La FĂ©e Aux Miettes Pages de titre Titre I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII. XIII. XIV. XV. XVI. XVII. XVIII. XIX. XX. XXI. XXII. XXIII. XXIV. XXV. XXVI. CONCLUSION. Page de copyright Charles Nodier LA FĂE AUX MIETTES 1832 Ă©ditĂ© par les Bourlapapey, bibliothĂšque numĂ©rique romande Table des matiĂšres Ă M. FLAVIEN DE MAGNONCOURT, MEMBRE DE LA CHAMBRE DES DĂPUTĂS, Maire de Besançon. Cher Flavien, Je nâai jamais dĂ©diĂ© mes livres quâĂ mes amis. Recevez celui-ci, qui nâest peut-ĂȘtre pas le moindre, puisquâil a Ă©tĂ© deux fois imprimĂ©, deux fois contrefait, deux fois traduit, et que les journaux nâen ont rien dit. Et puis, ne le lisez pas ; mais aimez-le pour lâamour de moi. CHARLES NODIER, Titre AU LECTEUR QUI LIT LES PRĂFACES. Je vous dĂ©clare, mon ami, et qui que vous soyez, je vous donne ce nom, selon toute apparence, avec une affection plus sincĂšre et plus dĂ©sintĂ©ressĂ©e quâaucun homme dont vous lâayez jamais reçu ; je vous dĂ©clare, dis-je, quâaprĂšs le plaisir de faire quelque chose qui vous soit agrĂ©able, je nâen ai point ressenti dâaussi vif que celui de lire, dâentendre raconter, ou de raconter moi-mĂȘme une histoire fantastique. Câest donc Ă mon grand regret, que je me suis aperçu depuis longtemps quâune histoire fantastique manquait de la meilleure partie de son charme quand elle se bornait Ă Ă©gayer lâesprit, comme un feu dâartifice, de quelques Ă©motions passagĂšres, sans rien laisser au cĆur. Il me semblait que la meilleure partie de son effet Ă©tait dans lâĂąme, et comme câest lĂ , en vĂ©ritĂ©, lâidĂ©e dont je me suis le plus sĂ©rieusement occupĂ© toute ma vie, il sâen va sans dire quâelle devait infailliblement me conduire Ă faire une sottise, parce que câest un rĂ©sultat auquel je nâĂ©chappe jamais quand je raisonne. La sottise dont il est question cette fois-ci est intitulĂ©e la FĂ©e aux Miettes. Je vais vous dire maintenant pourquoi la FĂ©e aux Miettes est une sottise, afin de vous Ă©pargner trois ennuis assez fĂącheux celui de me le dire vous-mĂȘme aprĂšs lâavoir lue ; celui de chercher les raisons de votre mauvaise humeur dans un journal ; et jusquâĂ celui de feuilleter le livre au lieu de le jeter au vieux papier, pour votre honneur et pour le mien, Ă cĂŽtĂ© du Roi de BohĂȘme, avant dâavoir attentĂ© du tranchant de votre couteau dâĂ©bĂšne Ă la puretĂ© de ses marges toujours vierges. Notez bien toutefois que je vous engage Ă ne pas commencer, et non Ă ne pas finir, ce qui serait une prĂ©caution de luxe, Ă moins que votre mauvaise destinĂ©e ne vous ait condamnĂ© comme moi Ă lâintolĂ©rable mĂ©tier de lire des Ă©preuves, ou au mĂ©tier plus intolĂ©rable encore dâanalyser des romans ! Allez maintenant ! et prenez pitiĂ© de moi, refrain de litanies qui nâest pas commun dans les prĂ©faces. Jâai dit souvent que je dĂ©testais le vrai dans les arts, et il mâest avis que jâaurais peine Ă changer dâavis ; mais je nâai jamais portĂ© le mĂȘme jugement du vraisemblable et du possible, qui me paraissent de premiĂšre nĂ©cessitĂ© dans toutes les compositions de lâesprit. Je consens Ă ĂȘtre Ă©tonnĂ© ; je ne demande pas mieux que dâĂȘtre Ă©tonnĂ©, et je crois volontiers ce qui mâĂ©tonne le plus, mais je ne veux pas que lâon se moque de ma crĂ©dulitĂ©, parce que ma vanitĂ© entre alors en jeu dans mon impression, et que notre vanitĂ© est, entre nous, le plus sĂ©vĂšre des critiques. Je nâai pas doutĂ© un instant, sur la foi dâHomĂšre, de la difforme rĂ©alitĂ© de son PolyphĂšme, type Ă©ternel de tous les ogres, et je conçois Ă merveille le loup doctrinaire dâĂsope, qui lâemportait, au moins en naĂŻvetĂ© diplomatique, sur les fins politiques de nos cabinets, du temps oĂč les bĂȘtes parlaient, ce qui ne leur arrive plus quand elles ne sont pas Ă©ligibles. M. Dacier et le bon La Fontaine y croyaient comme moi, et je nâai pas de raisons pour ĂȘtre plus difficile quâeux en hypothĂšses historiques. Mais si lâon rapproche lâĂ©vĂ©nement des jours oĂč jâai vĂ©cu, et quâon mâen affronte dâun ton railleur Ă travers de brillantes thĂ©ories dâartiste, de poĂšte et de philosophe, je mâimagine tout dâabord quâon imagine ce quâon me raconte, et me voilĂ malgrĂ© moi en garde contre la sĂ©duction de mes croyances. Ă compter de ce moment-lĂ , je ne mâamuse quâĂ contre-cĆur, et jedeviens ce que vous ĂȘtes peut-ĂȘtre dĂ©jĂ pour moi, un lecteur dĂ©fiant, maussade et mal intentionnĂ©, vu que je ne sais pas Ă quoi sert la lecture, si ce nâest Ă amuser ceux qui lisent. Ce nâest probablement pas Ă les instruire ou Ă les rendre meilleurs. Regardez plutĂŽt. Permettez-moi, mon ami, de vous prĂ©senter cette pensĂ©e sous un aspect plus sensible, dans un exemple. Quand je courais doucement ma vingt-cinquiĂšme annĂ©e entre les romans et les papillons, lâamour et la poĂ©sie, dans un pauvre et joli village du Jura, que je nâaurais jamais dĂ» quitter, il y avait peu de soirĂ©es que je nâallasse passer avec dĂ©lices chez le patriarche de mon cher Quintigny, bon et vĂ©nĂ©rable nonagĂ©naire qui sâappelait Joseph Poisson. Dieu ait cette belle Ăąme en sa digne garde ! AprĂšs lâavoir saluĂ© dâun serrement de main filial, je mâasseyais au coin de lâĂątre sur un petit bahut assez dĂ©labrĂ© qui faisait face Ă sa grande chaise de paille ; jâĂŽtais mes sabots, selon le cĂ©rĂ©monial du lieu, et je chauffais mes pieds au feu clair et brillant dâune bonne bourrĂ©e de genĂ©vrier qui pĂ©tillait dans le sapin. Je lui disais les nouvelles du mois prĂ©cĂ©dent qui mâĂ©taient arrivĂ©es par une lettre de la ville, ou que jâavais recueillies en passant de la bouche de quelque mercier forain, et il me rendait en Ă©change, avec un charme dâĂ©locution contre lequel je nâai jamais essayĂ© de lutter, les derniĂšres nouvelles du sabbat, dont il Ă©tait toujours instruit le premier, quoiquâil ne fĂ»t certainement pas initiĂ© Ă ses mystĂšres criminels. Par quelle mission particuliĂšre du ciel il Ă©tait parvenu Ă les surprendre, câest ce que je ne me suis pas encore suffisamment expliquĂ©, mais il nây manquait pas la plus lĂ©gĂšre circonstance, et jâatteste, dans la sincĂ©ritĂ© de mon cĆur, que je nâai de ma vie Ă©levĂ© le moindre soupçon sur lâexactitude de ses rĂ©cits. Joseph Poisson Ă©tait convaincu, et sa conviction devenait la mienne, parce que Joseph Poisson Ă©tait incapable de mentir. Les veillĂ©es rustiques de lâexcellent vieillard acquirent de la cĂ©lĂ©britĂ© Ă cent cinquante pas Ă la ronde. Elles devinrent des soirĂ©es auxquelles les gens lettrĂ©s du hameau ne dĂ©daignĂšrent pas de se faire prĂ©senter. Jây ai vu le maire, sa femme et leurs neuf jolies filles, le percepteur du canton, le mĂ©decin vĂ©tĂ©rinaire, qui Ă©tait un profond philosophe, et mĂȘme le desservant de la chapelle, qui Ă©tait un digne prĂȘtre. BientĂŽt on exploita le thĂšme commun de nos historiettes Ă lâenvi les uns des autres, et il ne se trouva personne au bout de quelques semaines qui nâeĂ»t Ă raconter quelques Ă©vĂ©nements du monde merveilleux, depuis les lamentables aventures dâune noble chĂątelaine des environs qui se changeait naguĂšre en loup-garou pour dĂ©vorer les enfants des bĂ»cherons, jusquâaux espiĂšgleries du plus mince lutin qui eut jamais grĂȘlĂ© sur le persil ; mais mon impression allait dĂ©jĂ en diminuant, ou plutĂŽt elle avait changĂ© de nature. Ă mesure que la foi sâaffaiblissait dans lâhistorien, elle sâĂ©vanouissait dans lâauditoire, et je crois me rappeler quâĂ la longue nous nâattachĂąmes guĂšre plus dâimportance aux lĂ©gendes et aux traditions fantastiques, que je nâen aurais accordĂ© pour ma part Ă quelque beau conte moral de M. de Marmontel. Lâinduction que je veux tirer de lĂ se prĂ©sente assez naturellement si elle est vraie. Câest que pour intĂ©resser dans le conte fantastique, il faut dâabord se faire croire, et quâune condition indispensable pour se faire croire, câest de croire. Cette condition une fois donnĂ©e, on peut aller hardiment et dire tout ce que lâon veut. Jâen avais conclu, â et cette idĂ©e bonne ou mauvaise qui mâappartient vaut bien la peine que je lui imprime le sceau de ma propriĂ©tĂ© dans une prĂ©face, Ă dĂ©faut du brevet dâinvention, â jâen avais conclu, dis-je, que la bonne et vĂ©ritable histoire fantastique dâune Ă©poque sans croyance ne pouvait ĂȘtre placĂ©e convenablement que dans la bouche dâun fou, sauf Ă le choisir parmi ces fous ingĂ©nieux qui sont organisĂ©s pour tout ce quâil y a de bien, mais prĂ©occupĂ©s de quelque Ă©trange roman dont les combinaisons ont absorbĂ© toutes leurs facultĂ©s imaginatives et rationnelles. Je voulais quâil eĂ»t pour intermĂ©diaire avec le public un autre fou moins heureux, un homme sensible et triste qui nâest dĂ©nuĂ© ni dâesprit ni de gĂ©nie, mais quâune expĂ©rience amĂšre des sottes vanitĂ©s du monde a lentement dĂ©goĂ»tĂ© de tout le positif de la vie rĂ©elle, et qui se console volontiers de ses illusions perdues dans les illusions de la vie imaginaire ; espĂšce Ă©quivoque entre le sage et lâinsensĂ©, supĂ©rieur au second par la raison, au premier par le sentiment ; ĂȘtre inerte et inutile, mais poĂ©tique, puissant et passionnĂ© dans toutes les applications de sa pensĂ©e qui ne se rapportent plus au monde social ; crĂ©ature de rebut ou dâĂ©lection, comme vous ou comme moi, qui vit dâinvention, de fantaisie et dâamour, dans les plus pures rĂ©gions de lâintelligence, heureux de rapporter de ces champs inconnus quelques fleurs bizarres qui nâont jamais parfumĂ© la terre. Il me semblait quâĂ travers ces deux degrĂ©s de narration, lâhistoire fantastique pouvait acquĂ©rir presque toute la vraisemblance requise⊠pour une histoire fantastique. Je me trompais cependant, et voilĂ , mon ami, ce que vous dira votre journal. Un fou nâintĂ©resse que par le malheur de sa folie, et nâintĂ©resse pas longtemps. Shakspeare, Richardson et Goethe ne lâont trouvĂ© bon quâĂ remplir une scĂšne ou un chapitre, et ils ont eu raison. Quand son histoire est longue et mal Ă©crite, elle ennuie presque autant que celle dâun homme raisonnable, qui est, comme vous le savez, la chose la plus insipide que lâon puisse imaginer, et si je refaisais jamais une histoire fantastique, je la ferais autrement. Je la ferais seulement pour les gens qui ont lâinapprĂ©ciable bonheur de croire, les honnĂȘtes paysans de mon village, les aimables et sages enfants qui nâont pas profitĂ© de lâenseignement mutuel, et les poĂštes de pensĂ©e et de cĆur qui ne sont pas de lâAcadĂ©mie. Ce que votre journal ne vous dira pas, câest que cette idĂ©e mâaurait rebutĂ© de mon livre, si je nây avais vu quâun conte de fĂ©es ; mais que par une grĂące dâĂ©tat qui est propre Ă nous autres auteurs, jâen avais peu Ă peu Ă©largi la conception dans ma pensĂ©e, en la rapportant Ă de hautes idĂ©es de psychologie oĂč lâon pĂ©nĂštre sans trop de difficultĂ© quand on a bien voulu en ramasser la clef. Câest que jâavais essayĂ© dây dĂ©ployer, sans lâexpliquer, mais de maniĂšre peut-ĂȘtre Ă intĂ©resser un physiologiste et un philosophe, le mystĂšre de lâinfluence des illusions du sommeil sur la vie solitaire, et celui de quelques monomanies fort extraordinaires pour nous, qui nâen sont pas moins fort intelligibles, selon toute apparence, dans le monde des esprits. Ce nâest ni de lâAcadĂ©mie des Sciences, ni de la SociĂ©tĂ© de MĂ©decine que je parle. Ce que votre journal vous dira, câest que le style de la FĂ©e aux Miettes est singuliĂšrement commun, et je vous avouerai que jâaurais bien voulu quâil le fĂ»t davantage, comme je lâaurais fait si je mâĂ©tais avisĂ© plus tĂŽt du mĂ©rite du simple et des grĂąces du naturel, et quâune Ă©ducation littĂ©raire mieux dirigĂ©e nâeĂ»t jamais placĂ© sous mes yeux que deux modĂšles achevĂ©s de sentiment et de vĂ©ritĂ©, le CatĂ©chisme historique de M. Fleury et les Contes de M. Galland ; mais si lâon Ă©tait obligĂ© dâarriver Ă ce degrĂ© de perfection pour Ă©crire, lâart dâĂ©crire serait encore un art sublime, et la presse pĂ©rirait dâinaction. Ce que votre journal ne vous dira pas, câest que jâai adoptĂ© cette maniĂšre dans la ferme intention de prendre une avance de quelques mois sur lâĂ©poque prochaine et infaillible oĂč il nây aura plus rien de rare en littĂ©rature que le commun, dâextraordinaire que le simple, et de neuf que lâancien. Ce que votre journal vous dira enfin, câest que le sujet de la FĂ©e aux Miettes rappelle, par le fond, autant quâil sâen Ă©loigne par la forme, un badinage dĂ©licieux quâil nâest pas permis de paraphraser sous peine dâun ridicule Ă©ternel, et que jâavais mille fois moins en vue en Ă©crivant que Riquet Ă la Houppe et la Belle au bois dormant ; mais si lâon voulait prescrire, aprĂšs quatre ou cinq mille ans de littĂ©rature Ă©crite, la bizarre obligation de ne ressembler Ă rien, on finirait par ne ressembler quâau mauvais, et câest une extrĂ©mitĂ© dans laquelle on tombe assez facilement sans cela, quand on est rĂ©duit Ă Ă©crire beaucoup par une sotte passion ou par une fĂącheuse nĂ©cessitĂ©. Si ce dernier reproche vous inquiĂ©tait cependant sur lâoriginalitĂ© de mon invention, je vous tirerais bientĂŽt, mon ami, de cette crainte bĂ©nĂ©vole, en dĂ©clarant avec candeur que lâidĂ©e premiĂšre de cette histoire doit nĂ©cessairement se trouver quelque part. Quant Ă la FĂ©e Urgelle, je vous dirai au besoin oĂč lâauteur lâa prise, et oĂč lâavait prise avant lui le conteur de fabliaux chez lequel il lâa prise, en remontant ainsi jusquâĂ Salomon, qui reconnut dans sa sagesse quâil nây avait rien de nouveau sous le soleil. Salomon vivait pourtant bien des siĂšcles avant lâĂąge des romans ; il avait peu de dispositions Ă en faire, et câest probablement pour cela quâil a Ă©tĂ© surnommĂ© LE SAGE. I. Qui est une espĂšce dâintroduction. Non ! sur lâhonneur ! mâĂ©criai-je en lançant Ă vingt pas le malencontreux volume⊠CâĂ©tait cependant un Tite-Live dâElzĂ©vir reliĂ© par Padeloup. Non ! je nâuserai plus mon intelligence et ma mĂ©moire Ă ces dĂ©testables sornettes !... Non, continuai-je en appuyant solidement mes pantoufles contre mes chenets, comme pour prendre acte de ma volontĂ©, il ne sera pas dit quâun homme de sens ait vieilli sur les sottes gazettes de ce padouan crĂ©dule, bavard et menteur, tant que les domaines de lâimagination et du sentiment lui Ă©taient encore ouverts !⊠à fantaisie ! continuai-je avec Ă©lan⊠MĂšre des fables riantes, des gĂ©nies et des fĂ©es !⊠enchanteresse aux brillants mensonges, toi qui te balances dâun pied lĂ©ger sur les crĂ©neaux des vieilles tours, et qui tâĂ©gares au clair de la lune avec ton cortĂšge dâillusions dans les domaines immenses de lâinconnu ; toi qui laisses tomber en passant tant de dĂ©licieuses rĂȘveries sur les veillĂ©es du village, et qui entoures dâapparitions charmantes la couche virginale des jeunes filles !⊠â LĂ -dessus je mâarrĂȘtai, parce que cette invocation menaçait de devenir longue. â Lâhistoire positive, repris-je gravement, lâexpression dâune aveugle partialitĂ©, le roman consacrĂ© dâun parti vainqueur, une fable classique devenue si indiffĂ©rente Ă tout le monde que personne ne prend plus la peine de la contredire !⊠Et qui mâassure aujourdâhui, par exemple, quâil y a plus de vĂ©ritĂ© dans MĂ©zeray que dans les contes naĂŻfs du bon Perrault, et dans lâHistoire byzantine que dans les Mille et une Nuits ? Je voudrais bien savoir, ajoutai-je en rejetant une de mes jambes sur lâautre, car il ne manquait plus rien dĂšs lors Ă la forme de cette protestation sacramentelle⊠Je voudrais bien savoir vraiment ce quâil y a de plus probable, des pĂ©rĂ©grinations de la Santa Casa de Lorette, ou de celles du voyageur aĂ©rien !⊠Et puisque la grande moitiĂ© du monde croit fermement aux allocutions de lâĂąne de Balaam et du pigeon de Mahomet, je vous demande, messieurs, quelles objections vous avez contre les succĂšs oratoires du Chat bottĂ© ?⊠Car, enfin, lâhistorien du Chat bottĂ© fut, comme chacun lâavoue, un homme honnĂȘte, pieux, sincĂšre, investi de la confiance publique. La tradition dont il sâest servi nâa jamais Ă©tĂ© contestĂ©e dans ce siĂšcle douteux ; le sĂ©vĂšre FrĂ©ret et le sceptique Boulanger, qui attaquaient Ă lâenvi tout ce que les hommes respectent, lâont mĂ©nagĂ©e dans leurs diatribes les plus audacieuses ; les enfants mĂȘme qui ne savent pas lire parlent tous les jours entre eux dâun chat de bonne maison qui portait des bottes comme un gendarme et qui pĂ©rorait comme un avocat ; et si la famille du marquis de Carabas a disparu de nos fastes nobiliaires, ce que je nâoserais assurer, lâextinction des races illustres est un Ă©vĂ©nement si commun dans les temps de guerre et de rĂ©volution, quâon nâen peut tirer aucune induction dĂ©favorable contre lâexistence de celle-ci⊠Lâhistoire et les historiens !⊠MalĂ©diction sur elle et sur eux ! Je prends Urgande Ă tĂ©moin que je trouve mille fois plus de crĂ©dibilitĂ© aux illusions des lunatiques !⊠â â Les lunatiques ! interrompit Daniel Cameron, que jâavais oubliĂ© derriĂšre mon fauteuil, oĂč il attendait debout, dans une attitude patiente et respectueuse, le moment de me passer ma redingote⊠Les lunatiques, monsieur, il y en a une superbe maison Ă Glasgow. â Jâen ai entendu parler, dis-je en me retournant du cĂŽtĂ© de mon valet de chambre Ă©cossais. Quelle espĂšce dâhommes est-ce lĂ ? â Je nâoserais le dire prĂ©cisĂ©ment Ă monsieur, rĂ©pondit Daniel en baissant les yeux avec un embarras qui laissait deviner cependant je ne sais quelle arriĂšre-pensĂ©e sournoise et malicieuse. Les lunatiques sont des hommes quâon appelle ainsi, je suppose parce quâils sâoccupent aussi peu des affaires de notre monde que sâils descendaient de la lune, et qui ne parlent au contraire que de choses qui nâont jamais pu se passer nulle part, si ce nâest Ă la lune, peut-ĂȘtre. â Il y a de la finesse et presque de la profondeur dans cette idĂ©e, Daniel. Nous remarquons en effet que la nature, dans lâenchaĂźnement mĂ©thodique des innombrables anneaux de sa crĂ©ation, nâa point laissĂ© dâespace vide. Ainsi le lichen tenace qui sâidentifie avec le rocher unit le minĂ©ral Ă la plante ; le polype aux bras rameux, vĂ©gĂ©tatifs et rĂ©divives, qui se reproduit de bouture, unit la plante Ă lâanimal ; le pongo, qui pourrait bien devenir Ă©ducable, et qui lâest probablement devenu quelque part, unit le quadrupĂšde Ă lâhomme. Ă lâhomme sâarrĂȘte la portĂ©e de nos classifications naturelles, mais non la portĂ©e du principe gĂ©nĂ©rateur des crĂ©ations et des mondes. Il est donc non seulement possible, mais certain⊠et je ne crains mĂȘme pas dâĂ©tablir en principe que si cela nâĂ©tait point, toute lâharmonie de lâunivers serait dĂ©truite !⊠il est incontestable que lâĂ©chelle des ĂȘtres se prolonge sans interruption Ă travers notre tourbillon tout entier, et de notre tourbillon Ă tous les autres, jusquâaux limites incomprĂ©hensibles de lâespace oĂč rĂ©side lâĂȘtre sans commencement et sans fin, qui est la source
Lanouvelle a fait trembler mardi la Bourse de Ryad et d'autres places du Golfe, fait vaciller les certitudes des entrepreneurs et Ă©veillĂ© les risques de fuites de capitaux, selon des experts. Les autoritĂ©s ont gelĂ© les comptes bancaires des suspects et prĂ©venu que tout actif qui serait liĂ© Ă des affaires de corruption serait saisi au profit de l'Ătat.
Mis Ă jour le 29 juin 2022 Ă 10h32 ProcĂšs du vendredi 13 novembre, la dĂ©fense, malgrĂ© lâeffroi - © Jean-Francois Robert Ils sont trentenaires, tout juste sortis de la trĂšs sĂ©lecte confĂ©rence du barreau de Paris. Commis d'office, ils se retrouvent ensemble, depuis septembre, Ă dĂ©fendre les accusĂ©s du procĂšs des attentats du 13-novembre dont le jugement sera rendu mercredi 29 juin. Rencontre avec une gĂ©nĂ©ration d'avocats aux prises avec l'horreur. Par Catherine Robin Vendredi 13 novembre 2015. Quand il se lĂšve ce matin-lĂ , Simon Clemenceau sait que ce jour sera dĂ©cisif pour sa carriĂšre. Le jeune avocat de 28 ans s'apprĂȘte Ă passer le troisiĂšme et dernier tour du concours de la ConfĂ©rence. Une joute oratoire qui sacre chaque annĂ©e les 12 meilleurs rhĂ©teurs du barreau parisien, Ă©lus par leurs pairs et promis Ă un avenir radieux dans le petit monde de la dĂ©fense pĂ©nale. Les conditions pour participer sont simples avoir moins de 35 ans et ĂȘtre en exercice depuis moins de cinq ans. Ă ce stade, ils ne sont plus que 24 candidats sur les quelque 150 postulants de dĂ©part. Ă 9 heures, l'ancien Ă©tudiant en droit Ă Sceaux et Ă la Sorbonne, qui a prĂȘtĂ© serment deux ans plus tĂŽt, tire au sort son sujet, sous la forme d'une question Ă laquelle il sera invitĂ© Ă rĂ©pondre par oui ou par non. Sur le papier Sauve qui peut ? » Sa position imposĂ©e ? Oui ». Alors qu'il est enfermĂ© dans son appartement du 10e arrondissement pour quatre jours afin de plancher sur son discours, des terroristes sĂšment la mort dans les rues de Saint-Denis et de Paris, Ă quelques pas de chez lui. Que pĂšsent les mots aprĂšs une nuit comme celle-lĂ ? Le 14 novembre au matin, nous avons reçu un message de la ConfĂ©rence intitulĂ© âLa Plume malgrĂ© l'effroiâ, qui nous encourageait Ă continuer en essayant autant que possible de ne pas nous laisser influencer par les Ă©vĂ©nements », se souvient Simon Clemenceau. LĂ©a Dordilly, qui n'est pas encore son associĂ©e, mais qu'il vient de rencontrer Ă la faveur du concours, rĂ©flĂ©chira au mĂȘme moment Ă la façon de rĂ©pondre non » Ă la question Faut-il dĂ©truire Carthage ? » C'Ă©tait vertigineux, se rappelle-t-elle. Comment ne pas lire le sujet Ă l'aune de ce qui venait de se passer ? Et sachant Ă quoi on s'engageait si on rĂ©ussissait notre discours⊠Nous avions bien conscience que, si nous Ă©tions parmi les 12 Ă©lus Ă l'issue de ce troisiĂšme tour, nous allions, dĂšs le mois de janvier, dĂ©fendre des gens mis en examen dans ces dossiers. » C'est en effet la spĂ©cificitĂ© de cette institution bicentenaire les 12 secrĂ©taires de la ConfĂ©rence Ă©lus en novembre sont, pendant toute l'annĂ©e suivante, prioritaires sur les commissions d'office. Ce concours est une opportunitĂ© exceptionnelle pour les jeunes avocats, explique Negar Haeri, de la promotion 2015. Comme les mĂ©decins ont des gardes, vous avez des permanences pendant lesquelles vous rĂ©cupĂ©rez toutes les mises en examen de la journĂ©e. Tous les gens qui viennent d'ĂȘtre interpellĂ©s pour un crime et qui terminent leurs quarante-huit heures de garde Ă vue vous tombent dans la main. Ă charge pour vous de crĂ©er un lien de confiance suffisamment fort pour les garder pendant l'instruction et jusqu'au procĂšs. » Les avocats de la ConfĂ©rence ont Ă©galement le monopole dans le cadre de l'instruction des affaires financiĂšres et des comparutions immĂ©diates de renvoi », prĂ©cise Simon Clemenceau. Mais ce qui occupe particuliĂšrement les promotions de ces derniĂšres annĂ©es, ce sont bien sĂ»r les dossiers de terrorisme. Avant de passer la ConfĂ©rence, je faisais du pĂ©nal des affaires, soit l'extrĂȘme inverse sur l'Ă©ventail pĂ©nal, raconte Margaux Durand-Poincloux promotion 2018, dĂ©fenseure d'Osama Krayem au procĂšs des attentats du 13-Novembre. Mais je savais que je serais amenĂ©e Ă en traiter. Mon premier dossier de permanence, le 6 ou le 8 janvier 2018, c'Ă©tait une revenante de Syrie. Et si, au dĂ©part, ma connaissance en la matiĂšre Ă©tait Ă peu prĂšs nulle, l'expĂ©rience de la ConfĂ©rence, oĂč l'on fournit un boulot acharnĂ© pendant toute une annĂ©e, m'a permis, comme Ă beaucoup de confrĂšres et consĆurs des promotions de 2014 Ă 2019, de me spĂ©cialiser en partie sur ces sujets. » Son frĂšre » de ConfĂ©rence Adrien Sorrentino confirme Cette annĂ©e-lĂ , on plaide quatre Ă cinq fois par jour. On travaille Ă©normĂ©ment. J'avais dĂ©jĂ eu affaire Ă des dossiers de terrorisme dans le cabinet oĂč je travaillais, mais je n'en avais pas pris la pleine mesure. » Au procĂšs du V13 », comme ils l'appellent, les jeunes avocats de la ConfĂ©rence forment le gros des troupes de la dĂ©fense. La plupart sont commis d'office. Quelques-uns choisis par leur client. Ă l'instar d'Olivia Ronen promotion 2017, contactĂ©e depuis sa prison par le principal accusĂ©, Salah Abdeslam, en 2018 pour prendre le relais de Frank Berton, tĂ©nor du barreau de Lille, qu'il venait d'Ă©carter. Ou encore de Xavier Nogueras promotion 2013, venu Ă©toffer la dĂ©fense de l'accusĂ© Mohammed Amri auprĂšs de Negar Haeri, et qui s'est spĂ©cialisĂ© dans le terro » depuis plusieurs annĂ©es, au point d'ĂȘtre surnommĂ©, contre son grĂ©, l'avocat du djihad » par certains journaux. Nous avons vu les premiers dossiers de terrorisme arriver vers 2014 ceux des vellĂ©itaires au dĂ©part, ceux pour prĂ©paration d'actes terroristes, puis ceux des revenants de Syrie », dĂ©crit-il. Ce contexte, reprend Simon Clemenceau, a créé un lien particulier entre les avocats Ă©lus entre 2013 et 2018, qui tient Ă cette particularitĂ© d'avoir Ă©tĂ© confrontĂ©s aux dĂ©parts en Syrie, aux retours, Ă la vague d'attentats⊠avec des dossiers que tout le monde âdĂ©couvraitâ au mĂȘme moment, pas seulement les avocats, mais aussi les juges, le parquet. » Un Parquet national antiterroriste a Ă©tĂ© créé en 2019, et les effectifs de magistrats en charge de l'instruction antiterroriste ont triplĂ© ces derniĂšres annĂ©es. De la mĂȘme maniĂšre que les secours d'urgence ont Ă©tĂ© confrontĂ©s pour la premiĂšre fois Ă de la mĂ©decine de guerre en plein Paris lors de ces attentats, une gĂ©nĂ©ration de juristes s'est ainsi formĂ©e brutalement aux affaires de terrorisme en usant ses robes sur les bancs de la 16e chambre du tribunal de grande instance de Paris, spĂ©cialisĂ©e en la matiĂšre. ©Raphael Gaillarde/Gamma-Rapho via Getty Images Je suis lĂ pour dĂ©fendre un homme dans un Ătat de droit » Depuis qu'ils ont pris place devant le box des accusĂ©s, le 8 septembre dernier, ces jeunes pĂ©nalistes ont conscience de participer Ă un procĂšs qui est hors norme » aux yeux du plus grand nombre, mais pas tout Ă fait aux leurs. Ce n'est pas un procĂšs exceptionnel, remarque Adrien Sorrentino. C'est un procĂšs Ă l'organisation exceptionnelle. De par l'ampleur du nombre de victimes, l'intense Ă©motion et la grande mĂ©diatisation. Mais, pour le reste, la caractĂ©risation des infractions est la mĂȘme que sur d'autres dossiers. » Un point de vue partagĂ© par tous. Pour nous, c'est un exercice ordinaire, explique LĂ©a Dordilly. Des assises âterroâ, on en a fait plusieurs, des correctionnelles âterroâ, on en a fait des dizaines. Les lieux, les codes, le langage, les infractions, les qualifications, tout cela nous est familier. » ArrivĂ©e tardivement dans l'Ă©quipe de dĂ©fense de son client, Margaux Durand-Poin-cloux dit, pour sa part, penser davantage Ă la personne [qu'elle] dĂ©fend qu'au procĂšs dans sa globalitĂ© ». Mais je reconnais bien sĂ»r cette dimension exceptionnelle du fait de la couverture mĂ©diatique et de la charge symbolique », ajoute-t-elle. Une charge qui pĂšse inĂ©vitablement dans le regard portĂ© sur eux. Eux, les avocats du mal », les dĂ©fenseurs des ennemis publics numĂ©ro 1 ». Karim Laouafi dĂ©fend Muhammad Usman, aux cĂŽtĂ©s de son associĂ© Merabi Murgulia, son camarade de ConfĂ©rence, promotion 2016. L'aspect affectif et politique ne me parasite pas, prĂ©cise-t-il. Je ne suis pas lĂ pour dĂ©fendre ce qu'il a fait, mais pour dĂ©fendre un homme dans un Ătat de droit. » Ătre avocat dans ce genre d'affaire comprend une dimension idĂ©ologique et intellectuelle particuliĂšre, analyse Xavier Nogueras. Notre mission est de ramener nos clients vers une forme d'humanitĂ©, sans connivence avec les actes commis. Notre objectif, c'est la mise en application des libertĂ©s fondamentales. On ne dĂ©fend pas des actes, on dĂ©fend des hommes. Et j'ai le sentiment que, dĂ©fendre ces hommes-lĂ , c'est ma façon de lutter contre le terrorisme. » Ă ce titre, le procĂšs des attentats du V13 » pourrait mĂȘme avoir quelques vertus, selon Simon Clemenceau Paradoxalement, j'ai l'impression que la pĂ©dagogie exercĂ©e notamment par les mĂ©dias contribue Ă une meilleure comprĂ©hension du rĂŽle que l'on joue. » Autre Ă©lĂ©ment Ćuvrant Ă la dĂ©diabolisation » des avocats de la dĂ©fense, les paroles des victimes », reprend LĂ©a Dordilly Ce sont elles qui, dans leur extrĂȘme majoritĂ©, ont dit combien elles Ă©taient extrĂȘmement fiĂšres de leur systĂšme judiciaire, de la façon dont est organisĂ© ce procĂšs, des droits de la dĂ©fense, notamment. Que des victimes directes d'infractions si graves portent ce message-lĂ , je pense que ça trouve un Ă©cho chez la plupart des gens. » Reste que, malgrĂ© leur volontĂ© commune de ramener de la norme dans ce procĂšs hors norme », comme l'avait formulĂ© le prĂ©sident de la cour d'assises spĂ©ciale Jean-Louis PĂ©riĂšs Ă l'ouverture des dĂ©bats, le terrorisme constitue une matiĂšre juridique Ă part, regrette Karim Laouafi Le terrorisme a ceci de particulier que ce sont des dossiers trĂšs politiques du point de vue de l'accusation. L'Ă©chelle des peines est trĂšs lourde. Notre marge de manĆuvre est limitĂ©e. La prĂ©somption d'innocence est beaucoup moins respectĂ©e sous prĂ©texte de veiller au maintien de l'ordre public. Et le chef d'accusation âassociation de malfaiteurs terroristeâ ne convient pas, car il est hyper-large, trop fourre-tout », expose-t-il, relayant les inquiĂ©tudes de la plupart de ses confrĂšres. Sur toutes ces questions fondamentales qui occupent leur quotidien de pĂ©nalistes, il leur arrive d'Ă©changer. Mais quand la bande se rassemble hors du prĂ©toire, comme Ă l'occasion de la sĂ©ance photo rĂ©alisĂ©e pour cet article, il est davantage question des souvenirs communs et des dĂźners Ă venir. Qu'on la surnomme secte », confrĂ©rie », amicale » ou sociĂ©tĂ© secrĂšte » façon Cigares du pharaon », la ConfĂ©rence est un lieu certes de solennitĂ© et de rĂ©seau, mais aussi de fraternitĂ© et d'enthousiasme potache. Ce n'est pas un hasard si les membres d'une promotion sont tous des frĂšres et sĆurs », fils et filles » des gĂ©nĂ©rations qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s. On s'inscrit dans une lignĂ©e, explique Merabi Murgulia, qui dĂźne le soir mĂȘme avec ses confrĂšres des âtroisiĂšmes secrĂ©tairesâ, dont le plus illustre est le vĂ©nĂ©rable Me Henri Leclerc. La ConfĂ©rence est un tremplin non seulement professionnel mais aussi amical, dĂ©crit Adrien Sorrentino. On passe le concours, et le 1er janvier on a 11 nouveaux copains avec qui on va voyager, dĂźner rĂ©guliĂšrement, partir en vacances pour certains⊠Je n'avais pas imaginĂ© cela en embrassant la carriĂšre d'avocat. » Simon Clemenceau et LĂ©a Dordilly ne pourraient le dĂ©mentir. Nous nous sommes rencontrĂ©s pendant le concours et nous ne nous sommes plus quittĂ©s, raconte cette ancienne collaboratrice du pĂ©naliste Jean-Marc Florand. Nous avons trĂšs vite travaillĂ© ensemble, puis nous nous sommes associĂ©s. Simon est le parrain de ma fille. Nous partons en vacances ensemble. Nous passons notre vie ensemble⊠» Dans leur cabinet dĂ©dalĂ©en du 5e arrondissement, Karim Laouafi et Merabi Murgulia semblent se connaĂźtre depuis toujours. Rien ne laissait prĂ©sager la rencontre entre le premier, originaire de Poitiers, prodige du piano qui faillit y consacrer sa carriĂšre avant d'opter pour la fac de droit, et le second, ancien membre d'une troupe de danse folklorique, nĂ© en 1984 dans une GĂ©orgie encore soviĂ©tique. C'est vrai que, sans la ConfĂ©rence, nous ne nous serions probablement pas connus, reconnaĂźt Merabi Murgulia. Moi j'Ă©tais avocat fiscaliste ; Karim, spĂ©cialisĂ© dans la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Rien Ă voir, donc⊠» De leur folle annĂ©e de ConfĂ©rence est nĂ©e une sociĂ©tĂ© d'avocats commune, mais surtout une amitiĂ© indĂ©fectible. Il y a, dans la ConfĂ©rence, des profils trĂšs diffĂ©rents avec des parcours qui n'ont rien Ă voir, des personnalitĂ©s aux antipodes les unes des autres, mais qui se retrouvent sur le dĂ©sir de la dĂ©fense pĂ©nale », dĂ©peint Simon Clemenceau. Et puis la matiĂšre que l'on traite est dure. Pouvoir partager ça avec des personnes qui vivent la mĂȘme chose est prĂ©cieux », renchĂ©rit LĂ©a Dordilly. Je me suis beaucoup identifiĂ© Ă la gĂ©nĂ©ration du Carillon » Cet Ă©loge de l'amitiĂ© et de la joie Ă©prouvĂ©e Ă ĂȘtre ensemble trouve ici une Ă©trange rĂ©sonance. Parisiens, dans la trentaine ou jeunes quadras pour la plupart, acharnĂ©s de travail mais toujours partants pour une fĂȘte, un verre en terrasse ou un concert, ils incarnent la gĂ©nĂ©ration prĂ©cisĂ©ment visĂ©e dans les attentats pour lesquels leurs clients sont jugĂ©s aujourd'hui. Un jeune avocat du barreau de Paris, Valentin Ribet, a Ă©tĂ© assassinĂ© au Bataclan ce soir du 13 novembre 2015. On est du mĂȘme Ăąge. On est interchangeables », remarque Negar Haeri. Je me suis beau-coup identifiĂ© Ă la gĂ©nĂ©ration du Carillon », reconnaĂźt Xavier Nogueras, qui ne prend plus les transports en commun depuis 2015. Comme lui, tous tĂ©moignent de l'immense Ă©motion ressentie durant le mois d'octobre dernier, durant lequel les parties civiles, victimes et familles de victimes, se sont relayĂ©es Ă la barre de la cour d'assises spĂ©ciale pour dire leur deuil, leur douleur, leur vie dĂ©vastĂ©e. Mais ils n'oublient pas pour autant que, dans quelques mois, ce sera leur tour de prendre la parole pour prononcer leur plaidoirie en faveur des accusĂ©s. La dĂ©fense, malgrĂ© l'effroi.
Lesministres du cabinet israélien ont décidé, lundi, de retenir quelque 100 millions $ US de taxes prélevées au nom des Palestiniens, malgré les avertissements du ministÚre de la
Le premier roman -perdu- de François Villon Le âRoman du Pet au diableâ un ouvrage Ă©crit probablement entre 1451 et 1453 Ă Paris et dont il ne nous reste que le titreâŠSa trace se perd avec lâĂ©nigme des tribulations urbaines et justiciables de son auteur François Villon, dont il sâagirait du premier texte. Dans son Grand Oeuvre le Testament,le poĂšte mentionne ce roman quâil lĂšgue a celui qui fut son pĂšre adoptif, le chanoine dont il hĂ©rita du nom maĂźtre Guillaume de Villon. Il y prĂ©cise que ce roman Ă©crit sous forme de âcahiersâ se trouve chez lui, sous une table. Depuis cette mention toute allusive, lâĆuvre se perd ou bien se tire, Ă la traĂźne de son auteur qui quitte le cocon universitaire oĂč il avait Ă©tĂ© reçu maĂźtre-Ăšs-arts pour sâacoquiner avec la bande des mauvais garçons qui Ă Paris se disputait la prestigieuse et plus occulte facultĂ© de cambriologie, hors-les-murs et⊠argotiĂšre. âPet au DiableââŠde quoi faire pĂąlir les noms ensorcelĂ©s quâon retrouve en sâĂ©garant un peu partout, Ă la ville ou la campagne, Ă la faveur des superstitions qui prĂȘtent aux lieux inquiĂ©tants la mainmise secrĂšte des dĂ©mons. Pont du diable, moulin du diable ou au diable vauvert les titres de propriĂ©tĂ© ne se comptent plus qui disent lâangoisse et la peur des riverains que le temps a fini par Ă©vanouir et que la toponymie, seule, recueille Ă lâinsu des dictionnaires et dresse, vivantes, au hasard dâun nom qui se survit dans le fatras des enseignes modernes de la grande ville qui a mangĂ© les parcelles de campagne. OĂč lâon devine encore, derriĂšre le dĂ©dale de la zone industrielle ou de la rĂ©sidence pavillonnaire, le puits maudit pendant des siĂšcles oĂč le diable engrossait les jeunes filles ou encore, le carrefour terrible oĂč le nuit venaient se retrouver sorciĂšres et tempestaires. Impasse SatanâŠactuellement dans le XXĂšme arrondissement Le âPet au Diableâ qui donne son titre Ă lâouvrage perdu du poĂšte renvoie au nom dâune grosse pierre sise Ă Paris au Moyen-Ăge, rue du Martroi-St-Jean actuelle rue Lobau derriĂšre lâhĂŽtel de ville. Ancien mĂ©galithe,prĂ©historique probablement-tels quâils Ă©taient nombreux alors dans le paysage urbain et qui se survivent encore dans les noms des rues de âla pierre levĂ©eâ , âdes Trois-bornesâ, en borne de circulation ou chasse-roue devant lâhĂŽtel dâune notable parisienne, ce âpet au diable- ainsi baptisĂ© de maniĂšre satirique par les riverains fut au centre dâune joyeuse course-poursuite entre Ă©tudiants de lâUniversitĂ© et gens de justice en 1453 tels quâen tĂ©moignent les registres du Parlement criminel. En effet, en 1451 cette pierre fut enlevĂ©e de devant lâHĂŽtel dâune noble dame que lâhistoire retient comme Ă©tant Mlle de BruyĂšres. Quâils aient Ă©tĂ© investis dâune force herculĂ©enne ou que lâivresse leur ai portĂ© secours, quelques Ă©tudiants en rupture de ban parmi lesquels François Villon, dĂ©placĂšrent la grosse borne et lâemportĂšrent jusquâau sommet de la montagne Sainte GeneviĂšve actuelle place du PanthĂ©on oĂč elle fut consacrĂ©e comme le bĂ©tyle de leurs paĂŻenne dissidence. Autour de ce menhir repĂȘchĂ© du tracĂ© urbain -profane-en voie de standardisation et auto-sacrĂ© divinitĂ© obscĂšne comme un pape de Carnaval, se retrouvaient nuitamment les cortĂšges Ă©chevelĂ©s dâescholiers et de bandits, de goliards, de coquillards qui Ă©ructaient au son des fifres chansons Ă boire et blasphĂšmes, comme un exorcisme au temps prĂ©sent qui court la gueuse dans lâoubli des anciens rites oĂč le mystĂšre copule avec le rire. Lâaffaire fit grand bruit dans la ville de Paris⊠Mlle de BruyĂšres, dont la borne avait Ă©tĂ© enlevĂ©e de devant son domaine fut courroucĂ©e et exigea que la voirie la dĂ©dommage de sa grande perte. Un arrĂȘt de justice fit ordre de saisir le gros caillou dĂ©placĂ© sur la colline et dâarrĂȘter les joyeux drilles qui poursuivaient de lui rendre un culte obscĂšne. Jean Bezon, lieutenant criminel fut chargĂ© dâaller saisir et rapporter la pierre il lâentreposa dans le Palais de justice âŠdâoĂč, elle disparut, mystĂšRIEUSEMENT une nouvelle fois. En ces annĂ©es 1451-1453, lâUniversitĂ© Ă©tait arrivĂ©e Ă un point de dĂ©sordre considĂ©rable. Les escholiers peuplaient la nuit urbaine de dĂ©routantes facĂ©ties. Un procĂšs de 1453 garde mĂ©moire du dĂ©tournement des enseignes quâils avaient coutume de perpĂ©trer, Ă la nuit tombĂ©e, renversant le sens dâorientation des honnĂȘtes gens le lendemain, Ă une Ă©poque oĂč les noms de rue nâexistaient pas et oĂč les enseignes des Ă©choppes servaient de seules balises Ă logique dĂ©sormais conquise par Google Maps. Ars Combinatoria le mariage des Enseignes et le sexe occulte de la langue. Ars Combinatoria le sens occulte de la magie tel que lâarpentĂšrent Ă la fin du Moyen-Ăge savants, kabbalistes et alchimistes. DerriĂšre le grand Livre de la Nature oĂč les mĂ©tamorphoses permanentes du vivant nous laissent deviner une intelligence secrĂšte qui en apparence nous Ă©chappe, il existerait un chemin occulte quâempruntent ceux qui savent celui dâune ascension subtile vers la cause de toutes les causes, que les mages recombinent au grĂ© des âsignaturesâ, ces indices labiles inscrits dans lâapparence de toutes choses et qui leur servent de balises dans lâĂąpre dĂ©sert initiatique dâune connaissance des grands mystĂšres. Art combinatoire des indices et des images qui recĂšlent des vertus occultes quâon sait venir des astres et dans la conjonction ou mise en branle desquelles on travaille Ă lâaveugle Ă retrouver la sente par laquelle les forces de lâesprit agissent sans obstacles. Liber de ascensu et descensu intellectus, Raymond Lulle, 1304 premiĂšre publication 1512 De Raymond Lulle Ă Giulio Camillo, de la combinatoire du jeu de Tarots Ă lâart magique de la mĂ©moire dĂ©veloppĂ© par Giordano Bruno la combinatoire des images qui agissent emprunte une histoire marginale, subversive. Les traitĂ©s qui en tĂ©moignent sont obscurs mĂ©taphores, Ă©nigmes et jeux de sens dessaisissent la lecture pour lâĂ©prouver. Le Jeu voie royale Le mystĂšre se fait heuristiqueâŠet dans lâexpĂ©rience offerte Ă tous, lâimagination et ses vertus magiques marie, comme en pĂ©riode de Carnaval dont Rabelais croquera le fruit le noble et le plus vil, lâĂ©rudit et le grossier, la connaissance avec le rire. Car il faut Ćuvrer au chemin de traverse et au dĂ©tour chacun est appelĂ©, Ă se faire lâartiste de son propre parcours. Le destin est un jeu de pistes. VoilĂ sans doute la clĂ© de lâapparente obscuritĂ© des textes hermĂ©tiques lĂ oĂč le savoir est reproductible et transmissible, la connaissance ne lâest pas il faut la vivre. Le mariage des Enseignes et la sexualitĂ© du sens initiation et paillardise âComme ce qui est en haut, ce qui est en basâ la loi des magies immĂ©moriales met sur la piste dâune correspondance subtile entre le macrocosme et la rĂ©alitĂ© humaine. Le Carnaval et tous les rites dâinversion qui durent les quelques jours jugĂ©s nĂ©fastes oĂč les saisons se mĂ©tamorphosent, redonnent le ton dâun branle-bas propitiatoire oĂč le monde est renversĂ© Ă dessein dâĂȘtre rĂ©investi des puissances oniriques collectives, qui au fond, on le sait, sont celles qui le maintiennent sur pied. Ă Paris, au mĂȘme moment que lâaffaire du Pet au Diable, les registres judiciaires surajoutent aux griefs qui pĂšsent sur les Ă©tudiants et mauvais garçons une pratique inattendue ceux-ci sont poursuivis pour avoir interverti nuitamment les enseignes des cabarets et des Ă©choppes dans plusieurs rues du centre de Paris. Au petit matin, les voisins se sont rĂ©veillĂ©s et vaquant Ă leurs affaires dans le pĂ©rimĂštre rĂ©duit de leur quartier, se sont perdusâŠâLâĂąne rougeâ quâils avaient coutume dâapercevoir derriĂšre lâangle de lâauberge sâĂ©tait mystĂ©rieusement transformĂ© en âcroissant dâorâ, on avait sagacement accolĂ© Ă la fameuse âtruie qui fileâ des Halles de Paris lâenseigne dâun ours patibulaire pour lui servir de mari et les Noces mystiques se poursuivaient mĂȘme en plein jour, aux vues de tous. Lâorientation dans la ville avait Ă©tĂ© entiĂšrement modifiĂ©e Ă la faveur de lâhumour nocturne de quelques malandrins. Pis, on sâĂ©tait amusĂ© Ă marier les figures peintes dont on sâĂ©tait Ă©mu de la solitude âaux quatre fils Aymonâ dont lâenseigne alors signait divers commerces on avait trouvĂ© subtil dâadjoindre quelque pucelle de St Georges qui languissait sur la façade dâune auberge isolĂ©e. Paris devint un bordel. Les Noces des figures laissaient entendre une partouze sĂ©mantique que ne dĂ©crieraient pas les gens qui comprennent la gaye science des alchimistes et des truands, cette âlangue des oiseauxâ, volatile, qui dĂ©fie lâesclavage de la grammaire et poursuit, Ă lâimage du Mercure des alchimistes, sa cavale perpĂ©tuelle. Voici peut-ĂȘtre un des legs fondamental de Villon la ville, comme la langue rĂ©clame son tribut de jouissance et de rapine que seuls quelques enfants âĂ©veillĂ©sâ savent lui offrir et lui lâordre reviendra,on croira que tout sâest remis sur pied. Pourtant, au pied de la lettre, les enfants perdus se sont planquĂ©s. Et ils savent encore sur quel pied danser. Rendre Ă©vidente lâincertitude du monde Les poĂšmes postĂ©rieurs de Villon feront montre dâune quĂȘte effrĂ©nĂ©e de lâambiguĂŻtĂ© sur tous les plans. Antiphrases, contradictions, dĂ©tournement de mĂ©taphores la langue travaille Ă se dĂ©faire de lâintĂ©rieur, Ă lâimage de la ville de Paris que le poĂšte traverse en canaille avec certaines figures de style de ses amis. Villon est un enfant de Paris il connaĂźt si bien sa ville quâil la vit Ă lâintĂ©rieur. Comme une psychogĂ©ographie au sens plein, pis comme lâart mnĂ©motechnique kabbalistique quâĂ la mĂȘme Ă©poque et tandis quâil est si souvent en prison, les mages exercent dans leurs cabinets tenus secrets. âRien ne mâest sĂ»r que la chose incertaineâ, âje meurs de soif auprĂšs de la fontaineâle poĂšte ne cesse de poser une chose et son contraire. Son Testament et ses poĂ©sies volantes construisent une vision du monde brouillĂ©e, sans dessus-dessous un chaos philosophique oĂč lâon devine cette Ă©tape de lâOeuvre au Noir alchimique oĂč il est question de dĂ©vĂȘtir la matiĂšre mĂȘme, âla mariĂ©e mise Ă nu par ses cĂ©libatairesâ pour retrouver lâĂ©tincelle de cette chose insĂ©cable, cette pierre philosophale qui survit occulte dans les charniers les plus obscurs, oĂč peu sont prĂȘts Ă se risquer et que la Mort laisse apercevoir Ă la fin et dans un sursaut. Ă la plume comme Ă la ville, tout devient dĂ©dale et prĂ©texte au vertige. Câest un dĂ©filĂ© de Carnaval oĂč la force de Villon se fait initiation Ă la maniĂšre du cristalâŠqui restitue diffĂ©remment la lumiĂšre selon la facette qui la reçoit. Lâhumour, enjeu du pouvoir Villon restitue la rĂ©alitĂ© dans le miroitement de sa complexitĂ©. Si ses vers nous parlent toujours malgrĂ© les 600 ans qui nous sĂ©parent et en dĂ©pit des jeux de mots que seuls quelques uns de ses amis pouvaient entendre, câest quâil y a scellĂ©, intacte,sous couvert dâune pathĂ©tique sarabande, la voie royale dâune transmission de lâĂ©motion, repĂȘchĂ©e vivante, encore et malgrĂ© les siĂšcles. Sa poĂ©sie est un talisman, au sens strict les vertus actives sây prĂ©servent Ă la faveur dâun chassĂ©-croisĂ© sans fin des assauts rĂ©pĂ©tĂ©s des manipulateurs, des fossoyeurs. Depuis la fin du Moyen-Ăge et bientĂŽt Ă lâorĂ©e des guerres de religion, le tout sous la main mise subliminale de lâĂglise, le contrĂŽle de lâĂ©motion devient lâenjeu crucial du pouvoir et prĂ©pare le laboratoire moderne du sortilĂšge rationnel. Les Ćuvres dâart serviront au premier chef lâentreprise lâart ne tardera pas Ă faire Ă©cole, isolant de maniĂšre stratĂ©gique dans le lieu clos de lâimpasse spĂ©culative, les sentiers percĂ©s Ă jour par quelques poĂštes brigands et sans aveux. âLa science de lâesthĂ©tiqueâ, le Patrimoine et la culture, se feront les CerbĂšres dâun Enfer oĂč les crĂ©ations de lâesprit humain se verront dĂ©vitalisĂ©es pour gentiment venir ponctuer les mises en scĂšne fatiguĂ©es des lieux de culte que plus personne ne devine dans les musĂ©es. Câest le rĂšgne du littĂ©ral, du commentaire, des forfaits tout-inclus et des enquĂȘtes Ă algorithme. La pente raide du place nâest plus prĂ©vue au contre-sens, Ă lâomission ni Ă lâellipse. Lâensemble des structures de pouvoir, politiques, Ă©conomiques et culturelles, enracinent leurs actions dans un gouvernement de lâattention, une simplification des Ă©motions et le dĂ©tournement de leurs puissances Ă des fins platement rentables et consensuelles. La libertĂ© du poĂšte reste aujourdâhui plus que jamais survivante car subversive;les mages, les enfants et les illusionnistes savent de quoi il en retourneâŠeux qui par jeu, renversent le jeu⊠et allument lâexistence â
Amandinela tortue de mer est venue de loin pour pondre ses oeufs sur la plage. Elle sait bien que ses petits courent un grand danger : les oiseaux de mer, les crabes et les lézards aimeraient bien les croquer. Heureusement, Ferdinand le goéland veille.
ContrĂŽle de police et fouilles Il existe plusieurs catĂ©gories de contrĂŽles de police les contrĂŽles de police Ă finalitĂ© judiciaire, les contrĂŽles de recherche dâinfractions et les contrĂŽles Ă finalitĂ©s administratives. En plus de pouvoir procĂ©der Ă un contrĂŽle dâidentitĂ©, les officiers de police judiciaire peuvent, dans certaines conditions prĂ©vues par la loi, procĂ©der Ă la fouille de certains vĂ©hicules. I. â Les contrĂŽles de police Ă finalitĂ© judiciaire ContrĂŽle de police et fouilles Il peut ĂȘtre procĂ©dĂ© Ă un contrĂŽle dâidentitĂ© lorsquâil existe, selon lâarticle 78-2 alinĂ©a 1á”Êł du Code de procĂ©dure pĂ©nale une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner » que lâintĂ©ressĂ© a soit 1. â commis ou tentĂ© de commettre une infraction 2. â quâil se prĂ©pare Ă commettre un crime ou un dĂ©lit 3. â ou bien quâil reste susceptible de fournir des renseignements utiles Ă une enquĂȘte en cas de crime ou de dĂ©lit 4. â soit quâil a violĂ© les obligations dĂ©coulant dâun contrĂŽle judiciaire, 5. â dâune mesure dâassignation Ă rĂ©sidence, dâune peine 6. â ou dâune mesure suivie par le juge de lâapplication des peines 7. â soit enfin quâil fait lâobjet de recherches ordonnĂ©es par une autoritĂ© judiciaire Les raisons plausibles » de soupçonner doivent apparaĂźtre des raisons objectives. Par exemple, un individu qui prend la fuite Ă la vue des forces de lâordre constitue une raison objective et plausible de le soupçonner. Ce contrĂŽle ne peut pas ĂȘtre conduit sur la base dâune simple dĂ©nonciation anonyme non corroborĂ©e par dâautres Ă©lĂ©ments. Ces contrĂŽles dâidentitĂ© ne peuvent se voir effectuĂ©s que par des officiers de police judiciaire OPJ ou, le cas Ă©chĂ©ant, par APJ et APJA lorsquâils sont sous lâordre et la responsabilitĂ© de lâOPJ. II. â Les contrĂŽles tendant Ă la recherche dâinfractions ContrĂŽle de police et fouilles A. â Les contrĂŽle dans le cadre des opĂ©rations coup de poing » En vertu de lâarticle 78-2 alinĂ©a 7 du CPP, un contrĂŽle dâidentitĂ© peut ĂȘtre effectuĂ© sur rĂ©quisitions Ă©crites du procureur de la RĂ©publique aux fins de recherche et de poursuite dâinfractions. Le magistrat dĂ©termine certains lieux et une certaine durĂ©e durant laquelle des contrĂŽles dâidentitĂ© seront susceptibles dâĂȘtre conduits. Si ce contrĂŽle rĂ©vĂšle dâautres infractions que celles visĂ©es dans les rĂ©quisitions du procureur, cette dĂ©couverte nâentraĂźne pas la nullitĂ© des procĂ©dures incidentes. B. â Les contrĂŽles recherchant Ă lutter contre le travail clandestin Lâarticle 78-2-1 du CPP dispose que les OPJ peuvent sur rĂ©quisitions du procureur de la RĂ©publique, entrer dans les lieux Ă usage professionnel, leurs annexes et dĂ©pendances, afin de sâassurer notamment que les activitĂ©s qui y sont exercĂ©es ont donnĂ© lieu Ă lâimmatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers ou au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s lorsquâelle est obligatoire ainsi quâaux dĂ©clarations exigĂ©es par les organismes de protection sociale et lâadministration fiscale. Les OPJ peuvent ainsi contrĂŽler lâidentitĂ© des personnes qui se trouvent sur le lieu contrĂŽler pour vĂ©rifier quâelles sont bien inscrites sur le registre du personnel et quâelles travaillent en toute licĂ©itĂ©. Les rĂ©quisitions sont prises pour une durĂ©e maximale dâun mois et doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es Ă la personne responsable des lieux ou Ă son reprĂ©sentant. III. â Les contrĂŽles Ă finalitĂ© administrative ContrĂŽle de police et fouilles A. â Les contrĂŽles de police administrative Lâarticle 78-2 alinĂ©a 8 du Code de procĂ©dure pĂ©nale prĂ©voit que pour prĂ©venir une atteinte Ă lâordre public et notamment Ă la sĂ©curitĂ© des personnes ou des biens, lâidentitĂ© de toute personne peut ĂȘtre contrĂŽlĂ©e, et ce quel que soit le comportement de la personne. Les policiers doivent cependant pouvoir justifier de ce contrĂŽle en rapportant lâexistence dâun risque sĂ©rieux et actuel dâatteinte Ă lâordre public dans un procĂšs-verbal au moment et Ă lâendroit oĂč ce risque a eu lieu. B. â Les contrĂŽles Schengen Au sein de lâUnion europĂ©enne, il existe un principe de libre circulation dans lâespace de lâUE avec une suppression des contrĂŽles aux frontiĂšres. Les Ătats membres de lâUE ont nĂ©anmoins la possibilitĂ© de mettre en place des procĂ©dĂ©s de vĂ©rification Ă lâintĂ©rieur du territoire national lorsque le contrĂŽle sâinscrit dans le cadre de la lutte contre une Ă©ventuelle menace pour la sĂ©curitĂ© publique ou la dĂ©linquance transfrontaliĂšre. Selon lâarticle 78-2 alinĂ©as 9 Ă 17 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, lâidentitĂ© de toute personne peut ĂȘtre contrĂŽlĂ©e a. â dans une zone comprise entre la frontiĂšre terrestre de la France avec les Ătats partis Ă la convention de Schengen et une ligne tracĂ©e de 20 km en deçà pouvant aller jusquâau premier pĂ©age autoroutier au-delĂ de cette limite b. â dans les zones accessibles au public des ports, aĂ©roports et gares ferroviaires ou routiĂšres ouverts au trafic international et dĂ©signĂ©s par arrĂȘtĂ© c. â dans un rayon maximal de 10 km autour des ports et aĂ©roports reprĂ©sentant des points de passage frontaliers dĂ©signĂ©s par arrĂȘtĂ© en raison de lâimportance de leur frĂ©quentation et de leur vulnĂ©rabilitĂ© d. â Ă bord des trains effectuant une liaison internationale sur la portion du trajet situĂ©e e ntre la frontiĂšre et le premier arrĂȘt au-delĂ de 20 km de la frontiĂšre, voire au-delĂ sur les lignes ferroviaires effectuant une liaison internationale dĂ©signĂ©e par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel et prĂ©sentant des caractĂ©ristiques particuliĂšres de desserte e. â dans certains espaces des territoires et dĂ©partements dâoutre-mer Lâobjectif de ce type de contrĂŽle est de vĂ©rifier le respect des obligations de dĂ©tention, de port et de prĂ©sentation des titres et documents nĂ©cessaires au franchissement des frontiĂšres. Tout dĂ©tournement de cette procĂ©dure est frappĂ© de nullitĂ©. C. â Les contrĂŽles des Ă©trangers ContrĂŽle de police et fouilles Lâarticle L611-1 du Code de lâentrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers exige que les personnes de nationalitĂ© Ă©trangĂšre soient en mesure de prĂ©senter les piĂšces ou documents en vertu desquels elles se trouvent autorisĂ©es Ă circuler ou Ă sĂ©journer sur le territoire français. Les OPJ peuvent exiger que ces derniers produisent des documents justifiant de la rĂ©gularitĂ© de leur sĂ©jour en France sur le seul constat quâils sont Ă©trangers. Ce type de contrĂŽle ne peut ĂȘtre mis en Ćuvre que si des Ă©lĂ©ments objectifs dĂ©duits de circonstances extĂ©rieures Ă la personne de lâintĂ©ressĂ© font apparaĂźtre la qualitĂ© dâĂ©tranger de la personne contrĂŽlĂ©e et en lâabsence de tels Ă©lĂ©ments, le contrĂŽle ne peut intervenir que sous les conditions et dans les formes prĂ©vues par les articles 78-1 et suivants du Code de procĂ©dure pĂ©nale. La personne contrĂŽlĂ©e a la possibilitĂ© dâĂ©tablir son identitĂ© par tous moyens 78-2 alinĂ©a 1er du CPP. Si le policier a des doutes quant aux Ă©lĂ©ments fournis, ou bien si la personne demeure dans lâimpossibilitĂ© de justifier de son identitĂ© ou sây oppose, elle peut ĂȘtre retenue sur place ou dans un local de la police aux fins de vĂ©rification de son identitĂ©. La durĂ©e de cette rĂ©tention ne peut excĂ©der quatre heures Ă compter du contrĂŽle et 8 heures Ă Mayotte. En cas de garde Ă vue, cette durĂ©e de 4 heures sâimpute sur celle de la garde Ă vue. Si la personne contrĂŽlĂ©e nâa pas pu justifier de son identitĂ© au terme de ce dĂ©lai de 4 heures, on procĂšde Ă une vĂ©rification technique qui donne lieu aprĂšs autorisation du magistrat Ă la prise dâempreintes digitales ou de photographies de la personne. IV. â Les fouilles de vĂ©hicules ContrĂŽle de police et fouilles â En vertu de lâarticle 78-2-2 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, les OPJ peuvent, sur rĂ©quisitions Ă©crites du procureur de la RĂ©publique, procĂ©der dâune part aux contrĂŽles dâidentitĂ© prĂ©vus au 7e alinĂ©a de lâarticle 78-2 opĂ©rations coup de poing et dâautre part Ă la visite des vĂ©hicules circulant, arrĂȘtĂ©s ou stationnant sur la voie publique ou dans des lieux accessibles au public. Ils peuvent Ă©galement procĂ©der Ă lâinspection visuelle des bagages ou Ă la fouille aux fins de recherche et de poursuite dâinfractions limitativement Ă©numĂ©rĂ©es dont le terrorisme, les infractions en matiĂšre dâarmes et dâexplosifs, etc. Ces opĂ©rations ne peuvent ĂȘtre accomplies que dans les lieux et pour la pĂ©riode de temps que le procureur de la RĂ©publique a dĂ©terminĂ©s. La visite du vĂ©hicule se dĂ©roule en prĂ©sence du conducteur ou du propriĂ©taire du vĂ©hicule, ou Ă dĂ©faut, dâune personne requise Ă cet effet par lâofficier de police judiciaire. Si la visite comporte des risques graves pour la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens, une personne extĂ©rieure ne se voit pas requise. Un PV faisant mention du lieu et de lâheure de dĂ©but et de fin des opĂ©rations se trouve dressĂ© et remis Ă lâintĂ©ressĂ© et un second exemplaire du procĂšs-verbal transmis sans dĂ©lai au procureur de la RĂ©publique. La visite des vĂ©hicules et lâinspection visuelle des bagages ou leur fouille sâavĂšrent autorisĂ©es d ans le cadre dâune opĂ©ration de police administrative. Selon lâarticle 78-2-4 du CPP, afin de prĂ©venir une atteinte grave Ă la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens, les OPJ peuvent procĂ©der non seulement aux contrĂŽles dâidentitĂ© prĂ©vus au 8e alinĂ©a de 78-2, mais aussi Ă la visite des vĂ©hicules circulant, arrĂȘtĂ©s ou stationnant sur la voie publique ou dans des lieux accessibles au public, sous rĂ©serve de solliciter et dâobtenir lâaccord du conducteur. V. â Contacter un avocat ContrĂŽle de police et fouilles Pour votre dĂ©fense Ă ton le droit de filmer un contrĂŽle de police avocat Ă police avocat au tribunal de police contrĂŽle de police jumelle contrĂŽle de police la nuit confinement avocat audition police avocat commissaire de police contrĂŽle de police joint contrĂŽle de police judiciaire avocat conseil police avocat contre la police contrĂŽle de police gare Montparnasse contrĂŽle de police humour avocat contre les abus policiers avocat contre police contrĂŽle de police fouille voiture contrĂŽle de police gare du nord avocat contre policier avocat convocation police contrĂŽle de police fouille contrĂŽle de police fouille au corps avocat de la police ContrĂŽle de police et fouilles avocat de la police française contrĂŽle de police en temps rĂ©el contrĂŽle de police Facebook avocat de police avocat dĂ©fense des policiers contrĂŽle de police droit fouille contrĂŽle de police en direct avocat des policiers avocat droit police contrĂŽle de police droit contrĂŽle de police droit du citoyen avocat droit public police avocat et police contrĂŽle de police dans un bar contrĂŽle de police dans un magasin avocat paris police avocat plainte contre police contrĂŽle de police dans la rue contrĂŽle de police dans les trains avocat police avocat police aux frontiĂšres contrĂŽle de police ce Weekend ContrĂŽle de police et fouilles avocat spĂ©cialisĂ© droit pĂ©nal contrĂŽle de police conduite accompagnĂ©e avocat police Ă©trangler avocat police judiciaire contrĂŽle de police carte dâidentitĂ© contrĂŽle de police ce soir avocat police municipale avocat police nationale contrĂŽle de police aujourdâhui contrĂŽle de police Borinage avocat policier avocat policier Ă©tranglement contrĂŽle de police alcoolĂ©mie contrĂŽle de police amende avocat policier paris avocat policier Villeneuve la garenne contrĂŽle de police abusif contrĂŽle de police administrative avocat pour police avocat pour policiers contrĂŽle de police 100 km contrĂŽle de police Ă domicile avocat pour tribunal de police avocat service de police contester un contrĂŽle de police ContrĂŽle de police et fouilles contrĂŽle de police avocat spĂ©cialisĂ© police avocat spĂ©cialiste police avocats et police judiciaire avocats police manifestation avocat tribunal de police avocat tribunal police contrĂŽle de police le dimanche contrĂŽle de police loi loi sur la police loi sur la police art 48 contrĂŽle de police maritime contrĂŽle de police mort loi sur la fonction de police 2019 loi sur la fonction police contrĂŽle de police mortel contrĂŽle de police nos droits loi de police France loi police fouille contrĂŽle de police nouvel an contrĂŽle de police nuit pĂ©naliste avocat paris ContrĂŽle de police et fouilles loi contre vidĂ©o police loi de 1999 sur la police municipale contrĂŽle de police ou contrĂŽle de police ou gendarmerie loi contre filmer la police loi contre la police contrĂŽle de police ouverture du coffre contrĂŽle de police palpation la police a droit de fouiller le contrĂŽle de police contrĂŽle de police papier a prĂ©senter contrĂŽle de police papiers jâĂ©vite tout contrĂŽle de police contrĂŽle de police paris contrĂŽle de police permis oubliĂ© homme mort aprĂšs un contrĂŽle de police contrĂŽle de police procĂ©dure contrĂŽle de police propriĂ©tĂ© privĂ©e fuir un contrĂŽle de police contrĂŽle de police que prĂ©senter contrĂŽle de police quel papier fouille policiĂšre fouille policiĂšre lĂ©gislation ContrĂŽle de police et fouilles cabinet dâavocats pĂ©nalistes paris contrĂŽle de police quels sont mes droits contrĂŽle de police qui dĂ©gĂ©nĂšre fouille police droit fouille police nationale contrĂŽle de police qui pars un peu en vrille contrĂŽle de police qui part en vrille fouille par la police fouille police contrĂŽle de police qui tourne mal contrĂŽle de police rĂšgle fouille avocat fouille corporelle police contrĂŽle de police renforcĂ© contrĂŽle de police rĂ©union fouille au corps police fouille au corps police droit contrĂŽle de police route contrĂŽle de police routier filmer un contrĂŽle de police loi contrĂŽle de police routiĂšre contrĂŽle de police sans papier filmer lors dâun contrĂŽle de police ContrĂŽle de police et fouilles filmer un contrĂŽle de police contrĂŽle de police sans permis contrĂŽle de police sur autoroute Ă©viter un contrĂŽle de police contrĂŽle de police sur la route contrĂŽle de police sur parking privĂ© enregistrer un contrĂŽle de police contrĂŽle de police tĂ©lĂ©phone contrĂŽle de police test salivaire droit police fouille sac droit police fouille voiture contrĂŽle de police train contrĂŽle de police voiture droit fouille police droit lors dâun contrĂŽle de police contrĂŽle de police voiture a lâarrĂȘt contrĂŽle de police voiture amende droit de fouille police municipale droit des policiers fouille contrĂŽle de police voiture diplomatique droit de fouille gendarmerie droit de fouille police contrĂŽle de police voiture droit contrĂŽle de police voiture papier pĂ©naliste fouilles police contrĂŽle de police voiture sans papier ContrĂŽle de police et fouilles droit Ă un avocat police droit de fouille corporelle contrĂŽle fouille police contrĂŽle police fouille dĂ©finition dâun contrĂŽle de police contrĂŽle police fouille tĂ©lĂ©phone contrĂŽle police fouille vĂ©hicule loi sur la police de circulation routiĂšre loi sur la police des Ă©trangers police fouille vĂ©hicule police fouille voiture droit loi sur la police double emploi loi sur la police et dĂ©ontologie police fouille maison police fouille sac loi sur la police France loi sur la police intĂ©grĂ©e avocat police judiciaire loi sur la police judiciaire police fouille corporelle police fouille droit loi sur la police municipale loi sur la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure police municipale ContrĂŽle de police et fouilles police fouille police fouille au corps lors dâun contrĂŽle de police lors dâun contrĂŽle de police je dois prĂ©senter mort lors dâun contrĂŽle de police police droit fouiller sac police Ă©criture avocat mort lors dâun contrĂŽle de police vidĂ©o mort suite Ă un contrĂŽle de police police droit fouille vĂ©hicule police droit fouille voiture ne pas sâarrĂȘter Ă un contrĂŽle de police ne pas sâarrĂȘter lors dâun contrĂŽle de police police droit de fouiller tĂ©lĂ©phone police droit fouille ou sont les contrĂŽle de police ou sont les contrĂŽles de police police dâĂ©criture avocat police droit de fouiller passerelle avocat police passerelle avocat policier pourrait-on enregistrer un contrĂŽle de police peut-on filmer pendant un contrĂŽle de police ContrĂŽle de police et fouilles police assurance avocat police dâassurance avocat pourrait-on filmer un contrĂŽle de police peut-on refuser un contrĂŽle de police que faire lors dâun contrĂŽle de police refus de sâarrĂȘter Ă un contrĂŽle de police refus de se soumettre Ă un contrĂŽle de police refuser un contrĂŽle de police rĂȘver dâun contrĂŽle de police se soustraire Ă un contrĂŽle de police signaler un contrĂŽle de police soustraction Ă un contrĂŽle de police tribunal de police avocat obligatoire un contrĂŽle de police dĂ©gĂ©nĂšre ContrĂŽle de police et fouilles usurpation dâidentitĂ© lors dâun contrĂŽle de police troisiĂšmement, deuxiĂšmement, premiĂšrement, tout dâabord, depuis, ensuite, aussi, par ailleurs, Ă©galement, de mĂȘme, enfin, premiĂšrement, deuxiĂšmement, troisiĂšmement, tout dâabord ContrĂŽle de police et fouilles puis, ensuite, aussi, par ailleurs, Ă©galement, premiĂšrement, deuxiĂšmement, troisiĂšmement, tout dâabord, puis, ensuite, aussi, par ailleurs, Ă©galement, de mĂȘme ContrĂŽle de police et fouilles enfin, de mĂȘme, et aussi, de toute façon, cependant, et ensuite, et puis certes, alors. Ă cause de cela ContrĂŽle de police et fouilles Ă cause de, ainsi, Ă nouveau, Ă partir de lĂ , Ainsi, Alors que, Alors, AprĂšs cela, AprĂšs que, Aussi, bien que, car, Cependant ContrĂŽle de police et fouilles câest ainsi que, câest pour cela que, par ailleurs, câest pourquoi, ConsidĂ©rons, Contraste, Dâautant plus, dâaprĂšs, de ce fait, de façon, maniĂšre que, De la mĂȘme maniĂšre ContrĂŽle de police et fouilles De mĂȘme, enfin, de nouveau de plus, en dernier lieu, De plus, de sorte que, deuxiĂšmement, Donc, en ce qui concerne, En conclusion, par ailleurs, En consĂ©quence, En dernier lieu, dommage encore, En fait, puis, En outre, finalement, en particulier ContrĂŽle de police et fouilles En premier lieu, finalement, En revanche, En somme, encore une fois, Enfin, ensuite, Ă©tant donnĂ© que, Finalement, grĂące Ă , il est question de, de mĂȘme, Il sâagit de, il y a aussi, Mais ContrĂŽle de police et fouilles MalgrĂ© cela, MalgrĂ© tout, NĂ©anmoins, Outre cela, Par ailleurs , Par consĂ©quent, et aussi, Par contre, par exemple, Ă©videmment, Par la suite, par rapport Ă , parce que, plus prĂ©cisĂ©ment, plus tard, Pour commencer ContrĂŽle de police et fouilles Pour conclure, Pourtant, PremiĂšrement, Prenons le cas de, Puis, puisque, Qui plus est, Selon, Suivant, Tandis que, touchant Ă , Tout dâabord, Toutefois ContrĂŽle de police et fouilles troisiĂšmement et ensuite, Une fois de plus, et puis, et aussi, utiliser son tĂ©lĂ©phone pendant un contrĂŽle de police du cabinet Aci assurera efficacement votre dĂ©fense. Il vous appartient de prendre lâinitiative en lâappelant au tĂ©lĂ©phone ou bien en envoyant un mail. Quelle que soit votre situation auteur, co-auteur, complice, receleur ou victime dâinfractions, nos avocats vous accompagnent et assurent votre dĂ©fense durant la phase dâenquĂȘte garde Ă vue ; dâinstruction juge dâinstruction, chambre de lâinstruction ; devant la chambre de jugement et enfin, pendant la phase judiciaire aprĂšs le procĂšs, auprĂšs de lâadministration pĂ©nitentiaire par exemple. VI. â Les domaines dâactivitĂ© du site Cabinet Aci ContrĂŽle de police et fouilles Avocats pĂ©nalistes parisiens Aussi, Adresse 55, rue de Turbigo 75003 PARIS Dâabord, TĂ©l Puis, Fax Ensuite, E-mail contact Enfin, CatĂ©gories PremiĂšrement, LE CABINET En premier lieu, RĂŽle de lâavocat pĂ©naliste ContrĂŽle de police et fouilles En second lieu, Droit pĂ©nal ContrĂŽle de police et fouilles Tout dâabord, pĂ©nal gĂ©nĂ©ral ContrĂŽle de police et fouilles Ensuite, Droit pĂ©nal spĂ©cial les infractions du code pĂ©nal Puis, pĂ©nal des affaires ContrĂŽle de police et fouilles Aussi, Droit pĂ©nal fiscal ContrĂŽle de police et fouilles Ăgalement, Droit pĂ©nal de lâurbanisme ContrĂŽle de police et fouilles De mĂȘme, Le droit pĂ©nal douanier ContrĂŽle de police et fouilles Et aussi, Droit pĂ©nal de la presse ContrĂŽle de police et fouilles pĂ©nal des nuisances ContrĂŽle de police et fouilles Et plus, pĂ©nal routier infractions ContrĂŽle de police et fouilles AprĂšs, Droit pĂ©nal du travail ContrĂŽle de police et fouilles Davantage encore, Droit pĂ©nal de lâenvironnement ContrĂŽle de police et fouilles Surtout, pĂ©nal de la famille ContrĂŽle de police et fouilles Par ailleurs, Droit pĂ©nal des mineurs ContrĂŽle de police et fouilles Ainsi, Droit pĂ©nal de lâinformatique ContrĂŽle de police et fouilles Tout autant, pĂ©nal international ContrĂŽle de police et fouilles Que, Droit pĂ©nal des sociĂ©tĂ©s En dernier, Le droit pĂ©nal de la consommation TroisiĂšmement, Lexique de droit pĂ©nal QuatriĂšmement, Principales infractions en droit pĂ©nal Et puis, ProcĂ©dure pĂ©nale Ensuite, Notions de criminologie Ăgalement, DĂFENSE PĂNALE Aussi, AUTRES DOMAINES Enfin, CONTACT.
BLAGUEPOEME Aux cabinets Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Facebook. Email atau telepon: Kata Sandi: Lupa akun? Daftar. Lihat selengkapnya dari ZA GASY TIA MIVANITIKA di Facebook. Masuk. atau . Buat Akun Baru. Lihat selengkapnya dari ZA GASY TIA MIVANITIKA di Facebook. Masuk.
Pour la plupart de nos contemporains, le seul nom d' Henri IV Ă©voque instantanĂ©ment la lĂ©gende du panache blanc et de la poule au pot. Mais le bon roi Henri», dont le rĂšgne s'Ă©tend de 1589 Ă 1610 Ă©tait un ĂȘtre jouissif et rustique, courageux et tĂ©mĂ©raire au combat, grand amateur de bonne chĂšre... et de femmes. Les passions du vert galant » dans ce dernier domaine sont bien connues une fois son premier mariage avec la reine Margot annulĂ© en 1599, il a Ă©pousĂ© l'Italienne Marie de MĂ©dicis, dont il a eu six enfants. Ses maĂźtresses les plus cĂ©lĂšbres sont Gabrielle d'EstrĂ©es avec laquelle il a eu trois enfants et Henriette d'Entragues. Mais elles n'ont pas Ă©tĂ© les seules femmes de sa vie... Jeanne dâAlbret, la mĂšre La premiĂšre fut sa mĂšre, Jeanne d'Albret, fille de Marguerite d'AngoulĂȘme sĆur de François 1e et d'Henri d'Albret roi de Navarre. C'est une femme intelligente et cultivĂ©e douĂ©e d'Ă propos et de combativitĂ©. Elle fera un mariage d'amour, chose rare en cette Ă©poque, avec Antoine de Bourbon descendant de St Louis. AprĂšs trois enfants morts en bas Ăąge, la voici Ă nouveau enceinte. Son pĂšre, qui veut un hĂ©ritier au trĂŽne de Navarre, exige qu'elle accouche sans larmes ni cris car les croyances du XVIe siĂšcle stipulent que le comportement de la mĂšre au moment de l'accouchement dĂ©termine le sexe de l'enfant. Si elle est forte, ce sera un garçon. Le petit Henri naĂźt le 14 dĂ©cembre 1553 et en signe de bienvenue, son grand pĂšre lui frotte les lĂšvres dune gousse d'ail dont l'odeur ne le quittera plus humectĂ©e de Jurançon vas! Tu seras un vrai BĂ©arnais ! Outre son grand pĂšre, il aura pour parrain le roi de France Henri II. Son appĂ©tit est tel qu'il usera huit nourrices en une annĂ©e! Ce qui prĂ©figure de l'avenir! Sa mĂšre lui transmettra l'amour de son pays et une grande simplicitĂ© de vie. Il est envoyĂ© en BĂ©arn chez une parente de son pĂšre ou il partagera la vie des enfants du pays, courant pieds nus dans les bois et les montagnes. A la mort de son pĂšre, en 1555 Jeanne d'Albret devient reine de Navarre et rĂšgnera d'une main de fer pour lĂ©guer Ă son fils un hĂ©ritage prospĂšre. Henri a six ans lorsque naĂźt sa petite sĆur Catherine et sa mĂšre dĂ©cide de l'envoyer Ă Paris pour qu'il reçoive une Ă©ducation digne des princes. A la mort d'Henri II en 1559, toute la famille se retrouve Ă Paris ou hĂ©las, aprĂšs avoir Ă©tĂ© nommĂ© par Catherine de MĂ©dicis lieutenant du royaume, Antoine de Bourbon rĂ©vĂšle sa vraie nature de coureur de femmes. Jeanne humiliĂ©e, deviendra triste et austĂšre. A ce moment lĂ , elle fera la connaissance de grands thĂ©ologiens et d'une approche nouvelle de la religion, s'opposant ainsi Ă son Ă©poux infidĂšle devenu chef militaire des catholique tandis qu'elle se convertira au protestantisme dont elle deviendra le chef en BĂ©arn. DĂ©chirĂ© au milieu de ses parents en guerre, Henri sera tĂ©moin du dĂ©part de sa mĂšre bannie de la cour, mais lui arrachant la promesse de rester fidĂšle au calvinisme. Sous les pressions il finit par abjurer, mais la mort de son pĂšre mettra fin Ă ce cruel dilemme. Henri poursuivra ses Ă©tudes avec ses cousins de France. TrĂšs jeune, il se rendra populaire par ses faits d'arme. Jeanne mourra brutalement lors de son sĂ©jour Ă paris pour prĂ©parer le mariage d'Henri avec Marguerite de Valois en 1572. Catherine, la petite soeur Catherine de Bourbon se retrouve orpheline Ă treize ans, et Henri son frĂšre prendra le rĂŽle de protecteur et de pĂšre pour elle. Pas vraiment belle, lĂ©gĂšrement boiteuse mais gĂ©nĂ©reuse et aimable, elle charmera par son esprit et sa culture. RescapĂ©e du massacre de la St BarthĂ©lĂ©my au moment du mariage de son frĂšre, elle sera comme lui prisonniĂšre Ă la cour de France pendant quatre ans. Tandis qu'Henri trouve son compte dans cette cour dĂ©pravĂ©e donnant libre cours Ă son penchant pour les femmes, elle sera un modĂšle de vertu. Parvenant Ă s'Ă©chapper, Henri regagnera le BĂ©arn ou Catherine le rejoindra, tous deux acclamĂ©s par leur peuple. La princesse de Navarre a dix-sept ans et une grande maturitĂ©, Henri lui confie la rĂ©gence des terres du sud-ouest ce qui le laisse libre de partir Ă la guerre, libre de se livrer au libertinage aprĂšs les dames de cour les filles de ferme! Rustique le roi Henri ! Les guerres se succĂšdent et nĂ©cessitent beaucoup d'argent, aussi envisage-t-il de marier sa sĆur, dont les nombreux prĂ©tendants se pressent d'accourir. Mais il tire parti de chacun sans donner suite, faisant de Catherine une monnaie d'Ă©change. Et les annĂ©es passent. AveuglĂ©e par la tendresse qu'elle voue au seul membre de sa famille, Catherine peu rancuniĂšre, se console auprĂšs de son amie Corisande. Elle sera amoureuse du comte Charles de Soisson qu'elle n'Ă©pousera pas, son frĂšre s'y opposant. Elle finira par Ă©pouser contre son grĂ© le duc de Lorraine de confession catholique, alors qu'elle demeure fidĂšle Ă ses idĂ©es. PersĂ©cutĂ©e par son frĂšre qui lui demande de se convertir, elle entre en rĂ©bellion contre lui, mais dĂ©pĂ©rira Ă vue d'Ćil et mourra d'une pleurĂ©sie en 1604. Elle finira par tomber dans l'oubli, car tous les honneurs de l'histoire seront pour Henri pour lui les lauriers, pour elle les Ă©pines. La reine Margot Marguerite de Valois, dite Margot vient d'Ă©pouser Henri de Navarre. C'est une belle personne, intelligente et cultivĂ©e, de mĆurs libres plutĂŽt dĂ©lurĂ©es, amoureuse du fringuant duc de Guise. Son mariage arrangĂ© par Catherine de MĂ©dicis sa mĂšre et Charles IX son frĂšre a pour but de rĂ©concilier catholiques et protestants malgrĂ© l'interdiction du pape qui s'oppose Ă cette union sacrilĂšge. HabituĂ©e Ă un certain raffinement, Margot qui n'a pas souhaitĂ© cette union, trouve son Ă©poux mal crottĂ©, arriĂ©rĂ©, aux maniĂšres de paysan, elle apprĂ©cie nĂ©anmoins son humour et sa bonne humeur, et lui sauvera la vie lors du tragique Ă©pisode de la St BarthĂ©lĂ©my. A dix-neuf ans, elle assume sa condition pĂ©rilleuse de sĆur d'un roi catholique responsable d'un massacre, et d'Ă©pouse du chef des huguenots. Chacun d'eux prendra amants et maĂźtresses dans l'entente et la bonne humeur, et le couple s'en portera bien tandis que la reine mĂšre divise pour mieux rĂ©gner employant son cĂ©lĂšbre escadron volant» dans lequel Henri piochera» ses maĂźtresses, ce qui finira par engendrer des tensions et des histoires qui blesseront Margot et gĂąchera la belle entente des Ă©poux. Bussy d'Amboise fera oublier les goujateries d'Henri, un habile stratagĂšme l'Ă©loignera de son aimĂ©e la guerre est dĂ©clarĂ©e au sein du couple. AprĂšs quatre ans de captivitĂ©, Henri s'Ă©chappera de la cour et regagnera le BĂ©arn ou il s'empressera d'abjurer le catholicisme. Margot, accusĂ©e de complicitĂ© sera enfermĂ©e par son excentrique de frĂšre Henri III, jusqu'Ă ce que son Ă©poux la rĂ©clame auprĂšs de lui. En attendant, celui-ci retrouve l'exercice du pouvoir et se livre Ă sa passion la chasse du gibier de tout poil. Constamment amoureux, le roi butine, picore, roucoule, batifole dans un enivrement permanent. De la dame de cour Ă la fille de ferme tout lui est bon ! ne dit-on pas qu'Ă NĂ©rac tout le monde descend d'Henri IV ?. Margot libĂ©rĂ©e fera son entrĂ©e en Navarre avec le faste d'une reine, mais l'entente entre les Ă©poux sera de courte durĂ©e, car les disputes et tensions liĂ©es aux frasques d'Henri seront le quotidien de ce couple qui ne partage pas le mĂȘme lit. Margot sera trahie, humiliĂ©e, bafouĂ©e et bannie Ă la cour de France comme Ă celle de Navarre. DĂ©laissĂ©e par son Ă©poux, disgraciĂ©e par Henri III, elle ne trouve plus sa place et lĂšvera Ă Agen une armĂ©e soutenue par la ligue contre Henri de Navarre. Les rumeurs, la peste et les difficultĂ©s financiĂšres auront raison de sa rĂ©volte. A trente-trois ans elle fuit son Ă©poux, son frĂšre et se rĂ©fugie en Auvergne ou elle restera pendant vingt ans. A son divorce, elle retrouvera Henri et reprendra avec lui d'amicales relations. Le premier amour d'Henri IV Diane d'Andoin, la belle Corisande sera le premier amour vĂ©ritable d'Henri. FiancĂ©e Ă douze ans au compte de Grammond dont elle aura deux enfants, cette belle jeune femme au teint clair, Ă la chevelure de jais a un charme fou. Vive, intelligente et cultivĂ©e, elle entretient des relations avec les Ă©crivains et gens de lettres. Son Ă©poux fait la guerre et la trompe allĂšgrement. Il meurt au combat laissant une jolie veuve trĂšs fortunĂ©e, qui organise des rĂ©ceptions et Ă©lĂšve ses enfants. C'est chez son amie Catherine de Navarre qu'elle fera la connaissance d'Henri. Il vient de croiser la grĂące et la beautĂ© incarnĂ©e», elle se fera coquette, il usera de stratĂ©gie. Ils deviendront amants en 1583, Henri est transportĂ© ah! la magie de l'amour! Il la couvre de cadeaux et n'a nulle envie de rĂ©cupĂ©rer sa femme chassĂ©e de la cour de France. Entre deux guerres, les amoureux se retrouvent avec dĂ©lice. Les bruits courent qu'elle l'a ensorcelĂ©, tandis que Margot redoute la rĂ©pudiation. En 1584 survient la mort de François d'Alençon, et Catherine de MĂ©dicis, qui n'apprĂ©cie pas son gendre, craint qu'Henri III meure sans descendance faisant de celui-ci un hĂ©ritier indĂ©sirable. Corisande soutiendra son Amadis lui apportant une importante aide financiĂšre, et sera son conseiller politique, lui donnant son fils au service de son armĂ©e. Henri jure fidĂ©litĂ© Ă sa maĂźtresse en ses nombreux courriers, mais il est incapable de rĂ©sister au moindre tendron», Henri l'Ă©ternel infidĂšle ? Il aura un fils avec l'une d'elles, au dĂ©sespoir de Corisande qui aveuglĂ©ment lui a tout donnĂ© ! Au seuil de leur sĂ©paration, il lui offrira en hommage les vingt deux drapeaux et Ă©tendards pris a ses ennemis ! Mais ces deux ĂȘtres qui se sont tant aimĂ©s garderont l'habitude de correspondre et resteront amis. Compagne secourable et dĂ©sintĂ©ressĂ©e, elle lui sera fidĂšle jusqu'au bout. En 1589, Henri III est poignardĂ© par le fanatique frĂšre ClĂ©ment et Henri de Navarre lui succĂšdera. Le vert galant et la belle Gabrielle Gabrielle d'EstrĂ©es entre en scĂšne alors qu'Henri fait le siĂšge devant Paris. Bellegarde son grand capitaine lui vantant les charmes de sa nouvelle conquĂȘte, erreur fatale, le roi veut la rencontrer sans plus tarder. C'est alors qu'Ă l'entrevue un ange lui apparaĂźt, dix-sept ans blonde, de beaux yeux clairs, une taille de guĂȘpe, une grĂące sans pareille l'idĂ©al de la beautĂ© fĂ©minine ! Qui ne prĂȘte pas attention Ă lui. Pour l'approcher, il se dĂ©guise naĂŻvement en paysan loqueteux, et lui clame son penchant, ne faisant qu'accentuer le dĂ©goĂ»t et le mĂ©pris de la belle. Gabrielle est issue d'une noble famille qui pratique la luxure avec tout l'art requis. Vendue aux princes par sa mĂšre, elle perd trĂšs tĂŽt sa virginitĂ©. Antoine d'EstrĂ©es son pĂšre lui somme de changer son comportement. On ne refuse pas les faveurs du roi avec les honneurs que cela suppose pour toute la famille ! Aussi Gabrielle obĂ©issante et soudainement intĂ©ressĂ©e se montre accueillante et enjouĂ©e, renonçant Ă Bellegarde, au profit de la royale passion, et mariĂ©e trĂšs rapidement Ă lâinoffensif sieur de Liancourt pour prĂ©server son honneur », elle est comblĂ©e de titres et de cadeaux. Pour rĂ©unifier la France en guerre, le roi envisage la mort dans l'Ăąme de se convertir au catholicisme. Il abjurera Ă St Denis en 1593 moment historique pour les Parisiens. Gabrielle assiste radieuse Ă lâĂ©vĂ©nement, seule la haine du peuple envers elle ternit sa fiertĂ©. Des pamphlets l'accusent de tous les maux, car on craint que le roi trĂšs Ă©pris n'en fasse son Ă©pouse. Celui-ci multiplie les dĂ©marches pour se dĂ©marier d'avec Margot qui en profite pour obtenir de fortes sommes d'argent mais les nĂ©gociations vont durer sept ans. Henri sera sacrĂ© roi de France en 1594 Ă Chartres alors qu'il a quarante et un ans, enfin reconnu par l'Ă©glise et les grands du royaume, tandis que sa belle favorite lui donne un fils CĂ©sar de VendĂŽme et divorce de son Ă©poux Liancourt. Le roi repart Ă ses occupations guerriĂšres aprĂšs avoir accordĂ© Ă Gabrielle le duchĂ© de Beaufort, son pouvoir sur le roi ne cessant d'augmenter. Catherine Henriette, deuxiĂšme enfant du couple naĂźt Ă Rouen et Henri lĂ©gitime ses bĂątards, tandis que le peuple, appauvri par les guerres, est en colĂšre contre le dĂ©ploiement de luxe affichĂ© par le roi et sa favorite. A la cour de Florence ou les nĂ©gociations entamĂ©es par Sully ministre du roi pour un mariage avec Marie de MĂ©dicis, on s'impatiente... Mais Henri a d'autres projets en tĂȘte il feint, comme Ă son habitude d'accepter cette union dans le but d'obtenir l'annulation de son mariage. Ah, l'amour! Margot, la derniĂšre des Valois, rĂ©prouve l'idĂ©e de cĂ©der sa place Ă une bagasse» de basse extraction, mais Gabrielle au faĂźte de sa gloire donne un troisiĂšme enfant Ă son amant et ambitionne le statut de reine qu'Henri lui a promis. Alors qu'elle attend son quatriĂšme enfant, son mariage avec le roi est annoncĂ© aprĂšs PĂąques de 1599 au grand dam de toute la cour, et, malgrĂ© une angoisse due Ă de sombres prĂ©dictions elle prĂ©pare ses noces. SĂ©parĂ©e du roi le temps des fĂȘtes pascales elle ira chez un ami commun Zamet ou elle mangera un fruit au goĂ»t amer qui sera la cause de malaises de plus en plus violents dont elle mourra, sans avoir pu joindre le roi, aprĂšs d'horribles souffrances, rendue sourde et aveugle, noire et dĂ©figurĂ©e .Une autopsie demandĂ©e par le roi atterrĂ© fera Ă©tat d'un empoisonnement trop de gens ayant intĂ©rĂȘt Ă ce que ce mariage ne se fasse pas, on peut se poser la question mais les historiens alimenteront la controverse. Marie de MĂ©dicis, le fructueux parti italien Marie de MĂ©dicis, fille de Jeanne d'Autriche et de François de MĂ©dicis Ă©pouse le roi de France par procuration Ă Florence en 1600 dans un faste digne des cours d'Italie. DĂšs l'annonce du dĂ©cĂšs de Gabrielle, le pape avait accordĂ© le divorce d'Henri. Ce mariage va solutionner les prĂ©occupations financiĂšres et dynastiques du royaume. Pour la seconde fois, la famille MĂ©dicis achĂšte la couronne de France! Marie est une grande femme plantureuse de vingt-sept ans une lourde florentine» diront certains, dont le seul charme rĂ©side en un visage au teint de porcelaine. Elle gardera toujours un fort accent Italien et introduira Ă la cour sa sĆur de lait Leonora GaligaĂŻ, petite femme noiraude et ambitieuse, qui a un grand ascendant sur elle et son compagnon Concino Concini, futur marĂ©chal d'Ancre. Les MĂ©dicis ont la fĂącheuse rĂ©putation de rĂ©gler leurs problĂšmes familiaux Ă coup de doses de poison savamment employĂ©es». A son arrivĂ©e en France, Marie rencontre son Ă©poux qui l'invite incontinent Ă se mettre au lit. La deuxiĂšme partie de la dot peut tomber le mariage est consommĂ©. Les Ă©poux n'Ă©voquent pas le choc de la nuit de noces il la dĂ©couvre fade et grosse, elle le trouve puant du gousset et du pied une odeur pestilentielle de fauve crevĂ© diront certains. A la cour, les personnages sont certes Ă©tincelants mais dĂ©vorĂ©s de vermine, rĂ©pandant d'insoutenables fragrances, mangeant et se mouchant avec les doigts, crachant sur les parquets. Ils consomment de grandes quantitĂ©s de parfum pour masquer ces inconvĂ©nients. Les Ă©poux se marieront officiellement le dix-sept dĂ©cembre 1600 Ă la cathĂ©drale de Lyon, neuf mois plus tard naĂźtra Louis futur Louis XIII, ce qui n'empĂȘche pas le roi de rejoindre sa maĂźtresse du moment ,Henriette d' Entragues. Lorsque Marie l'apprend, elle entre dans une grande colĂšre c'est le commencement de scĂšnes violentes qui Ă©mailleront l'existence de ce couple royal allant jusqu'Ă perturber l'entourage, d'autant qu'Henriette lui donne des enfants en parallĂšle avec la reine. Jalouse, Marie se compose un personnage de femme revĂȘche, butĂ©e et colĂ©rique, allant jusqu'Ă battre le roi devant tout le monde. La reine veut garder Leonora comme dame d'atour, rĂŽle tenu par des personnes nobles en France, pour apaiser les tensions Henri IV cĂšde, il le regrettera. Peu recommandable, le couple Concini sĂšme le trouble et conspirera contre lui. La reine met au monde une fille Elisabeth qui rejoint son frĂšre et ses demi-frĂšres et sĆurs Ă St Germain-en-Laye ou sĂ©journent les enfants de Gabrielle et d'Henriette. Le roi s'y rend souvent pour, en bon pĂšre de famille, jouer avec eux. Marie multiplie les dĂ©marches afin de rĂ©concilier le roi avec les catholiques, soutenant le retour des jĂ©suites chassĂ©s de France, elle obtiendra gain de cause Ă la grande joie du pape. La France redeviendra une grande puissance chrĂ©tienne favorisĂ©e par la reine. Elle accouchera d'une autre fille, Christine, tandis qu'Ă cinquante ans, Henri s'amourache de filles de plus en plus jeunes, malgrĂ© les colĂšres de son Ă©pouse qui en profite pour exiger d'ĂȘtre sacrĂ©e reine. Elle accouche de Nicolas elle donnera six enfants Ă la couronne asseyant son pouvoir, de mĂȘme que sur sa demande elle participera aux affaires de l'Ă©tat. Le treize mai 1610 aura lieu la cĂ©rĂ©monie du sacre de la reine en grande pompe, au cours duquel Henri IV reconnaĂźt publiquement sa capacitĂ© Ă assumer son rĂŽle politique. Le lendemain quatorze mai, Ravaillac l'attend rue de la Ferronnerie pour lui porter le coup fatal. Le roi est mort, vive le roi ! En l'occurrence vive la reine qui assurera la rĂ©gence. Henriette la comploteuse Henriette d'Entragues qui sera l'enfer du vert-galant, le rencontre au chĂąteau de Malesherbes chez son pĂšre François de Balzac ami du roi peu de temps aprĂšs le dĂ©cĂšs de Gabrielle. Vingt ans, un regard coquin, un sourire irrĂ©sistible auront raison du souverain. Cette famille dâintrigants sans scrupules compte bien tirer parti de la situation. La mĂšre d'Henriette est Marie Touchet, ancienne maĂźtresse de Charles IX dont elle a eu un enfant Charles, le bĂątard des Valois, prince ambitieux et perfide qui ne dĂ©pare pas la famille. Les deux sĆurs Henriette et Marie reçoivent une Ă©ducation propre Ă en faire des favorites chevronnĂ©es. Henriette Ă la beautĂ© et l'esprit du diable, ses propos percutants, acerbes plaisent au roi. Mais la belle est finaude, elle se laisse dĂ©sirer s'il l'aime, il doit payer cent mille Ă©cus et le marquisat de Verneuil. Mieux, elle exige qu'il lui signe une promesse de mariage. Henri habituĂ© aux promesses non tenues, signe tandis que se poursuivent les nĂ©gociations avec Marie de MĂ©dicis grĂące au fidĂšle Sully. Qu' Ă cela ne tienne! Il installe sa maĂźtresse au somptueux hĂŽtel de Larchant. Document en poche, celle-ci n'a qu'une idĂ©e se faire Ă©pouser en donnant un fils au roi ,qui comprenant son erreur car son mariage avec Catherine se prĂ©cise, voudrait rĂ©cupĂ©rer la promesse de mariage. La charmante Henriette se transforme en harpie, refuse de rendre le document, et par bonheur fait une fausse couche. Mais le roi est mordu et la met de nouveau enceinte, et le lendemain mĂȘme de ses noces il l'installe Ă la cour ou le poursuit la rage de Marie. Henriette se moque de la reine dont elle imite l'accent et la dĂ©marche ce qui amuse le roi! Entre une femme spirituelle et plaisante et une grosse Ă©pouse dĂ©vote, Henri a choisi. La reine accouche du dauphin, Henriette lui donne Gaston Henri, forte de la promesse de mariage elle ne dĂ©sarme pas, et son amant s'empĂȘtre dans ses problĂšmes conjugaux. AprĂšs deux conspirations contre le roi, oĂč Henriette et sa famille se trouve impliquĂ©s; le vieil Entragues doit rendre le document compromettant avant d'atterrir en prison. Henriette nie en bloc, douĂ©e d'un aplomb Ă©tonnant, sĂ»re de son ascendant sur son amant qui finira par pardonner. Inconscient Henri! Cette intrigante parviendra Ă reprendre sa place Ă la cour et dans le cĆur du roi! Ăpouse et favorite se livrent un combat sans merci, tandis qu'Henri collectionne les maĂźtresses et les petits bĂątards notamment de Jacqueline de Bueil dont il lĂ©gitime le fils appelĂ©e nymphe au petit museau ». Dix ans de relations destructrices avec Henriette ont eu raison du roi qui lui demande de se retirer sur ses terres, enfin. La derniĂšre passion amoureuse d'Henri IV Charlotte de Montmorency surgit dans la vie du roi un matin de janvier 1609, alors qu'elle prĂ©pare un ballet donnĂ© pour une fĂȘte en l'honneur de la reine. A ce moment lĂ rien ne va dans la vie d'Henri IV. PrĂ©occupĂ© par des prĂ©paratifs de guerre, fatiguĂ© par ses excĂšs de toutes sortes, sa vie amoureuse est un dĂ©sert. Au sortir de son cabinet, il se heurte au corps de ballet et lĂ , coup de foudre! Devant lui une toute jeune fille blonde et gracieuse, aux yeux de gazelle, surnommĂ©e l'aurore par ses compagnes, lui sourit. Elle est fiancĂ©e a son ami Bassompierre ? Qu'Ă cela ne tienne ! Il explique sa passion soudaine au futur mari, et lui propose une autre compagne. TerrassĂ© par une crise de goutte, il reçoit dans sa chambre ou la belle entend sa dĂ©claration enflammĂ©e, ce qui l'enchante et l'amuse, puis dĂ©cide de la marier pour prĂ©server son honneur. Il choisit un homme qui lui semble inoffensif Henri II de Bourbon prince de CondĂ©, censĂ© prĂ©fĂ©rer les hommes qui accepte les conditions de ce mariage. Charlotte nâa de pensĂ©es que pour son roi, ses victoires son panache le bourreau des cĆurs» l'a sĂ©duite malgrĂ© ses cinquante six ans dĂ©crĂ©pis. Il lui promet monts et merveilles.... Coup de théùtre, le mari brusquement jaloux et brutal refuse d'ĂȘtre trompĂ© et quitte Paris en emmenant sa jeune Ă©pouse. CondĂ© est sommĂ© de se rendre avec Charlotte au mariage de CĂ©sar le fils de Gabrielle, c'est lĂ qu'Henri rusera pour revoir l'objet de son amour, jouant les romĂ©o sous son balcon, aprĂšs avoir escaladĂ© le mur du jardin, tel un jeune jouvenceau ! Furieux, CondĂ© dĂ©cide de s'enfuir au Pays Bas espagnols avec Charlotte demandant asile aux archiducs d'Habsbourg. C'est le dĂ©but de nĂ©gociations laborieuses et non abouties entre l'archiduc qui a donnĂ© sa parole Ă CondĂ© et le roi de France prĂȘt Ă tout pour rĂ©cupĂ©rer sa nymphette .Tout le monde tente de trouver une solution Ă l'amiable les parents de Charlotte, les conseillers du roi et de l'archiduc, les ambassadeurs, les familles rĂ©gnantes d'Europe, en vain. Deux camps se sont formĂ©s les protecteurs des protestants et les alliĂ©s des catholiques les vieux dĂ©mons ressurgissent ! Ayant tout tentĂ© sans succĂšs, Henri souffreteux et dĂ©primĂ© ne voit pas d'autre issue que la guerre. L 'Europe est Ă la veille dâune rupture qui mettra le feu aux quatre coins de la chrĂ©tientĂ© mais le roi a donnĂ© le feu vert pour les prĂ©paratifs de cette guerre insensĂ©e, qui ne se fera pas et pour cause, la vie du roi Ă©tant interrompue le lendemain du sacre de la reine. L'amour l'a-t-il tuĂ© ? Ravaillac fanatique? Vengeur de l'honneur de sa sĆur ou exĂ©cuteur de ceux qui avaient intĂ©rĂȘt Ă la mort du roi ? Il ne rĂ©vĂšlera rien sous la torture, mais prononcera ces Ă©tranges paroles avant son supplice on m'a bien trompĂ© quand on m'a persuadĂ© que le coup que je ferai serait bien perçu du peuple» Qui est on» ? Des soupçons se portent sur Henriette d'Entragues et le duc d'Epernon qui avait dĂ©jĂ utilisĂ© les services de Ravaillac. Marie de MĂ©dicis elle-mĂȘme, couronnĂ©e le treize, veuve le quatorze et rĂ©gente le quinze mai aurait-elle participĂ© au complot ? La suite des Ă©vĂ©nements rapportĂ©s par les chroniqueurs sĂšme des doutes sur ces questions... Dans le rĂšgne du roi de France et de Navarre, bien des femmes ont croisĂ© sa vie pour le meilleur et pour le pire. NaĂŻvement ou Ă©goĂŻstement, il a pensĂ© pouvoir regrouper Ă©pouses et concubines sous un mĂȘme toit, jouir des unes rĂ©jouir les autres, dans une course effrĂ©nĂ©e de l'amour. Victorieux de tant de batailles, il n'a pas Ă©tĂ© maĂźtre de sa vie amoureuse, prĂȘt Ă offrir la couronne de France ou Ă dĂ©clencher une guerre pour les beaux yeux d'une femme ! Le jour du quatorze mai 1610, rue de la Ferronnerie devant l'auberge au cĆur couronnĂ© percĂ© d'une flĂšche» Henri IV aurait pu Ă©crire avant de mourir l'amour m'a tuĂ©!!». Bibliographie - Henri IV et les femmes, par MarylĂšne Vincent, Editions sud ouest, janvier 2010. - Henri IV, les dames du Vert Galant, de Michel de Decker. Belfond, 2010. - Lettres d'amour d'Henri IV le vert galant, de Jean Castarede. France Empire, 2010.
Lescandale Cambridge Analytica enregistre un nouveau procÚs, selon CNBC. Facebook est poursuivi par Washington DC pour avoir trompé des utilisateurs sur la façon dont il a traité et sauvegardé des données personnelles au cours du scandale Cambridge Analytica. En effet, Le réseau social a révélé en mars dernier qu'une application tierce, un quiz de
PubliĂ© le 9 avr. 2013 Ă 101Mis Ă jour le 6 aoĂ»t 2019 Ă 000Retour aux sources pour Pascal ClĂ©ment. A soixante-sept ans, l'ancien garde des Sceaux rejoint le cabinet d'avocats FTPA qui l'avait embauchĂ© en 1982. Quelques cheveux blancs et huit mandats de dĂ©putĂ© plus tard, les semelles rompues aux coulisses de deux ministĂšres, l'ancien Ă©lu UMP y revient, au sein du dĂ©partement contentieux. C'est le retour de l'enfant prodige ! », dĂ©clare Antoine Tchekhoff, cofondateur du cabinet. A l'Ă©poque, Pascal ClĂ©ment siĂ©geait Ă l'AssemblĂ©e nationale depuis quatre ans Ă peine. Un des rares Ă©lus Ă avoir sauvĂ© son poste aprĂšs l'Ă©lection de François Mitterrand, il venait de prendre conscience de la dangerositĂ© de la vie politique ». La droite avait fait l'objet d'une saignĂ©e colossale », raconte, affable, l'ex-ministre de la Justice sous Jacques Chirac, sirotant un thĂ© avenue Foch, dans les bureaux flambant neufs de ce cabinet indĂ©pendant, auprĂšs duquel Dominique de Villepin a exercĂ©, un temps, ses fonctions d'avocat. Or il me fallait assurer mes arriĂšres car malheureusement, en France, l'expĂ©rience politique n'est pas considĂ©rĂ©e comme bonne, notamment par les entreprises », dĂ©plore Pascal dĂ©buts chez Rank XeroxLes entreprises, cet homme courtois, plein d'humour selon ses proches mais qui a son franc-parler, les connaĂźt les pieds sur terre, ses premiers pas professionnels, c'est au sein de Rank Xerox qu'il les a faits. ArmĂ© d'une maĂźtrise de droit et d'une licence en philosophie, cet ancien de Science po y est mĂȘme restĂ© sept ans, gravissant les Ă©chelons du dĂ©partement marketing. Avant de s'Ă©lancer dans la politique, sa vraie vocation », assure-t-il. On ne rĂ©ussit que ce pour quoi profondĂ©ment on est fait », estime ce chasseur, nĂ© Ă Boulogne et pĂšre de quatre enfants. D'ailleurs, l'animal politique n'hĂ©site pas Ă s'interrompre, jetant un oeil sur une alerte de son portable, pour fustiger un propos ou une rĂ©forme portĂ©e par la majoritĂ©. Aussi a-t-il, chez FTPA pendant vingt ans, exercĂ© son mĂ©tier d'avocat en pointillĂ© ». Car sur ses nombreux mandats dans la Loire - il fut maire de Saint-Marcel-de-FĂ©lines un quart de siĂšcle, mais aussi prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral et, bien sĂ»r, dĂ©putĂ© jusqu'en juin - se sont greffĂ©es ses tĂąches de juge Ă la Haute Cour de justice, de vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale ou encore de prĂ©sident de la commission des Lois. Sans oublier ses responsabilitĂ©s de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti 1993, ce fidĂšle de Raymond Barre, son professeur », son maĂźtre », entre au gouvernement Balladur comme ministre, chargĂ© des Relations avec l'AssemblĂ©e nationale. Mais rien, Ă ses yeux, n'a jamais Ă©galĂ© son statut de ministre de la Justice, un poste d'un pouvoir symbolique considĂ©rable, le seul qui porte le nom d'une vertu », dit solennellement ce dernier, Ă qui son pĂšre, professeur Ă HEC MontrĂ©al et repreneur de la revue catholique L'Homme nouveau », a parlĂ© de la France toute sa vie ». MalgrĂ© toutes ses responsabilitĂ©s, il est toujours restĂ© accessible et bon », souligne Antoine Tchekhoff. Mais Pascal ClĂ©ment se veut lucide Le mĂ©tier de ministre est d'une immense fragilitĂ©. Pour le faire il faut ĂȘtre enracinĂ© dans un territoire », dit-il, Ă©gratignant au passage le projet de non-cumul des mandats. Car l'homme est opiniĂątre, et fier, trĂšs fier, d'avoir Ă©tĂ© si souvent réélu dans sa circonscription. On peut ĂȘtre Ă©lu la premiĂšre fois contre le sortant. Mais ĂȘtre Ă©lu huit fois est un sort rĂ©servĂ© Ă quelques happy-few. »AprĂšs la Chancellerie et l'Ă©criture de deux ouvrages, dont un consacrĂ© au duc de Persigny, il s'est ralliĂ© au cabinet d'avocats amĂ©ricain Orrick Rambaud Martel, conseillant notamment Vivendi. Il est revenu, il y a quelques jours, chez FTPA. J'aime tant plaider ! », avoue-t-il.
7 AUX CABINETS Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Malgré l'amour et la tendresse
Aux cabinets MalgrĂ© lâhumour et la vertu Il faut ici montrer son cul MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici se dĂ©froquer MalgrĂ© lâamour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses Poussez poussez les constipĂ©s Ici le temps nâest pas comptĂ© Venez !venez ! Foules empressĂ©es Soulagez votre diarrhĂ©e Car en ces lieux souvent chĂ©ris MĂȘme le papier y est fourni Soit quâon y pĂšte, soit quâon y rote Tout est permis au sein des chiottes Mais ? Graine de vĂ©role ou de morpion Nâoubliez pas de vous laver lâfion De ces wc tant usitĂ©s PrĂ©servez donc lâintĂ©gritĂ© Rendons gloire Ă nos vespasiennes De faĂŻence ou de porcelaine Que lâon soit riche ou bien fauchĂ© Jamais de classe dans les wc Pines de smicards ou de richards Venez tous voir mon urinoir ! Quâils sâappellent chiottes, goguenots, waters Tout le monde y pose son derriĂšre On les dit turc ou bien tinettes Tout est une question de cuvette Quand celle-ci se trouve bouchĂ©es Nous voilĂ tous bien emmerdĂ©s Entrez entrez aux cabinets Nous raconter vos ptits secrets Savoir pĂ©ter est tout un art Pour ne pas chier dans son falzar Si cet Ă©crit vous semble idiot Torchez vous en vite au plus tĂŽt Si au contraire il peut vous plaire Affichez le dans vos waters !!!
Nousnous contentons dâindiquer quelques possibles traductologiques que nous avons dĂ©jĂ eu lâoccasion dâexposer dans le numĂ©ro dâEquivalences 35/1-2, 2008 consacrĂ© Ă la traduction de lâhumour et qui dĂ©pendent de la nature de la fixitĂ© sur laquelle repose le dĂ©figement. « La fixitĂ© serait une structuration sous-jacente Ă lâusage de la langue conditionnant dâune maniĂšre
Ode aux Cabinets ! MalgrĂ© l'humour et la vertu Il faut ici, montrer son cul. MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici, se dĂ©froquer. MalgrĂ© l'amour et la tendresse Il faut ici, montrer ses fesses. Poussez ! les constipĂ©s Le temps ici, n'est pas comptĂ©. Venez ! foules empressĂ©es Soulagez lĂ , votre diarrhĂ©e. Car en ces lieux souvent chĂ©ris MĂȘme le papier y est fourni. Qu'on y pĂšte ou qu'on y rote Tout est permis au sein des chiottes. Graine de vĂ©role ou de morpion N'oubliez pas de vous laver le fion. De ces WC tant usitĂ©s PrĂ©servez donc l'intĂ©gritĂ©. Lire la suite >
Durhum contre la grippe Aux Ă©coutes, p.13, 17 novembre 1918. Depuis le dĂ©but de la crise du Covid-19, une plĂ©thore de publications douteuses est relayĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux afin de prĂȘcher lâefficacitĂ© des boissons alcoolisĂ©es, et notamment de la vodka, contre le virus : alors que certains recommandent de lâutiliser pour dĂ©sinfecter les surfaces ou pour concocter
La presse profane et les blogs nous ont informĂ© du lancement dâun Cercle dĂ©fini comme association fraternelle des amies francs-maçonnes dâEmmanuel Macron, prĂ©sident de la RĂ©publique Française. » Cette fraternelle a pour prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral, un blogueur bien connu des maçons, par ailleurs Directeur de la Com de son obĂ©dience et ancien du PS. Cet Ă©vĂšnement mâa inspirĂ© un plagiat dâun texte de J Dutronc sous forme dâune chanson maçonneuse » comme on en trouve dans le Momasite. Il vaut mieux se moquer les premiers des dĂ©fauts des maçons, cela dĂ©samorce lâantimaçonnisme. JE SUIS OPPORTUNISTE Je suis pour le socialisme Je suis pour le macronisme Et pour le maçonnisme Parce que je suis opportuniste Il y en a qui conteste Qui revendique et qui proteste Moi je ne fais quâun seul geste Je retourne ma veste, je retourne ma veste Toujours du bon cĂŽtĂ© Je suis pour le thĂ©isme Je suis pour le dĂ©isme Et pour lâadogmatisme Parce que je suis opportuniste Je suis pour lâuniversalisme Je suis pour le fĂ©minisme Et pour les soeurs le dĂ©gagisme Parce que je suis opportuniste Je suis pour lâĂ©cossisme Je suis pour le clubisme Je nâa pas peur dâĂȘtre profiteur Jâen profite pour faire mon beurre Non jamais je ne conteste Ni revendique ni ne proteste Je ne sais faire quâun seul geste Celui de retourner ma veste, de retourner ma veste Toujours du bon cĂŽtĂ© Je lâai tellement retournĂ©e Quâelle craque de tous cĂŽtĂ©s A la prochaine rĂ©volution Je retourne mon pantalon
Lex-premier ministre du QuĂ©bec de 2003 Ă 2012, Jean Charest, a pris la parole devant 130 personnes, mardi soir, Ă la Place 4213 Ă lâoccasion du
Si l'on en croit sa prolifique actualitĂ©, Zappa n'est pas mort, il sent juste un peu bizarre. Rien que pour l'annĂ©e 2016, un demi-siĂšcle trĂšs exactement aprĂšs la sortie de Freak Out!, premier album des Mothers of Invention, les thurifĂ©raires du prophĂšte freak ont pu se mettre sous la dent un documentaire remarquĂ© au festival du film de Sundance et trois nouveaux albums inĂ©dits. Enfin, pour les francophones, les Ă©ditions Gallimard viennent de publier une nouvelle biographie du guitar hero dadaĂŻste, dans la collection Folio 1.Le tout dans une pĂ©riode fort agitĂ©e sur la planĂšte Zappa. Depuis le dĂ©cĂšs, en octobre 2015, de sa femme Gail â gardienne du temple procĂ©duriĂšre qui avait fait du compositeur une marque jusqu'Ă la moustache dĂ©posĂ©e et de ses archives un fonds de commerce 60 albums posthumes ! â, les hĂ©ritiers du Zappa family trust se font la guerre par avocats interposĂ©s. Dweezil Zappa, l'aĂźnĂ© guitariste qui joue sur les scĂšnes internationales l'Ćuvre paternelle Ă la tĂȘte du groupe Zappa Plays Zappa depuis dix ans, s'est soudainement vu interdire par son frĂšre Ahmet, gestionnaire du trust, le droit de faire toute rĂ©fĂ©rence Ă leur pĂšre â Ă moins de s'acquitter de nouveaux droits d'exploitation prohibitifs. La tournĂ©e actuelle s'appelle donc Dweezil Zappa Plays Whatever The F%k He Wants, Cease & Desist Tour», soit Dweezil Zappa joue ce qu'il a envie de jouer putain, ordonnance de cessation et d'abstention».Autant de raisons de rencontrer le dernier biographe français de Frank Zappa, Guy Darol, romancier et zappaologue confirmĂ©, auteur de cinq livres sur le guitariste. A priori, on pourrait penser le sujet Ă©puisĂ©, notamment par la trilogie ultra-Ă©rudite bien que limite hermĂ©tique pour les non-spĂ©cialistes signĂ©e Christophe Delbrouck dans les annĂ©es 2000 Editions du Castor astral. Et pourtant, Ă l'opposĂ© de cette approche quasi talmudique, Darol s'attache Ă faire le rĂ©cit d'une vie» de façon synthĂ©tique et grand public, avec notamment, un focus sur l'enfance mĂ©connue de l'iconoclaste et ses combats politiques, qui n'ont jamais Ă©tĂ© autant d'actualité», selon Darol. Le contexte actuel de replis identitaires et de montĂ©e des populismes Ă©claire d'une lumiĂšre particuliĂšre la vie et l'Ćuvre satirique de ce totem de la contre-culture amĂ©ricaine Ă la fois pourfendeur du religieux, mais d'une grande mĂ©fiance, voire d'un certain conservatisme, vis-Ă -vis des utopies du XXe siĂšcle du flower power au communisme et du politiquement correct» livre dĂ©bute par une gĂ©nĂ©alogie poussĂ©e de la famille Zappa, de ses aĂŻeux siciliens Ă lâarrivĂ©e de son pĂšre en AmĂ©rique, avant un rĂ©cit dĂ©taillĂ© et rare de ses jeunes annĂ©esâŠGuy Darol On y comprend de nombreux aspects de sa personnalitĂ© adulte. D'abord, cette passion juvĂ©nile et symbolique pour la chimie il passait son temps Ă chercher la formule de la poudre Ă fusil pour prĂ©parer ses pĂ©tards artisanaux⊠Ensuite, Zappa, c'est un enfant de l'immigration. Son pĂšre a quittĂ© la Sicile au dĂ©but du XXe pour s'installer Ă Baltimore [au nord de Washington, ndlr] oĂč il a eu de grandes difficultĂ©s Ă s'insĂ©rer dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. A l'Ă©poque, les Siciliens Ă©taient vus comme des bons Ă rien, sales et rĂ©pugnants, avec une propension Ă soulever des Ă©meutes. Le pĂšre de Zappa lui a tout racontĂ©, ça l'a autant meurtri que marquĂ©. D'oĂč son antiracisme, lui qui fut l'un des premiers rockeurs Ă s'entourer de musiciens de toutes origines Noirs, Latinos, etc. Quitte Ă se voir interdire de jouer dans certains clubs. C'est aussi ça qui fait que Zappa est l'homme de tous les mĂ©langes, mais aussi un fan de doo-wop et de r'n'b, musique d'Ă©mancipation noire dans laquelle il a toujours qui nâempĂȘchait pas Zappa dâĂȘtre trĂšs patrioteâŠAbsolument, il se sentait farouchement AmĂ©ricain, trĂšs attachĂ© Ă la Constitution [et surtout au Ier amendement libertĂ© de religion, d'expression, de la presse, de rĂ©union] mais aussi lucide sur le fait que son pays, malgrĂ© sa grandeur apparente et sa puissance, Ă©tait culturellement petit», trĂšs jeune encore Ă ce niveau-lĂ âŠEt pourtant il aurait dit Il nây a pas dâenfer, juste la France.»Rires Oui, mais il faisait surtout rĂ©fĂ©rence Ă ses conditions de tournĂ©e ici, au fait que l'acoustique des salles Ă©tait souvent mauvaise, Ă la vĂ©tustĂ© des hĂŽtels avec encore des toilettes Ă la turque, ce genre de choses. Il avait un rapport trĂšs contradictoire avec l'Europe s'il se sentait totalement amĂ©ricain, c'est en Europe qu'il avait son meilleur public, le plus fidĂšle, et lĂ qu'il a eu la plus grande reconnaissance. Et ses meilleures annĂ©e, le documentaire Eat That Question, compilation dâinterviews de Zappa, a tentĂ© de tracer les contours de sa pensĂ©e et son influence. Le mois dernier, Bryce Dessner, du groupe indĂ© The National, a jouĂ© The Perfect Stranger avec lâensemble intercontemporain Ă la Philharmonie de Paris⊠Y aurait-il un regain dâintĂ©rĂȘt pour Zappa?Je l'espĂšre et j'ai cette impression aussi. Je milite pour que cette voix et cette posture musicale et politique soit entendue. Dans le monde du jazz en particulier, son nom circule de plus en plus, on le voit comme un compositeur sĂ©rieux, un pionnier du dĂ©cloisonnement des styles et de l'effacement des genres. Quant Ă son regard acerbe et acĂ©rĂ© sur l'AmĂ©rique aux prises avec le fondamentalisme sous toutes ses formes et les dĂ©rives de la sociĂ©tĂ© de consommation, eh bien, on en voit la justesse aujourd'hui. Quand on pense qu'un crĂ©ationniste [le RĂ©publicain Ben Carson] est pressenti pour entrer dans le cabinet de Trump ! Ce sont des choses qu'il dĂ©nonçait en temps rĂ©el, au moment oĂč elles Ă©mergeaient. C'est comme s'il Ă©tait toujours en campagne Ă©lectorale â d'ailleurs, il y a eu cette idĂ©e qu'il allait se prĂ©senter en 1992âŠCâĂ©tait sĂ©rieux ?Le sĂ©rieux avec Zappa, ça a toujours Ă©tĂ© la grande question. Does humour belong in music ?» Est-ce que l'humour peut s'intĂ©grer Ă la musique ?», demandait-il. Je pense qu'il avait le mĂȘme questionnement avec la politique. En tout cas, dans la derniĂšre tournĂ©e de 1988, c'est vĂ©ritablement une campagne qu'il mĂšne sur scĂšne, contre ce qu'il appelle les bouffons du capitole» et les prĂ©dicateurs chrĂ©tiens, tout en incitant les jeunes Ă aller voter. Il disait Si Nixon et Reagan ont pu faire de telles conneries, je ne peux pas faire pire.» Il avait quand mĂȘme envisagĂ© de faire une Ă©tude de faisabilitĂ©, et avait un rĂ©seau prĂȘt Ă le soutenir. Puis la maladie l'a rattrapĂ© et il n'Ă©tait pas en Ă©tat de faire quoi que ce soit en 1992 [Zappa est dĂ©cĂ©dĂ© d'un cancer en 1993]. Il se voyait comme un dĂ©nonciateur d'impostures, quels que soient les partis â farouchement anti-reaganien, il s'Ă©tait aussi attaquĂ© au leader dĂ©mocrate noir Jesse Jackson Ă cause de ses sympathies pour Fidel Castro. C'Ă©tait son cĂŽtĂ© anticommuniste, un des rares sujets sur lequel il s'entendait avec son pĂšre. Il a d'ailleurs refusĂ© une tournĂ©e de six mois en URSS et a Ă©tĂ© accueilli en hĂ©ros Ă Prague par VĂĄclav Havel !Ce qui laisse pantois en lâĂ©coutant aujourdâhui, câest Ă quel point certains de ses textes sont osĂ©s, voire offensantsâŠIl Ă©tait complĂštement sans filtre, c'Ă©tait une autre Ă©poque. On peut d'ailleurs se demander s'il pourrait s'en tirer sur scĂšne avec ça aujourd'hui. Cela dit, il a Ă©tĂ© censurĂ© trĂšs tĂŽt en 1971, le Royal Albert Hall [de Londres] annule Ă la derniĂšre minute son concert aprĂšs que son administratrice ait lu les livrets de ses disques. Par la suite, il a eu des problĂšmes avec quelques fĂ©ministes, a Ă©tĂ© taxĂ© d'homophobie Ă cause de Bobby Brown et la chanson Jewish Princess a Ă©tĂ© attaquĂ©e par certaines ligues antiracistes. DerriĂšre les blagues salaces, il cherchait surtout Ă se moquer de tout systĂšme de pensĂ©e. D'oĂč son combat contre l'instauration du fameux autocollant Parental Advisory Explicit Lyrics» [Vigilance parentale paroles explicites»] et sa virulente dĂ©fense de ce que les ligues de vertu appelaient le porn rock» dans les annĂ©es a-t-on lâimpression que Zappa nâest pas vraiment entrĂ© dans le panthĂ©on de la pop culture des seventies ?Il s'est toujours dĂ©robĂ© au systĂšme des marchandises standardisĂ©es. We're Only in It For the Money 1968 [On fait ça seulement pour l'argent»], pastiche du Sgt Pepper's des Beatles, est une mosaĂŻque de tubes en puissance. Mais systĂ©matiquement, il casse ses jouets. Pas pour les rendre inaudibles, mais pour en tuer le potentiel commercial, dans une volontĂ© de dĂ©jouer le systĂšmeâŠDâun autre cĂŽtĂ©, il se comportait comme un vrai chef dâentreprise avec ses musiciensâŠOn a essayĂ© de le rattacher Ă toutes les doctrines, du marxisme au situationnisme. Dans son autobiographie, il se dĂ©finit en tant que conservateur pragmatique». En plein Summer of Love [Ă San Francisco, l'Ă©tĂ© 1967], il a une posture radicale sur la drogue ses musiciens peuvent se dĂ©foncer autant qu'ils le veulent chez eux, mais dĂšs qu'ils rĂ©pĂštent ou enregistrent pour lui, ils ne doivent toucher Ă rien. Un homme complexe plus que de contradictions. D'un cĂŽtĂ© une dĂ©marche libertaire presque anarchiste, de l'autre une façon de travailler trĂšs sĂ©rieuse, comme un entrepreneur. Sauf qu'il n'a jamais tirĂ© de grands profits de sa musique, il s'autofinançait et a toujours perdu de l' expliquez-vous la guerre fratricide Ă laquelle se livrent ses hĂ©ritiers ?Dweezil a renoncĂ© Ă une carriĂšre prometteuse de guitariste pour se dĂ©vouer entiĂšrement Ă la figure paternelle â et il l'a fait avec un groupe de qualitĂ©, appliquĂ©. Le seul problĂšme, c'est qu'il a le charisme d'une endive et n'a pas la drĂŽlerie de son pĂšre. Quant au reste de la famille, que ce soit Ahmet ou Moon Unit [qui chantĂ© sur Valley Girl, le seul single de Zappa classĂ© au Top 40], pour le coup, ils sont vraiment dans la maxime We're only in it for the money», soit l'exploitation d'un capital. On pensait qu'avec la mort de Gail Zappa, les choses allaient se dĂ©tendre, que les nombreux tribute bands et festivals harcelĂ©s par les assignations en justice allaient pouvoir souffler â il Ă©tait quasiment devenu impossible de jouer la musique de Zappa ! Ăa semble mal confrĂšre pourtant fĂ©ru de psychĂ©dĂ©lisme seventies nous a confiĂ© la raison de son aversion pour Zappa le sarcasme constant. A-t-il un jour Ă©tĂ© premier degrĂ© dans sa musique ?Oui je pense, avec Pierre Boulez notamment, quand celui-ci joue son Ćuvre Ă Paris en 1984. Zappa avait dĂ©couvert le Marteau sans maĂźtre adolescent c'est l'aboutissement d'une vie, la consĂ©cration. La reprĂ©sentation, hĂ©las, ne lui plaira pas â il est déçu par les musiciens de l'orchestre qui jouent plus la montre que sa musique. Mais l'expĂ©rience l'encourage Ă se lancer dans la composition de The Yellow Shark, dernier artefact de sa discographie sortie de son vivant, avec Peter Rundel, un chef d'orchestre qui lui apporte enfin, bien que trĂšs tardivement, satisfaction. DĂšs son enfance, il veut ĂȘtre compositeur, comme VarĂšse, et Ă la fin de sa vie, il y arrive. Il y avait chez lui cette obsession de boucler la boucle.1 Frank Zappa, Guy Darol, Folio Biographies, 352 pages, 9,20 âŹ.
AUXCABINETS Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Malgré l'amour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses. Poussez ! poussez Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + Créer mon blog. The Bio'School. La Bio's School a, inconsciemment, été réelle sur Kemper pendant 2 ans.. gardons
Les Afghanes disparaissent de l'espace public dans leur pays, derriĂšre des burkas. Hormis les mĂ©decins et infirmiĂšres, les femmes n'ont plus le droit de travailler et les adolescentes de 12 Ă 17 ans d'aller Ă l'Ă©cole. Pour les Ă©tudiantes aussi, beaucoup de choses ont changĂ©. TĂ©moignage. Le nouveau rĂ©gime, dont le premier rĂšgne brutal Ă l'Ă©gard des femmes entre 1996 et 2001 reste gravĂ© dans les mĂ©moires, a prĂ©cisĂ© ces derniers jours sa politique Ă leur encontre, qu'il promet plus modĂ©rĂ©e que par le passĂ©. Il y a vingt ans, les talibans interdisaient toute Ă©ducation et tout travail hors du les Ă©tudiantes des universitĂ©s privĂ©es ont Ă©tĂ© autorisĂ©es, officiellement, Ă reprendre les cours - mais sĂ©parĂ©es des hommes et avec abaya et hijab obligatoires - tout comme les Ă©lĂšves d'Ă©coles primaires. Les collĂ©giennes et lycĂ©ennes afghanes retourneront en cours aussi vite que possible », ont assurĂ© ce mardi 21 septembre les talibans dont l'annonce rĂ©cente d'une sĂ©rie de restrictions envers les femmes avait fait craindre qu'ils n'interdisent Ă nouveau aux jeunes filles d'Ă©tudier. âș Ă lire aussi En Afghanistan, face aux talibans, des femmes manifestent pour dĂ©fendre leurs droits Nous finalisons les choses. Cela arrivera aussi vite que possible », a affirmĂ© Zabihullah Mujahid, porte-parole du rĂ©gime des talibans, lors d'une confĂ©rence de presse Ă Kaboul, ajoutant que le gouvernement souhaitait offrir un environnement Ă©ducatif sĂ»r » aux filles avant leur retour en nombre d'Afghanes continuent de douter de la volontĂ© rĂ©elle des islamistes de leur accorder des libertĂ©s. C'Ă©tait dĂ©jĂ comme ça la derniĂšre fois [entre 1996 et 2001, NDLR]. Ils n'avaient cessĂ© de dire qu'ils nous autoriseraient Ă retourner travailler, mais ça n'est jamais arrivĂ© », avait indiquĂ© lundi Ă l'AFP une professeure. Elle va rester sans instruction »De fait, la porte s'est dĂ©jĂ refermĂ©e pour de nombreuses femmes. C'est ce que raconte Farshi, 26 ans, travailleuse sociale diplĂŽmĂ©e, l'aĂźnĂ©e d'une fratrie de 6 enfants. Une de mes soeurs est en 3e, donc elle est Ă la maison puisqu'elle n'a plus le droit d'aller Ă l'Ă©cole, raconte-t-elle, jointe par Carlotta Morteo, du service International de RFI. Nous sommes trĂšs tristes, parce qu'elle va rester sans instruction, alors qu'elle est trĂšs intelligente, elle est la deuxiĂšme de sa classe. Tout ce qu'elle peut faire, c'est Ă©tudier les livres Ă la maison. » Mon autre sĆur, elle, est Ă l'universitĂ©, poursuit Farshi. Elle Ă©tudie le droit, c'Ă©tait son dernier semestre. Elle devait passer ses examens, mais ils les ont annulĂ©s. Les Ă©tudiantes n'ont plus le droit de suivre ces cours. Ils ont Ă©liminĂ© des matiĂšres le droit international, l'histoire, la gĂ©ographie, les sciences de l'environnement, les langues aussi. On n'a plus le droit d'apprendre l'anglais Ă l'UniversitĂ© et dans les Ă©coles. Il ne reste que les matiĂšres basiques le pashto, le dari et les maths. Qu'est-ce qu'on va faire de ça ? » Farshi, elle-mĂȘme, subit de plein fouet les restrictions, qui s'apparentent Ă une interdiction dĂ©guisĂ©e. J'ai une licence et je voulais passer mon Master, confie-t-elle. Mais puisque maintenant nous ne pouvons plus ĂȘtre dans les mĂȘmes classes que les garçons, et que je suis la seule fille inscrite, l'UniversitĂ© n'a pas pu ouvrir une classe rien que pour moi. Je suis tellement dĂ©primĂ©e. Je voulais poursuivre avec un doctorat. Tous nos espoirs sont brisĂ©s. » âș Ă lire Ă©galement DoNotTouchMyClothes face aux talibans, les Afghanes dĂ©fendent leurs tenues traditionnelles Pour leur sĂ©curitĂ© »Les talibans ont Ă©galement depuis leur arrivĂ©e largement limitĂ© l'accĂšs des femmes au monde du travail, leur disant de rester chez elles pour leur sĂ©curitĂ© » et jusqu'Ă ce qu'ils puissent organiser la sĂ©paration entre hommes et femmes Ă©galement sur les lieux de 19 septembre, le nouveau maire de Kaboul avait annoncĂ© que dans sa municipalitĂ©, les emplois des femmes seraient dĂ©sormais occupĂ©s par des pilule est d'autant plus amĂšre que les Afghanes Ă©taient parvenues, ces derniĂšres annĂ©es, Ă gravir les Ă©chelons et Ă ĂȘtre nommĂ©es pour certaines Ă des postes jusque-lĂ rĂ©servĂ©s aux hommes, de pilote Ă juge en passant par centaines de milliers d'entre elles sont ainsi entrĂ©es dans le monde du travail, une question de survie pour celles que des dĂ©cennies de guerre ont laissĂ©es veuves ou en charge d'un mari handicapĂ©.âș Ă Ă©couter Femmes afghanes Il n'y a plus de possibilitĂ© de travailler et d'exercer mon mĂ©tier de juge»MinistĂšre de la Promotion de la vertu et de la PrĂ©vention du viceLe nouveau rĂ©gime afghan a par ailleurs achevĂ© la formation de son gouvernement, qui ne comprend aucune femme ministre ni ministĂšre des Femmes, a annoncĂ© Zabihullah Mujahid. Les talibans ont fait entrer quelques membres d'autres communautĂ©s, conformĂ©ment Ă leur engagement initial d'avoir un cabinet ouvert Ă la diversitĂ©. Ainsi, le nouveau ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă la SantĂ© est un membre de la communautĂ© Hazara, minoritĂ© chiite persĂ©cutĂ©e par les talibans dans les annĂ©es 1990, et celui du Commerce un marchand originaire du Panshir, province d'ethnie tadjike historiquement hostile aux les talibans ne sont pas revenus sur l'absence de place faite aux femmes dans l'exĂ©cutif. Ils avaient la semaine derniĂšre installĂ© le ministĂšre de la Promotion de la vertu et de la PrĂ©vention du vice, craint pour son fondamentalisme durant le premier rĂšgne taliban, Ă la place de l'ancien ministĂšre des Affaires fĂ©minines.âș Ă Ă©couter LittĂ©rature sans frontiĂšres En soutien aux femmes afghanes avec l'Ă©crivaine Chabname ZariĂąb
LaLigue des Ă©crivaines extraordinaires : La RelĂšve est un projet engagĂ© de pulps fĂ©ministes, fun et fantastiques. Câest trois romans courts, mauvais genre, inspirĂ©s de
Immobile sous le jet brĂ»lant, les yeux fermĂ©s, Carole laisse dĂ©gouliner les fatigues de sept heures dâavion. Bien sĂ»r, le voyage nâest pas encore fini. Tout Ă lâheure, il y aura un autre avion Ă prendre, et puis les interminables formalitĂ©s Ă lâarrivĂ©e Ă Emerald Cape, et encore lâinstallation Ă lâhĂŽtel... Mais, pour lâinstant, elle profite pleinement de ces quelques heures dâescale, de la voluptĂ© particuliĂšre dâune douche en pleine journĂ©e, du parfum prĂ©cieux de son lait de toilette. Quand elle sort de la cabine, elle se frictionne soigneusement, sâenduit Ă petits gestes efficaces dâune crĂšme de luxe, se coiffe, enfile un tailleur pantalon impeccable. Carole nâest pas de ces femmes qui soupirent devant leur miroir. Ă quarante-deux ans, elle est restĂ©e jolie, elle le sait et en connaĂźt le prix. De lâesthĂ©ticienne au coach sportif, des accessoires griffĂ©s Ă lâalimentation bio, de la discipline, du temps et de lâargent, il nây a pas de miracle. Regardez-la entrer dans la salle dâattente de lâaĂ©roport. Tout est parfait. Ses vĂȘtements, son maquillage, sa coiffure, son sourire haut accrochĂ©, sa dĂ©marche qui reste Ă©lĂ©gante malgrĂ© le poids de son sac. Quâest-ce qui la pousse ? Quâest-ce qui la jette, jour aprĂšs jour, au saut du lit, dans cette course aux apparences ? Y a-t-il dans son histoire une petite Carole en chemise de nuit, agenouillĂ©e prĂšs de son lit, qui prie Mon Dieu, JĂ©sus, Marie et tous les Saints, je vous en supplie, faites que ma vie soit parfaite ! » ? Elle affectionne le mot gĂ©rer ». Tout se gĂšre. Le travail, les gens, le temps qui passe et le temps qui manque. Avec une Ă©nergie quasi mystique, Carole gĂšre ses enfants les meilleures Ă©coles, cela va de soi, et du sport pour GisĂšle la danse, qui rend les fillettes gracieuses, pour Jean-Christophe le tennis, qui fait des garçons dĂ©gourdis. Pour les deux du violon, et le club dâĂ©checs. Le catĂ©chisme, Ă©videmment, et une nanny qui leur parle anglais le mercredi. Plus un ballet de spĂ©cialistes de tous bords, dont le nom commence par ortho ». Carole contrĂŽle tout ce quâils portent, ce quâils mangent, ce quâils aiment, qui ils frĂ©quentent. Bien sĂ»r, quelque effort que lâon fasse, la vie nâest jamais tout Ă fait parfaite, mais lâessentiel nâest-il pas quâelle le paraisse ? Il y avait eu ces longs mois oĂč Yves ne faisait que passer Ă la maison, prendre ses clubs de golf, dĂźner sur le pouce ou se changer, sans mĂȘme lui adresser la parole. Carole sâĂ©tait battue. Remises en question, thĂ©rapeute conjugale, monologues dâune infinie patience devant un Yves fermĂ© qui fixait une ineptie Ă la tĂ©lĂ©vision. Elle avait fini par gagner et par reformer, Ă force de conviction, le couple lisse et feutrĂ© quâils avaient toujours Ă©tĂ©. Aux amis, elle avait parlĂ© de surmenage, et ils avaient soupirĂ© avec sympathie. Ensuite, elle avait rĂ©servĂ© des vacances de rĂȘve, cela avait Ă©tĂ© leur premier sĂ©jour Ă Emerald Cape. Du drame du cancer de sa mĂšre, elle sâĂ©tait protĂ©gĂ©e en sâaccrochant au quâen verra-t-on ». Elle souriait Ă la malade, lui envoyait des fleurs, affichait une mine optimiste et courageuse. Son dĂ©vouement forçait lâadmiration, et câĂ©tait bien lĂ le but recherchĂ©. Carole avait rajoutĂ© de lâabnĂ©gation Ă la louche. Rien nâest jamais trop beau quand il sâagit dâaimer lâimage que les autres ont de nous. Plus tard, elle avait dosĂ© avec art son affliction afin quâelle ne basculĂąt pas dans la théùtralitĂ©. Elle avait choisi les costumes de deuil des enfants un bleu marine classique â les enfants ne portent pas de noir. Elle avait peaufinĂ© le texte Ă©mouvant quâelle avait lu Ă lâĂ©glise, si belle et si touchante dans sa robe sombre. Elle avait mis un maquillage rĂ©sistant Ă lâeau, au cas oĂč elle pleurerait. Mais elle nâavait pas pleurĂ©. Dans la salle dâattente, Yves sirote une tasse de cafĂ©, Ă demi allongĂ© sur un des fauteuils. Quand Carole arrive, il lui sourit, tandis que les enfants sâempressent autour dâelle. â Maman ! Papa a dit quâon pourrait aller voir pour ma montre de plongĂ©e... â Dâaccord, dit Carole en dĂ©tachant ses mots, mais on est bien dâaccord, Jean-Christophe, tu te lâoffres avec ton argent de poche... â Oui, oui... â Et moi, Maman, je voudrais du parfum. On peut lâacheter ici aussi ? GisĂšle. Carole se tourne vers sa fille et la dĂ©taille anxieusement, comme Ă chaque fois quâelle la regarde, comme les milliers dâautres fois oĂč elle lâa regardĂ©e depuis quâelle est nĂ©e. Un joli bĂ©bĂ©, tout rond. Une incertitude bienheureuse, au dĂ©but. Puis, peu Ă peu, sous lâespiĂšglerie de la petite fille de quatre, cinq, huit ans ; dans les formes floues de lâadolescence sâĂ©tait dessinĂ© le drame GisĂšle nâĂ©tait pas jolie. Les traits denses, virils chez son pĂšre, Ă©taient grossiers sur ce visage de fille. Elle avait de petits yeux ronds, une bouche sans charme, un corps trapu que les cours de danse nâavaient pu dĂ©lier. ComplexĂ©e, elle se tenait voĂ»tĂ©e, riait dans sa main pour cacher son appareil dentaire. Pauvre petite crĂ©ature sans soleil, remorquĂ©e dans le sillage rayonnant de sa mĂšre... â Oui, bien sĂ»r ma chĂ©rie, il sera moins cher quâĂ Paris. Allez ! Allez ! Je vais prendre un thĂ© vert en vous attendant. Carole les regarde sâĂ©loigner dans la foule bariolĂ©e des voyageurs. Yves, avec sa nouvelle veste en daim, puissance et dĂ©sinvolture. Jean-Christophe qui sautille pour suivre le rythme de son pĂšre, lui expliquant quelque chose avec force gestes. GisĂšle qui suit, jetant des regards inquiets. Elle ramĂšne ses longs cheveux devant ses Ă©paules, et cela accentue lâimpression dâaccablement qui se dĂ©gage de toute sa personne. Carole soupire. Quand ils ont disparu, elle prend son sac Ă main, se dirige vers le bar, demande un thĂ©. Son regard se perd vers les pistes, le ciel incroyablement bleu dâAmĂ©rique. Un aĂ©roport en plein dĂ©sert. RigiditĂ© des volumes et quĂȘte de lumiĂšre. Câest Ă ce moment exact quâil faudrait sâarrĂȘter, songe-t-elle, Ă cette minute bĂ©nie, cet instant dâattente, le dernier, juste avant les vacances, quand elles ne sont encore que rĂȘve et impatience. AprĂšs, tout va si vite... quelques jours douillets et heureux, arrachĂ©s Ă la course quotidienne, et on est dĂ©jĂ dans lâavion du retour, avec un peu de sable au fond des poches et trois pauvres coquillages coincĂ©s dans la valise... Des cris lâarrachent Ă sa rĂȘverie. Une femme vient dâentrer dans la salle dâattente. DĂ©braillĂ©e, en nage et visiblement Ă©nervĂ©e, elle houspille dâune voix criarde deux gamins qui slaloment pour Ă©viter les taloches, sans perdre de vue lâĂ©cran de leur jeu vidĂ©o. â OĂč câest que tâas mis la bouteille dâIce tea ? Hein ? Qui câest qui lâa mise dans le sac ? Jâla trouve plus ! Elle prononce ice tea » Ă la française. Carole sourit intĂ©rieurement. Il nây a plus beaucoup de places libres dans la piĂšce. Partout des voyageurs lisent ou discutent Ă voix basse, se lĂšvent pour aller vers le bar ou les douches. La femme atterrit Ă cĂŽtĂ© de Carole, sans cesser de houspiller ses enfants. Le plus grand finit par sortir en soupirant la bouteille demandĂ©e, la tend Ă sa mĂšre sans la regarder et reprend sa partie. Il y a un instant de flottement. Les enfants se sont posĂ©s et on nâentend plus que les bips-bips rĂ©guliers de leurs jeux. Leur mĂšre reprend son souffle. Carole feuillette un magazine de dĂ©coration, pour Ă©viter une Ă©ventuelle conversation. Nouveau du teck brut dans la cuisine ! Pampilles, velours et pourpres le grand retour du baroque. â On nâa pas trouvĂ© tout de suite, nous... Faut dire que câest vachement grand, ici... Puis câest pas bien marquĂ© oĂč quâil faut aller. Vous avez trouvĂ© de suite, vous ? â Oui, concĂšde Carole, qui ajoute poliment mais on Ă©tait dĂ©jĂ venus. Au pays des merveilles, bois des Ăźles pour siestes de luxe. â Ah ! Câest pour ça... LampĂ©e dâice tea, puis coup de menton vers les enfants. â Y a que ça qui les intĂ©resse, hein, les gosses de maintenant... La console, la PlayStation... Carole acquiesce sans conviction. Very girly, choisissez une chambre aux formes douces et rondes... â Je leur ai payĂ© Ă NoĂ«l... CâĂ©tait cher, mais tous leurs copains lâavaient, alors... en pin massif, lâesprit brocante anglaise â ... Vous aussi vous allez Ă Emerald Cape ? â Hum... oui... un petit meuble classique et Ă©lĂ©gant aux pieds galbĂ©s... â Nous aussi. Ăa a lâair beau sur les photos ! Nondidâju, toi ! La mer, la plage, le soleil... Mon gamin, lĂ , le pâtit, Bradley, il a jamais vu la mer, hein, Brady, que tâas jamais vu la mer ? Un grognement. â ... la belle mer bleue... puis y a une piscine, un bar... Elle fixe un instant son sac de voyage Ă©limĂ©. â Câtâune copine qui mâlâa prĂȘtĂ©. Mon, jâen ai pas de sac. Quâest-ce que jâen foutrais ? On voyage jamais. On reste lĂ , mĂȘme lâĂ©tĂ©. Jâhabite dans une citĂ©, vous savez... â Ah... somptueusement dĂ©corĂ©e, en bois polychrome... Difficile de lire plus longtemps sans devenir vraiment impolie. Carole lĂšve la tĂȘte vers son interlocutrice et Ă©prouve aussitĂŽt une dĂ©lectation Ă©trange Ă dĂ©tailler la permanente dĂ©modĂ©e, les racines noires dans les mĂšches platine pisseux, le jogging dĂ©formĂ© par les lavages, les baskets de plastique rose, le sourire qui sâouvre sur les dents mal soignĂ©es, noircies par le tabac. MalgrĂ© elle, une bouffĂ©e de joie malsaine lâenvahit une dose de pitiĂ©, deux grammes dâamusement, une petite pincĂ©e de mĂ©pris et par-dessus tout lâimmense satisfaction de nâĂȘtre pas comme ça. Si un seul instinct survit, dans nos sociĂ©tĂ©s rationnelles, câest certainement celui de la classe sociale. Ce simple coup dâĆil a suffi Ă Carole pour cataloguer cette femme, avec toutes les impossibilitĂ©s qui en dĂ©coulent. Il est par exemple Ă©vident quâelles ne pourront jamais ĂȘtre amies. Carole pourrait peut-ĂȘtre lui refiler quelques vieux vĂȘtements, ou la recommander comme femme de mĂ©nage, mais ça nâira jamais plus loin. Dâailleurs lâautre le sent, elle aussi, qui regarde avec respect le tailleur linĂ©aire de Carole, les lunettes Chanel dans les cheveux impeccables, le scintillement raffinĂ© des bijoux. Ravie tout de mĂȘme de cette attention inespĂ©rĂ©e, elle se penche en avant et confie dâun ton sentencieux â Ce nâest pas facile tous les jours. â Non, bien sĂ»r. Ce nâest pas une simple formule. Carole pense que non, vraiment, pour cette femme, la vie ne doit pas ĂȘtre facile tous les jours. Vivre dans une citĂ©, quelle horreur ! Elle, elle ne pourrait pas. Les appartements sordides et minuscules, les cris des voisins, les cages dâescaliers taguĂ©es, les odeurs dâurine et de cuisine grasse... â Et puis, une femme toute seule avec deux gamins, câest pas drĂŽle, jâvais vous dire... â Jâimagine... â Heureusement y en a qui mâaident ! Sinon je sais pas comment que jâfârais. Jâai un Ă©ducateur qui mâaide, surtout pour Brady. Hein, Brady ? Hein quây a Nicolas qui te dit ce quâil nâfaut pas faire ? Carole a une pensĂ©e dâadmiration pour ce Nicolas, comme elle en a en gĂ©nĂ©ral pour tous les gens qui consacrent leur vie Ă aider leurs semblables. Ăducateur dans une citĂ© ! Il faut avoir la vocation, tout de mĂȘme. Le jeune Bradley commence dâailleurs Ă sâagiter. Il a posĂ© son jeu et tourne mĂ©caniquement autour des fauteuils en poussant des petits cris. Ă chaque passage, il shoote dans le sac de sa mĂšre et envoie une bourrade Ă son frĂšre qui proteste mollement sans cesser de jouer. â Calme-toi, Brady, nom didâju ! glapit la mĂšre. Carole observe lâenfant. Est-il tout Ă fait normal ? Son petit corps nâest que mouvements saccadĂ©s, qui semblent toujours rater leur but. Son regard fuyant, vide, met mal Ă lâaise. Il tiraille Ă prĂ©sent une plante verte, sous le froncement de sourcils agacĂ© du barman. La mĂšre soupire bruyamment. â Câest reparti ! Je sais plus quoi en faire, moi ! Y nâarrĂȘte jamais... â Quel Ăąge a-t-il ? â Sept ans. Carole sursaute elle lui en mettait quatre. Voyant la femme au bord des larmes, elle tente de dĂ©dramatiser â Ăa a lâair dâĂȘtre en effet un petit garçon plein de vie... Mais lâautre nâĂ©coute plus, partie dans un monologue Ă©crasant, son histoire dĂ©colorĂ©e pour elle car cent fois rĂ©pĂ©tĂ©e, mais oĂč chaque mot pĂšse une tonne â Depuis quâil Ă©tait nĂ©, il pleurait. Sans arrĂȘt, il criait, il pleurait, Brady, le jour, la nuit, tout le temps. On savait pas ce quâil avait. Le mĂ©decin non plus savait pas. On pouvait pas dormir. Les voisins gueulaient. Alors mon mari, il le prenait, il le secouait pour quâil sâarrĂȘte, mais il arrĂȘtait jamais. Alors mon mari, il le tapait, il le tapait. Pour quâil arrĂȘte. Mais il arrĂȘtait jamais. Il pleurait, sans arrĂȘt. Ă six mois, on lâa opĂ©rĂ©. Il avait une infection, un truc Ă lâintestin, et câest pour ça quâil pleurait tout le temps. AprĂšs, mon mari a continuĂ© Ă le taper. Il Ă©tait violent, cet homme, il me tapait, moi aussi, et Kevin quand il voulait pas dormir. Alors je suis partie, on a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă Strasbourg. On a la paix maintenant. Bradley chiffonne de petits morceaux de feuilles quâil arrache mĂ©thodiquement Ă la plante. Il lance Ă Carole un regard dĂ©nuĂ© de toute expression. â ArrĂȘte, Brady ! Touche pas à ça ! Puis, plus bas â Je pense quây va aimer la mer. La mer de lĂ -bas, quoi, chaude et tout. Câest ça que je voulais leur payer avec lâargent. Vous savez combien jâai eu ? Carole secoue la tĂȘte. â Cinq mille euros. AprĂšs quatre ans au tribunal et tout, pour avoir mon divorce et que mon mari paye. Cinq mille euros quâil a dĂ» payer. Pour mon Brady qui sâra jamais normal Ă cause de tout ce quâil lui a tapĂ© dessus quand il Ă©tait bĂ©bĂ©... Les revoici. Jean-Christophe en tĂȘte, brandissant sa montre. DerriĂšre lui, GisĂšle, lâĆil vague dans ses cheveux lourds. â Il lui faudrait une bonne coupe, songe Carole, oui, un petit carrĂ©, par exemple, quelque chose dâassez aĂ©rien... Je lui prendrai un rendez-vous au retour chez RenĂ© â Paul... ou chez Tiphaine, ce nâest pas donnĂ©, mais les coupes sont ravissantes...
Dictionnairepratique et essentiel, le nouvel ouvrage d'Anne Ducasse présente les vertus et les propriétés énergétiques de 101 aliments, boissons, épices et aromates en indiquant leur saveur, leur mouvement et leur nature. Connaßtre et comprendre cela nous permettra d'harmoniser notre alimentation avec notre caractÚre afin de rester en
Dans L'Express du 12 avril 1957 Qu'un hebdomadaire Ă grand tirage Paris-Match 1 200 000 exemplaires ait ouvert, la semaine derniĂšre, son numĂ©ro sur dix pages consacrĂ©es Ă Bertolt Brecht, voilĂ qui exprime mieux qu'un long discours l'importance qu'a prise brusquement le plus grand dramaturge allemand de notre Ă©poque, mort il y a quelques mois, Ă 57 ans. C'est une piĂšce de Brecht qui a inaugurĂ© vendredi dernier Ă Paris le cycle dramatique du Théùtre des Nations, premiĂšre scĂšne internationale du monde. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1⏠sans engagement La Vie de GalilĂ©e a Ă©tĂ© supervisĂ© par l'auteur lui-mĂȘme Ă Berlin-Est oĂč se trouve le théùtre du Berliner Ensemble dirigĂ© par HĂ©lĂšne Weigel, la femme de Brecht. C'est donc en quelque sorte son dernier message théùtral que Paris a reçu cette semaine, quelques mois aprĂšs Londres qui fit un accueil enthousiaste Ă la troupe allemande. La salle Ă©tait consciente de l'importance de l'Ă©vĂ©nement. Doublement consciente mĂȘme chaque reprĂ©sentation proposĂ©e par des artistes de derriĂšre le rideau de fer provoque un enthousiasme automatique du "Tout-Paris", habituĂ© des grandes premiĂšres. Parfois cet enthousiasme est justifiĂ© - OpĂ©ra de PĂ©kin, Berliner Ensemble - mais la tĂąche est souvent ingrate et la claque mondaine peu rĂ©compensĂ©e de ses efforts. Si, en effet, la connaissance du chinois Ă©tait inutile pour apprĂ©cier les magnifiques danseurs et acrobates de PĂ©kin, celle de l'allemand est indispensable pour suivre cette grande piĂšce idĂ©ologique qu'est GalilĂ©e. Il suffisait, pour s'en convaincre, de voir une grande partie du public, doucement endormi, sortir brusquement de sa torpeur Ă la fin de chacune des treize scĂšnes pour acclamer de confiance ce qu'il ignorait par vocation. Aurait-il d'ailleurs applaudi s'il avait compris le texte ? Il est probable qu'il aurait Ă©tĂ© choquĂ© ou au moins inquiet, car ce que Brecht dit n'est pas de tout repos. Au cours d'une carriĂšre littĂ©raire de plus de trente ans, Brecht a toujours voulu inquiĂ©ter, interroger, troubler. Haereses opportet esse [NDLR "Il faut qu'il y ait des hĂ©rĂ©sies", Saint Paul, EpĂźtre aux Corinthiens], semble-t-il clamer dans chacune de ses piĂšces, dans chacun de ses poĂšmes sa grandeur est justement due Ă sa facultĂ© de voir les choses autrement, de jeter un regard neuf sur tout ce qui semble admis, convenu et naturel Nous vous prions instamment, ne dites pas c'est naturel / Devant les Ă©vĂ©nements de chaque jour. / A une Ă©poque oĂč rĂšgne la confusion, oĂč coule le sang, / OĂč on ordonne le dĂ©sordre, / OĂč l'arbitraire prend force de loi, / OĂč l'humanitĂ© se dĂ©shumanise / Ne dites jamais c'est naturel / Afin que rien ne passe pour immuable. Avant-garde populaireIl faut transformer le monde, a dit Marx, ce maĂźtre de Brecht, et le disciple veut le transformer par les moyens qui se trouvent Ă sa disposition par la parole. Il cherche Ă montrer dĂšs ses dĂ©buts tout ce qui est artificiel dans notre univers et, pour dĂ©voiler les conventions, il utilise une mĂ©thode de choc. Le jeune homme qui, immĂ©diatement aprĂšs la guerre, a quittĂ© sa Souabe natale pour se rendre Ă Munich, Ă©crit des poĂšmes qu'aucun journal, qu'aucune revue n'accepte Ă cause de la virulence de leur ton. Qu'importe, Brecht les prĂ©sentera lui-mĂȘme et il chante dans un cabaret de la capitale bavaroise ses chansons incendiaires, annonçant dĂ©jĂ les "songs" de L'OpĂ©ra de Quat' Sous qui devaient le rendre cĂ©lĂšbre. Car Brecht est cĂ©lĂšbre. Ce n'est pas une des moindres contradictions de cet Ă©crivain admirĂ© par l'avant-garde, il est en mĂȘme temps un auteur populaire et ses piĂšces se jouent dans le monde entier. Ou plutĂŽt, dans une partie du monde. Ce communiste, car Brecht Ă©tait communiste, mĂȘme s'il n'avait pas la carte du parti dans sa poche, est jouĂ© Ă Londres, New York, Paris, Zurich, mais dans les pays de derriĂšre le rideau de fer - sauf Berlin-Est bien entendu - ses piĂšces restent inconnues. A vingt ans, il est Ă Munich, et la premiĂšre chanson qu'il chante provoque aussitĂŽt un scandale retentissant. C'est la Ballade du Soldat mort, oĂč Brecht utilise le ton que Kipling employait pour magnifier les expĂ©ditions coloniales britanniques aux Indes. Mais, sous la forme ancienne, on trouve un contenu nouveau la droite allemande et militariste ne lui a jamais pardonnĂ© ce poĂšme oĂč un deuxiĂšme classe tombĂ© sur le champ de bataille est extrait de sa tombe pour pouvoir continuer la guerre du Kaiser qui assiste, accompagnĂ© de ses marĂ©chaux et Ă©vĂȘques, Ă cette rĂ©surrection dĂ©risoire. Piscator et Caligari Brecht ne restera pas longtemps Ă Munich. Il a vite compris que les temps ont changĂ© et que la capitale bavaroise n'est plus le centre culturel qu'elle fut au dĂ©but du siĂšcle. MĂȘme dans un Etat aussi dĂ©centralisĂ© que l'Allemagne de Weimar, la vie des arts et des lettres tendait de plus en plus Ă se concentrer Ă Berlin. Il a Ă peine vingt ans lorsqu'il arrive dans la capitale du Reich, ville insolente oĂč s'opposent l'extrĂȘme luxe et l'extrĂȘme misĂšre. Moi, Bertolt Brecht, je suis des forĂȘts noires. / Ma mĂšre me porta dans les villes / Lorsque j'Ă©tais encore dans son sein. Et le froid des forĂȘts / Sera en moi jusqu'Ă ma mort. Depuis trente-cinq ans, il a souvent vĂ©cu dans les villes Berlin, Paris, New York, Hollywood. Mais il ne les a jamais aimĂ©es ce campagnard Ă la tĂȘte de Bouddha paysan, au regard calme et matois, se mĂ©fiait de cette excroissance artificielle d'une civilisation marchande qu'il condamnait sans rĂ©mission. De ces villes ne restera / Que ce qui les traversait / Le vent ! Brecht, cependant, s'accommode de la vie berlinoise. Il s'est d'ailleurs toujours accommodĂ© de toutes les circonstances, sans rien abandonner de ce qu'il estimait essentiel, mais en faisant toutes les concessions apparentes. Et puis, le Berlin d'aprĂšs-guerre Ă©tait une ville prodigieusement attachante pour un artiste. Il Ă©tait aux premiĂšres loges pour assister Ă toutes les transformations et Ă toutes les expĂ©riences et personne ne pouvait encore connaĂźtre dans ces annĂ©es d'inflation folle, oĂč le prix d'un dĂ©jeuner augmentait de quelques milliards entre le hors-d'oeuvre et le dessert, l'issue finale du combat. La gauche Ă©tait encore puissante et la droite, fortement appuyĂ©e sur ses positions administratives qui lui assuraient le contrĂŽle effectif de l'Etat, n'osait pas trop relever la tĂȘte. La Reichswehr faisait semblant d'ĂȘtre rĂ©publicaine et Ă Leipzig on venait justement de condamner Ă quelques annĂ©es de forteresse un petit agitateur du nom d'Adolf Hitler qui avait maladroitement tentĂ© un coup d'Etat, encore plus maladroitement exĂ©cutĂ©. Dans le domaine propre de Brecht, Berlin fut Ă l'Ă©poque Ă l'avant-garde de tous les arts. L'expressionnisme triomphait au cinĂ©ma - Le Cabinet du docteur Caligari est encore aujourd'hui un morceau de rĂ©sistance de tous les cinĂ©-clubs - et au théùtre, Erwin Piscator rĂ©volutionnait l'art scĂ©nique. Brecht s'insĂšre entre ces deux courants. Ses premiĂšres piĂšces sont fortement marquĂ©es par l'expressionnisme. Mais en mĂȘme temps, il cherche dĂ©jĂ Ă rĂ©nover l'art dramatique en s'inspirant des inventions scĂ©niques de Piscator, sans toutefois les imiter. Il est Ă la recherche de son style. Contre AristotePour se dĂ©lasser, il Ă©crit des poĂšmes et le mince volume de poĂ©sie qu'il publie en 1924 provoque d'abord la stupeur des milieux littĂ©raires, pour les dĂ©passer aussitĂŽt, et ces vers accĂšdent comme, il y a quelques annĂ©es chez nous ceux de Jacques PrĂ©vert, Ă la grande notoriĂ©tĂ©. Puis en 1925, c'est Homme pour homme, la premiĂšre piĂšce vraiment "brechtienne". Depuis un quart de siĂšcle, on a Ă©normĂ©ment Ă©crit sur la rĂ©volution antiaristotĂ©licienne apportĂ©e par Brecht au théùtre. Quels sont ses, objectifs et ses vĂ©ritables intentions ? 1 D'abord Brecht cherche un nouveau public. Le spectateur bourgeois le laisse insatisfait et il veut redonner Ă l'art dramatique la place dans la citĂ© qui Ă©tait la sienne dans l'antiquitĂ©. Pour lui, le théùtre est une lutte et il ne se contente pas d'amuser ou de distraire, mais veut rĂ©veiller le spectateur, afin qu'il participe Ă la vie de son Ă©poque. Le théùtre classique, a Ă©crit Brecht, provoquait chez le spectateur des sentiments, le sien veut l'obliger Ă des dĂ©cisions. Il ne s'agit pas de montrer le monde tel qu'il est, mais tel qu'il devient et proposer en mĂȘme temps une nouvelle conception de l'homme qui n'est plus immuable, mais change selon les conditions sociales. Brecht ne veut plus opĂ©rer, comme ses devanciers, en suggĂ©rant, mais en Ă©veillant la rĂ©flexion par des arguments. La belle Ă©poque Inutile de dire que les adversaires ne manquent pas. Brecht prĂȘte le flanc Ă la critique, car, pour populariser ses conceptions, il utilise tous les moyens en Ă©crivant en particulier plusieurs "piĂšces didactiques" jouĂ©es dans les lycĂ©es et les usines, s'adressant ainsi Ă un public qui n'est pas habituĂ© Ă frĂ©quenter le théùtre. Chez nous, Jean Vilar a voulu se rapprocher d'un public populaire en lui montrant Ă proximitĂ© de son lieu de travail des piĂšces du rĂ©pertoire classique ; Brecht, plus radical, se dĂ©place, lui aussi, mais avec une matiĂšre qui, elle aussi, et complĂštement neuve. Le plus grand critique allemand de l'Ă©poque, Alfred Kerr, se voile la face et dĂ©crĂšte qu'il est faux "de dire qu'il s'agit d'une piĂšce pour spectateurs primitifs. C'est la piĂšce d'un auteur primitif". Mais toute cette hostilitĂ© n'arrĂȘte pas le succĂšs immense qu'atteint, deux ans plus tard, L'OpĂ©ra de Quat' Sous. C'est la piĂšce qui fit connaĂźtre Brecht dans le monde entier et, comme toujours, ce succĂšs fulgurant cache un peu le reste de son oeuvre. Brecht n'est pas tout entier dans cette piĂšce qui est une rĂ©ussite exceptionnelle, mais par certains de ses aspects en marge de son oeuvre. GrĂące au film, grĂące Ă la musique de Kurt Weill, L'OpĂ©ra de Quat' Sous reste aujourd'hui une des oeuvres les plus caractĂ©ristiques de l'entre-deux-guerres, une de ces piĂšces qui expriment une Ă©poque, mais qui ne la marquent pas nĂ©cessairement. Un seul air de cet opĂ©ra Ă©voque pour nous aujourd'hui une sorte de "belle Ă©poque", telle que les annĂ©es 20 tendent de plus en plus Ă se transformer dans le souvenir, mais qui ne fut pas, et de loin, une belle Ă©poque. Brecht lui-mĂȘme n'est pas dĂ©vorĂ© par ce succĂšs inattendu. Il Ă©crit encore un "opĂ©ra" Mahagonny dont le succĂšs n'atteint pas celui du prĂ©cĂ©dent, puis reprend ses recherches. Il publie d'ailleurs toutes ces piĂšces dans des cahiers qu'il titre modestement Versuche, mot allemand qui se situe entre essai, recherche et tentative. Mais l'atmosphĂšre politique a dĂ©jĂ changĂ©. La gauche allemande est d'abord en recul, puis en plein dĂ©sarroi. En Russie, Staline a pris le pouvoir et les premiers communistes s'Ă©loignent du parti. Brecht lui reste fidĂšle. Son communisme Ă©tait d'une espĂšce particuliĂšre et on risque de ne pas comprendre nombre de ses attitudes ultĂ©rieures en nĂ©gligeant son caractĂšre sui generis. La seule vertu AprĂšs la RĂ©volution d'Octobre, les partis communistes du monde entier attirĂšrent des enthousiastes idĂ©alistes qui s'Ă©loignĂšrent Ă l'annonce du stalinisme. Ces premiers idĂ©alistes furent remplacĂ©s plus tard par une nouvelle gĂ©nĂ©ration de staliniens, des militants durs, courageux et souvent bornĂ©s qui nĂ©gligeaient la doctrine au profit d'une efficacitĂ© immĂ©diate. Brecht se place exactement Ă mi-chemin entre ces deux attitudes. L'artiste Brecht a une confiance illimitĂ©e dans l'homme et la raison humaine. Mais cet optimisme est Ă long terme et dans l'immĂ©diat on retrouve chez Brecht la mĂ©fiance prudente qu'il doit Ă ses origines paysannes. L'homme est bon, mais la sociĂ©tĂ©, telle qu'elle est, est mauvaise et il faudrait beaucoup de temps et beaucoup de luttes pour libĂ©rer l'homme de cette gangue artificielle oĂč il se trouve enfermĂ©. Cette pĂ©riode transitoire exige et justifie aux yeux de Brecht beaucoup de compromissions, pour ne pas dire toutes les compromissions. Quoi qu'il arrive, le but reste intact, le communisme reste le seul avenir possible du monde. "Celui qui lutte pour le communisme doit savoir lutter et ne pas lutter, dire la vĂ©ritĂ© et ne pas dire la vĂ©ritĂ©, rendre des services et refuser des services, tenir ses promesses et ne pas les tenir, s'exposer au danger et Ă©viter le danger, lutter Ă visage dĂ©couvert ou se dissimuler. Celui qui lutte pour le communisme possĂšde entre toutes les vertus une seule c'est qu'il lutte pour le communisme." Embrasse le boucherLa fin justifie donc les moyens et une des plus grandes piĂšces de Brecht, La DĂ©cision, Ă©crite peu de temps avant l'avĂšnement de Hitler, se charge de nous l'expliquer. Quatre agitateurs reviennent de Chine oĂč ils ont exĂ©cutĂ© un de leurs camarades, communiste fanatique, mais qui a mis en danger, au nom d'une puretĂ© absolue, certains objectifs immĂ©diats du parti. Le jeune homme comprenant ses erreurs a librement consenti Ă sa mort, et la Commission du contrĂŽle du parti acquitte les quatre "coupables", car AbĂźme-toi dans la crasse / Embrasse le boucher, mais / Change le monde il en a besoin. La revue Europe, qui consacre sa derniĂšre livraison Ă un Hommage Ă Brecht, publie cette piĂšce avec infiniment de prĂ©cautions oratoires. Son traducteur fait Ă©tat d'une conversation avec l'auteur qui aurait cherchĂ© Ă en diminuer l'importance. Il est parfaitement possible que Brecht ait fait ces dĂ©clarations, mais elles ne diminuent en rien la valeur de son tĂ©moignage. Brecht Ă©tait un homme prudent, archi-prudent, et il savait parfaitement que la doctrine de cette piĂšce n'Ă©tait pas conforme Ă la doctrine officielle. Comment le serait-elle, alors que Brecht examine le problĂšme des "mains sales", mais, contrairement au jeune hĂ©ros de Sartre, rejette la puretĂ© et opte pour la rigueur et la nĂ©cessitĂ© rĂ©volutionnaires ? Le mĂȘme numĂ©ro d'Europe explique, involontairement bien sĂ»r, l'attitude de Brecht qui expose les Cinq difficultĂ©s pour Ă©crire la vĂ©ritĂ©. A ses yeux, il faut avoir 1 le courage de la dire ; 2 l'intelligence de la reconnaĂźtre ; 3 l'art de la rendre maniable comme une arme, et 4 assez de bon sens pour choisir ceux qui la rendront efficace. Mais Brecht ajoute une cinquiĂšme et derniĂšre condition il faut avoir assez de ruse pour rĂ©pandre largement cette vĂ©ritĂ©. L'Occident et l'Inquisition Brecht n'a jamais manquĂ© de cette ruse. Son GalilĂ©e est une critique, mais en mĂȘme temps aussi un Ă©loge de cette ruse et de l'art des compromissions. A un montent donnĂ©, GalilĂ©e prĂ©cise sa pensĂ©e et aussi celle de Brecht en dĂ©clarant qu'il a confiance dans la force lente et patiente de la raison. GalilĂ©e est prĂȘt Ă sacrifier la libertĂ© formelle que lui garantit la RĂ©publique des Marchands de Venise, symbole de l'Etat capitaliste, au bien-ĂȘtre et aux riches possibilitĂ©s de recherches offerts par Florence qui comportent cependant un inconvĂ©nient majeur l'Inquisition. GalilĂ©e l'accepte et, en homme subtil, il rĂ©ussit Ă parachever son oeuvre, malgrĂ© la surveillance et les menaces des inquisiteurs. Est-il exagĂ©rĂ© de penser Ă la situation de Brecht Ă Berlin-Est qui lui a offert un magnifique théùtre, sans lĂ©siner sur les dĂ©penses, mais imposant en Ă©change un certain contrĂŽle sur sa production, allant jusqu'Ă la suspension d'une de ses piĂšces L'Interrogatoire de Lucullus, dont il a Ă©tĂ© obligĂ© de rĂ©crire certains passages pour ne pas dĂ©plaire aux puissants du jour ? Cette ruse patiente, on la retrouve dans la vie de Brecht. Lorsque Hitler arrive au pouvoir, il prend le chemin de l'exil, mais il choisit les pays capitalistes et non la Russie pour attendre la chute du dictateur. Il vit Ă Paris, au Danemark et plus tard en Finlande. Au moment de l'avance allemande dans ce pays, Brecht doit, une fois de plus, fuir et dans un poĂšme il dĂ©crit son angoisse, ne voyant sur la carte de la Finlande qu'un seul point le port de Petsamo, derniĂšre frontiĂšre de la libertĂ©, susceptible de permettre l'Ă©vasion vers l'Angleterre ou les Etats-Unis. Herbert LĂŒthy, un de ses critiques les plus aigus, s'est Ă©tonnĂ© Ă juste titre que ce communiste acharnĂ© n'ait vu que ce petit port, porte de l'Occident, et ait perdu de vue toute la grande frontiĂšre commune avec la Russie qui donnait accĂšs au pays de ses rĂȘves. McCarthy et la poĂ©sie Mais il serait Ă©galement vain de rĂ©clamer Brecht, pour les pays occidentaux qu'il a choisis comme lieu d'exil. Il va Ă Hollywood, mais il garde toute sa puretĂ©, cette puretĂ© tissĂ©e de compromissions extĂ©rieures qui n'entament en rien son vĂ©ritable message. Il a Ă©crit un poĂšme de quatre lignes sur Hollywood, digne et impitoyable Chaque matin, pour gagner mon pain, / Je vais au marchĂ© oĂč l'on vend des mensonges. / Plein d'espoir, / Je me range aux cĂŽtĂ©s des vendeurs. Il reste aux Etats-Unis jusqu'en 1947. ConvoquĂ© devant la commission McCarthy, il donne une des illustrations les plus flagrantes de cet art de dire la vĂ©ritĂ© qui ne s'adresse qu'aux hommes dignes de la recevoir. Mentir Ă un McCarthy, s'est dit Brecht Ă juste titre, ne signifie rien, n'engage Ă rien et ne compromet personne. Il faut lire cet interrogatoire, chef-d'oeuvre d'ironie, de prudence et de dissimulation Question Pourquoi disiez-vous aux ouvriers de se soulever ? Brecht Mes poĂšmes ne sont pas trĂšs bien traduits, monsieur le PrĂ©sident. J'ai Ă©crit ces poĂšmes en Allemagne au moment oĂč Hitler allait monter an pouvoir. J'ai toujours Ă©tĂ© antifasciste. Mes poĂšmes ne s'adressaient qu'aux ouvriers allemands. Puis Brecht rentre en Allemagne. Le Berliner Ensemble, actuellement peut-ĂȘtre la meilleure troupe théùtrale du monde, est sa crĂ©ation. Mais en mĂȘme temps, Brecht Ă©crivain se tait. Il a peu Ă©crit depuis son retour Ă©tait-il Ă©puisĂ©, considĂ©rait-il sa tĂąche de directeur de théùtre plus importante que la crĂ©ation littĂ©raire ou Ă©tait-ce l'Inquisition ? Nul ne le sait, mais il est certain que Brecht a Ă©crit ses grandes piĂšces dans l'Allemagne prĂ©-hitlĂ©rienne et pendant son sĂ©jour dans les pays occidentaux. Sa vie littĂ©raire dans une "dĂ©mocratie populaire" est restĂ©e stĂ©rile. Entre Staline et GromulkaOn l'a beaucoup critiquĂ© lors de ses prises de position politiques les plus voyantes. Il a consenti Ă condamner la rĂ©volte ouvriĂšre de Berlin en la qualifiait de contre-rĂ©volutionnaire et il a Ă©crit pour le 70e anniversaire de Staline un poĂšme d'une platitude dĂ©solante. Ses dĂ©fenseurs le justifient en soulignant le niveau dĂ©testable de ce panĂ©gyrique qu'ils considĂšrent comme une protestation voilĂ©e contre la contrainte. RĂ©cemment, lors du procĂšs du professeur Walter Harich, condamnĂ© Ă dix ans de prison pour avoir essayĂ© d'instaurer une sorte de gomulkisme en Allemagne orientale, on a prĂ©tendu que Brecht avait Ă©tĂ© un des intimes de Harich et qu'il fut au courant de toutes ses activitĂ©s. Il se peut. Il est probable que Brecht aurait favorablement accueilli une "libĂ©ralisation" du rĂ©gime, mais il est certain qu'il se serait Ă©galement soumis Ă un stalinisme victorieux. Les moyens employĂ©s ne lui Ă©taient certainement pas indiffĂ©rents, mais il les considĂ©rait, mĂȘme les moyens les plus criminels, comme une nĂ©cessitĂ© inĂ©luctable. Dans notre vie tout est faussĂ©, car nous vivons dans une sociĂ©tĂ© malade et il ne faut reculer devant rien, jusqu'Ă "embrasser le boucher" pour en sortir. "De mon temps les routes dĂ©bouchaient sur le marĂ©cage", a-t-il Ă©crit. Il le croyait profondĂ©ment. Mais il croyait aussi profondĂ©ment Ă un avenir meilleur et dans un de ses poĂšmes les plus bouleversants, il s'adresse aux hommes de cet avenir qu'il considĂ©rait certainement comme lointain, pour leur demander pardon Nous savions que / La haine contre la bassesse / Durcit aussi les traits / Aussi la colĂšre contre l'injustice / Rend la voix rauque. Nous / Qui voulions prĂ©parer le terrain pour un monde amical / Nous ne pouvions pas ĂȘtre amicaux. / Mais vous quand le temps sera venu oĂč / L'homme sera un ami pour l'homme / Pensez Ă nous / Avec indulgence. 1 Six volumes sur huit annoncĂ©s du théùtre de Bertolt Brecht ont paru aux Editions de l'Arche. Couverture de L'Express n° 303 du 12 avril 1957 Richard Nixon.L'EXPRESS Archive choisie par la Documentation de L'Express Les plus lus OpinionsChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner
Freud Breuer et la MĂ©thode dite « Cathartique » - Psychanalyste-Paris.com. Christophe Bormans - Psychanalyste : 8, rue de Florence - 75008 Paris. TĂ©l. : 01 40 41 07 27. Accueil > Ă propos de Freud > Freud, Breuer et la MĂ©thode dite « Cathartique ». Le travail dâaccouchement de la Psychanalyse.
AuteurMessagecasamaĂźtre cuisinierNombre de messages 1294Age 70Date d'inscription 25/07/2007Sujet poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1132 A U X C A B I N E T SMalgrĂ© l'humour et la vertuIl faut ici montrer son culMalgrĂ© la haine et la fiertĂ©Il faut ici se dĂ©froquerMalgrĂ© l'amour et la tendresseIl faut ici montrer ses ! poussez ! les constipĂ©sLe temps ici n'est pas comptĂ©Venez ! venez ! foules empressĂ©esSoulager lĂ votre diarrhĂ©eCar en ces lieux souvent chĂ©risMĂȘme le papier y est qu'on y pĂšte, soit qu'on y roteTout est permis au sein des chiottesMais ? graine de vĂ©role ou de morpionN'oubliez pas d'vous laver l'fionDe ces WC tant usitĂ©sPrĂ©servez donc l' gloire Ă nos vespasiennesDe faĂŻence ou de porcelaine !Que l'on soit riche ou bien fauchĂ©Jamais de classe dans les WCPines de smicards ou de richardsVenez tous voir mon urinoir !Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, watersTout l'monde y pose son derriĂšreOn les dit turcs ou bien tinettesTout est une question de cuvetteQuand celles-ci se trouvent bouchĂ©esNous voilĂ tous bien entrez aux cabinetsNous raconter vos p'tits secretsSavoir pĂ©ter c'est tout un artPour ne pas chier dans son cet Ă©crit vous semble idiotTorchez-vous-en vite au plus tĂŽtSi au contraire il peut vous plaireAffichez-le dans vos waters !!! gewurtzAdminNombre de messages 19585Age 57Date d'inscription 08/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1527 maclapoppetit cuisinierNombre de messages 418Age 60Date d'inscription 31/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1641 Eh bien je crois que Casa va ĂȘtre affichĂ© dans mes latrines vespasiennes culturello Ă©rgonomiques oĂč face au trĂŽne est dĂ©jĂ dressĂ© ce poĂšme de Musset l'Alfred, allez qu'Ă vous il soit aussi ... une petite idĂ©e aussi que je vous suggĂšre, mes amis viennent d'ailleurs me visiter rien que pour trouver l'occasion de soulager leur retenue naturelle dans le dĂ©fouloir de faĂŻence. Sur une tablette placez donc un dictionnaire de synonymes voilĂ comment s'instruire plaisemment en faisant ...Le petit endroitVous qui venez ici dans une humble posture De vos flancs alourdis dĂ©charger le fardeau Veuillez quand vous aurez SoulagĂ© la nature Et dĂ©posĂ© dans l'urne un modeste cadeau Epancher dans l'amphore un courant d'onde pure Et sur l'autel fumant placer pour chapiteau Le couvercle arrondi dont l'auguste jointure Aux parfums indiscrets doit servir de tombeau Alfred de Musset Ă George Sand gewurtzAdminNombre de messages 19585Age 57Date d'inscription 08/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1644 ben dit donc faudra que je redĂ©core mes toilette moi n6 casamaĂźtre cuisinierNombre de messages 1294Age 70Date d'inscription 25/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1915 ACCROCHEZ VOUS....voila les toilettes de Casanova on vous avais prevenus que c'Ă©tait un phĂ©nomĂšne... rare! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1919 casamaĂźtre cuisinierNombre de messages 1294Age 70Date d'inscription 25/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1928 dans le meme style mais plus hard... InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1932 Contenu sponsorisĂ© poeme de cabinet
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