canismes permet d’anticiper. On comprend alors ses plus gros dĂ©fauts aprĂšs des trouvailles sur ses qualitĂ©s Ă©crites, par son bonheur donc. Si l’on a peu de mĂ©moire il faut Ă©crire comment on rĂ©flĂ©chit afin de dĂ©celer des certitudes Ă  partir d’une logique. Seul un travail sur son ego peut combler des raccourcis que l’on trouve alors idiots car ils se rĂ©vĂšlent petits Ă  petits. On les Ă©crit pour ne pas oublier. Ils disparaissent petits Ă  petits avec l’honnĂȘtetĂ© d’avoir compris son propre fonctionnement. Mes notes Écrire sur votre enfance, ce que vous avez aimĂ© puis regrettĂ©... Lorsqu’on est positif quelquefois des dĂ©fauts se rĂ©vĂšlent par son envie de rester dans la satisfaction de soi. Il est trĂšs difficile d’avoir complĂštement raison au dĂ©but de sa vie. RĂ©pondre Ă  cet article Navigation Etnous le ferons fidĂšlement. Pendant tout le temps de ces travaux, nous avons souhaitĂ©, tous d’un commun accord, garder le silence au sujet de nos dĂ©bats internes, comme il est de rĂšgle universelle lorsque des sujets essentiels sont Ă©tudiĂ©s par des assemblĂ©es responsables. Cela permet Ă  chacun de s’exprimer avec toute la force de Archives liste des articles archivĂ©s ProgrĂšs technique et pluralisme Ă©thique, par CĂ©line Ehrwein Remarques prĂ©liminaires J’ai Ă©tĂ© invitĂ©e Ă  m’exprimer dans ce colloque en tant qu’éthicienne protestante. Cette appellation peut sembler un peu prĂ©tentieuse au premier abord VoilĂ  quelqu’un qui vient nous faire la morale, qui vient nous dire comment il faut agir. Bref, voilĂ  quelqu’un qui prĂ©tend nous rĂ©vĂ©ler la "grande vĂ©ritĂ© Ă©thique"». Je voudrais prĂ©ciser d’emblĂ©e que ce n’est pas du tout comme cela que j’envisage mon travail. De fait, je ne crois pas que mon rĂŽle d’éthicienne soit de dire la vĂ©ritĂ© en matiĂšre de bien et de mal. Ma tĂąche consiste plutĂŽt Ă  offrir des outils, des moyens de rĂ©flexion qui nous permettent Ă  chacun et chacune de comprendre et d’évaluer les motivations de nos actions. Il s’agit donc d’analyser de façon critique les valeurs auxquelles nous croyons et les rĂšgles morales auxquelles nous nous soumettons parfois sans mĂȘme nous en rendre compte. Et cela, afin de nous aider Ă  nous orienter dans les choix individuels et collectifs que nous faisons chaque jour. J’estime en outre que je suis d’abord Ă©thicienne, avant d’ĂȘtre thĂ©ologienne. Cela signifie qu’il est important pour moi de distinguer les aspects strictement Ă©thiques d’un problĂšme du regard spĂ©cifique qu’une tradition religieuse comme la tradition chrĂ©tienne peut porter sur ce problĂšme. Cette exigence est sans doute un peu illusoire, car il n’est de loin pas toujours Ă©vident de sĂ©parer la question Ă©thique et l’approche religieuse de cette question Ă©thique. Il arrive ainsi assez souvent qu’une femme refuse un avortement pour des motifs religieux. La problĂ©matique Ă©thique croise alors directement la problĂ©matique religieuse. Je pense nĂ©anmoins qu’il est nĂ©cessaire de diffĂ©rencier les deux niveaux. Car ce n’est qu’en respectant les diffĂ©rents aspects d’un problĂšme qu’il est possible d’éviter qu’une tradition religieuse ne s’impose d’emblĂ©e comme la vĂ©ritĂ© Ă©thique sur ce questions Ces quelques prĂ©cisions faites, il m’est dĂšs lors possible d’aborder le sujet de cet exposĂ© qui comporte en fait deux questions. a il s’agit tout d’abord de nous interroger sur la vĂ©ritĂ©, et plus particuliĂšrement, sur la vĂ©ritĂ© en Ă©thique. Existe-il une vĂ©ritĂ© en Ă©thique ? Quelle est-elle ? D’oĂč vient-elle ? Est-ce une vĂ©ritĂ© qui nous est imposĂ©e par la nature ? Par Dieu ? Ou bien, au contraire, il n’y a pas de vĂ©ritĂ© Ă©thique ? Ou, il y en a plusieurs une vĂ©ritĂ© Ă©thique du christianisme, une vĂ©ritĂ© Ă©thique de l’Islam, une vĂ©ritĂ© athĂ©e, une vĂ©ritĂ© libĂ©rale? b la deuxiĂšme question concerne le problĂšme de l’interdit. Parler de permissivitĂ© Ă©thique, comme je le fais dans le titre de ma contribution, suggĂšre en effet que si certaines choses sont permises, d’autres ne le sont pas. Autrement dit, il existe des interdits. Que signifient ces interdits ? Pourquoi et au nom de quoi peut-on interdire certains actes ? Est-il encore lĂ©gitime de nos jours d’interdire ? Nous essayerons de rĂ©pondre Ă  ces questions et de montrer le lien qui les unit. I . Interdit, devoirs et normes des contraintes indispensables Ă  la vie en sociĂ©tĂ© Je voudrais commencer par rappeler briĂšvement le rĂŽle fondamental que joue l’interdit non seulement dans la constitution de l’individu, mais aussi pour la vie de la sociĂ©tĂ©. a Sans entrer dans les dĂ©tails, disons simplement que la psychanalyse a mis en Ă©vidence l’importance de l’Interdit pour la santĂ© psychique de l’individu. L’Interdit pour Freud est donnĂ© par la Loi du PĂšre. Cette Loi instaure des limites Ă  la jouissance de l’individu. Or, c’est prĂ©cisĂ©ment parce que la Loi limite la jouissance que la jouissance devient possible. Autrement dit, l’Interdit pose le cadre Ă  l’intĂ©rieur duquel l’individu peut satisfaire son besoin de jouissance sans que ce besoin ne se retourne contre lui. Freud jouera d’ailleurs sur les mots en disant que l’Interdit ouvre l’espace de l’inter-dit», c’est-Ă -dire l’espace qu’il y a entre les dits, entre les mots. b Outre leur fonction centrale pour la santĂ© psychique de l’individu, les interdits jouent Ă©galement un rĂŽle essentiel pour la constitution de la sociĂ©tĂ©. Ainsi, par exemple, l’interdit du meurtre est nĂ©cessaire Ă  la survie de la sociĂ©tĂ©. Imaginons une sociĂ©tĂ© oĂč le meurtre serait autorisĂ©, et oĂč l’on pourrait tuer son voisin sans craindre d’ĂȘtre condamnĂ© par la justice. Une telle situation serait totalement invivable le droit de tuer autrui et de se venger du meurtre d’un proche risquerait en effet d’entraĂźner au final la mort de tous .1 c Pour Freud, il existe trois interdits fondamentaux l’inceste, le meurtre et le cannibalisme. Mais on s’accorde en gĂ©nĂ©ral pour reconnaĂźtre qu’il existe d’autres interdits. On reconnaĂźt ainsi qu’il est en principe interdit de voler, de porter un faux tĂ©moignage contre autrui, d’emprisonner quelqu’un sans raison, de torturer une personne, etc. Le philosophe Paul RicƓur a beaucoup insistĂ© dans son Ɠuvre sur l’importance des interdits pour la vie en sociĂ©tĂ©. Il a notamment montrĂ© comment l’interdit vient mettre un frein Ă  la violence qui naĂźt de notre dĂ©sir de libertĂ©. Ma libertĂ©, si elle est au dĂ©part une bonne chose, risque en effet toujours de se transformer en acte de violence contre l’autre. L’interdit a donc une fonction nĂ©gative il est une limite Ă  ma libertĂ©. Ce n’est pas parce que je suis un ĂȘtre libre que je peux faire n’importe quoi au nom de ma libertĂ©. Ma libertĂ© ne m’autorise pas Ă  attenter Ă  la vie d’autrui et Ă  ses intĂ©rĂȘts. d Mais l’interdit a aussi une fonction positive. En effet, comme je l’ai dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©, la limite que pose l’interdit ouvre aussi l’espace de ce qu’il est permis de faire. Ainsi par exemple, l’interdiction de voler libĂšre la voie Ă  une multitude d’autres actions possibles. Dire qu’il est interdit de voler, c’est aussi dire quelque part qu’il est permis d’échanger, de partager, de donner, de prĂȘter. e À cĂŽtĂ© des interdits, il existe encore d’autres rĂšgles morales. Je veux parler ici des devoirs. À l’inverse des interdits qui s’expriment de façon nĂ©gative ne fais pas ceci, ne fais pas cela», les devoirs se formulent de façon positive si tu veux ĂȘtre heureux et vivre en paix avec les autres, alors tu dois faire ceci». Ils sont Ă©galement indispensables Ă  la vie de la sociĂ©tĂ©. Parmi les diffĂ©rents devoirs, nous trouvons le devoir de porter secours Ă  une personne en danger, le devoir de respecter autrui, le devoir des parents de s’occuper de leurs enfants de les nourrir, de les loger, de les Ă©duquer, etc. f Les interdits et les devoirs forment ensemble ce que nous appelons les normes» .2 Ces normes ont toutes la mĂȘme fonction elle visent Ă  assurer la survie et le bien-ĂȘtre de la sociĂ©tĂ©. Et, c’est prĂ©cisĂ©ment parce que les normes sont si importantes, parce que sans elles les relations sociales seraient menacĂ©es, que personne ne peut prĂ©tendre leur Ă©chapper et refuser de s’y soumettre, sauf Ă  se mettre dĂ©libĂ©rĂ©ment en marge de la sociĂ©tĂ©. En principe, les normes sont donc valables pour tout le monde indiffĂ©remment et personne ne peut contester leur validitĂ©. II. La remise en question de l’interdit Or, on constate justement qu’aujourd’hui les normes sont de plus en plus contestĂ©es. De plus en plus de gens s’opposent Ă  l’idĂ©e que l’on puisse imposer des rĂšgles de conduite et contraindre chacun Ă  agir de telle ou telle maniĂšre. Cette remise en question des normes est selon moi la consĂ©quence de deux phĂ©nomĂšnes. 1. La LibertĂ© une entrave Ă  l’interdiction Le premier est liĂ© Ă  l’importance croissante que nous accordons Ă  la libertĂ© de l’individu. Ce phĂ©nomĂšne touche tout particuliĂšrement le domaine des interdits. De nos jours, tout le monde s’accorde pour dire que la libertĂ© individuelle est une valeur essentielle .3 Dans nos sociĂ©tĂ©s libĂ©rales et dĂ©mocratiques, la libertĂ© a d’ailleurs acquis une telle place que l’on est de moins en moins prĂȘts Ă  accepter que des interdits viennent la limiter. Du coup, il devient toujours plus difficile de justifier l’établissement de certaines interdictions. Je ne veux dire par lĂ  que les interdits sont en train de disparaĂźtre. Mais force est de constater que notre rapport Ă  l’interdit a changĂ©. Si nous sommes aujourd’hui encore disposĂ©s Ă  accepter que des normes limitent notre agir, c’est uniquement parce que nous estimons que c’est le seul moyen de protĂ©ger notre libertĂ©. En effet, si je veux pouvoir librement faire du commerce, choisir ma religion, parler et exprimer mon opinion, alors il faut que je m’astreigne Ă  certaines rĂšgles de conduite minimales. L’interdit est donc envisagĂ© comme quelque chose d’essentiellement nĂ©gatif il est un mal nĂ©cessaire auquel je consens dans le seul but de conserver ma libertĂ©. 2. L’écroulement de la vĂ©ritĂ© Ă©thique et ses consĂ©quences pour notre conception de l’interdit Le deuxiĂšme phĂ©nomĂšne qui conduit selon moi Ă  une remise en question des normes sociales est liĂ© Ă  la maniĂšre dont nous envisageons la question de la VĂ©ritĂ©. a On s’accorde en gĂ©nĂ©ral pour reconnaĂźtre que notre Ă©poque, que nous avons coutume d’appeler l’époque moderne, se distingue des Ă©poques prĂ©cĂ©dentes par le fait que nombre de nos certitudes se sont Ă©croulĂ©es. En effet, les grandes rĂ©volutions technologiques l’apparition du train, le dĂ©veloppement de l’industrie, la dĂ©couverte de nouveaux continents, d’autres façons de vivre, de croire, de penser, l’émergence de l’imprimerie et de nouveaux modes de communication, tous ces changements sont venus bouleverser notre conception traditionnelle du monde. Du coup, nos anciens schĂ©mas de pensĂ©e, notre ancienne façon d’organiser les rapports sociaux, de croire en Dieu, tout cela ne fonctionne plus de maniĂšre Ă©vidente. Nous sommes dĂšs lors conduits Ă  modifier notre ancienne vision du monde et Ă  rĂ©-agencer les rapports entre la religion, l’économie, la politique, l’éthique, etc. Alors que par le passĂ© ces diffĂ©rents domaines formaient entre eux un ensemble relativement cohĂ©rent, on peine parfois aujourd’hui Ă  voir encore le lien qui les unit. Ainsi, par exemple, la relation de continuitĂ© qu’il y avait autrefois entre l’organisation monarchique de la vie politique et la vision religieuse du monde semble s’ĂȘtre progressivement estompĂ©e. Il devient toujours plus difficile de percevoir le rapport qu’il y a entre notre conception de l’État moderne et notre vision de la religion ces deux domaines nous semblent de plus en plus Ă©trangers l’un Ă  l’autre. Le monde tel que nous le connaissons aujourd’hui nous apparaĂźt comme fragmentĂ©. Il se compose d’une multitude de systĂšmes diffĂ©rents le systĂšme Ă©conomique, le systĂšme religieux, le systĂšme juridique, le systĂšme politique, etc. qui fonctionnent chacun selon sa logique propre. Chaque domaine de la vie a ses propres rĂšgles, sa propre cohĂ©rence, ses propres critĂšres d’organisation, bref sa propre vĂ©ritĂ©. La VĂ©ritĂ© avec un grand V, celle qui organisait les diffĂ©rents domaines de la vie entre eux et qui donnait une certaine cohĂ©rence Ă  notre vision du monde, n’existe donc plus. Mais nous avons dĂ©sormais affaire Ă  une pluralitĂ© de vĂ©ritĂ©s partielles la vĂ©ritĂ© Ă©conomique, la vĂ©ritĂ© Ă©thique, la vĂ©ritĂ© religieuse, etc.. Ce phĂ©nomĂšne de fragmentation de la VĂ©ritĂ© se poursuit et s’accentue de nos jours au point que chaque systĂšme tend Ă  se subdiviser Ă  son tour. Ainsi, le domaine de l’éthique se morcelle en une multitude de vĂ©ritĂ©s Ă©thiques4. Chaque culture, chaque groupe social, chaque personne mĂȘme possĂšde sa vĂ©ritĂ© Ă©thique. Il n’y a plus un seul comportement juste face Ă  la question de l’avortement, de l’euthanasie ou du maĂŻs transgĂ©nique, mais plusieurs attitudes semblent Ă©galement dĂ©fendables d’un point de vue Ă©thique. b Il va sans dire que cette multiplication des vĂ©ritĂ©s Ă©thiques nous fait tendre vers un certain relativisme. DĂšs lors qu’il n’existe plus une seule vĂ©ritĂ© Ă©thique, toutes les Ă©thiques se valent, aucune n’est meilleure que l’autre et plus personne ne peut prĂ©tendre dĂ©fendre des normes plus justes ou des valeurs plus prĂ©cieuses que les autres. Il devient du coup d’autant plus difficile d’imaginer des normes morales communes. En effet, comment et au nom de quelle vĂ©ritĂ© supĂ©rieure aurait-on le droit d’interdire tel ou tel comportement, d’imposer telle ou telle rĂšgle morale ? Chacun n’a-t-il pas le droit de dĂ©fendre sa propre conviction, sa propre croyance Ă©thique? Notre rapport Ă  l’euthanasie est Ă  ce titre exemplaire, et ce d’autant plus que l’on touche avec elle Ă  l’interdit fondamental du meurtre. Il est intĂ©ressant en effet de noter que chacun envisage cette question Ă  partir de ce qui constitue pour lui la vĂ©ritĂ©. Certains estiment ainsi qu’il faut autoriser l’euthanasie. D’autres qu’elle doit ĂȘtre punie. D’autres encore pensent qu’il est indispensable de condamner moralement l’euthanasie, mais qu’il n’est pas nĂ©cessaire de poursuivre juridiquement les mĂ©decins qui la pratiquent. Face Ă  une telle diversitĂ© d’opinions Ă©thiques, est-il encore possible de trouver un consensus Ă©thique ? Dans ce contexte de relativisme Ă©thique, il semble illusoire de vouloir instaurer des normes morales communes. Cependant, comme je l’ai dĂ©jĂ  dit, nous avons besoin de telles rĂšgles pour pouvoir vivre ensemble. Nous avons besoin d’interdits pour mettre un frein Ă  la violence inhĂ©rente Ă  notre libertĂ©. Mais une restauration des rĂšgles morales est-elle encore possible aujourd’hui ? Ne risque-t-on pas d’aboutir inĂ©vitablement Ă  une nouvelle absolutisation des normes ? Peut-on imposer des rĂšgles de vie commune sans sombrer dans le moralisme et la dictature de l’éthique ? Autrement dit, est-il vraiment possible d’établir des interdits sans porter atteinte Ă  la libertĂ© de l’individu ? L’ébranlement de nos certitudes morales semble avoir radicalement mis en doute toute tentative visant Ă  rĂ©aliser un accord sur ce qu’il est juste de faire et sur ce qui ne l’est pas, de sorte qu’il ne paraĂźt plus possible aujourd’hui d’assurer la validitĂ© de nos choix et de nos actions. CĂ©line Ehrwein haut La religion et la morale, par Alain Houziaux Il faut clairement distinguer la morale de la plupart des religions n’ont pas de dimension champ de la religion, c’est celui du rituel, du sacrĂ©, de la puretĂ©, de la mystique, ce qui n’a rien Ă  voir avec la morale. La morale est une composante du fait humain et non du fait religieux. Elle est de l’ordre des mƓurs et non de la foi. “La morale n’est pas un ordre venu de dehors, mĂȘme du ciel ; c’est la voix de la raison humaine, mĂȘme si celle-ci est reconnue, aprĂšs coup, par certains, comme une voix divine”1. La morale, c’est un fait naturel2 par opposition Ă  surnaturel. La morale, c’est le propre de l’homme mĂȘme si ses formes dĂ©pendent non seulement de sa nature mais aussi de sa culture. La morale a pour objet le bien et le le bien et le mal ne sont pas des valeurs religieuses, mais simplement des valeurs Ă  CĂ©sar ce qui est Ă  n’est pas nĂ©cessaire d’ĂȘtre croyant pour ĂȘtre moral, Dieu merci ! Ainsi, il n’y pas une morale qui serait chrĂ©tienne et qui, de ce fait, serait diffĂ©rente de la morale laĂŻque et n’y a pas de morale et mĂȘme l’agape, c’est-Ă -dire l’amour gratuit, n’est pas l’apanage du Christianisme mais relĂšve de la dignitĂ© de l’homme et d’une exigence universelle. ‱ Et pourtant, il faut le reconnaĂźtre, la morale de notre civilisation s’est formĂ©e sur l’influence du judaĂŻsme et du semble contredire le point prĂ©cĂ©dent, mais en fait il n’en est rien. Pour tenter de prĂ©ciser les relations complexes entre le judĂ©o-christianisme et la morale, on peut reprendre la mĂ©taphore du conte d’Andersen Le vilain petit JudaĂŻsme et le Christianisme ont donnĂ© naissance Ă  la morale un peu comme les canards du conte on couvĂ© l’Ɠuf du judĂ©o-christianisme a couvĂ© et Ă©levĂ© la morale, mais la morale n’est pas nĂ©e du est le “vilain petit canard” du judĂ©o-christianisme. Ainsi la religion n’est en rien la mĂšre de la le fait d’ĂȘtre “religieux” n’implique pas que l’on soit “moral”.Il se peut mĂȘme que le sentiment religieux soit si fort et si exclusif qu’il oblitĂšre le sens moral naturel le fanatisme religieux en est un exemple. Et de mĂȘme, dans une sociĂ©tĂ© donnĂ©e, la morale prend de l’importance lorsque la religion et le surnaturel perdent de leur importance et peut-ĂȘtre mĂȘme parce qu’ils perdent de leur importance c’est sans doute ce qu’il se passe en ce moment.Et c’est pourquoi la morale peut apparaĂźtre comme un hĂ©ritage du sentiment religieux. ‱ On peut dire en effet que la morale, c’est ce qu’il reste de la religion quand il n’y a plus de religion. Ainsi, “la morale, c’est ce qui reste de la peur quand on l’a oubliĂ©e” peur est une caractĂ©ristique fondamentale de la peur, c’est la peur de Dieu et de son jugement. Et cette peur a pour avatar5 le sens moral lorsque la religion se perd, c’est-Ă -dire lorsque la peur de Dieu se effet le dĂ©sir de se conduire de maniĂšre morale procĂšde d’une forme de crainte, la crainte de dĂ©mĂ©riter, la crainte de ne pas faire son devoir, la crainte d’ĂȘtre mal cette crainte peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rĂ©manence du sentiment religieux. Ainsi de mĂȘme, la morale, c’est ce qu’il reste du commandement religieux de l’amour et du sacrifice de soi lorsqu’il n’est plus considĂ©rĂ© comme un commandement de l’amour gratuit et du sacrifice de soi est une prescription de la religion et en particulier de la religion si cette prescription religieuse perd son caractĂšre absolu et sacrificiel par exemple parce qu’elle est jugĂ©e masochiste et culpabilisante, l’exigence morale prend le morale appelle Ă  un ersatz de l’amour. “La morale est un semblant d’amour agir moralement, c’est agir comme si l’on aimait”6. Ainsi encore, la morale, c’est Ă©galement ce qu’il reste de la prĂ©dication de JĂ©sus-Christ, lorsqu’on a oubliĂ© son sens et sa radicalitĂ© iconoclaste. La prĂ©dication de JĂ©sus-Christ, c’est l’anti-morale, c’est l’absolution de l’immoralitĂ©, puisque c’est l’annonce de la misĂ©ricorde et du pardon de Dieu pour les la prĂ©dication de JĂ©sus, la loi morale n’est lĂ  que pour dĂ©montrer au pĂ©cheur son pĂ©chĂ© afin d’aiguiser son appel Ă  la grĂące et au pardon de lorsque l’on oublie que la prĂ©dication de JĂ©sus est celle de la grĂące, on la comprend seulement comme une forme de morale. Ainsi, enfin, la morale, c’est ce qu’il reste de la foi quand on a perdu la foi se moque de la morale, car elle est de l’ordre de la passion et de la dĂ©nĂ©gation des rĂšgles et des sagesses de ce la foi, lorsqu’elle perd sa radicalitĂ© passionnelle, se transforme en morale et en rĂ©flexion sur le bien et le rĂ©cit biblique de la “chute” c’est-Ă -dire de consommation par Adam et Eve du fruit de l’Arbre de la connaissance du bien et du mal le montre effet, ce rĂ©cit va mĂȘme jusqu’à considĂ©rer que la tentation de vouloir connaĂźtre ce qui est le bien et le mal constitue la premiĂšre dĂ©sobĂ©issance Ă  Dieu. On ne peut diffĂ©rencier plus nettement la morale de la religion. ‱ Et pourtant c’est vrai, la morale, la nĂŽtre, celle du monde occidental, celle des Droits de l’Homme, est enfant du uniquement comme le petit cygne est un “enfant” des canards. On pourrait peut-ĂȘtre mĂȘme dire que le judĂ©o-christianisme a couvĂ© des Ɠufs qui ne sont pas les siens faute peut-ĂȘtre de pouvoir pondre et couver des Ɠufs qui lui soient propres ! Ces “vilains petits canards” qui ont Ă©tĂ© couvĂ©s et Ă©levĂ©s par le judĂ©o-christianisme, sans ĂȘtre pour autant des enfants du judĂ©o-christianisme, ce sont la science dont le Christianisme a lĂ©gitimĂ© le caractĂšre laĂŻque et profane7, et aussi les Droits de l’Homme qui peuvent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un avatar de la loi de MoĂŻse, et aussi la morale qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme un substitut casuistique de l’exigence du pur amour, du sacrifice parfait et total. ‱ Mais depuis quelques temps, le judĂ©o-christianisme a une attitude ambivalente vis-Ă -vis de ces “vilains petits canards” qu’elle a couvĂ©s et spĂ©cialement vis-Ă -vis de la morale. Depuis peu, catholiques et protestants sont tombĂ©s d’accord pour dire que l’homme est justifiĂ© par grĂące seule. S’il en est ainsi, c’est donc qu’il ne l’est pas par ses mĂ©rites ni par son attitude fait d’agir moralement n’est plus considĂ©rĂ© comme la condition nĂ©cessaire du salut. Dans ce cas, quelle place peut-on faire Ă  la morale ? Certains diront que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale par reconnaissance envers Dieu pour la justification par grĂące seule qui lui a Ă©tĂ© accordĂ©e indĂ©pendamment de ses mĂ©rites et de sa conduite morale.Il nous faudrait donc vivre de maniĂšre morale par reconnaissance envers Dieu, et ce alors mĂȘme que la justification et le salut nous ont Ă©tĂ© accordĂ©s par grĂące c’est-Ă -dire mĂȘme si nous sommes immoraux, et peut-ĂȘtre parce que nous sommes immoraux. D’autres diront que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale non pour des raisons religieuses et individuelles, mais pour des raisons profanes et sociales.Pour en ĂȘtre chrĂ©tien, on n’en est pas moins ceci n’a pas Ă  ĂȘtre compris comme une forme de concession Ă  la comme une place lĂ©gitime donnĂ©e Ă  l’homme effet, en accord avec la “thĂ©ologie des deux rĂšgnes”, c’est la foi elle-mĂȘme qui reconnaĂźt la pleine lĂ©gitimitĂ© et la pleine indĂ©pendance du rĂšgne du profane dont fait partie la c’est pour faire honneur au fait que nous sommes “hommes” et Ă  cette dignitĂ© laĂźque, naturelle et profane, que le chrĂ©tien doit tenter de vivre de maniĂšre morale. Quant Ă  moi, je prendrai une position l’ai dit, qu’il n’y a pas de morale n’y a qu’une morale sociale et naturelle, laĂŻque et il y a une maniĂšre chrĂ©tienne de vivre cette morale naturelle et non modalitĂ© “chrĂ©tienne”, c’est celle de la pour rien, gratuitement et sans raison que nous avons Ă  tenter de vivre de maniĂšre sais bien que “pour rien” et “pour Dieu” sont trĂšs Ă  tout prendre, je prĂ©fĂšre “pour rien”.Car faire quelque chose Ă  la seule gloire de Dieu soli deo gloria, c’est le faire “pour rien”, sans en retirer aucun profit. Car la foi, Simone Weil le dit clairement, c’est non pas ce qui donne une raison d’ĂȘtre Ă  la vie, au travail, Ă  la souffrance et Ă  la morale, mais c’est ce qui nous dispense de chercher une raison d’ĂȘtre Ă  la vie, au travail, Ă  la souffrance et Ă  la nous savons que nous sommes justifiĂ©s par grĂące, nous sommes libĂ©rĂ©s de la prĂ©occupation d’avoir Ă  donner un sens et une raison d’ĂȘtre Ă  la vie et Ă  la chrĂ©tien accepte le “pour rien”, le “sans raison” et mĂȘme l’absurde de l’exigence morale. Il fait de la gratuitĂ© sa rĂ©ponse Ă  la grĂące. “Puisque nous avons reçu gratuitement, donnons gratuitement”8. Et donner gratuitement, c’est vivre de maniĂšre morale, gratuitement, sans raison. Ce serait se mĂ©prendre que de croire qu’il faut tenter de vivre de maniĂšre morale par reconnaissance pour la justification par grĂące qui nous a Ă©tĂ© n’en est seule rĂ©ponse cohĂ©rente avec le fait que nous sommes justifiĂ©s par grĂące seule, c’est l’acceptation du fait qu’il nous faut vivre, agir et ĂȘtre moral sans aucune raison, sans aucune justification. ‱ Ainsi, le Christianisme, depuis quelques dĂ©cennies a entrepris de renier “le vilain petit canard” de la morale qu’il a pourtant couvĂ© et fait il n’y est pas allĂ© de main morte ! Et il s’est dĂ©barrassĂ©, Ă  tort Ă  mon avis, des notions de pĂ©chĂ©, de culpabilitĂ©, de moralitĂ©, d’examen de conscience, de confession des pĂ©chĂ©s ! Un peu trop vite Ă  mon voudrais dire je voudrais donner des raisons qui sont plutĂŽt d'opportunitĂ© historique. Le Christianisme authentique est peut-ĂȘtre en train de religion du XXIĂšme siĂšcle ne sera pas le Christianisme, en tout cas pas le Christianisme de JĂ©sus-Christ, le doux prophĂšte de GalilĂ©e qui prĂȘche la grĂące pour les religion du XXIĂšme siĂšcle sera peut-ĂȘtre celle du fanatisme, du totalitarisme et de l’intĂ©grisme ou celle d’une sorte de religiositĂ© “solf”, syncrĂ©tiste et vaguement l’un et l’autre cas, il n’est pas certain que la morale, et spĂ©cialement la morale de l’amour gratuit et du renoncement Ă  soi-mĂȘme, ait une place assurĂ©e. Et peut-ĂȘtre regrettera-t-on au XXIĂšme siĂšcle que le Christianisme ait reniĂ© son vilain petit canard de morale qui aurait pu ĂȘtre son seul hĂ©ritage, sa seule survivance dans un monde dĂ©christianisĂ©, paganisĂ© et fanatisĂ©. A mon sens, ce qu’il doit rester du judĂ©o-christianisme authentique, mĂȘme si celui-ci venait de disparaĂźtre en tant que foi Ă  la GrĂące, c’est le sens de la gratuitĂ©, du “pour rien”, du “à la seule gloire de Dieu”. Et en particulier le sens d’une morale “pour rien”, “pour l’absurde”9. Si ce sens du “pour rien” se meurt lui aussi, la morale deviendra un outil comme un autre service du profit, de la rĂ©ussite et de la promotion les entreprises on enseigne dĂ©jĂ  qu’il faut ĂȘtre moral parce que, en fin de compte, “ça paye”. J’ai peur que le sens de la gratuitĂ© et du “pour rien” ne soit en train de se je ne voudrais pas qu’il en soit moi, le propre de l’homme, sa dignitĂ© propre, c’est l’aptitude Ă  la gratuitĂ©, au “pour rien”, au “mĂȘme si c’est absurde”.Il me semble indispensable que l’attitude morale reste une attitude dĂ©sintĂ©ressĂ©e, gratuite, pour l’honneur de l’homme, Ă  dĂ©faut de pouvoir rester “pour l’honneur de Dieu”. Si nous n’avons Ă  retenir qu’une seule chose de la prĂ©dication chrĂ©tienne, je voudrais que ce soit le sens de la mĂȘme si le credo quia absurdum10 de la foi judĂ©o-chrĂ©tienne venait Ă  disparaĂźtre, je voudrais que, nĂ©anmoins, persiste, aprĂšs lui, un “je veux rester un ĂȘtre moral, mĂȘme si c’est absurde, parce que c’est absurde”. Alain Houziaux haut Bonjour J'aurais besoin d'un plan dĂ©taillĂ© pour le sujet du BAC STT 2006 : Quel besoin avons-nous de chercher la vĂ©ritĂ© ? Merci beaucoup ! En 2005, je suis tombĂ©e gravement malade. Mon mari m’a invitĂ©e Ă  chercher les moyens pour la guĂ©rison, mais sans succĂšs. Alors que je n’avais nulle part oĂč aller, j’ai entendu dire que ma condition s’amĂ©liorerait une fois que je pouvais croire dans le Seigneur JĂ©sus. Je me suis donc rendue Ă  une Ă©glise pour chercher de l’assistance auprĂšs d’un pasteur. AprĂšs que le pasteur eut priĂ© pour moi Ă  plusieurs reprises, j’ai peu Ă  peu recouvrĂ© de ma maladie. DĂšs lors, j’ai cru que le Seigneur JĂ©sus est le vrai Dieu. Dans mon temps libre, je me rendais Ă  l’église pour vĂ©nĂ©rer, mais je ne lisais pas la Bible ni priais frĂ©quemment. En aoĂ»t 2013, mon mari a Ă©tĂ© soudainement apprĂ©hendĂ© et jetĂ© en prison Ă  la suite d’une transaction commerciale, faisant face Ă  l’éventualitĂ© de passer le reste de sa vie en prison. Ce fut comme un Ă©clair par un temps ensoleillĂ©, et j’étais dĂ©semparĂ©e. Impuissante, je ne pouvais que jeĂ»ner constamment, et persĂ©vĂ©rer dans mes priĂšres au Seigneur. Je remercie le Seigneur pour avoir exaucĂ© mes priĂšres. Deux mois plus tard, mon mari a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©. Cette expĂ©rience m’a profondĂ©ment touchĂ©e. J’ai personnellement expĂ©rimentĂ© que le Seigneur est pour moi la vĂ©ritable aide qui ne manque jamais, et qu’Il est Celui sur qui il me faut compter Ă  tout moment, donc j’ai rĂ©solu de rester toujours aux cĂŽtĂ©s du Seigneur, et de mieux Le servir. DĂšs lors, je prenais souvent le pasteur pour rĂ©pandre l’évangile et rendre tĂ©moignage dans le village. Je n’ai jamais Ă©tĂ© absente aux rĂ©unions hebdomadaires et je paie Ă©galement la dĂźme de mon salaire. En temps ordinaires, lorsque je suis Ă  la maison, je rĂ©unis toute ma famille pour prier et lire la Bible chaque matin et soir. Du fait que nous vivions une vie assez riche, mes jeunes frĂšres, neveux, niĂšces, et quelques orphelins, tous s’étaient tournĂ©s vers nous. Au maximum, il y avait 22 personnes chez moi. Bien que je ne sois pas instruite et ne puisse pas prĂȘcher, par ma foi au Seigneur, je suis un modĂšle. À cette Ă©poque, mon plus grand souhait Ă©tait que chaque membre de ma famille puisse ĂȘtre un bon croyant dans le Seigneur et servir sincĂšrement le Seigneur. Par consĂ©quent, j’ai dĂ©ployĂ© des efforts pour agir selon les enseignements du Seigneur dans la vie rĂ©elle, dans l’espoir que mon comportement stimulerait positivement toute ma famille. En mĂȘme temps, je jugeais que tant que je poursuivais et me dĂ©pensais de cette maniĂšre, avec persistance et persĂ©vĂ©rance jusqu’au bout, j’allais certainement entrer dans le royaume des cieux. Cependant, pour une raison que j’ignore, ma foi s’est soudainement refroidie en 2016, et j’ai frĂ©quemment vĂ©cu dans la nĂ©gativitĂ© et la faiblesse. Je ne pouvais pas sentir la prĂ©sence du Seigneur, beaucoup moins je ne pouvais pas pratiquer Ses enseignements. Chaque fois que je voyais que les membres de ma famille ne se conformaient pas Ă  ma volontĂ©, je ne pouvais pas m’empĂȘcher de m’emporter. MĂȘme jusque dans les petites choses comme balayer et passer la serpilliĂšre, si cela n’était pas agrĂ©able Ă  mes yeux, je harcelais les autres sans cesse. D’ailleurs, je me disputais souvent Ă  la maison avec mon mari pour des futilitĂ©s. En consĂ©quence, tout le monde s’est lassĂ© et a eu peur de moi, et m’évitait souvent. En fait, chaque fois que je m’emportais ou me querellais avec ma famille, je me sentais trĂšs triste et condamnĂ©e, pensant Je crois au Seigneur. Comment se fait-il que je pĂšche en paroles ? » Mais rien ne changeait aprĂšs la confession de mes pĂ©chĂ©s. Ce qui m’attristait davantage Ă©tait que, de par mon influence, ils perdirent tout intĂ©rĂȘt Ă  se rĂ©unir et Ă  lire la Bible. Non seulement j’ai failli de les inciter Ă  aller de l’avant, mais je les ai dĂ©couragĂ©s. Je ne saurais dire combien de fois je suis venue devant le Seigneur pour prier, Seigneur, je Te rends toujours triste et Te déçois. J’ai clairement rĂ©solu de ne rien faire absolument qui Te dĂ©plaise. Mais alors, je n’arrive pas Ă  m’empĂȘcher de pĂ©cher. Je brise toujours mes promesses, je T’attriste donc constamment. Ô Seigneur, puisse-Tu m’aider. Je ne veux rĂ©ellement pas vivre dans ce genre d’état, et je ne veux ĂȘtre redevable Ă  aucune Ăąme, beaucoup moins ĂȘtre une personne qui sera abandonnĂ©e de Toi. » Pour Ă©viter toute dĂ©pression, j’ai dĂ©cidĂ© de renforcer mes efforts en lisant la Bible, et me rendais mĂȘme sur une montagne pour jeĂ»ner et prier. Cependant, il y avait des moments oĂč je ne lisais que quelques versets dans la Bible et mes yeux se brouillaient ; je m’endormais avant de faire ma priĂšre. Je ne voulais pas abandonner, alors je suis allĂ©e visiter quelques Églises locales, dans l’espoir de trouver une Église avec l’Ɠuvre du Saint-Esprit. Contre toute attente, la situation dans la plupart des Églises Ă©tait la mĂȘme. Partout, les croyants sont devenus nĂ©gatifs et faibles, convoitant les plaisirs du monde. ConfrontĂ© Ă  l’état de l’Église, le pasteur m’a dit qu’il n’importe pas au Seigneur que nous soyons faibles ; tant que nous ne nous sommes pas Ă©loignĂ©s de la voie du Seigneur ou ne Le trahissons, mais nous continuons Ă  nous dĂ©penser et Ă  nous sacrifier pour Lui, et Ă  persĂ©vĂ©rer jusqu’à la fin, nous, croyants, pourrons sĂ»rement entrer dans le royaume des cieux. À premiĂšre vue, ces paroles semblaient ĂȘtre justes, mais je ne m’étais jamais sentie rassurĂ©e. Dans ma confusion, un jour de novembre 2017, j’ai fait connaissance avec sƓur Qin d’Allemagne sur Facebook. Un jour, je lui ai envoyĂ© un message parce que je me sentais vraiment en dĂ©tresse et mon esprit Ă©tait assombri, ce qui signifiait que j’étais dĂ©sireuse de retrouver ma foi et mon amour pour le Seigneur. Elle a Ă©changĂ© avec moi, PrĂ©sentement, il y a une dĂ©solation gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans le monde de la religion et la faim y sĂ©vit. Les croyants ne peuvent pas sentir la prĂ©sence du Seigneur, et leur esprit s’est assombri et affaibli. Ils ont perdu leur cƓur d’amour pour le Seigneur, et cela devient de plus en plus facile pour eux de suivre la chair pour pĂ©cher, et ils ne peuvent pas s’en tenir aux enseignements du Seigneur. Ces conditions sont trĂšs dangereuses. Nous devons ĂȘtre vigilants et prier davantage. Je vais vous envoyer un paragraphe de paroles et vous pourrez le lire. » C’est alors que je vis les paroles qui disaient Si tu es incapable de rassembler la force en toi pour aimer Dieu, alors comment peux-tu prier ? Tu devrais dire “O Dieu ! Mon cƓur est dans l’incapacitĂ© de T’aimer vĂ©ritablement, je veux T’aimer mais je manque de force. Que devrais-je faire ? Je souhaite que Tu ouvres les yeux de mon esprit, je veux que Ton Esprit touche mon cƓur, afin que devant Toi je me dĂ©pouille de tous les Ă©tats passifs, et sans contraintes de qui que soit, objet ou chose ; j’ouvre complĂštement mon cƓur devant Toi, [
] Maintenant, je poursuis T’aimer, et que Tu me laisse T’aimer ou pas, et quelle que soit la façon dont Satan se mĂȘle, je suis dĂ©terminĂ© Ă  T’aimer”. Lorsque tu rencontres de telles choses, tu pries de cette façon. Si tu le fais tous les jours, la force d’aimer Dieu S’élĂšvera graduellement. » Extrait de Concernant la pratique de la priĂšre » AprĂšs avoir lu ce passage, j’ai versĂ© des larmes, en pensant Ces paroles sont vraiment bonnes, elles correspondent parfaitement Ă  ma condition actuelle. Il me faut faire une priĂšre Ă  cƓur ouvert comme celle-ci Ă  Dieu. » En lisant ces paroles, je sentis mon cƓur se rapprocher de plus en plus de Dieu, et qu’une puissance se dĂ©versait dans mon cƓur. Puis elle m’a dit Ma sƓur, si nous sommes privĂ©s de la prĂ©sence du Seigneur dans notre foi au Seigneur, nous ne pouvons pas gagner Sa reconnaissance. Donc, nous ne pouvons simplement pas tomber dans une condition de nĂ©gativitĂ© et de faiblesse, mais au contraire, nous devons chercher Son apparition d’une façon positive. Ce n’est qu’en trouvant les traces du Seigneur et la fontaine intarissable de vie que notre esprit assoiffĂ© peut obtenir nourriture et soutien, et que notre foi et notre amour peuvent ĂȘtre restaurĂ©s. C’est maintenant les derniers jours, et les prophĂ©ties du retour du Seigneur dans la Bible se sont fondamentalement accomplies. À ce moment critique de l’accueil du Seigneur, nous devrions tenir plus de rĂ©unions, chercher la vĂ©ritĂ©, et rechercher l’apparition du Seigneur avec les frĂšres et sƓurs qui poursuivent la vĂ©ritĂ©. De cette façon, nous pouvons trouver les traces du Seigneur, et ne pas ĂȘtre abandonnĂ©s du Seigneur. Par la suite, sƓur Qin m’a prĂ©sentĂ© sƓur Lucy et sƓur Xiling. Lorsque les sƓurs m’ont invitĂ©e Ă  des rĂ©unions, je pensais qu’elles allaient interprĂ©ter la Bible avec moi. Arrogante, je pensais connaĂźtre dĂ©jĂ  de quoi elles allaient parler. Par consĂ©quent, je ne me prĂ©sentais pas souvent en ligne, et mĂȘme si j’ai parfois eu une brĂšve rencontre avec elles, j’étais distraite. Une fois, je les ai entendues dire le nom de Dieu change toujours lorsque Son Ɠuvre change, de sorte que Dieu ne porte plus le nom de JĂ©sus au moment oĂč Il vient accomplir Son Ɠuvre dans les derniers jours, mais Il est appelĂ© du nom de Dieu Tout-Puissant ». A ce moment-lĂ , je m’accrochais encore aux lettres de la Bible, croyant que ce n’est qu’en priant au nom du Seigneur JĂ©sus que nous pourrions ĂȘtre sauvĂ©s, alors je ne m’étais intĂ©ressĂ©e ni aux rĂ©unions ni Ă  la recherche. DĂ©sobĂ©issante que j’étais, Dieu n’a pas renoncĂ© Ă  me sauver, mais continuait Ă  me toucher. Un matin, je me suis sentie tout Ă  coup vide et ennuyĂ©e, donc j’ai ouvert YouTube et entrĂ© les mots L’Église de Dieu Tout-Puissant », qui avait Ă©tĂ© mentionnĂ©e par les sƓurs. Je ne m’attendais pas Ă  voir autant de films et de vidĂ©os Ă©vangĂ©liques sur les pages qui s’étaient affichĂ©es. J’ai cliquĂ© sur les vidĂ©os “Awakening in the Adversity of Persecution” et Douceur dans l’adversitĂ© » et j’ai commencĂ© Ă  regarder. Pendant que je regardais, j’ai Ă©tĂ© profondĂ©ment attirĂ©e et Ă©mue par les expĂ©riences des protagonistes. Les protagonistes, face aux tortures cruelles, Ă©taient encore capables de maintenir leur foi et leur amour pour Dieu, ce Ă  quoi j’aspirais. Je pleurais tout au long de la visualisation des films. À ma grande surprise, j’ai vu dans la vidĂ©o les mots que la sƓur m’avait dĂ©jĂ  envoyĂ©s sur l’approche de la priĂšre. À ce moment-lĂ , je suis arrivĂ©e Ă  comprendre que ces mots Ă©taient un extrait d’un livre de l’Église de Dieu Tout-Puissant. En mĂȘme temps, je me suis vaguement rappelĂ© les paroles que les sƓurs avaient lues pour moi, disant que Dieu Ă©tait autrefois appelĂ© l’Éternel, et aussi JĂ©sus, et aujourd’hui Il est appelĂ© le Tout-Puissant Dieu Lui-mĂȘme qui est revenu dans les derniers jours. Selon cette lumiĂšre, Dieu Tout-Puissant est le Seigneur JĂ©sus qui est de retour. Je me suis immĂ©diatement assise sur mon lit et envoyĂ© des messages Ă  sƓur Qin, lui fixant un rendez-vous pour une rĂ©union. Lors de la rĂ©union, je leur ai directement dit Le tĂ©moignage que m’aviez donnĂ© est-il l’Ɠuvre de Dieu Tout-Puissant ? En regardant les films, j’ai compris que Dieu Tout-Puissant est le Seigneur JĂ©sus de retour dans la chair. » AprĂšs avoir entendu cela, sƓur Lucy m’a dit avec enthousiasme Ma sƓur, tu t’es enfin rĂ©veillĂ©e ! Avant, nous t’avons dit tant de choses, mais tu n’absorbais rien, ni ne comprenais. Aujourd’hui, tu t’es enfin rĂ©veillĂ©e. Dieu soit louĂ© pour Sa grĂące. » À ce moment-lĂ , je me suis sentie tout Ă  la fois heureuse et honteuse. Depuis ce jour-lĂ , j’avais trois ou quatre rĂ©unions par semaine avec les sƓurs, et je regardais des films et des vidĂ©os d’hymnes du matin au soir. Plus je regardais, plus je sentais mon cƓur briller, et je ne me sentais pas du tout fatiguĂ©e ou lassĂ©e. De plus, je sentais que j’avais regagnĂ© la foi et l’amour pour Dieu. C’était comme si j’étais retournĂ©e dans l’étreinte de Dieu, et je me sentais trĂšs heureuse. Au cours des rĂ©unions suivantes, je me suis efforcĂ© de chercher davantage pourquoi mon Ă©tat de pĂ©chĂ©-et-confession ne pouvait pas ĂȘtre rĂ©solu et ce qu’était la racine profonde du problĂšme. Elles Ă©changĂšrent avec moi en dĂ©tail selon les paroles de Dieu. Dieu dit À l’époque, l’Ɠuvre de JĂ©sus Ă©tait la rĂ©demption de toute l’humanitĂ©. Les pĂ©chĂ©s de tous ceux qui croyaient en Lui Ă©taient pardonnĂ©s ; tant que tu croyais en Lui, Il te rachetait ; si tu croyais en Lui, tu n’étais plus un pĂ©cheur, tu avais Ă©tĂ© relevĂ© de tes pĂ©chĂ©s. C’est cela que signifiait ĂȘtre sauvĂ© et ĂȘtre justifiĂ© par la foi. Pourtant, il y avait un reste de rĂ©bellion et d’opposition Ă  Dieu chez ceux qui croyaient et cela devait ĂȘtre retirĂ© lentement. Le salut ne signifiait pas que l’homme avait Ă©tĂ© complĂštement acquis par JĂ©sus, mais que l’homme n’appartenait plus au pĂ©chĂ©, que ses pĂ©chĂ©s avaient Ă©tĂ© pardonnĂ©s Ă  condition que tu croies, tu n’appartiendrais plus jamais au pĂ©chĂ©. » MĂȘme si l’homme est rachetĂ© et si ses pĂ©chĂ©s sont pardonnĂ©s, cela est considĂ©rĂ© comme si Dieu avait oubliĂ© les transgressions de l’homme et n’avait pas traitĂ© l’homme en conformitĂ© avec les transgressions de l’homme. Toutefois, lorsque l’homme vit dans la chair et qu’il n’a pas Ă©tĂ© libĂ©rĂ© du pĂ©chĂ©, il ne peut que continuer Ă  pĂ©cher, rĂ©vĂ©lant sans cesse son tempĂ©rament satanique corrompu. Cela est la vie que l’homme mĂšne, un cycle sans fin de pĂ©chĂ© et de pardon. La majoritĂ© des hommes pĂšchent dans la journĂ©e pour se confesser dans la soirĂ©e. Ainsi, mĂȘme si le sacrifice d’expiation est toujours efficace pour l’homme, il ne peut pas sauver l’homme du pĂ©chĂ©. Seulement la moitiĂ© de l’Ɠuvre du salut a Ă©tĂ© achevĂ©e, car l’homme a encore un tempĂ©rament corrompu. » SƓur Lucy a Ă©changĂ© Pourquoi les croyants dans le Seigneur JĂ©sus vivent-ils encore dans le cycle de pĂ©chĂ© et confession ? C’est une question cruciale pour nous. La Bible dit Car le salaire du pĂ©chĂ©, c’est la mort » Romains 6, 23. Tant que nous sommes encore pĂ©cheurs, nous ne pouvons pas avoir la vie Ă©ternelle ni entrer dans le royaume de Dieu. Par consĂ©quent, il est essentiel pour nous de trouver un moyen de nous affranchir du pĂ©chĂ©, et une fois que nous l’aurons fait, nous devrions ĂȘtre clairs Ă  ce sujet. Nous tous estimons que tant que nous croyons au Seigneur JĂ©sus, prions et nous repentons auprĂšs de Lui, nos pĂ©chĂ©s seront pardonnĂ©s. Cependant, nous ne savons pas la raison pour laquelle nous vivons dans le cycle de pĂ©chĂ© et de repentance sans aucun moyen de nous en sortir. En fait, c’est parce que nous n’avons pas une comprĂ©hension de l’Ɠuvre de Dieu. Comme nous le savons tous, Ă  l’ùre de la Loi, quand les gens commettaient des pĂ©chĂ©s, ils expiaient leurs pĂ©chĂ©s en faisant des sacrifices, et leurs pĂ©chĂ©s Ă©taient pardonnĂ©s aussi longtemps qu’ils faisaient des offrandes appropriĂ©es conformĂ©ment Ă  la Loi. Mais dans la derniĂšre pĂ©riode de l’ùre de la Loi, comme les gens commettaient trop de pĂ©chĂ©s, ils avaient de moins en moins de sacrifices Ă  offrir, ils offraient des sacrifices impropres pour tromper Dieu, par consĂ©quent toute l’humanitĂ© faisait face au danger d’ĂȘtre lĂ©gitimement condamnĂ©e et exĂ©cutĂ©e. Dans de telles circonstances, compte tenu de notre besoin, le Seigneur JĂ©sus s’est incarnĂ© comme le Fils de l’homme, et a Ă©tĂ© clouĂ© sur la croix pour nous, pour racheter l’humanitĂ© tout entiĂšre. Tant que nous prions au nom du Seigneur JĂ©sus, et reconnaissons nos pĂ©chĂ©s et nous repentons, nos pĂ©chĂ©s seront pardonnĂ©s, et nous ne serons plus soumis Ă  la condamnation et Ă  la punition, selon la Loi. Dieu cesse de nous considĂ©rer comme des pĂ©cheurs et nous pouvons directement prier Dieu, crier Ă  Lui et avoir part Ă  Sa grĂące abondante et Ă  la vĂ©ritĂ©. Pourtant, cela ne signifie pas que nous n’avons aucune nature pĂ©cheresse en nous. L’Ɠuvre du Seigneur JĂ©sus Ă©tait de sauver l’homme de la condamnation et de la servitude de la Loi, mais non pas de changer le tempĂ©rament de vie des gens. En fait, la cause profonde qui fait que nous commettions toujours des pĂ©chĂ©s est la nature de Satan en nous. Toutes sortes de philosophies, de pensĂ©es et d’opinions sataniques existent dans cette nature satanique. Si ce n’est pas rĂ©solu, on ne peut jamais Ă©chapper Ă  la situation de pĂ©cher le jour et de confesser la nuit. Dans le passĂ©, nous avons eu une certaine tolĂ©rance, la patience et le pardon envers les autres, et nous pouvions Ă©galement faire quelque chose de bĂ©nĂ©fique pour les autres. Mais ce ne sont que de bonnes actions temporaires, au lieu de la vie que nous devons vivre aprĂšs que nos pĂ©chĂ©s sont purifiĂ©s. Une fois que nous perdons l’Ɠuvre du Saint-Esprit et la prĂ©sence de Dieu, nous allons rĂ©pĂ©ter les erreurs du passĂ© DominĂ©s par la nature de Satan, nous rĂ©vĂ©lerons nos tempĂ©raments corrompus s’emporter, ĂȘtre arrogants, vaniteux, et intolĂ©rables Ă  outrance, et ainsi de suite. Ce que nous vivons est l’image de Satan. En outre, dans le passĂ© lorsque nous nous affairions et travaillions diligemment pour le Seigneur, faisions des sacrifices et nous dĂ©pensions et faisions des dons charitables, nous pensions que nous pratiquions l’amour pour le Seigneur. En fait, il ne s’agit lĂ  que de quelques bonnes actions extĂ©rieures, qui contiennent de nombreux Ă©lĂ©ments d’hypocrisie. Beaucoup de nos bonnes actions sont dominĂ©es par l’intention d’ĂȘtre bĂ©nis, et ne sont que des opĂ©rations transactionnelles avec Dieu afin que nous puissions Ă©changer notre sacrifice extĂ©rieur contre les bĂ©nĂ©dictions du royaume cĂ©leste, ce qui n’a rien Ă  voir avec la pratique de l’amour du Seigneur dans le vrai sens. On peut dire que, dirigĂ©s par les pensĂ©es et les vues de Satan tels que Chacun pour soi, Dieu pour tous », Aucun avantage, sans se lever tĂŽt » etc., nous avons quelques bons comportements. Mais nous n’aimions pas le Seigneur de tout notre cƓur, de toute notre Ăąme et de toute notre pensĂ©e. En bref, si cette nature satanique n’est pas rĂ©solue, nous pouvons toujours pĂ©cher et rĂ©sister Ă  Dieu, mĂȘme si nos pĂ©chĂ©s sont pardonnĂ©s, et nous ne serons jamais capables d’arriver Ă  ĂȘtre compatibles avec Dieu. Par consĂ©quent, le Seigneur JĂ©sus a dit qu’Il viendra, ce qui signifie qu’Il vient pour purifier et sauver complĂštement l’humanitĂ©, c’est cela l’Ɠuvre du jugement dans les derniers jours. » GrĂące Ă  la rĂ©vĂ©lation des paroles de Dieu et aux Ă©changes de la sƓur, je compris la raison pour laquelle je n’arrivais pas Ă  me libĂ©rer du contrĂŽle de ma nature pĂ©cheresse. Il s’avĂ©rait que dans mon cƓur il y avait toujours la nature satanique — pensĂ©es, vues et philosophies diverses de Satan, qui n’avait pas Ă©tĂ© purifiĂ©e Ă  l’ùre de la GrĂące. Par consĂ©quent, dĂ©passĂ©e par ces choses, je ne pouvais pas m’empĂȘcher de rĂ©vĂ©ler mon tempĂ©rament corrompu. Par la suite, je leur ai demandĂ© comment Dieu Tout-Puissant juge et chĂątie les hommes dans les derniers jours afin qu’ils puissent atteindre la puretĂ© et la transformation. Les sƓurs ont donc continuĂ© Ă  lire les paroles de Dieu et Ă  Ă©changer. Les paroles de Dieu disent Dans les derniers jours, le Christ utilise une variĂ©tĂ© de vĂ©ritĂ©s pour enseigner l’homme, exposer l’essence de l’homme et dissĂ©quer ses mots et ses actes. Ces paroles comprennent diverses vĂ©ritĂ©s, telles que le devoir de l’homme, comment l’homme doit obĂ©ir Ă  Dieu, comment l’homme doit ĂȘtre fidĂšle Ă  Dieu, comment l’homme doit vivre l’humanitĂ© normale, ainsi que la sagesse et le tempĂ©rament de Dieu, et ainsi de suite. Ces paroles sont toutes axĂ©es sur l’essence de l’homme et son tempĂ©rament corrompu. En particulier, ces paroles qui exposent comment l’homme rejette Dieu sont prononcĂ©es au sujet de la maniĂšre dont l’homme est une incarnation de Satan et une force ennemie contre Dieu. En entreprenant Son Ɠuvre de jugement, Dieu ne fait pas que prĂ©ciser ce qu’est la nature de l’homme par quelques mots seulement ; Il l’expose, le traite et l’émonde Ă  long terme. Ces mĂ©thodes d’exposer, de traiter et d’émonder ne peuvent pas ĂȘtre substituĂ©es par des mots ordinaires, mais par la vĂ©ritĂ© que l’homme ne possĂšde pas du tout. Seules les mĂ©thodes de ce genre sont considĂ©rĂ©es comme un jugement ; c’est seulement par un jugement de ce genre que l’homme peut ĂȘtre maĂźtrisĂ© et forcĂ© Ă  se soumettre Ă  Dieu, et acquĂ©rir de surcroĂźt une vraie connaissance de Dieu. Ce que l’Ɠuvre du jugement apporte c’est la comprĂ©hension par l’homme du vrai visage de Dieu et la vĂ©ritĂ© sur sa propre rĂ©bellion. L’Ɠuvre du jugement permet Ă  l’homme de mieux comprendre la volontĂ© de Dieu, le but de Son Ɠuvre et les mystĂšres qui lui sont incomprĂ©hensibles. Cela permet Ă©galement Ă  l’homme de reconnaĂźtre et de connaĂźtre son essence corrompue et les racines de sa corruption, ainsi que de dĂ©couvrir la laideur de l’homme. Ces effets sont tous causĂ©s par l’Ɠuvre du jugement, car l’essence de cette Ɠuvre est en fait l’Ɠuvre d’ouverture de la vĂ©ritĂ©, du chemin et de la vie de Dieu Ă  tous ceux qui ont foi en Lui. Ce travail est l’Ɠuvre du jugement faite par Dieu. » Dieu a de nombreux moyens pour perfectionner l’homme. Il se sert de toutes sortes d’environnements pour traiter le tempĂ©rament corrompu de l’homme, et Il utilise diverses choses pour mettre l’homme Ă  nu ; d’un cĂŽtĂ©, Il traite l’homme, d’un autre cĂŽtĂ©, Il met l’homme Ă  nu, et d’un autre cĂŽtĂ©, Il rĂ©vĂšle l’homme, creusant et rĂ©vĂ©lant les mystĂšres » dans les profondeurs du cƓur de l’homme, et montrant Ă  l’homme sa propre nature en dĂ©voilant plusieurs de ses Ă©tats. Dieu perfectionne l’homme par des mĂ©thodes diverses, par la rĂ©vĂ©lation, le traitement, le raffinement et le chĂątiment, afin que l’homme sache que Dieu est pratique. » SƓur Xiling a Ă©changĂ©, À partir des paroles de Dieu, nous voyons que lorsque Dieu travaille pour juger et purifier l’humanitĂ© corrompue dans les derniers jours, Il utilise une variĂ©tĂ© de vĂ©ritĂ©s pour juger et rĂ©vĂ©ler notre nature satanique qui est incompatible avec Dieu et Lui rĂ©siste, et nous montre le tempĂ©rament saint, juste et inviolable de Dieu. À partir du jugement des paroles de Dieu, nous voyons la vĂ©ritĂ© de notre profonde corruption par Satan, et apprenons rĂ©ellement Ă  connaĂźtre l’essence sainte de Dieu et Son tempĂ©rament juste qui ne tolĂšre pas l’offense, engendrant un cƓur qui craint Dieu ; par consĂ©quent, nous nous libĂ©rons des chaĂźnes et de la servitude du pĂ©chĂ©, et recevons la purification et le salut de Dieu. Lorsque nous lisons les paroles de Dieu Tout-Puissant, nous sentons que Dieu nous juger et nous exposer vis-Ă -vis, et nous sentons tous que la parole de Dieu, comme une Ă©pĂ©e Ă  double tranchant, juge et expose notre nature satanique de dĂ©sobĂ©issance et de rĂ©sistance Ă  Dieu. Nous voyons clairement la vĂ©ritĂ© nous avons Ă©tĂ© profondĂ©ment corrompus par Satan. Dans le passĂ©, parce que nous n’étions pas conscients de notre corruption, nous Ă©tions arrogants et vaniteux et personne Ă  qui nous n’obĂ©issons. AprĂšs avoir acceptĂ© le jugement et le chĂątiment des paroles du Christ des derniers jours, et avoir Ă©tĂ© exposĂ©s par les faits, traitĂ©s et Ă©mondĂ©s, nous avons vu que l’arrogance est la reprĂ©sentation classique du tempĂ©rament satanique. Nous sentons qu’il est vraiment honteux et tragique de vivre avec ce tempĂ©rament. Ainsi, nous pouvions mener une vie modeste, et ne plus nous tenir en position Ă©levĂ©e pour sermonner les gens, ou dominer les autres. Nous avions l’habitude de penser que par le fait de nous sacrifier, de nous dĂ©penser, et de prĂȘcher l’évangile de Dieu nous Ă©tions de ceux qui aimaient Dieu et ont Ă©tĂ© qualifiĂ©s pour entrer dans le royaume des cieux et obtenir les bĂ©nĂ©dictions. Cependant, dans notre expĂ©rience de l’Ɠuvre de Dieu, lorsque nous perdons notre position et notre rĂ©putation et sommes sans perspective, nous nous laissons passivement aller, abandonnons, et mĂȘme dĂ©veloppons des conceptions sur Dieu, nous Lui rĂ©sistons et Le trahissons. Partant, nous voyons que nous sommes Ă©galement Ă©goĂŻstes et mĂ©prisables comme le rĂ©vĂšle la parole de Dieu. Nous croyons en Dieu juste pour gagner des bĂ©nĂ©dictions, et nous n’aimons pas vraiment Dieu, beaucoup moins nous n’avons aucune vraie loyautĂ©. AprĂšs l’avoir rĂ©alisĂ©, nous nous sentons jugĂ©s et reprochĂ©s et commençons Ă  nous repentir et Ă  chercher le changement. En faisant vraiment l’expĂ©rience d’un tel jugement et d’un tel chĂątiment de Dieu, nous acquĂ©rons une vĂ©ritable comprĂ©hension du tempĂ©rament juste de Dieu. Nous connaissons les gens que Dieu aime ou dĂ©teste, sauve ou Ă©limine, bĂ©nit ou maudit ; nous sommes Ă©galement parvenus Ă  connaĂźtre que Dieu inspecte en fait toute chose et domine tout. Dieu est Ă  nos cĂŽtĂ©s, nous guidant vraiment, nous sauvant, et nous faisant apprĂ©cier que la vĂ©ritĂ© exprimĂ©e par Dieu est jugement, chĂątiment, inspection et purification pour l’humanitĂ© corrompue. Avec un cƓur qui vĂ©nĂšre Dieu, les changements dans notre tempĂ©rament corrompu, la recherche de la vĂ©ritĂ© lorsque nous rencontrons des problĂšmes, la pratique de la vĂ©ritĂ© et l’obĂ©issance Ă  Dieu, nous pouvons progressivement vivre la ressemblance d’un vĂ©ritable humain. » À partir de la rĂ©vĂ©lation des paroles de Dieu et des Ă©changes des sƓurs, j’ai vu le chemin de la purification et du salut. Je pensais Il s’avĂšre que l’Ɠuvre du jugement qui commence par la maison de Dieu que Dieu accomplit dans les derniers jours est l’Ɠuvre de purification et de transformation des gens. Partant de cette Ă©tape de l’Ɠuvre, nous n’avons en effet aucun moyen de nous dĂ©barrasser de la servitude et du contrĂŽle du pĂ©chĂ© et d’obtenir une libĂ©ration et une libertĂ© vĂ©ritables. Je pensais qu’aussi longtemps que je priais davantage, lisais plus la Bible, restais fidĂšle au nom du Seigneur, n’abandonnais pas le chemin du Seigneur, je pouvais entrer dans le royaume des cieux. Maintenant, je viens de voir que cette pensĂ©e est si absurde et erronĂ©e. Je suis pleine de tempĂ©rament satanique ; sans expĂ©rimenter l’Ɠuvre de jugement de Dieu des derniers jours, comment puis-je ĂȘtre qualifiĂ©e pour entrer dans le royaume des cieux ? DĂšs lors, en lisant la parole de Dieu, j’ai Ă©galement rĂ©flĂ©chi, examinĂ© et dĂ©couvert qui je suis, et j’ai pensĂ© Chaque fois que je rĂ©vĂšle un tempĂ©rament corrompu c’est une reprĂ©sentation de Satan, c’est rendre tĂ©moignage Ă  Satan, et en mĂȘme temps, c’est rĂ©sister Ă  Dieu et L’humilier. Par la suite, chaque fois que je voulais me fĂącher parce que les actes de ma famille Ă©taient de nouveau contre ma volontĂ©, je m’exerçais Ă  renoncer Ă  la chair, Ă  leur parler patiemment et d’un ton doux ; lorsque je les voyais se lever tard et ĂȘtre dilatoires, je ne les harcelais ni ne parlais, mais j’étais indulgente et comprĂ©hensive envers eux. Quant Ă  mes neveux et niĂšces, je ne les restreignais pas comme avant, mais leur donnais une certaine libertĂ©, et je les Ă©clairais calmement s’ils avaient fait quelque chose d’une mauvaise maniĂšre. De plus, j’avais cessĂ© de me fĂącher contre mon mari ; lorsque je le voyais gronder nos enfants, je communiquais avec lui en toute patience, et lui disais que se fĂącher Ă©quivalait Ă  vivre sous le tempĂ©rament de Satan, et que nous devrions vivre Ă  la ressemblance humaine et traiter nos enfants avec amour, tolĂ©rance, patience, comprĂ©hension, etc. AprĂšs que ma famille eut vu ces changements en moi, mon mari a dit Ă  mon neveu, Ta tante est devenue si douce. C’est vraiment incroyable ! » Alors mon neveu a dit AprĂšs avoir cru en Dieu Tout-Puissant, ma tante semble s’ĂȘtre transformĂ©e en une diffĂ©rente personne. C’est inimaginable ! » En entendant ces paroles, je me sentais trĂšs gratifiĂ©e et heureuse dans mon cƓur. Je remercie Dieu Tout-Puissant de m’avoir sauvĂ©e de ma condition difficile de pĂ©chĂ© et de confession, de m’avoir montrĂ© le chemin de me dĂ©partir du pĂ©chĂ© et de m’avoir aidĂ©e Ă  marcher sur un chemin lumineux de salut. Par la suite, lorsque j’ai collaborĂ© avec les frĂšres et sƓurs pour tĂ©moigner de l’évangile du RĂšgne de Dieu Ă  ma famille, ils l’ont tous acceptĂ© avec joie. Nous sommes reconnaissants de la grĂące de Dieu envers notre famille. La fin. .. cette triste nouvelle. Que le Cardinal CAFFARA repose en paix, qu
Avis du professeur Sujet classique sur la vérité. La subtilité tient à la dimension morale introduite dans l'énoncé par le mot devoir. LE SUJET ET SON CORRIGE Le sujet et le corrigé portant sur le Bac S - Avons-nous le devoir de chercher la vérité ? est en cours de publication. 2022 Copyright France-examen - Reproduction sur support électronique interdite
LHomme peut-il se passer de chercher la VĂ©ritĂ© ? Bertrand VERGELY. PrĂ©sentation par Marie-JoĂ«lle Guillaume. J’ai l’honneur et le plaisir d’ouvrir notre annĂ©e acadĂ©mique 2021-2022 consacrĂ©e au thĂšme de la vĂ©ritĂ©. C’est un thĂšme magnifique, mais derriĂšre l’angle de vue gĂ©nĂ©ral que nous avons choisi se manifeste aussi l IntroductionD’un point de vue relativiste, la vĂ©ritĂ© apparaĂźt comme une illusion trompeuse vers laquelle nous tournerions notre regard en croyant pouvoir l’atteindre. Faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir serait alors une quĂȘte vaine dont aucun espoir ne serait permis. Par devoir, entendons obligation, qu’elle soit morale, civique ou juridique. Il y a dans cette notion de devoir un aspect de nĂ©cessitĂ© et de contrainte qui guiderait nos actions. La vĂ©ritĂ© est quant Ă  elle posĂ©e comme l’adĂ©quation d’une idĂ©e avec la rĂ©alitĂ© dont on fournit des preuves et qui s’oppose en cela Ă  l’erreur ou l’illusion. Rechercher la vĂ©ritĂ©, c’est ainsi se prĂ©munir de l’erreur et des prĂ©jugĂ©s dans un cheminement qui doit conduire Ă  dire, sinon s’approcher de la vĂ©ritĂ©. Cette dynamique de recherche est ainsi un perpĂ©tuel progrĂšs qui prend comme horizon la perspective de la vĂ©ritĂ© comme valeur suprĂȘme Ă  atteindre. Or si la vĂ©ritĂ© n’a rien d’un absolu comme le pose le relativisme, faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir serait davantage vu comme une contrainte qu’un progrĂšs. S’il n’y a pas de vĂ©ritĂ© Ă  atteindre, de quĂȘte Ă  mener, alors le devoir de combattre les erreurs ne serait qu’une vaine tĂąche qui conduirait Ă  leur en substituer d’autres tout aussi illusoires et dont il n’y aurait rien de plus Ă  pourquoi il nous faudra nous interroger si la recherche de la vĂ©ritĂ© a une quelconque utilitĂ©, quand bien mĂȘme elle serait illusoire ou inatteignable. Qu’y-a-t-il a espĂ©rer et Ă  quoi conduit cette quĂȘte de vĂ©ritĂ© ? Peut-on la considĂ©rer comme un devoir ou comme un obstacle, une illusion Ă  laquelle il faudrait se soustraire ?1 La recherche de la vĂ©ritĂ© est une source d’illusion et une contrainte pour la vieL’histoire de la philosophie se fonde sur l’acquisition d’une sagesse qui passe par la recherche de la vĂ©ritĂ©. Dans cette perspective idĂ©ale, la vĂ©ritĂ© est ainsi une valeur que l’on rapproche de celles que sont le bien et le bon. Rechercher la vĂ©ritĂ© c’est alors viser le bien en soi instituĂ© comme valeur suprĂȘme. Pourtant, l’homme a une tendance irrĂ©solue Ă  se complaire dans l’ignorance. Il est en effet des vĂ©ritĂ©s qui ne sont pas toujours bonnes Ă  dĂ©couvrir car elles peuvent Ă©branler notre savoir et nos croyances. Se dĂ©tourner de la vĂ©ritĂ©, Ă©viter de la rechercher Ă  tout prix est ainsi une posture qui peut ĂȘtre souhaitable. L’épicurisme dĂ©fend cette thĂšse selon laquelle, ne pas rechercher la vĂ©ritĂ©, c’est ainsi parvenir Ă  l’ataraxie, c’est-Ă -dire la tranquillitĂ© d’ñme. Il en rĂ©sulte qu’en ne prenant pas comme perspective et comme but de rechercher la vĂ©ritĂ©, nous sommes libĂ©rĂ© du poids de cette quĂȘte tourmentĂ©e pour vivre pleinement sa vie et l’on peut accueillir et profiter de tous les plaisirs qui se prĂ©sentent Ă  nous. NĂ©anmoins, s’il y a dans l’épicurisme un aspect de modĂ©ration dans le fait de profiter de ces plaisirs et de vivre pleinement sa vie, c’est qu’elle est tempĂ©rĂ©e par la pratique de la vertu et le souci de justice, et donc qu’elle se rattache Ă  certaines valeurs. A l’inverse, pour Nietzsche, la recherche de la vĂ©ritĂ© est purement une illusion qui nous aliĂšne pour vivre pleinement et s’affirmer. Pour lui, les valeurs morales traditionnelles sont des constructions sur lesquelles la recherche de la vĂ©ritĂ© prendrait racine et dont il faut se prĂ©server. Car en posant que la recherche de la vĂ©ritĂ© serait une obligation et qu’elle dĂ©coulerait de la prise en considĂ©ration des valeurs morales, cela nous dĂ©tournerait de notre puissance de vivre et de s’affirmer. Pour lui donc, la vĂ©ritĂ© n’est pas une quĂȘte mais une affirmation individuelle qui consiste dans l’agir sans tenir compte des valeurs morales, obstacles Ă  notre puissance de en faisant de la vie une valeur plus haute que celle de la recherche de la vĂ©ritĂ©, on sombre dans un chaos moral oĂč les valeurs n’ont plus de sens. Si la vĂ©ritĂ© n’a pas de valeur et consiste simplement dans l’affirmation de sa puissance individuelle en faisant fi des autres valeurs, alors il n’y a plus de progrĂšs moral possible, plus de direction vers laquelle tendre, comme peut l’ĂȘtre le bien, la sagesse ou la La recherche de la vĂ©ritĂ© comme principe directeur et source du progrĂšsNe pas concevoir la recherche de la vĂ©ritĂ© comme un devoir, une quĂȘte Ă  atteindre, c’est alors laisser place aux prĂ©jugĂ©s et Ă  la doxa. Or la philosophie platonicienne s’appuie sur cette volontĂ© de combattre le scepticisme et les savoirs apparents pour accĂ©der Ă  la connaissance et acquĂ©rir une sagesse. Viser la connaissance et la sagesse c’est alors faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© une condition de notre progrĂšs moral mais aussi humain. En effet, l’homme est un ĂȘtre douĂ© de raison et capable d’atteindre les vĂ©ritĂ©s les plus hautes comme le sont le Bien, le juste, le beau. Ainsi, en faisant de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir, Platon donne une direction Ă  l’humanitĂ© et une justification de sa nature raisonnable. C’est parce que nous sommes en mesure de nous dĂ©faire des illusions qui nous dĂ©tournent des valeurs les hautes que nous avons aussi le devoir de la faire en recherchant la vĂ©ritĂ©. De plus, c’est en faisant de cette recherche une quĂȘte en perpĂ©tuel devenir que l’on peut accĂ©der Ă  la sagesse et faire qu’un progrĂšs humain est possible. Le chemin qui mĂšne Ă  la vĂ©ritĂ© est une ascĂšse obligĂ©e pour que les valeurs prennent leurs sens et que puissent se constituer une Ă©thique et une connaissance fondĂ©e. D’ailleurs, la science ne tient sa valeur et ne progresse ainsi qu’en faisant de la recherche de la vĂ©ritĂ© un cheminement toujours en devenir. En posant que la vĂ©ritĂ© est le but ultime de la science, elle progresse ainsi et s’enrichit de ses connaissances passĂ©es. Faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un devoir, c’est ainsi fonder la source de la morale, de la science et de la connaissance en gĂ©nĂ©ral pour permettre un Ă  l’image de la conception nietzschĂ©enne, ne peut-on plutĂŽt vouloir faire de la valeur de la vie un devoir plus haut que celui de rechercher la vĂ©ritĂ© dans un souci de progrĂšs moral et de savoir ? Si la morale et la science dĂ©coulent de la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme illusoire, ne serions-nous pas plus enclins Ă  Ă©vacuer ce devoir de viser la vĂ©ritĂ© pour s’affirmer en tant qu’ĂȘtres individuels pleinement conscients de notre libertĂ© ?3 Le devoir de rechercher la vĂ©ritĂ© est la condition mĂȘme du progrĂšs et de la l’homme est un ĂȘtre raisonnable, il possĂšde en lui les facultĂ©s qui lui permettent d’ĂȘtre Ă©clairĂ© et de rechercher la vĂ©ritĂ© en Ă©vitant de sombrer dans l’erreur et le dogmatisme. C’est d’ailleurs au siĂšcle des lumiĂšres que la raison a Ă©tĂ© affirmĂ©e par les philosophes comme une modalitĂ© qui permettrait Ă  l’homme de s’émanciper et de lutter contre l’obscurantisme qu’imposait la religion au 18e siĂšcle. Kant affirme ainsi que l’homme est libre d’agir mais d’agir de façon raisonnable en Ă©coutant l’impĂ©ratif catĂ©gorique que lui dicte sa raison le tu dois ». De plus, c’est par la raison que l’homme acquiĂšre sa libertĂ© et en constitue sa condition de possibilitĂ©. En posant ainsi l’agir moral comme un impĂ©ratif du progrĂšs Ă©thique, cette quĂȘte de la vĂ©ritĂ© apparaĂźt comme un devoir auquel l’homme ne peut se soustraire. Faire de la recherche de la vĂ©ritĂ© un horizon obligĂ©, c’est ainsi participer au progrĂšs de l’humanitĂ© et au vivre mieux ensemble. De mĂȘme, pour Spinoza les hommes se croient libres car ils ignorent les vraies causes des choses qui les dĂ©terminent. Or, apprendre Ă  connaitre les causes comme une quĂȘte de la vĂ©ritĂ© aide Ă  mieux les percevoir et Ă  agir sur elles pour mieux vivre. Faire de la connaissance une quĂȘte, un devoir vers lequel il faut tendre, c’est ainsi mieux comprendre le monde qui nous entoure et pouvoir mettre en Ɠuvre les moyens pour l’incliner en notre faveur. On est jamais aussi libres explique-t-il, que quand on connait les vraies causes qui nous dĂ©terminent puisqu’alors nous pouvons trouver les moyens pour agir dessus et nous dĂ©faire de leur emprise. Aussi, la recherche de la vĂ©ritĂ©, plus qu’une simple quĂȘte directrice apparaĂźt comme un devoir qui conditionne notre progrĂšs et notre avons vu que la vĂ©ritĂ© peut ĂȘtre une source de tourment prĂ©judiciable Ă  la vie. S’obliger Ă  rechercher la vĂ©ritĂ© serait ainsi dans bien des cas nĂ©faste, mais aussi illusoire puisque celle-ci pourrait ĂȘtre conçue comme une simple construction qui reposerait sur les autres valeurs que sont le bien, le mal, le juste. NĂ©anmoins, parce que l’erreur est toute aussi pernicieuse pour l’homme et pour la connaissance, poser la recherche de la vĂ©ritĂ© comme une quĂȘte en perpĂ©tuel devenir et s’y obliger permet ainsi de fonder un principe directeur rendant possible un progrĂšs de l’ encore, le devoir de rechercher la vĂ©ritĂ© serait la condition mĂȘme de notre libertĂ© en tant qu’elle permettrait de connaitre les vraies causes des choses et ainsi d’avoir une emprise sur elles. Vosinteractions sont basĂ©es sur l’ouverture et le flux plutĂŽt que sur des tons sous-jacents de devoir et de ressentiment. Cela facilite le flux et la connexion parce que les gens peuvent faire confiance Ă  ce qui leur est prĂ©sentĂ© plutĂŽt que de ressentir le besoin de chercher des programmes sous-jacents. La clartĂ© et la transparence ‱ Puisque l'homme est dotĂ© d'une raison, il convient qu'il l'exerce pleinement comment mieux le faire qu'en cherchant la vĂ©ritĂ© ? ‱ Puisque l'erreur ou l'illusion, ou le mensonge... s'oppose Ă  la vĂ©ritĂ©, le devoir de l'homme ne peut consister Ă  ĂȘtre dans l'erreur. ‱ S'obliger Ă  chercher la vĂ©ritĂ©, c'est reconnaĂźtre que cette derniĂšre est en elle mĂȘme - indĂ©pendamment de ses possibles applications - une valeur suffisante c'est abandonner le point de vue pragmatiste ou utilitariste. Bien comprendre le sujet ‱ Question surprenante la vĂ©ritĂ© relĂšve de la connaissance, le devoir relĂšve de la morale quelle relation y-a-t-il entre les deux ? ‱ Il y a un devoir de dire la vĂ©ritĂ© si on la connaĂźt ; H peut y avoir un dĂ©sir de chercher la vĂ©ritĂ© en science ou ailleurs comment passer de ce dĂ©sir au devoir ? ‱ Cela suppose-t-il que l'homme ne s'accomplit comme tel qu'en obĂ©issant Ă  un tel devoir ? C'est alors le dĂ©finir comme un ĂȘtre de raison cette dĂ©finition est-elle suffisante ? Utiliser ses connaissances ‱ La vĂ©ritĂ© s'oppose, non seulement au faux, mais aussi au mensonge, Ă  l'illusion, Ă  l'inconscience. ‱ Épicure la connaissance n'a d'intĂ©rĂȘt que par ses consĂ©quences en morale ; consĂ©quence on peut proposer plusieurs explications d'un mĂȘme phĂ©nomĂšne, pourvu que cela rassure. ‱ Nietzsche la quĂȘte de la vĂ©ritĂ© nous entraĂźne loin de la vie. Les piĂšges Ă  Ă©viter ‱ La notion de devoir ne doit pas vous inviter Ă  rĂ©citer ce que vous connaissez de la morale kantienne. ‱ Chercher la vĂ©ritĂ© » ne concerne pas que le scientifique ou le philosophe ne consacrez pas votre copie Ă  leur seule dĂ©ontologie. ‱ VĂ©ritĂ© » est Ă  prendre au sens gĂ©nĂ©ral et flou ne faites pas de dĂ©veloppements sur les vĂ©ritĂ©s formelles, matĂ©rielles, expĂ©rimentales, etc. Ledevoir de chercher la vĂ©ritĂ©, et l’ayant trouvĂ©e, le devoir d’y adhĂ©rer, et de se conduire en accord avec elle. Le paragraphe 1 concluait : « que ce double devoir concerne la conscience de l’homme et l’oblige, et que la vĂ©ritĂ© ne s’impose que par la force de la vĂ©ritĂ© elle-mĂȘme, qui pĂ©nĂštre l’esprit avec autant de
ElĂšve prodige, Nietzsche obtient Ă  25 ans un poste Ă  l’universitĂ© alors qu’il n’a pas de thĂšse. C’est Ă  cette Ă©poque qu’il rencontre Wagner. Il dĂ©missionne 10 ans plus tard pour vivre en nomade en Italie, France et BohĂšme, pĂ©riode de maturation de son oeuvre. La fin de sa vie verra une descente dans la folie, dont il ne reviendra pas. AprĂšs sa mort, sa sƓur Elizabeth tenta d’utiliser sa pensĂ©e pour servir ses convictions nazie. Elle publiera des notes, allant jusqu’à en réécrire des parties. Ce sera l’ouvrage posthume La volontĂ© de puissance. La vie ne tend pas au bonheur pour Nietzsche, qui critique en cela les philosophies eudĂ©monistes classiques. C’est que la vie est pensĂ©e ici comme une Ă©nergie. Il s’agit d’une force vitale qui pousse tout ĂȘtre vivant, de la bactĂ©rie Ă  la civilisation, Ă  Ă©tendre son pouvoir sur ce qui l’entoure, Ă  tenter de se l’approprier, l’assimiler, le digĂ©rer pour le soumettre Ă  sa loi. Il n’y a ici rien de moral ou d’immoral, il s’agit juste d’un Ă©tat de fait la vie est comme ça, elle est volontĂ© de puissance »[1]. La vie est donc par nature Lire la suite → La tolĂ©rance est un concept datĂ©, nĂ© au XVIĂšme siĂšcle avec l’édit de tolĂ©rance » de Catherine de MĂ©dicis, qui reconnaissait le droit de culte aux protestants. La notion est donc trĂšs liĂ©e, dĂšs son essor, au contexte des guerres de religions entre catholiques et protestants qui divisaient alors le royaume. Comme Ă©motion positive, ce qui nous intĂ©resse ici, elle dĂ©signe un Ă©ventail d’attitudes allant de l’effort conscient pour accepter ce qu’on n’approuve pas, jusqu’à l’accueil bienveillant de la diffĂ©rence quelle qu’elle soit, traduisant ainsi une ouverture d’esprit, un respect d’autrui voire une curiositĂ© pour sa particularitĂ©. Voltaire[1] en faisait une condition incontournable du dĂ©veloppement moral des individus, et par suite, du progrĂšs social. En effet, la tolĂ©rance est une des conditions d’un vivre-ensemble harmonieux. C’est aussi une condition de la dĂ©mocratie, puisqu’elle suppose la reconnaissance d’une Ă©quivalence en droit et en dignitĂ© de toutes les opinions. Mais toutes les opinions doivent-elles vraiment ĂȘtre tolĂ©rĂ©es ? Ainsi, la tolĂ©rance n’est pas sans ambiguĂŻtĂ©s. Notons d’abord que la tolĂ©rance n’est pas l’indiffĂ©rence. Se moquer de tout ou considĂ©rer que tout est Ă©quivalent n’est pas ĂȘtre tolĂ©rant. Lire la suite → Je vous propose cette semaine une rĂ©flexion dans le prolongement de celle ouverte il y a quelques semaines par la machine de Nozick. On y avait vu que si, comme on a tendance Ă  le croire, l’ĂȘtre humain recherchait par dessus tout Ă  ĂȘtre heureux, alors toute personne devrait souhaiter se brancher Ă  la machine. Or, l’expĂ©rience de pensĂ©e soumise Ă  un grand nombre d’individus montre qu’au contraire, trĂšs peu de gens le ferait, indiquant par lĂ  que le bonheur n’est pas nĂ©cessairement pour eux la valeur suprĂȘme. Ce qui nous mĂšne Ă  la question philosophique de cette semaine faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? Implicitement, la question ne semble se poser que dans des situations oĂč elles s’excluent l’une l’autre. Ce serait bonheur ou vĂ©ritĂ©, comme si on ne pouvait avoir les deux en mĂȘme temps, comme si le bonheur ne pouvait que s’accompagner du mensonge et que la vĂ©ritĂ© ne pouvait que faire notre malheur. Dans une telle situation, on peut vouloir d’abord entendre le faut-il ?» comme un doit-on ?». Nous sommes alors renvoyĂ©s Ă  la question des devoirs, comme si chacun d’entre nous, en toutes circonstances, avait le devoir de prĂ©fĂ©rer l’un Ă  l’autre. Doit-on donc prĂ©fĂ©rer la vĂ©ritĂ© au bonheur, comme s’il y avait lĂ  un devoir envers soi-mĂȘme, une dignitĂ© particuliĂšre ? Doit-on au contraire prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, poussĂ©s par ce qui serait un respect envers notre nature, dĂ©finie alors principalement sous son aspect jouissif ? La question des devoirs envers soi-mĂȘme et des contenus de ces devoirs Ă©tant dĂ©jĂ  philosophiquement problĂ©matique, c’est Ă  grand peine qu’on fonderait ici un devoir prioritaire envers soi-mĂȘme pour l’un ou pour l’autre, pour le bonheur ou pour la vĂ©ritĂ©. Se poser la question serait alors plutĂŽt Ă  entendre sur le mode du conseil, comme un vaut-il mieux choisir le bonheur contre la vĂ©ritĂ© ou la vĂ©ritĂ© contre le bonheur » ? Vous l’aurez compris, ce vaut-il mieux » ne peut faire l’économie du par rapport Ă  quoi ? ». Par rapport Ă  mes intĂ©rĂȘts ? Sans doute est-ce la vĂ©ritĂ© qu’il faut alors privilĂ©gier. Par rapport Ă  mon bien-ĂȘtre global ? Bien malin celui qui sait dĂšs maintenant quelle alternative lui sera la plus heureuse au final. Une vĂ©ritĂ© douloureuse mais libĂ©ratrice vaut peut-ĂȘtre mieux qu’une illusion confortable bercĂ©e trop longtemps. Eviter un malheur prĂ©sent n’est peut-ĂȘtre pas un bon calcul Ă  long terme. Difficile, donc, de se prononcer sur la meilleure des deux options d’un point de vue pragmatique, y compris par rapport au bonheur lui-mĂȘme. Si bonheur et vĂ©ritĂ© semblent d’abord s’exclurent, ils peuvent aussi se rejoindre par-delĂ  le malheur prĂ©sent. On aboutirait alors Ă  un bonheur par la vĂ©ritĂ©, comme s’il s’agissait d’un chemin dĂ©tournĂ© mais plus solide Ă  long terme. Vous l’aurez compris, il n’y a pas de bonne rĂ©ponse » Ă  cette question, mais plutĂŽt des choix et des implications. En choisissant la vĂ©ritĂ© au bonheur, je fais un choix sur la personne que je dĂ©sire ĂȘtre. Ne pas mettre la tĂȘte dans le sable et choisir de faire face Ă  une vĂ©ritĂ© dĂ©sagrĂ©able est aussi une façon de s’assumer, d’assumer la vie avec ses dimensions dĂ©plaisantes et de se montrer responsable face au monde. On peut choisir la vĂ©ritĂ©, avec les souffrances qu’elle suppose, et en tirer, si ce n’est un bonheur en soi, au moins une certaine idĂ©e de soi-mĂȘme. Se choisir responsable et malheureux plutĂŽt qu’heureux dans l’illusion est aussi un choix rationnel qui engage l’ĂȘtre. Tout comme le choix inverse. En choisissant le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, j’indique que la dimension la plus importante de mon ĂȘtre est de jouir de la vie, quitte Ă  en rester au niveau superficiel des choses et des relations, quitte Ă  ĂȘtre un imbĂ©cile heureux ». Quitte aussi Ă  mentir et faire souffrir ? Nous n’avons envisagĂ© jusqu’ici que la vĂ©ritĂ© qui nous concernait, mais elle peut aussi mettre autrui en jeu. PrĂ©fĂ©rer mon bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© pour autrui est ainsi courir le risque d’ĂȘtre injuste. Laisserais-je un innocent ĂȘtre accusĂ© parce que c’est mieux pour moi de mentir ou de me taire ? Remarquez comment les pires dĂ©rives Ă©goĂŻstes peuvent dĂ©couler de cette position. Et quand bonheur et vĂ©ritĂ© concernent autrui ? L’exemple le plus classique dire Ă  une proche que sa ou son conjointe lela trompe. Quel est mon devoir prioritaire envers cette amie ? Lui dois-je d’abord le bonheur ou d’abord la vĂ©ritĂ© ? Je peux faire un choix qui engage la signification de l’ĂȘtre pour moi-mĂȘme, mais c’est impossible de faire le choix de l’ĂȘtre pour autrui. C’est donc du cĂŽtĂ© de la relation elle-mĂȘme qu’il faut alors chercher. On trouve chez Hegel l’idĂ©e que nous n’avons pas le devoir de tout dire Ă  tout le monde, mais que les devoirs que nous avons les uns envers les autres dĂ©pendent de la nature et de la proximitĂ© de notre relation. Sans doute faut-il chercher lĂ  ce que je dois Ă  autrui, et ĂȘtre conscient que ce que je dĂ©ciderai alors de faire engagera la nature de notre relation. Et encore une fois un titre accrocheur, qui ne remplit pas ses promesses. Le bonheur par la raison » Ă©tait-il donnĂ© en sous-titre, mais c’est trĂšs indirectement que l’on trouvera un quelconque rapport avec le bonheur en ces pages. C’est mĂȘme Ă  peine si on nous parle de Leibniz. Un titre plus honnĂȘte aurait Ă©tĂ© pourquoi le systĂšme de Spinoza, d’aprĂšs M. Ferry, ne tient pas ». Cela dit, mis Ă  part la dĂ©ception que ressentira tout auditeur de ce CD qui espĂ©rait en apprendre sur le bonheur chez Leibniz et chez Spinoza, il restera pour les amateurs de philosophie, 1h15 de cours consacrĂ© Ă  une certaine lecture de Spinoza plutĂŽt agrĂ©able Ă  Ă©couter. VoilĂ  a contrario, 3 CD qui tiennent leurs promesses, car c’est bien de bonheur et uniquement de bonheur que nous dissertons ici. Le premier CD est tenu par AndrĂ© Comte-Sponville, vous y retrouverez pour l’essentiel l’exposĂ© qui avait fait l’objet d’un petit ouvrage Le bonheur dĂ©sespĂ©rĂ©ment. Le deuxiĂšme CD contient l’exposĂ© de François Jullien, spĂ©cialiste de la pensĂ©e chinoise. Le troisiĂšme est consacrĂ© aux questions que s’adressent les deux invitĂ©s. L’exposĂ© d’AndrĂ© Comte-Sponville est trĂšs clair et pĂ©dagogique. Il soutient, en visitant entre autres Platon et Spinoza, que le bonheur risque fort de nous Ă©chapper tant que nous en faisons un but, et que notre chance de le retrouver est d’en faire non pas un but mais une expĂ©rience. L’exposĂ© de François Jullien sera plus difficile d’accĂšs si vous n’avez pas de bagage philosophique, mais il est particuliĂšrement intĂ©ressant et vaut la peine que vous vous accrochiez un peu si besoin est. On y apprend notamment que la Chine n’a pas pensĂ© le bonheur comme la pensĂ©e indo-europĂ©enne a pu le faire. La Chine n’a en effet pas construit d’opposition entre bonheur et malheur, elle n’a pas non plus Ă©laborĂ© de concepts d’ñme, de corps ou de finalitĂ©, pas d’ontologie en Chine, pas de pensĂ©e de l’ĂȘtre, de pensĂ©e du manque ni de pensĂ©e de l’éternitĂ©. Toutes les questions fondamentales de la GrĂšce n’ont pas Ă©tĂ© pensĂ©es en Chine. C’est donc une vision tout Ă  fait diffĂ©rente que François Jullien dĂ©roule sous nos yeux. On regrette de ne pas en apprendre plus et vous aurez sĂ»rement, comme moi, l’envie de creuser la question. Le dernier CD est Ă  rĂ©server aux initiĂ©s, sautez-le sans regrets si vous vous sentez larguĂ©, le plus intĂ©ressant de l’enregistrement n’est pas lĂ . Blaise Pascal 1623-1662 est Ă  la fois mathĂ©maticien et moraliste. Comme mathĂ©maticien, il invente Ă  19 ans la pascaline » premiĂšre machine Ă  calculer, prouve la pression de l’air, invente le concept d’espĂ©rance en probabilitĂ©s
 DĂ©jĂ  rapprochĂ© de la religion chrĂ©tienne Ă  la mort de son pĂšre, il connaĂźt une nuit d’extase mystique le 23 novembre 1654. DĂšs lors, Pascal se consacre Ă  une apologie de la religion chrĂ©tienne. Il est plus difficile de tirer une conception unifiĂ©e du bonheur chez Pascal, compte tenu du caractĂšre fragmentaire et incomplet des PensĂ©es. Ce qu’on peut remarquer cependant, au fil des extraits, est le caractĂšre tragique que prend le bonheur chez Pascal. En effet, tout en disant que le bonheur est recherchĂ© par tout le monde, qu’il est le motif de toutes les actions de l’homme, jusqu’à ceux qui vont se pendre »[1], il affirme en mĂȘme temps, de façon certes Lire la suite → DĂšs sa publication, l’expĂ©rience de pensĂ©e de Nozick a suscitĂ© de nombreux commentaires dans le monde acadĂ©mique. L’immense majoritĂ© des gens ne se brancheraient pas. D’abord, et c’est l’angle sous lequel la majoritĂ© des objections ont Ă©tĂ© apportĂ©es il semble que nous ayons une prĂ©fĂ©rence naturelle » pour la vĂ©ritĂ©. La majoritĂ© des personnes interrogĂ©es faites l’expĂ©rience semble avoir une rĂ©pugnance premiĂšre pour un bonheur qui ne serait qu’illusion, mĂȘme si nous n’avons pas conscience de l’illusion. Quelles explications pouvons-nous donner Ă  cela ? Si je prĂ©fĂšre le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, alors ce bonheur devient autocentrĂ© et stĂ©rile. Je suis heureux dans mon rĂ©servoir, certes, mais ce bonheur ne concerne que moi, ma vie ne laissera aucune trace dans le monde, je ne contribuerai au bonheur de personne ni au malheur de personne d’ailleurs, je ne participerai Ă  aucune crĂ©ation, aucun dĂ©bat, aucune avancĂ©e. Tout se fera sans moi. Si par contre je choisis de ne pas me brancher, alors certes ma vie ne sera pas aussi parfaite, mais elle aura un impact sur le monde. Je serai lĂ  pour mes proches, je peux changer les choses, bref, je serai en lien avec le monde et y serai un ĂȘtre humain responsable. C’est donc aussi entre une vie imparfaite et engagĂ©e ou une vie heureuse mais dĂ©sengagĂ©e qu’on me propose de choisir. J’ajoute ici mon grain de sel au dĂ©bat remarquez que l’expĂ©rience de pensĂ©e suppose qu’on vous offre la possibilitĂ© de vous brancher quand vous voulez. Ce qui signifie que le sujet est comme vous et moi, il n’a pas la connaissance de ce que sera effectivement sa vraie » vie future. Le choix est donc entre une vie heureuse Ă  coup sĂ»r et une vie qui reste encore Ă  vivre et Ă  Ă©crire. Le choix n’est donc pas qu’entre bonheur et vĂ©ritĂ©, il est aussi entre bonheur maximal assurĂ© et bonheur incertain mais qu’on espĂšre pas trop mal quand mĂȘme et qui surtout sera mon Ɠuvre. Ma seule façon de me connaĂźtre, de savoir qui je suis et de quoi je suis capable, c’est de me coltiner au monde. Je risque de me faire broyer, certes, je risque le malheur, mais c’est la seule façon de rĂ©pondre Ă  la question qui suis-je ? ». Si je me branche, je ne le saurai jamais. Le choix est donc aussi entre bonheur absolu mais passif ou bonheur espĂ©rĂ© et actif. Par consĂ©quent, se brancher ou non signifie aussi choisir entre illusion et connaissance de soi. Au final, si le but de la vie Ă©tait vraiment d’ĂȘtre heureux, si le bonheur, tel que nous le disaient les grecs, reprĂ©sentait effectivement le Souverain Bien, alors nous devrions tous choisir sans hĂ©siter de nous brancher. Si la majoritĂ© des gens choisiraient de ne pas le faire, c’est peut-ĂȘtre lĂ  l’indice que le bonheur n’est finalement pas leur absolue prioritĂ© dans la vie. Certes nous le recherchons, mais peut-ĂȘtre pas Ă  n’importe quel prix. DĂšs lors, chacun peut ĂȘtre renvoyĂ© Ă  l’examen de sa propre Ă©chelle de valeur et de son propre systĂšme de prioritĂ©s quel prix serais-je prĂȘte Ă  payer pour mon bonheur ? Vaut-il que je lui sacrifie ma libertĂ©, ma responsabilitĂ© ou autres choses ? Quand devient-il trop cher payĂ© ? Je vous laisse sur cette rĂ©flexion. J’aimerais pour cette semaine soumettre Ă  votre rĂ©flexion une expĂ©rience de pensĂ©e trĂšs cĂ©lĂšbre parmi les philosophes, issue d’un ouvrage du philosophe amĂ©ricain contemporain Robert Nozick Anarchy, State, and Utopia[1]. Supposez qu’il existe une machine Ă  expĂ©rience qui soit en mesure de vous faire vivre n’importe quelle expĂ©rience que vous souhaitez. Des neuropsychologues excellant dans la duperie pourraient stimuler votre cerveau de telle sorte que vous croiriez et sentiriez que vous ĂȘtes en train d’écrire un grand roman, de vous lier d’amitiĂ©, ou de lire un livre intĂ©ressant. Tout ce temps-lĂ , vous seriez en train de flotter dans un rĂ©servoir, des Ă©lectrodes fixĂ©es Ă  votre crĂąne. Faudrait-il que vous branchiez cette machine Ă  vie, Ă©tablissant d’avance un programme des expĂ©riences de votre existence ? » On vous propose donc de vous brancher Ă  une machine, capable de vous faire vivre votre vie idĂ©ale. Tout ce que vous pourriez vouloir vous sera procurĂ©, le bonheur est Ă  portĂ©e de main. L’inconvĂ©nient est que tout cela sera faux, mais vous n’en saurez rien et pouvez choisir de ne jamais rien en savoir. Vous brancheriez-vous ? L’expĂ©rience de pensĂ©e de Nozick, 25 ans avant Matrix[2], vise bien sĂ»r Ă  nous mettre face Ă  un dilemme. Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ©, ou la vĂ©ritĂ© au bonheur ? Remarquez qu’il ne s’agit pas d’opposer vĂ©ritĂ© et plaisirs, mais bien vĂ©ritĂ© et bonheur. En effet, la machine de Nozick n’est pas qu’une machine Ă  plaisirs. Si ma conception du bonheur est une succession sans fin de plaisirs assouvis, alors je programmerai la machine en ce sens et elle me donnera ce que je souhaite. Si ma conception est diffĂ©rente, si je dose subtilement revers et succĂšs pour me faire mieux apprĂ©cier les seconds, que je me fournis un appĂ©tit d’ogre pour la vie, que je programme la rĂ©alisation d’une grande Ɠuvre ou quoi que ce soit d’autre qui correspond trĂšs exactement Ă  mon idĂ©e de bonheur, alors la machine le donnera Ă©galement. Et mĂȘme, on peut admettre pour pousser l’expĂ©rience de pensĂ©e, que je n’ai pas besoin de programmer la machine Ă  l’avance et qu’elle est capable de s’adapter en cours de route, voire de prĂ©venir mes dĂ©sirs pour me fournir ma vie idĂ©ale. C’est donc bien entre une certitude de bonheur maximal et une vie imparfaite, franchement malheureuse peut-ĂȘtre, mais vraie » que je peux choisir. Je vous laisse rĂ©flĂ©chir Ă  la question et aux enjeux que vous y voyez, car le choix ne se rĂ©sume Ă©videmment pas Ă  une alternative entre bonheur et vĂ©ritĂ©. Je vous retrouve la semaine prochaine pour vous proposer un topo des dĂ©bats que cette expĂ©rience a provoquĂ© chez les philosophes de mĂ©tier. [1] Nozick, R., Anarchy, state, and Utopia, New-York Basic Book, 1974, et en français Anarchie, Etat et Utopie, trad. E. d’Auzac de Larmartine & Dauzat, Paris, PUF, 1988, pp. 65-67 – Une expĂ©rience de pensĂ©e similaire se trouve chez Hilary Putman dans Raison, VĂ©ritĂ© et Histoire 1981 [2] Matrix La Matrice au Qc et N-B est un film de Lana Wachowski 1999, dans lequel tous les humains ou presque vivent dans la Matrice, sorte de super machine de Nozick ». Un personnage NĂ©o se voit offrir un choix entre deux pilules avec la bleue, il retourne dans la Matrice faire de beaux rĂȘves, avec la rouge il en sort et vit sa vraie » vie. Ce petit opus est la transcription d’une confĂ©rence donnĂ©e en 1999 souvent reprise et suivie par une pĂ©riode de questions du public, elles aussi retranscrites. Dans un premier temps, Comte-Sponville s’interroge sur les raisons pour lesquelles nous sommes si peu ou si difficilement heureux. C’est qu’il semble y avoir, dans le bonheur lui-mĂȘme, une contradiction logique. Tout homme dĂ©sire ĂȘtre heureux. Or, la nature du dĂ©sir semble nous condamner au tragique le dĂ©sir est manque si bien que tout dĂ©sir comblĂ© disparaĂźt bientĂŽt comme dĂ©sir ; ce qu’on vient d’obtenir ne nous intĂ©resse dĂ©jĂ  plus, l’ennui point. Ce que je dĂ©sirais, et qui devait faire mon bonheur, déçoit ; le bonheur lui-mĂȘme que je dĂ©sire, lorsque je l’atteins, m’ennuie. Le bonheur, coincĂ© entre les oscillations du dĂ©sir et de l’ennui, n’est donc que fugacement entraperçu et au final, perpĂ©tuellement manquĂ©. Ne peut-on dĂ©sirer ce qu’on a, et donc ĂȘtre heureux ? Oui, rĂ©pond Compte-Sponville, mais alors il faut ramener le bonheur du cĂŽtĂ© de la joie et du plaisir. L’erreur, quand on dĂ©finit le dĂ©sir comme manque, c’est de l’assimiler Ă  l’espĂ©rance. EspĂ©rer, selon Compte-Sponville, revient Ă  dĂ©sirer sans savoir on ignore l’issue de notre espĂ©rance, sans pouvoir on n’espĂšre que ce qui ne dĂ©pend pas de nous et sans jouir la jouissance est sans cesse ajournĂ©e. Or, tout le dĂ©sir n’est pas espĂ©rance. Il suffit donc d’écarter, dans notre dĂ©sir de bonheur ou dans notre dĂ©sir vers le bonheur, tout ce qui relĂšve de l’espĂ©rance. Ceci distinguĂ©, il est Ă©vident – et mĂȘme souhaitable – qu’on peut dĂ©sirer ce qu’on sait, ce qu’on peut, ce qu’on a, bref, ce qui dĂ©pend de nous, et que nous pouvons nous en rĂ©jouir. C’est donc par lĂ  qu’il y a un bonheur possible en actes. Le bonheur dĂ©sespĂ©rĂ©, c’est donc un bonheur qui enracine son dĂ©sir dans le prĂ©sent en s’étant dĂ©barrassĂ© du tragique de l’espĂ©rance. Atteindre la souveraine fĂ©licitĂ© »[1], chez Descartes, demande de chercher en nous-mĂȘmes. Les Ăąmes vulgaires » se fourvoient en attendant le bonheur de biens extĂ©rieurs. Certes, les honneurs, les richesses ou la santĂ© sont des biens, et les possĂ©der favorise le bonheur. L’homme gĂątĂ© par le sort peut bien ĂȘtre heureux. Mais parce que ces biens ne dĂ©pendent pas de nous, ce n’est qu’un bonheur en sursis. Ayant peut-ĂȘtre moins qu’un autre Ă©tĂ© Lire la suite →
Pourle mouvement: 1- On peut commencer par donner les arguments de l'opinion qui affirme qu'il n'y a aucun besoin de chercher la vĂ©ritĂ© parce que, la vĂ©ritĂ©, on la voit, elle crĂšve les yeux selon l'Ă©quation: "je l'ai vu une fois, je le connais." a) AprĂšs tout le mensonge est partout, "vĂ©cu" dans la nature, par exemple par le camĂ©lĂ©on A la gloire du Grand Architecte de l’Univers, Trois Fois Puissant Maitre et vous tous mes FrĂšres Maitres SecretsOn me demande d’expliquer ce passage du rituel Ne profanez pas le nom de VĂ©ritĂ© en le donnant aux conceptions humaines ».Cette phrase conclut l’exhortation que prononce le Trois Fois Puissant Maitre Ă  la fin du deuxiĂšme voyage serpentin lors du rituel de rĂ©ception des FrĂšres Maitre SecretsL’exhortation dans son entier est la suivante Écoutez la voix qui vous dit N’accorde Ă  qui que ce soit une confiance aveugle, mais Ă©coute tous les hommes avec attention et dĂ©fĂ©rence ; aie la ferme rĂ©solution de les toutes les opinions, mais ne les dĂ©clare justes que si elles apparaissent telles Ă  ton examen profane pas le nom de VĂ©ritĂ© en le donnant aux conceptions humaines ! »Et d’abord quelle est cette voix qui nous dit ? Cette voix passe par la bouche du Trois Fois Puissant MaĂźtre qui, en Ă©levant son Ă©pĂ©e droite vers le ciel et en tenant son maillet sur le cƓur lors de l’ouverture des travaux, semble indiquer que ce qu’il dit est juste et inspirĂ© par Le Grand Architecte De l’Univers. En tout cas la voix semble profĂ©rer de maniĂšre bienveillante et sage conseils, recommandations, incitations, leçons ou objurgations bienveillantes pour un Devoir constructif Pas de confiance aveugle », Ă©coute de tous les hommes », rĂ©solution de comprendre ». C’est en tous cas Ă  nos sens, Ă  notre esprit et Ă  notre clairvoyance que fait appel cette voix Elle nous dit de ne justifier une opinion qu’à partir de notre examen propre. Cela semble signifier qu’en tant que Maitres Secrets nous sommes libres et responsables. Notre Parole nous engagent et peuvent engager le monde autour de nous. Ce que l’homme appelle vĂ©ritĂ© n’est peut-ĂȘtre pas toujours bon Ă  partager. Mais de quoi notre libertĂ© nous donne-t-elle la responsabilitĂ©? Et bien c’est ce qui nous dit la voix dans cette derniĂšre phrase nous sommes responsables de concevoir ce que nous nommerons vĂ©ritĂ© ». La DĂ©claration de Principes du Rite Écossais Ancien et AcceptĂ© [Ă©tablie d’aprĂšs les dĂ©libĂ©rations du Convent de Lausanne du 22 septembre 1875, et d’aprĂšs celles des confĂ©rences des SuprĂȘmes Conseils tenues Ă  Lausanne en 1922, Ă  Paris en 1929, Ă  Bruxelles en 1935 et Ă  Cuba en 1956, et toujours en vigueur aujourd’hui,], aprĂšs avoir proclamĂ© qu’il existe un principe crĂ©ateur nommĂ© Grand Architecte de l’Univers et aprĂšs avoir ajoutĂ© qu’il est un ordre initiatique dont chacun des adeptes progressent de degrĂ© en degrĂ© selon ses capacitĂ©s et ses facultĂ©s propre, dit ceci Ă  l’article 3 Il [le rite Ă©cossais ancien et acceptĂ©] n’impose aucune limite Ă  la libre recherche de la vĂ©ritĂ©, et c’est pour garantir Ă  tous cette libertĂ© qu’il exige de tous la donc pour la libre recherche de la vĂ©ritĂ© que nous sommes devenus Maitres Secrets. Cela semble tout simple quand on le dit comme ça. Mais cela nous pose la question Qu’est-ce que la vĂ©ritĂ© ? Comment dĂ©finir ce que nous recherchons ?Comme base nous avons les mots choisis par la voix Le verbe profaner », le mot de conceptions » et son qualificatif humaines ».La profanation est un acte sacrilĂšge, un manque de respect au sacrĂ©. C’est une irruption irrespectueuse du profane dans le sacrĂ©. La perspective que nous ouvre la voix induit le caractĂšre sacrĂ© du nom de vĂ©ritĂ©. Nous sommes dans la transcendance. Nous pourrions dire qu’il s’agit de Logos au sens Ă©tymologique du terme, c’est-Ă -dire Ă  la fois raison, sagesse, relation et discours. Discours comme utilisation de la langue, c’est-Ă -dire parole exprimant une conception en son sens premier est synonyme de fĂ©condation. C’est un acte de crĂ©ation en rapport avec la vie, en rapport avec l’essentiel. C’est donc un principe actif de construction. Aucun terme de nos rituels n’est choisi par hasard. Il serait donc question ici de nommer vĂ©ritĂ© une idĂ©e en rapport avec le mystĂšre de la vie, le mystĂšre de la crĂ©ation. Nous devrions chercher Ă  reconnaitre le Logos et finalement le voix nous dit ne pas donner le nom de vĂ©ritĂ© aux conceptions humaines. Alors ne devrions-nous pas dĂ©finir ce que sont les conceptions humaines qui pourraient ĂȘtre prises pour vĂ©ritĂ© afin de les Ă©carter de l’axe de notre recherche et ainsi garder le cap vers la vĂ©ritĂ© transcendante que nous erreur, mensonge, imposture sont des concepts auxquels sont souvent donnĂ©s le nom de vĂ©ritĂ©. Ce sont des Ă©chafaudages de l’esprit humain. Ce sont des conceptions de l’ego destinĂ©es Ă  rassurer chacun d’entre nous dans les relations sociales. L’autre ne peut pas ĂȘtre plus beau, plus intelligent, plus brillant, plus aimĂ© que moi. Et si par hasard il l’était j’édicte mes propres rĂšgles qui feront que la vĂ©ritĂ© sera la mienne, celle qui me place devant. Les vĂ©ritĂ©s de l’ego sont les vĂ©ritĂ©s dĂ©voyĂ©es. Ce sont celles que construit l’esprit humain dans l’axe du parjure. Ce sont les constructions mentales par lesquelles s’introduit de manque de respect au sacrĂ©Alors comment sĂ©parer, comment tracer une sĂ©paration, entre le profane et le sacrĂ© ? Le plus simple semble ĂȘtre de dĂ©finir ce qui est contraire Ă  la morale, d’écarter tout ce qui n’est pas prouvĂ© scientifiquement et de disqualifier tout ce qui ne vient pas des bons sentiments ou de l’empathie. C’est-Ă -dire sĂ©parer ce que nous considĂ©rons socialement comme le bien et le mal, et comme nous en avons fait le serment de fuir le vice et de pratiquer la vertu. Le problĂšme est que dans le monde des hommes le vice et la vertu ne sont pas toujours lĂ  oĂč l’on croit qu’ils science, la physique, la nature et leurs lois attestĂ©es par l’expĂ©rimentation peuvent nous paraitre un moyen de conceptualiser la vĂ©ritĂ©. Cependant il n’y a pas si longtemps la terre Ă©tait plate pour tous les hommes. Newton sous son pommier nous dĂ©crit la loi de la gravitĂ© et la terre ronde n’est plus le centre de l’univers. L’homme accorde Ă  la loi Newton le nom de vĂ©ritĂ© absolue de la nature. Mais il y a quelques temps arrive le gĂ©nie Einstein qui offre aux hommes sa thĂ©orie de la relativitĂ©. On labellise cette thĂ©orie vĂ©ritĂ© avec enthousiasme comme on le fait encore avec les nouvelles thĂ©ories de la mĂ©canique quantique attestĂ©es par d’immenses expĂ©riences dans d’immenses synchrotrons. Newton et son pommier sont toujours lĂ  mais le nom de vĂ©ritĂ© n’y est plus que relatif. La conception de la vĂ©ritĂ© par la science semble donc ĂȘtre illusoire. Mais la recherche scientifique est bien rĂ©elle. C’est peut-ĂȘtre l’axe de recherche qui est Ă  modifierDans un autre ordre d’idĂ©e nous pourrions penser que conceptualiser la vĂ©ritĂ© Ă  partir de la justice est une bonne idĂ©e. Nous avons des rĂšgles morales. Ces rĂšgles morales souvent Ă©dictĂ©es Ă  partir des textes sacrĂ©s, politiques ou religieux. Nous avons les tables de la loi. En principe ces tables nous disent la vĂ©ritĂ©. Mais quelle vĂ©ritĂ© ? Pour la politique ou la religion nous pourrions par exemple dire en parodiant VĂ©ritĂ© en deçà de la mĂ©diterranĂ©e, mensonge au-delĂ . » Car comme nous le savons certains jugements ne disent que la vĂ©ritĂ© qui est audible et qui rassure l’opinion publique. Innocent de deux crimes mais dans l’impossibilitĂ© de faire passer au tribunal cette version pour vraie un homme peux s’accuser d’un crime qu’il n’a pas commis prĂ©textant qu’il souhaitait dĂ©fendre la premiĂšre victime lorsqu’il a tuĂ© la seconde, profitant ainsi d’une peine moins grande. Il est innocent mais le jugement entĂ©rine une vĂ©ritĂ© part mĂ©fions-nous aussi des symboles. Ou plutĂŽt n’oublions pas de creuser sous le symbole. MĂ©fions-nous des idĂ©es reçues qui peuvent facilement nous servir de rĂ©alitĂ© en nous Ă©vitant la peine de penser par nous-mĂȘmes. Souvenons-nous du tableau de Magritte reprĂ©sentant une pipe, reprĂ©sentation sous laquelle nous pouvons lire ceci n’est pas une pipe ». Effectivement Magritte nous signale que la reprĂ©sentation d’une pipe n’est pas la pipe elle-mĂȘme. La vĂ©ritĂ© de la pipe est autre. C’est un objet trĂšs personnel dans lequel on entretien les braise d’un tabac choisi. Son fourneau en buis ou en Ă©cume rĂ©chauffe en hiver la main qui la tient, son tuyau en corne, en ivoire ou en ambre tempĂšre la goulĂ©e lors de l’aspiration pour ravir les sens et apaiser l’esprit. La pipe n’est pas qu’une construction mentale. C’est un concept créé depuis la matiĂšre, les sens et l’esprit pour rĂ©jouir l’ñme. MĂ©fions-nous des la vĂ©ritĂ© est-elle dans la Nature ou dans son apparent bel Ă©quilibre? GĂ©rard de Nerval dont le poĂšme nous a Ă©tĂ© si bien dit par notre Respectable Maitre Secret Christian et dont le premier vers va vous Ă©clairer Homme! libre penseur te crois-tu seul pensant ». Ce premier vers me pousse Ă  remettre en scĂšne l’histoire bucolique de Newton. La scĂšne se passe au verger. Le rideau s’ouvre sur le pommier. Le pommier conçoit son fruit. Bravant le froid de l’hiver, rĂ©sistant aux traitresses gelĂ©es printaniĂšres, traversant les orages et les grĂȘles de l’étĂ© le pommier conçoit sans relĂąche son fruit. Au dĂ©but de l’automne il pense sa conception mature et, par des moyens connus des pommiers seuls, il laisse tomber son fruit sur l’herbe ombreuse. Eve voit la pomme, la ramasse et la croque. Quelle est la vĂ©ritĂ© du pommier ? Pour le pommier la vĂ©ritĂ© c’est l’expression qui passe dans les yeux d’Eve au moment oĂč elle croque la pomme. L’avantage avec la nature c’est que comme elle ne parle pas nous pouvons lui faire dire ce que nous voulons. Donc pour la vĂ©ritĂ© c’est toujours un peu sujet Ă  caution. Mais nous pouvons quand mĂȘme y trouver des nous pourrions ainsi dĂ©crire les pieux mensonges, les comportements dits de jĂ©suite » parfois assimilĂ©s Ă  l’hypocrisie mais souvent partant de trĂšs bons sentiments ou de trĂšs bonne raison. Certaines semi-vĂ©ritĂ©s, auxquelles on donne le nom de vĂ©ritĂ© Ă©vitent au monde de grand malheurs. Et, Ă  ce propos, nous pourrions dĂ©crire aussi le secret. Le secret » a donc beaucoup Ă  voir avec la vĂ©ritĂ©. Et j’ajouterais qu’il est curieux de remarquer que dans le peu de phrases que prononce la voix elle nous dit de faire une dĂ©claration juste. Juste selon notre examen. La voix nous dit que nous donnerons le nom de vĂ©ritĂ© Ă  une parole impeccable », c’est-Ă -dire littĂ©ralement de parole sans pĂ©chĂ© », pour une parole sans tache », de parole pure, de parole PARFAITE » comme il se doit probablement dans une LOGE DE PERFECTION. Cette parole parfaite nous devons la concevoir en la cherchant dans l’axe de transcendance, dans l’axe de notre Loge, dans l’échange du microcosme et du macrocosme, dans les reflets qui nous Ă©clairent entre "Deus meumque jus" - "Ordo ab chao" de l’emblĂšme de notre Ordre et le "Gimel dans l’Étoile des GĂ©omĂštres" de notre tableau de Loge. Tout ce que je viens de dĂ©crire lĂ , ce travail de rĂ©flexion dans l’axe de la Loge, c’est ce que nous nommons l’éthique, c’est-Ă -dire ce qui dans le dialogue de la transcendance fait appel non seulement Ă  l’esprit mais aussi au corps et au de tout ce que nous venons de voir il ressort une chose La vĂ©ritĂ© ne se trouve pas, elle se cherche. Elle se cherche en avançant parfaitement et inlassablement dans l’axe de l’éthique. Et, Pour Nous Maitres Secrets, quelle action pourrait ĂȘtre plus parfaite que celle que nous nommons Devoir. Ce qui nous rapproche certainement le plus de la vĂ©ritĂ© c’est le Devoir. Continuons donc inlassablement et sans Ă©tat d’ñme, sans certitude et sans autre raison que celle d’avancer sur le chemin du devoir de ce que nous poursuivons inlassablement c’est le chemin vers la parole perdue. Comme le pommier concevons notre fruit. Concevons la parole parfaite qui nous pourrait Ă©ventuellement nous permettre d’avoir, le jour venu, notre pipe se cassant en traversant le miroir, au moment de l’ultime initiation, le moyen de comprendre ce que nous lirons dans l’Ɠil immense et gĂ©omĂ©trique du grand architecte de l’univers lorsqu’il nous dira VĂ©ritablement qu’il n’existe pas

ou qu’il dit, Trois Fois Puissant Paule 4ĂšmePerfection - Bangkok - Septembre 2016

LavĂ©ritĂ© est une idĂ©e dĂ©montrĂ©e objectivement, elle s’oppose Ă  l’opinion. Nous allons nous demander l’utilitĂ© de dĂ©couvrir la rĂ©alitĂ©. Ce qui est en jeu est le caractĂšre dĂ©sintĂ©ressĂ© ou non de la recherche de la vĂ©ritĂ©. Le devoir de vĂ©ritĂ© signifierait devoir affronter la difficultĂ© et non pas contourner la difficultĂ©

Votre sujet n'est pas dans la liste ? Obtenez en moins de 72h - problĂ©matique entiĂšrement rĂ©digĂ©e - un plan dĂ©taillĂ© rĂ©digĂ© complet, avec parties et sous-parties - la possibilitĂ© de questionner le professeur sur le plan proposĂ© Prestation personnalisĂ©e rĂ©alisĂ©e par un professeur agrĂ©gĂ© de philo Afficher uniquement les sujets de dissertation Afficher uniquement les commentaires de texte philosophique Afficher tous les sujets corrigĂ©s Annales du BacTerminale S Liste des sujets traitĂ©s Annales 2017 - Peut-on se libĂ©rer de sa culture ? Annales 2017 - DĂ©fendre ses droits, est-ce dĂ©fendre ses intĂ©rĂȘts ? Annales 2009 - Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne rĂ©pond ? Annales 2009 - Est-il absurde de dĂ©sirer l’impossible ? Annales 2008 - Y a-t-il d’autres moyens que la dĂ©monstration pour Ă©tablir une vĂ©ritĂ© ? Annales 2008 - L’art transforme-t-il notre conscience du rĂ©el ? Annales 2007 - Que vaut l’opposition du travail manuel et du travail intellectuel ? Annales 2007 - Le dĂ©sir peut-il se satisfaire de la rĂ©alitĂ© ? Annales 2006 - L’expĂ©rience peut-elle dĂ©montrer quelque chose ? Annales 2006 - Peut-on juger objectivement la valeur d’une culture ? Annales 2005 - La sensibilitĂ© aux oeuvres d’art demande-t-elle Ă  ĂȘtre Ă©duquĂ©e ? Annales 2005 - Être libre, est-ce ne rencontrer aucun obstacle ? Terminale L Liste des sujets traitĂ©s Annales 2009 - Le langage trahit-il la pensĂ©e ? Annales 2017 - Tout ce que j’ai le droit de faire est-il juste ? Annales 2009 - L’objectivitĂ© de l’histoire suppose-t-elle l’impartialitĂ© de l’historien ? Annales 2008 - Une connaissance scientifique du vivant est-elle possible ? Annales 2008 - La perception peut-elle s’éduquer ? Annales 2007 - Les oeuvres d’art sont-elles des rĂ©alitĂ©s comme les autres ? Annales 2007 - Toute prise de conscience est-elle libĂ©ratrice ? Annales 2006 - Cela a-t-il un sens de vouloir Ă©chapper au temps ? Annales 2006 - N’avons-nous de devoirs qu’envers autrui ? Annales 2005 - Le langage ne sert-il qu’à communiquer ? Annales 2005 - Le juste et l’injuste ne sont-ils que des conventions ? Terminale SES Liste des sujets traitĂ©s Annales 2017 - La raison peut-elle rendre raison de tout ? Annales 2009 - Que gagne-t-on Ă  Ă©changer ? Annales 2009 - Le dĂ©veloppement technique transforme-t-il les hommes ? Annales 2008- Peut-on dĂ©sirer sans souffrir ? Annales 2008 - Est-il plus facile de connaĂźtre autrui que de se connaĂźtre soi-mĂȘme ? Annales 2007 - Peut-on en finir avec les prĂ©jugĂ©s ? Annales 2007 - Que gagnons-nous Ă  travailler ? Annales 2006 - Faut-il prĂ©fĂ©rer le bonheur Ă  la vĂ©ritĂ© ? Annales 2006 - Une culture peut-elle ĂȘtre porteuse de valeurs universelles ? Annales 2005 - L’action politique doit-elle ĂȘtre guidĂ©e par la connaissance de l’histoire ? Annales 2005 - Qu’attendons-nous de la technique ? Terminale technologique Liste des sujets traitĂ©s Annales 2017 - Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ? Annales 2009 - La technique s’oppose-t-elle Ă  la nature ? Annales 2009 - Peut-on ĂȘtre sĂ»r d’avoir raison ? Annales 2008 - Est-ce Ă  la loi de dĂ©cider de mon bonheur ? Annales 2008 - Peut-on aimer une oeuvre d’art sans la comprendre ? Annales 2007 - L’art nous Ă©loigne-t-il de la rĂ©alitĂ© ? Annales 2007 - Peut-on se passer de l’État ? Annales 2006 - L’intĂ©rĂȘt de l’histoire, est-ce d’abord de lutter contre l’oubli ? Annales 2006 - Quel besoin avons-nous de chercher la vĂ©ritĂ© ? Annales 2005 - Pourquoi voulons-nous ĂȘtre libres ? Annales 2005 - Raisonne-t-on bien quand on veut avoir raison Ă  tout prix ? La cultureLa religion Liste des sujets traitĂ©s La religion conduit-elle l’homme au-delĂ  de lui-mĂȘme ? La religion permet-elle Ă  l’homme d’ĂȘtre heureux ? L’homme a-t-il nĂ©cessairement besoin de religion ? La philosophie peut-elle parler de la religion ? La relation entre philosophie et religion dans la modernitĂ© Est-ce parce qu’ils sont ignorants que les hommes ont des croyances ? Une critique philosophique de la religion Commentaires disponibles Le langage Liste des sujets traitĂ©s Peut-on parler pour ne rien dire ? En quoi le langage est-il nĂ©cessaire Ă  l’homme ? Les paroles engagent-elles autant que les actes ? Serait-il souhaitable que l’humanitĂ© parle une seule langue ? Quiconque n’a pas rĂ©flĂ©chi sur le langage n’a pas vraiment commencĂ© Ă  philosopher Le langage exprime-t-il notre ĂȘtre ? Commentaires disponibles Le travail et la technique Liste des sujets traitĂ©s L’homme doit-il travailler pour ĂȘtre humain ? Le travail rend-il l’homme heureux ? Faut-il sĂ©parer la science de la technique ? Le travail et la technique sont ils des moyens de civilisations ou de barbarie ? L'art nous est-il plus nĂ©cessaire que la technique ? Qu'est ce qu'un travail social juste ? Comment faire de la prĂ©vention sans rĂ©pression ? L'art Liste des sujets traitĂ©s L’art nous dĂ©tourne-t-il de la rĂ©alitĂ© ? L’art ne sert-il Ă  rien ? L’art ne s’adresse-t-il qu’à la sensibilitĂ© ? Quelle est la raison d’ĂȘtre des artistes ? L’art est-il explicable ? L’art nous dĂ©tourne-t-il du rĂ©el ? Pour avoir du goĂ»t, faut-il ĂȘtre cultivĂ© ? L’art est-il une illusion ? L’art, est-ce ce qui ne sert Ă  rien ? Pensez-vous que la sociĂ©tĂ© moderne favorise la crĂ©ation artistique ? Quelles sont les rĂšgles de l’art ? L'art nous est-il plus nĂ©cessaire que la technique ? N'y a t il d'art que dans les musĂ©es ? L'art est il une Ă©vasion ? Commentaires disponibles L'histoire Liste des sujets traitĂ©s Y a-t-il une vĂ©ritĂ© en histoire ? L’histoire nous enseigne-t-elle la relativitĂ© de valeurs ? L’histoire a-t-elle un sens ? L’homme peut-il se libĂ©rer de l’histoire ? Que nous apprend l’histoire ? Qu'est ce qu'un Ă©vĂ©nement ? Le plaisir est il le moteur de l'histoire ? Devons-nous mĂ©moire ou oubli ? Commentaires disponibles La moraleLa libertĂ© Liste des sujets traitĂ©s Faut-il opposer libertĂ© morale et libertĂ© politique ? Peut-on renoncer Ă  sa libertĂ© ? Peut-on apprendre Ă  ĂȘtre libre ? Peut-on concilier les exigences de la justice et celles de la libertĂ© ? L’expression perdre sa libertĂ© a-t-elle un sens ? En quoi peut-on dire que l’homme est libre ? Être libre de penser est-ce penser ce que l’on veut ? Le doute est-il une entrave Ă  la libertĂ© ? Jean-Paul Sartre, L'Etre et le nĂ©ant, troisiĂšme partie, chapitre premier, section IV le Regard Comment dĂ©finir la libertĂ© ? Commentaires disponibles Le devoir Liste des sujets traitĂ©s La conscience morale n’est-elle que le rĂ©sultat de l’éducation ? La dĂ©termination du bien n’est-elle qu’une affaire d’opinion ? Peut-on connaĂźtre la morale ? Est-il immoral de mĂ©priser autrui ? Suffit-il de voir le meilleur pour le suivre ? Puis-je savoir si je suis immoral ? Qui est autorisĂ© Ă  me dire tu dois ? Devons-nous mĂ©moire ou oubli ? Commentaires disponibles Le bonheur Liste des sujets traitĂ©s Plaisir et bonheur Faites vous plaisir ! Le bonheur n’est-il qu’une question de chance ? Le bonheur n’est-il pour l’homme qu’un idĂ©al ? La conscience de soi peut-elle rendre l’homme malheureux ? Annales 2017 - Pour trouver le bonheur, faut-il le rechercher ? Commentaires disponibles La politiqueL'Etat Liste des sujets traitĂ©s L’État peut-il ĂȘtre juste ? Sur quoi la lĂ©gitimitĂ© de l’État se fonde-t-elle ? L’État vise-t-il le bonheur des individus ? Peut-on concevoir une sociĂ©tĂ© sans État ? L’Etat doit-il reconnaitre des limites Ă  sa puissance ? e rĂŽle du gouvernement est-il seulement de garantir la libertĂ© ? Le pouvoir doit-il revenir au peuple ? Commentaires disponibles La justice et le droit Liste des sujets traitĂ©s La compĂ©tence donne-t-elle des droits ? Les lois prennent-elles en compte les croyances des individus ? Fonder le droit sur la force ou faire respecter le droit par la force, cela revient-il au mĂȘme ? Le droit se fonde-t-il sur l’intĂ©rĂȘt privĂ© ? Est-il juste d’appliquer systĂ©matiquement la loi ? Peut-on concilier les exigences de la justice et celles de la libertĂ© ? Sur quoi la justice se fonde-t-elle ? La dĂ©mocratie est-elle la garantie de lois justes ? Peut-on dire d’un homme qu’il est juste ? Qu'est ce qu'un travail social juste ? Comment faire de la prĂ©vention sans rĂ©pression ? Vaut-il mieux subir l’injustice ou la commettre ? Les peines qu'inflige une sociĂ©tĂ© servent-elles une simple vengeance ? Hugo Grotius, De jure belli ac pacis Commentaires disponibles La sociĂ©tĂ© Liste des sujets traitĂ©s La paix sociale est-elle souhaitable ? Une sociĂ©tĂ© n’est-elle qu’un ensemble d’individus vivant sur un mĂȘme territoire ? Doit-on apprendre Ă  devenir homme ? L’homme est-il un animal politique ? Une sociĂ©tĂ© peut-elle renier sa culture ? L’action politique est-elle un travail ? L’homme est-il rĂ©ductible Ă  sa culture ? Qui est autorisĂ© Ă  me dire tu dois ? 'La ville est politique' - commentaire La mĂ©diation est-elle particuliĂšrement importante dans notre sociĂ©tĂ© contemporaine ? Y a-t-il des sociĂ©tĂ©s plus naturelles que d’autres ? Hugo Grotius, De jure belli ac pacis Le pouvoir doit-il revenir au peuple ? Commentaires disponibles La raison et le rĂ©elLa matiĂšre et l'esprit Liste des sujets traitĂ©s Est-il raisonnable de croire en Dieu ? Peut-on croire sans savoir ? Faut-il opposer la croyance et la raison ? Peut-on accorder une valeur Ă  une croyance que l’on ne partage pas ? L’esprit a-t-il accĂšs aux choses ? Vaut-il mieux agir ou penser ? Quelle diffĂ©rence peut-on faire entre la matiĂšre et le corps ? Toute passion est-elle dĂ©raisonnable ? Que faut-il opposer Ă  la bĂȘtise ? Qu’est-ce qui est premier ? Le Dieu de Kant est-il si diffĂ©rent du Dieu de la mĂ©taphysique traditionnelle ? Peut-on connaĂźtre l'esprit Ă  travers le corps ? En quoi l’homme fait-il l’espace ? Descartes, MĂ©ditations mĂ©taphysiques, sixiĂšme mĂ©ditation Commentaires disponibles La vĂ©ritĂ© Liste des sujets traitĂ©s Ce qui est flagrant est-il vrai ? Les prĂ©jugĂ©s dĂ©tournent-ils toujours du vrai ? Peut-on se dĂ©livrer de ses prĂ©jugĂ©s ? Comment passe-t-on de l’opinion Ă  la connaissance ? Peut-on vraiment ĂȘtre convaincu sans ĂȘtre persuadĂ© ? Dans quelle mesure la mĂ©thode peut elle servir de garant de la vĂ©ritĂ© ? L’objectivitĂ© implique-t-elle la neutralitĂ© ? Suffit-il, pour ĂȘtre philosophe, de rejeter les opinions ? N’y a-t-il aucune vĂ©ritĂ© dans le mensonge ? Peut-on dire que les hommes aiment tellement la vĂ©ritĂ© qu’ils voudraient que ce qu’ils aiment soit vrai ? S’en tenir aux faits, est-ce une garantie d’objectivitĂ© ? Faut-il croire la raison ? La science rĂ©pond elle Ă  un dĂ©sir de la vĂ©ritĂ© ? Peut-on dĂ©montrer n'importe quoi ? L’opinion est-elle condamnable ? Qu’est-ce que la mĂ©taphysique ? Faut-il toujours se contredire ? Commentaires disponibles Le vivant Liste des sujets traitĂ©s La nature a-t-elle des droits ? La nature fait-elle bien les choses ? Peut-on Ă©viter l’anthropomorphisme ? Ce qui est naturel a-t-il nĂ©cessairement de la valeur ? L'interprĂ©tation Liste des sujets traitĂ©s L’interprĂ©tation est-elle nĂ©cessaire Ă  l’homme ? Nietzsche - Il n'y a pas de faits en soi. Ce qui arrive est un groupe de phĂ©nomĂšnes choisis et groupĂ©s par un ĂȘtre qui les interprĂšte ThĂ©orie et expĂ©rience Liste des sujets traitĂ©s Peut-on penser contre l’expĂ©rience ? La science nous apprend-elle ce qu’est le rĂ©el ? Devons-nous distinguer deux mondes le monde commun et le monde de la science ? L’homme a-t-il raison de se mĂ©fier de la science ? La science fait-elle disparaĂźtre les croyances ? La philosophie, est-ce des paroles en l’air ? À quoi sert la philosophie ? La philosophie peut-elle ĂȘtre utile ? Qu’est-ce qui est premier ? Commentaires disponibles Le sujetAutrui Liste des sujets traitĂ©s Peut-on se fier Ă  l’autoritĂ© d’autrui sans tomber dans le prĂ©jugĂ© ? Changer, est-ce devenir quelqu’un d’autre ? Dois-je tenir compte de ce que font les autres pour orienter ma conduite ? Autrui est-il mon prochain ? L’homme est-il naturellement bienveillant Ă  l’égard d’autrui ? Une action dĂ©sintĂ©ressĂ©e est-elle possible ? Qui est autorisĂ© Ă  me dire tu dois ? Le corps soutient-il la relation Ă  autrui ? Sans l'autre, je ne suis rien, je n'existe pas, autrui me constitue comme il peut me dĂ©truire Jean-Paul Sartre, L'Etre et le nĂ©ant, troisiĂšme partie, chapitre premier, section IV le Regard Commentaires disponibles La conscience et l'inconscient Liste des sujets traitĂ©s La conscience fait-elle de l’homme une exception ? Que peut-on reprocher Ă  celui qui est inconscient ? Avons-nous conscience de notre corps ? La conscience de soi est-elle une connaissance de soi ? La conscience est elle ce qui dĂ©finit l’homme ? L’idĂ©e d’inconscient exclut-elle celle de libertĂ© ? Un sentiment est-il plus difficile Ă  dĂ©crire qu'un objet ? Le corps est-il sujet ou objet de ma conscience ? Dans quelle mesure peut-on parler d’une rĂ©volution freudienne ? La conscience de soi peut-elle rendre l’homme malheureux ? L'hypothĂšse de l'inconscient fait-elle mieux comprendre la conscience ? La conscience peut-elle nous tromper ? Jean-Paul Sartre, L'Etre et le nĂ©ant, troisiĂšme partie, chapitre premier, section IV le Regard Commentaires disponibles La perception Liste des sujets traitĂ©s Les apparences sont-elles trompeuses ? Un sentiment est-il plus difficile Ă  dĂ©crire qu'un objet ? En quoi l’homme fait-il l’espace ? Commentaires disponibles Le dĂ©sir Liste des sujets traitĂ©s Pourquoi dĂ©sirer ce qui n’est pas nĂ©cessaire ? Le dĂ©sir suppose-t-il la connaissance prĂ©alable de son objet ? Est-on fondĂ© Ă  distinguer les bons des mauvais dĂ©sirs ? Faut-il libĂ©rer ses dĂ©sirs ou se libĂ©rer de ses dĂ©sirs ? Le dĂ©sir est-il la marque de la misĂšre de l’homme ? Supprimer le naturel, est-ce le but de l’éducation ? Peut-on concilier raison et dĂ©sir ? Nietzsche, Tout ce qu'on appelle amour Le dĂ©sir humain peut-il ĂȘtre satisfait ? Commentaires disponibles L'existence et le temps Liste des sujets traitĂ©s Exister, est-ce profiter de l’instant prĂ©sent ? Le temps est-il la limite de l’homme ? Dans quelle mesure la conscience intime du temps nous permet-elle d’assigner un sens Ă  notre existence ? L’homme doit-il se rĂ©signer Ă  mourir ? Que nous apprend la mort ? Exister, est-ce agir ? Quel sens la mort donne-t-elle Ă  notre vie ? Tout a-t-il une raison d'ĂȘtre ? Faut-il vivre comme si nous ne devions jamais mourir ? Commentaires disponibles

LespiĂšges Ă  Ă©viter ‱ La notion de devoir ne doit pas vous inviter Ă  rĂ©citer ce que vous connaissez de la morale kantienne. ‱ « Chercher la vĂ©ritĂ© » ne concerne pas que le scientifique (ou le philosophe) : ne consacrez pas votre copie Ă  leur seule dĂ©ontologie.

Il n’y a pour l’instant aucun texte sur cette page ; vous pouvez lancer une recherche sur le titre de cette page ou modifier cette page.
.