🐼 Aux Cabinets MalgrĂ© L Humour Et La Vertu

Tusais maintenant que tous les matins je lis la Presse sur le net. Un inconvĂ©nient tout de mĂȘme, tu ne peux pas arracher les pages pour te torcher le fion. PoĂ©sie aux toilettes. MalgrĂ© l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici se dĂ©froquer MalgrĂ© l'amour et la tendresse Il faut ici
La FĂ©e Aux Miettes Pages de titre Titre I. II. III. IV. V. VI. VII. VIII. IX. X. XI. XII. XIII. XIV. XV. XVI. XVII. XVIII. XIX. XX. XXI. XXII. XXIII. XXIV. XXV. XXVI. CONCLUSION. Page de copyright Charles Nodier LA FÉE AUX MIETTES 1832 Ă©ditĂ© par les Bourlapapey, bibliothĂšque numĂ©rique romande Table des matiĂšres À M. FLAVIEN DE MAGNONCOURT, MEMBRE DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS, Maire de Besançon. Cher Flavien, Je n’ai jamais dĂ©diĂ© mes livres qu’à mes amis. Recevez celui-ci, qui n’est peut-ĂȘtre pas le moindre, puisqu’il a Ă©tĂ© deux fois imprimĂ©, deux fois contrefait, deux fois traduit, et que les journaux n’en ont rien dit. Et puis, ne le lisez pas ; mais aimez-le pour l’amour de moi. CHARLES NODIER, Titre AU LECTEUR QUI LIT LES PRÉFACES. Je vous dĂ©clare, mon ami, et qui que vous soyez, je vous donne ce nom, selon toute apparence, avec une affection plus sincĂšre et plus dĂ©sintĂ©ressĂ©e qu’aucun homme dont vous l’ayez jamais reçu ; je vous dĂ©clare, dis-je, qu’aprĂšs le plaisir de faire quelque chose qui vous soit agrĂ©able, je n’en ai point ressenti d’aussi vif que celui de lire, d’entendre raconter, ou de raconter moi-mĂȘme une histoire fantastique. C’est donc Ă  mon grand regret, que je me suis aperçu depuis longtemps qu’une histoire fantastique manquait de la meilleure partie de son charme quand elle se bornait Ă  Ă©gayer l’esprit, comme un feu d’artifice, de quelques Ă©motions passagĂšres, sans rien laisser au cƓur. Il me semblait que la meilleure partie de son effet Ă©tait dans l’ñme, et comme c’est lĂ , en vĂ©ritĂ©, l’idĂ©e dont je me suis le plus sĂ©rieusement occupĂ© toute ma vie, il s’en va sans dire qu’elle devait infailliblement me conduire Ă  faire une sottise, parce que c’est un rĂ©sultat auquel je n’échappe jamais quand je raisonne. La sottise dont il est question cette fois-ci est intitulĂ©e la FĂ©e aux Miettes. Je vais vous dire maintenant pourquoi la FĂ©e aux Miettes est une sottise, afin de vous Ă©pargner trois ennuis assez fĂącheux celui de me le dire vous-mĂȘme aprĂšs l’avoir lue ; celui de chercher les raisons de votre mauvaise humeur dans un journal ; et jusqu’à celui de feuilleter le livre au lieu de le jeter au vieux papier, pour votre honneur et pour le mien, Ă  cĂŽtĂ© du Roi de BohĂȘme, avant d’avoir attentĂ© du tranchant de votre couteau d’ébĂšne Ă  la puretĂ© de ses marges toujours vierges. Notez bien toutefois que je vous engage Ă  ne pas commencer, et non Ă  ne pas finir, ce qui serait une prĂ©caution de luxe, Ă  moins que votre mauvaise destinĂ©e ne vous ait condamnĂ© comme moi Ă  l’intolĂ©rable mĂ©tier de lire des Ă©preuves, ou au mĂ©tier plus intolĂ©rable encore d’analyser des romans ! Allez maintenant ! et prenez pitiĂ© de moi, refrain de litanies qui n’est pas commun dans les prĂ©faces. J’ai dit souvent que je dĂ©testais le vrai dans les arts, et il m’est avis que j’aurais peine Ă  changer d’avis ; mais je n’ai jamais portĂ© le mĂȘme jugement du vraisemblable et du possible, qui me paraissent de premiĂšre nĂ©cessitĂ© dans toutes les compositions de l’esprit. Je consens Ă  ĂȘtre Ă©tonnĂ© ; je ne demande pas mieux que d’ĂȘtre Ă©tonnĂ©, et je crois volontiers ce qui m’étonne le plus, mais je ne veux pas que l’on se moque de ma crĂ©dulitĂ©, parce que ma vanitĂ© entre alors en jeu dans mon impression, et que notre vanitĂ© est, entre nous, le plus sĂ©vĂšre des critiques. Je n’ai pas doutĂ© un instant, sur la foi d’HomĂšre, de la difforme rĂ©alitĂ© de son PolyphĂšme, type Ă©ternel de tous les ogres, et je conçois Ă  merveille le loup doctrinaire d’Ésope, qui l’emportait, au moins en naĂŻvetĂ© diplomatique, sur les fins politiques de nos cabinets, du temps oĂč les bĂȘtes parlaient, ce qui ne leur arrive plus quand elles ne sont pas Ă©ligibles. M. Dacier et le bon La Fontaine y croyaient comme moi, et je n’ai pas de raisons pour ĂȘtre plus difficile qu’eux en hypothĂšses historiques. Mais si l’on rapproche l’évĂ©nement des jours oĂč j’ai vĂ©cu, et qu’on m’en affronte d’un ton railleur Ă  travers de brillantes thĂ©ories d’artiste, de poĂšte et de philosophe, je m’imagine tout d’abord qu’on imagine ce qu’on me raconte, et me voilĂ  malgrĂ© moi en garde contre la sĂ©duction de mes croyances. À compter de ce moment-lĂ , je ne m’amuse qu’à contre-cƓur, et jedeviens ce que vous ĂȘtes peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  pour moi, un lecteur dĂ©fiant, maussade et mal intentionnĂ©, vu que je ne sais pas Ă  quoi sert la lecture, si ce n’est Ă  amuser ceux qui lisent. Ce n’est probablement pas Ă  les instruire ou Ă  les rendre meilleurs. Regardez plutĂŽt. Permettez-moi, mon ami, de vous prĂ©senter cette pensĂ©e sous un aspect plus sensible, dans un exemple. Quand je courais doucement ma vingt-cinquiĂšme annĂ©e entre les romans et les papillons, l’amour et la poĂ©sie, dans un pauvre et joli village du Jura, que je n’aurais jamais dĂ» quitter, il y avait peu de soirĂ©es que je n’allasse passer avec dĂ©lices chez le patriarche de mon cher Quintigny, bon et vĂ©nĂ©rable nonagĂ©naire qui s’appelait Joseph Poisson. Dieu ait cette belle Ăąme en sa digne garde ! AprĂšs l’avoir saluĂ© d’un serrement de main filial, je m’asseyais au coin de l’ñtre sur un petit bahut assez dĂ©labrĂ© qui faisait face Ă  sa grande chaise de paille ; j’îtais mes sabots, selon le cĂ©rĂ©monial du lieu, et je chauffais mes pieds au feu clair et brillant d’une bonne bourrĂ©e de genĂ©vrier qui pĂ©tillait dans le sapin. Je lui disais les nouvelles du mois prĂ©cĂ©dent qui m’étaient arrivĂ©es par une lettre de la ville, ou que j’avais recueillies en passant de la bouche de quelque mercier forain, et il me rendait en Ă©change, avec un charme d’élocution contre lequel je n’ai jamais essayĂ© de lutter, les derniĂšres nouvelles du sabbat, dont il Ă©tait toujours instruit le premier, quoiqu’il ne fĂ»t certainement pas initiĂ© Ă  ses mystĂšres criminels. Par quelle mission particuliĂšre du ciel il Ă©tait parvenu Ă  les surprendre, c’est ce que je ne me suis pas encore suffisamment expliquĂ©, mais il n’y manquait pas la plus lĂ©gĂšre circonstance, et j’atteste, dans la sincĂ©ritĂ© de mon cƓur, que je n’ai de ma vie Ă©levĂ© le moindre soupçon sur l’exactitude de ses rĂ©cits. Joseph Poisson Ă©tait convaincu, et sa conviction devenait la mienne, parce que Joseph Poisson Ă©tait incapable de mentir. Les veillĂ©es rustiques de l’excellent vieillard acquirent de la cĂ©lĂ©britĂ© Ă  cent cinquante pas Ă  la ronde. Elles devinrent des soirĂ©es auxquelles les gens lettrĂ©s du hameau ne dĂ©daignĂšrent pas de se faire prĂ©senter. J’y ai vu le maire, sa femme et leurs neuf jolies filles, le percepteur du canton, le mĂ©decin vĂ©tĂ©rinaire, qui Ă©tait un profond philosophe, et mĂȘme le desservant de la chapelle, qui Ă©tait un digne prĂȘtre. BientĂŽt on exploita le thĂšme commun de nos historiettes Ă  l’envi les uns des autres, et il ne se trouva personne au bout de quelques semaines qui n’eĂ»t Ă  raconter quelques Ă©vĂ©nements du monde merveilleux, depuis les lamentables aventures d’une noble chĂątelaine des environs qui se changeait naguĂšre en loup-garou pour dĂ©vorer les enfants des bĂ»cherons, jusqu’aux espiĂšgleries du plus mince lutin qui eut jamais grĂȘlĂ© sur le persil ; mais mon impression allait dĂ©jĂ  en diminuant, ou plutĂŽt elle avait changĂ© de nature. À mesure que la foi s’affaiblissait dans l’historien, elle s’évanouissait dans l’auditoire, et je crois me rappeler qu’à la longue nous n’attachĂąmes guĂšre plus d’importance aux lĂ©gendes et aux traditions fantastiques, que je n’en aurais accordĂ© pour ma part Ă  quelque beau conte moral de M. de Marmontel. L’induction que je veux tirer de lĂ  se prĂ©sente assez naturellement si elle est vraie. C’est que pour intĂ©resser dans le conte fantastique, il faut d’abord se faire croire, et qu’une condition indispensable pour se faire croire, c’est de croire. Cette condition une fois donnĂ©e, on peut aller hardiment et dire tout ce que l’on veut. J’en avais conclu, – et cette idĂ©e bonne ou mauvaise qui m’appartient vaut bien la peine que je lui imprime le sceau de ma propriĂ©tĂ© dans une prĂ©face, Ă  dĂ©faut du brevet d’invention, – j’en avais conclu, dis-je, que la bonne et vĂ©ritable histoire fantastique d’une Ă©poque sans croyance ne pouvait ĂȘtre placĂ©e convenablement que dans la bouche d’un fou, sauf Ă  le choisir parmi ces fous ingĂ©nieux qui sont organisĂ©s pour tout ce qu’il y a de bien, mais prĂ©occupĂ©s de quelque Ă©trange roman dont les combinaisons ont absorbĂ© toutes leurs facultĂ©s imaginatives et rationnelles. Je voulais qu’il eĂ»t pour intermĂ©diaire avec le public un autre fou moins heureux, un homme sensible et triste qui n’est dĂ©nuĂ© ni d’esprit ni de gĂ©nie, mais qu’une expĂ©rience amĂšre des sottes vanitĂ©s du monde a lentement dĂ©goĂ»tĂ© de tout le positif de la vie rĂ©elle, et qui se console volontiers de ses illusions perdues dans les illusions de la vie imaginaire ; espĂšce Ă©quivoque entre le sage et l’insensĂ©, supĂ©rieur au second par la raison, au premier par le sentiment ; ĂȘtre inerte et inutile, mais poĂ©tique, puissant et passionnĂ© dans toutes les applications de sa pensĂ©e qui ne se rapportent plus au monde social ; crĂ©ature de rebut ou d’élection, comme vous ou comme moi, qui vit d’invention, de fantaisie et d’amour, dans les plus pures rĂ©gions de l’intelligence, heureux de rapporter de ces champs inconnus quelques fleurs bizarres qui n’ont jamais parfumĂ© la terre. Il me semblait qu’à travers ces deux degrĂ©s de narration, l’histoire fantastique pouvait acquĂ©rir presque toute la vraisemblance requise
 pour une histoire fantastique. Je me trompais cependant, et voilĂ , mon ami, ce que vous dira votre journal. Un fou n’intĂ©resse que par le malheur de sa folie, et n’intĂ©resse pas longtemps. Shakspeare, Richardson et Goethe ne l’ont trouvĂ© bon qu’à remplir une scĂšne ou un chapitre, et ils ont eu raison. Quand son histoire est longue et mal Ă©crite, elle ennuie presque autant que celle d’un homme raisonnable, qui est, comme vous le savez, la chose la plus insipide que l’on puisse imaginer, et si je refaisais jamais une histoire fantastique, je la ferais autrement. Je la ferais seulement pour les gens qui ont l’inapprĂ©ciable bonheur de croire, les honnĂȘtes paysans de mon village, les aimables et sages enfants qui n’ont pas profitĂ© de l’enseignement mutuel, et les poĂštes de pensĂ©e et de cƓur qui ne sont pas de l’AcadĂ©mie. Ce que votre journal ne vous dira pas, c’est que cette idĂ©e m’aurait rebutĂ© de mon livre, si je n’y avais vu qu’un conte de fĂ©es ; mais que par une grĂące d’état qui est propre Ă  nous autres auteurs, j’en avais peu Ă  peu Ă©largi la conception dans ma pensĂ©e, en la rapportant Ă  de hautes idĂ©es de psychologie oĂč l’on pĂ©nĂštre sans trop de difficultĂ© quand on a bien voulu en ramasser la clef. C’est que j’avais essayĂ© d’y dĂ©ployer, sans l’expliquer, mais de maniĂšre peut-ĂȘtre Ă  intĂ©resser un physiologiste et un philosophe, le mystĂšre de l’influence des illusions du sommeil sur la vie solitaire, et celui de quelques monomanies fort extraordinaires pour nous, qui n’en sont pas moins fort intelligibles, selon toute apparence, dans le monde des esprits. Ce n’est ni de l’AcadĂ©mie des Sciences, ni de la SociĂ©tĂ© de MĂ©decine que je parle. Ce que votre journal vous dira, c’est que le style de la FĂ©e aux Miettes est singuliĂšrement commun, et je vous avouerai que j’aurais bien voulu qu’il le fĂ»t davantage, comme je l’aurais fait si je m’étais avisĂ© plus tĂŽt du mĂ©rite du simple et des grĂąces du naturel, et qu’une Ă©ducation littĂ©raire mieux dirigĂ©e n’eĂ»t jamais placĂ© sous mes yeux que deux modĂšles achevĂ©s de sentiment et de vĂ©ritĂ©, le CatĂ©chisme historique de M. Fleury et les Contes de M. Galland ; mais si l’on Ă©tait obligĂ© d’arriver Ă  ce degrĂ© de perfection pour Ă©crire, l’art d’écrire serait encore un art sublime, et la presse pĂ©rirait d’inaction. Ce que votre journal ne vous dira pas, c’est que j’ai adoptĂ© cette maniĂšre dans la ferme intention de prendre une avance de quelques mois sur l’époque prochaine et infaillible oĂč il n’y aura plus rien de rare en littĂ©rature que le commun, d’extraordinaire que le simple, et de neuf que l’ancien. Ce que votre journal vous dira enfin, c’est que le sujet de la FĂ©e aux Miettes rappelle, par le fond, autant qu’il s’en Ă©loigne par la forme, un badinage dĂ©licieux qu’il n’est pas permis de paraphraser sous peine d’un ridicule Ă©ternel, et que j’avais mille fois moins en vue en Ă©crivant que Riquet Ă  la Houppe et la Belle au bois dormant ; mais si l’on voulait prescrire, aprĂšs quatre ou cinq mille ans de littĂ©rature Ă©crite, la bizarre obligation de ne ressembler Ă  rien, on finirait par ne ressembler qu’au mauvais, et c’est une extrĂ©mitĂ© dans laquelle on tombe assez facilement sans cela, quand on est rĂ©duit Ă  Ă©crire beaucoup par une sotte passion ou par une fĂącheuse nĂ©cessitĂ©. Si ce dernier reproche vous inquiĂ©tait cependant sur l’originalitĂ© de mon invention, je vous tirerais bientĂŽt, mon ami, de cette crainte bĂ©nĂ©vole, en dĂ©clarant avec candeur que l’idĂ©e premiĂšre de cette histoire doit nĂ©cessairement se trouver quelque part. Quant Ă  la FĂ©e Urgelle, je vous dirai au besoin oĂč l’auteur l’a prise, et oĂč l’avait prise avant lui le conteur de fabliaux chez lequel il l’a prise, en remontant ainsi jusqu’à Salomon, qui reconnut dans sa sagesse qu’il n’y avait rien de nouveau sous le soleil. Salomon vivait pourtant bien des siĂšcles avant l’ñge des romans ; il avait peu de dispositions Ă  en faire, et c’est probablement pour cela qu’il a Ă©tĂ© surnommĂ© LE SAGE. I. Qui est une espĂšce d’introduction. Non ! sur l’honneur ! m’écriai-je en lançant Ă  vingt pas le malencontreux volume
 C’était cependant un Tite-Live d’ElzĂ©vir reliĂ© par Padeloup. Non ! je n’userai plus mon intelligence et ma mĂ©moire Ă  ces dĂ©testables sornettes !... Non, continuai-je en appuyant solidement mes pantoufles contre mes chenets, comme pour prendre acte de ma volontĂ©, il ne sera pas dit qu’un homme de sens ait vieilli sur les sottes gazettes de ce padouan crĂ©dule, bavard et menteur, tant que les domaines de l’imagination et du sentiment lui Ă©taient encore ouverts !
 Ô fantaisie ! continuai-je avec Ă©lan
 MĂšre des fables riantes, des gĂ©nies et des fĂ©es !
 enchanteresse aux brillants mensonges, toi qui te balances d’un pied lĂ©ger sur les crĂ©neaux des vieilles tours, et qui t’égares au clair de la lune avec ton cortĂšge d’illusions dans les domaines immenses de l’inconnu ; toi qui laisses tomber en passant tant de dĂ©licieuses rĂȘveries sur les veillĂ©es du village, et qui entoures d’apparitions charmantes la couche virginale des jeunes filles !
 – LĂ -dessus je m’arrĂȘtai, parce que cette invocation menaçait de devenir longue. — L’histoire positive, repris-je gravement, l’expression d’une aveugle partialitĂ©, le roman consacrĂ© d’un parti vainqueur, une fable classique devenue si indiffĂ©rente Ă  tout le monde que personne ne prend plus la peine de la contredire !
 Et qui m’assure aujourd’hui, par exemple, qu’il y a plus de vĂ©ritĂ© dans MĂ©zeray que dans les contes naĂŻfs du bon Perrault, et dans l’Histoire byzantine que dans les Mille et une Nuits ? Je voudrais bien savoir, ajoutai-je en rejetant une de mes jambes sur l’autre, car il ne manquait plus rien dĂšs lors Ă  la forme de cette protestation sacramentelle
 Je voudrais bien savoir vraiment ce qu’il y a de plus probable, des pĂ©rĂ©grinations de la Santa Casa de Lorette, ou de celles du voyageur aĂ©rien !
 Et puisque la grande moitiĂ© du monde croit fermement aux allocutions de l’ñne de Balaam et du pigeon de Mahomet, je vous demande, messieurs, quelles objections vous avez contre les succĂšs oratoires du Chat bottĂ© ?
 Car, enfin, l’historien du Chat bottĂ© fut, comme chacun l’avoue, un homme honnĂȘte, pieux, sincĂšre, investi de la confiance publique. La tradition dont il s’est servi n’a jamais Ă©tĂ© contestĂ©e dans ce siĂšcle douteux ; le sĂ©vĂšre FrĂ©ret et le sceptique Boulanger, qui attaquaient Ă  l’envi tout ce que les hommes respectent, l’ont mĂ©nagĂ©e dans leurs diatribes les plus audacieuses ; les enfants mĂȘme qui ne savent pas lire parlent tous les jours entre eux d’un chat de bonne maison qui portait des bottes comme un gendarme et qui pĂ©rorait comme un avocat ; et si la famille du marquis de Carabas a disparu de nos fastes nobiliaires, ce que je n’oserais assurer, l’extinction des races illustres est un Ă©vĂ©nement si commun dans les temps de guerre et de rĂ©volution, qu’on n’en peut tirer aucune induction dĂ©favorable contre l’existence de celle-ci
 L’histoire et les historiens !
 MalĂ©diction sur elle et sur eux ! Je prends Urgande Ă  tĂ©moin que je trouve mille fois plus de crĂ©dibilitĂ© aux illusions des lunatiques !
 – — Les lunatiques ! interrompit Daniel Cameron, que j’avais oubliĂ© derriĂšre mon fauteuil, oĂč il attendait debout, dans une attitude patiente et respectueuse, le moment de me passer ma redingote
 Les lunatiques, monsieur, il y en a une superbe maison Ă  Glasgow. — J’en ai entendu parler, dis-je en me retournant du cĂŽtĂ© de mon valet de chambre Ă©cossais. Quelle espĂšce d’hommes est-ce lĂ  ? — Je n’oserais le dire prĂ©cisĂ©ment Ă  monsieur, rĂ©pondit Daniel en baissant les yeux avec un embarras qui laissait deviner cependant je ne sais quelle arriĂšre-pensĂ©e sournoise et malicieuse. Les lunatiques sont des hommes qu’on appelle ainsi, je suppose parce qu’ils s’occupent aussi peu des affaires de notre monde que s’ils descendaient de la lune, et qui ne parlent au contraire que de choses qui n’ont jamais pu se passer nulle part, si ce n’est Ă  la lune, peut-ĂȘtre. — Il y a de la finesse et presque de la profondeur dans cette idĂ©e, Daniel. Nous remarquons en effet que la nature, dans l’enchaĂźnement mĂ©thodique des innombrables anneaux de sa crĂ©ation, n’a point laissĂ© d’espace vide. Ainsi le lichen tenace qui s’identifie avec le rocher unit le minĂ©ral Ă  la plante ; le polype aux bras rameux, vĂ©gĂ©tatifs et rĂ©divives, qui se reproduit de bouture, unit la plante Ă  l’animal ; le pongo, qui pourrait bien devenir Ă©ducable, et qui l’est probablement devenu quelque part, unit le quadrupĂšde Ă  l’homme. À l’homme s’arrĂȘte la portĂ©e de nos classifications naturelles, mais non la portĂ©e du principe gĂ©nĂ©rateur des crĂ©ations et des mondes. Il est donc non seulement possible, mais certain
 et je ne crains mĂȘme pas d’établir en principe que si cela n’était point, toute l’harmonie de l’univers serait dĂ©truite !
 il est incontestable que l’échelle des ĂȘtres se prolonge sans interruption Ă  travers notre tourbillon tout entier, et de notre tourbillon Ă  tous les autres, jusqu’aux limites incomprĂ©hensibles de l’espace oĂč rĂ©side l’ĂȘtre sans commencement et sans fin, qui est la source Lanouvelle a fait trembler mardi la Bourse de Ryad et d'autres places du Golfe, fait vaciller les certitudes des entrepreneurs et Ă©veillĂ© les risques de fuites de capitaux, selon des experts. Les autoritĂ©s ont gelĂ© les comptes bancaires des suspects et prĂ©venu que tout actif qui serait liĂ© Ă  des affaires de corruption serait saisi au profit de l'État. Mis Ă  jour le 29 juin 2022 Ă  10h32 ProcĂšs du vendredi 13 novembre, la dĂ©fense, malgrĂ© l’effroi - © Jean-Francois Robert Ils sont trentenaires, tout juste sortis de la trĂšs sĂ©lecte confĂ©rence du barreau de Paris. Commis d'office, ils se retrouvent ensemble, depuis septembre, Ă  dĂ©fendre les accusĂ©s du procĂšs des attentats du 13-novembre dont le jugement sera rendu mercredi 29 juin. Rencontre avec une gĂ©nĂ©ration d'avocats aux prises avec l'horreur. Par Catherine Robin Vendredi 13 novembre 2015. Quand il se lĂšve ce matin-lĂ , Simon Clemenceau sait que ce jour sera dĂ©cisif pour sa carriĂšre. Le jeune avocat de 28 ans s'apprĂȘte Ă  passer le troisiĂšme et dernier tour du concours de la ConfĂ©rence. Une joute oratoire qui sacre chaque annĂ©e les 12 meilleurs rhĂ©teurs du barreau parisien, Ă©lus par leurs pairs et promis Ă  un avenir radieux dans le petit monde de la dĂ©fense pĂ©nale. Les conditions pour participer sont simples avoir moins de 35 ans et ĂȘtre en exercice depuis moins de cinq ans. À ce stade, ils ne sont plus que 24 candidats sur les quelque 150 postulants de dĂ©part. À 9 heures, l'ancien Ă©tudiant en droit Ă  Sceaux et Ă  la Sorbonne, qui a prĂȘtĂ© serment deux ans plus tĂŽt, tire au sort son sujet, sous la forme d'une question Ă  laquelle il sera invitĂ© Ă  rĂ©pondre par oui ou par non. Sur le papier Sauve qui peut ? » Sa position imposĂ©e ? Oui ». Alors qu'il est enfermĂ© dans son appartement du 10e arrondissement pour quatre jours afin de plancher sur son discours, des terroristes sĂšment la mort dans les rues de Saint-Denis et de Paris, Ă  quelques pas de chez lui. Que pĂšsent les mots aprĂšs une nuit comme celle-lĂ  ? Le 14 novembre au matin, nous avons reçu un message de la ConfĂ©rence intitulĂ© “La Plume malgrĂ© l'effroi”, qui nous encourageait Ă  continuer en essayant autant que possible de ne pas nous laisser influencer par les Ă©vĂ©nements », se souvient Simon Clemenceau. LĂ©a Dordilly, qui n'est pas encore son associĂ©e, mais qu'il vient de rencontrer Ă  la faveur du concours, rĂ©flĂ©chira au mĂȘme moment Ă  la façon de rĂ©pondre non » Ă  la question Faut-il dĂ©truire Carthage ? » C'Ă©tait vertigineux, se rappelle-t-elle. Comment ne pas lire le sujet Ă  l'aune de ce qui venait de se passer ? Et sachant Ă  quoi on s'engageait si on rĂ©ussissait notre discours
 Nous avions bien conscience que, si nous Ă©tions parmi les 12 Ă©lus Ă  l'issue de ce troisiĂšme tour, nous allions, dĂšs le mois de janvier, dĂ©fendre des gens mis en examen dans ces dossiers. » C'est en effet la spĂ©cificitĂ© de cette institution bicentenaire les 12 secrĂ©taires de la ConfĂ©rence Ă©lus en novembre sont, pendant toute l'annĂ©e suivante, prioritaires sur les commissions d'office. Ce concours est une opportunitĂ© exceptionnelle pour les jeunes avocats, explique Negar Haeri, de la promotion 2015. Comme les mĂ©decins ont des gardes, vous avez des permanences pendant lesquelles vous rĂ©cupĂ©rez toutes les mises en examen de la journĂ©e. Tous les gens qui viennent d'ĂȘtre interpellĂ©s pour un crime et qui terminent leurs quarante-huit heures de garde Ă  vue vous tombent dans la main. À charge pour vous de crĂ©er un lien de confiance suffisamment fort pour les garder pendant l'instruction et jusqu'au procĂšs. » Les avocats de la ConfĂ©rence ont Ă©galement le monopole dans le cadre de l'instruction des affaires financiĂšres et des comparutions immĂ©diates de renvoi », prĂ©cise Simon Clemenceau. Mais ce qui occupe particuliĂšrement les promotions de ces derniĂšres annĂ©es, ce sont bien sĂ»r les dossiers de terrorisme. Avant de passer la ConfĂ©rence, je faisais du pĂ©nal des affaires, soit l'extrĂȘme inverse sur l'Ă©ventail pĂ©nal, raconte Margaux Durand-Poincloux promotion 2018, dĂ©fenseure d'Osama Krayem au procĂšs des attentats du 13-Novembre. Mais je savais que je serais amenĂ©e Ă  en traiter. Mon premier dossier de permanence, le 6 ou le 8 janvier 2018, c'Ă©tait une revenante de Syrie. Et si, au dĂ©part, ma connaissance en la matiĂšre Ă©tait Ă  peu prĂšs nulle, l'expĂ©rience de la ConfĂ©rence, oĂč l'on fournit un boulot acharnĂ© pendant toute une annĂ©e, m'a permis, comme Ă  beaucoup de confrĂšres et consƓurs des promotions de 2014 Ă  2019, de me spĂ©cialiser en partie sur ces sujets. » Son frĂšre » de ConfĂ©rence Adrien Sorrentino confirme Cette annĂ©e-lĂ , on plaide quatre Ă  cinq fois par jour. On travaille Ă©normĂ©ment. J'avais dĂ©jĂ  eu affaire Ă  des dossiers de terrorisme dans le cabinet oĂč je travaillais, mais je n'en avais pas pris la pleine mesure. » Au procĂšs du V13 », comme ils l'appellent, les jeunes avocats de la ConfĂ©rence forment le gros des troupes de la dĂ©fense. La plupart sont commis d'office. Quelques-uns choisis par leur client. À l'instar d'Olivia Ronen promotion 2017, contactĂ©e depuis sa prison par le principal accusĂ©, Salah Abdeslam, en 2018 pour prendre le relais de Frank Berton, tĂ©nor du barreau de Lille, qu'il venait d'Ă©carter. Ou encore de Xavier Nogueras promotion 2013, venu Ă©toffer la dĂ©fense de l'accusĂ© Mohammed Amri auprĂšs de Negar Haeri, et qui s'est spĂ©cialisĂ© dans le terro » depuis plusieurs annĂ©es, au point d'ĂȘtre surnommĂ©, contre son grĂ©, l'avocat du djihad » par certains journaux. Nous avons vu les premiers dossiers de terrorisme arriver vers 2014 ceux des vellĂ©itaires au dĂ©part, ceux pour prĂ©paration d'actes terroristes, puis ceux des revenants de Syrie », dĂ©crit-il. Ce contexte, reprend Simon Clemenceau, a créé un lien particulier entre les avocats Ă©lus entre 2013 et 2018, qui tient Ă  cette particularitĂ© d'avoir Ă©tĂ© confrontĂ©s aux dĂ©parts en Syrie, aux retours, Ă  la vague d'attentats
 avec des dossiers que tout le monde “dĂ©couvrait” au mĂȘme moment, pas seulement les avocats, mais aussi les juges, le parquet. » Un Parquet national antiterroriste a Ă©tĂ© créé en 2019, et les effectifs de magistrats en charge de l'instruction antiterroriste ont triplĂ© ces derniĂšres annĂ©es. De la mĂȘme maniĂšre que les secours d'urgence ont Ă©tĂ© confrontĂ©s pour la premiĂšre fois Ă  de la mĂ©decine de guerre en plein Paris lors de ces attentats, une gĂ©nĂ©ration de juristes s'est ainsi formĂ©e brutalement aux affaires de terrorisme en usant ses robes sur les bancs de la 16e chambre du tribunal de grande instance de Paris, spĂ©cialisĂ©e en la matiĂšre. ©Raphael Gaillarde/Gamma-Rapho via Getty Images Je suis lĂ  pour dĂ©fendre un homme dans un État de droit » Depuis qu'ils ont pris place devant le box des accusĂ©s, le 8 septembre dernier, ces jeunes pĂ©nalistes ont conscience de participer Ă  un procĂšs qui est hors norme » aux yeux du plus grand nombre, mais pas tout Ă  fait aux leurs. Ce n'est pas un procĂšs exceptionnel, remarque Adrien Sorrentino. C'est un procĂšs Ă  l'organisation exceptionnelle. De par l'ampleur du nombre de victimes, l'intense Ă©motion et la grande mĂ©diatisation. Mais, pour le reste, la caractĂ©risation des infractions est la mĂȘme que sur d'autres dossiers. » Un point de vue partagĂ© par tous. Pour nous, c'est un exercice ordinaire, explique LĂ©a Dordilly. Des assises “terro”, on en a fait plusieurs, des correctionnelles “terro”, on en a fait des dizaines. Les lieux, les codes, le langage, les infractions, les qualifications, tout cela nous est familier. » ArrivĂ©e tardivement dans l'Ă©quipe de dĂ©fense de son client, Margaux Durand-Poin-cloux dit, pour sa part, penser davantage Ă  la personne [qu'elle] dĂ©fend qu'au procĂšs dans sa globalitĂ© ». Mais je reconnais bien sĂ»r cette dimension exceptionnelle du fait de la couverture mĂ©diatique et de la charge symbolique », ajoute-t-elle. Une charge qui pĂšse inĂ©vitablement dans le regard portĂ© sur eux. Eux, les avocats du mal », les dĂ©fenseurs des ennemis publics numĂ©ro 1 ». Karim Laouafi dĂ©fend Muhammad Usman, aux cĂŽtĂ©s de son associĂ© Merabi Murgulia, son camarade de ConfĂ©rence, promotion 2016. L'aspect affectif et politique ne me parasite pas, prĂ©cise-t-il. Je ne suis pas lĂ  pour dĂ©fendre ce qu'il a fait, mais pour dĂ©fendre un homme dans un État de droit. » Être avocat dans ce genre d'affaire comprend une dimension idĂ©ologique et intellectuelle particuliĂšre, analyse Xavier Nogueras. Notre mission est de ramener nos clients vers une forme d'humanitĂ©, sans connivence avec les actes commis. Notre objectif, c'est la mise en application des libertĂ©s fondamentales. On ne dĂ©fend pas des actes, on dĂ©fend des hommes. Et j'ai le sentiment que, dĂ©fendre ces hommes-lĂ , c'est ma façon de lutter contre le terrorisme. » À ce titre, le procĂšs des attentats du V13 » pourrait mĂȘme avoir quelques vertus, selon Simon Clemenceau Paradoxalement, j'ai l'impression que la pĂ©dagogie exercĂ©e notamment par les mĂ©dias contribue Ă  une meilleure comprĂ©hension du rĂŽle que l'on joue. » Autre Ă©lĂ©ment Ɠuvrant Ă  la dĂ©diabolisation » des avocats de la dĂ©fense, les paroles des victimes », reprend LĂ©a Dordilly Ce sont elles qui, dans leur extrĂȘme majoritĂ©, ont dit combien elles Ă©taient extrĂȘmement fiĂšres de leur systĂšme judiciaire, de la façon dont est organisĂ© ce procĂšs, des droits de la dĂ©fense, notamment. Que des victimes directes d'infractions si graves portent ce message-lĂ , je pense que ça trouve un Ă©cho chez la plupart des gens. » Reste que, malgrĂ© leur volontĂ© commune de ramener de la norme dans ce procĂšs hors norme », comme l'avait formulĂ© le prĂ©sident de la cour d'assises spĂ©ciale Jean-Louis PĂ©riĂšs Ă  l'ouverture des dĂ©bats, le terrorisme constitue une matiĂšre juridique Ă  part, regrette Karim Laouafi Le terrorisme a ceci de particulier que ce sont des dossiers trĂšs politiques du point de vue de l'accusation. L'Ă©chelle des peines est trĂšs lourde. Notre marge de manƓuvre est limitĂ©e. La prĂ©somption d'innocence est beaucoup moins respectĂ©e sous prĂ©texte de veiller au maintien de l'ordre public. Et le chef d'accusation “association de malfaiteurs terroriste” ne convient pas, car il est hyper-large, trop fourre-tout », expose-t-il, relayant les inquiĂ©tudes de la plupart de ses confrĂšres. Sur toutes ces questions fondamentales qui occupent leur quotidien de pĂ©nalistes, il leur arrive d'Ă©changer. Mais quand la bande se rassemble hors du prĂ©toire, comme Ă  l'occasion de la sĂ©ance photo rĂ©alisĂ©e pour cet article, il est davantage question des souvenirs communs et des dĂźners Ă  venir. Qu'on la surnomme secte », confrĂ©rie », amicale » ou sociĂ©tĂ© secrĂšte » façon Cigares du pharaon », la ConfĂ©rence est un lieu certes de solennitĂ© et de rĂ©seau, mais aussi de fraternitĂ© et d'enthousiasme potache. Ce n'est pas un hasard si les membres d'une promotion sont tous des frĂšres et sƓurs », fils et filles » des gĂ©nĂ©rations qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s. On s'inscrit dans une lignĂ©e, explique Merabi Murgulia, qui dĂźne le soir mĂȘme avec ses confrĂšres des “troisiĂšmes secrĂ©taires”, dont le plus illustre est le vĂ©nĂ©rable Me Henri Leclerc. La ConfĂ©rence est un tremplin non seulement professionnel mais aussi amical, dĂ©crit Adrien Sorrentino. On passe le concours, et le 1er janvier on a 11 nouveaux copains avec qui on va voyager, dĂźner rĂ©guliĂšrement, partir en vacances pour certains
 Je n'avais pas imaginĂ© cela en embrassant la carriĂšre d'avocat. » Simon Clemenceau et LĂ©a Dordilly ne pourraient le dĂ©mentir. Nous nous sommes rencontrĂ©s pendant le concours et nous ne nous sommes plus quittĂ©s, raconte cette ancienne collaboratrice du pĂ©naliste Jean-Marc Florand. Nous avons trĂšs vite travaillĂ© ensemble, puis nous nous sommes associĂ©s. Simon est le parrain de ma fille. Nous partons en vacances ensemble. Nous passons notre vie ensemble
 » Dans leur cabinet dĂ©dalĂ©en du 5e arrondissement, Karim Laouafi et Merabi Murgulia semblent se connaĂźtre depuis toujours. Rien ne laissait prĂ©sager la rencontre entre le premier, originaire de Poitiers, prodige du piano qui faillit y consacrer sa carriĂšre avant d'opter pour la fac de droit, et le second, ancien membre d'une troupe de danse folklorique, nĂ© en 1984 dans une GĂ©orgie encore soviĂ©tique. C'est vrai que, sans la ConfĂ©rence, nous ne nous serions probablement pas connus, reconnaĂźt Merabi Murgulia. Moi j'Ă©tais avocat fiscaliste ; Karim, spĂ©cialisĂ© dans la propriĂ©tĂ© intellectuelle. Rien Ă  voir, donc
 » De leur folle annĂ©e de ConfĂ©rence est nĂ©e une sociĂ©tĂ© d'avocats commune, mais surtout une amitiĂ© indĂ©fectible. Il y a, dans la ConfĂ©rence, des profils trĂšs diffĂ©rents avec des parcours qui n'ont rien Ă  voir, des personnalitĂ©s aux antipodes les unes des autres, mais qui se retrouvent sur le dĂ©sir de la dĂ©fense pĂ©nale », dĂ©peint Simon Clemenceau. Et puis la matiĂšre que l'on traite est dure. Pouvoir partager ça avec des personnes qui vivent la mĂȘme chose est prĂ©cieux », renchĂ©rit LĂ©a Dordilly. Je me suis beaucoup identifiĂ© Ă  la gĂ©nĂ©ration du Carillon » Cet Ă©loge de l'amitiĂ© et de la joie Ă©prouvĂ©e Ă  ĂȘtre ensemble trouve ici une Ă©trange rĂ©sonance. Parisiens, dans la trentaine ou jeunes quadras pour la plupart, acharnĂ©s de travail mais toujours partants pour une fĂȘte, un verre en terrasse ou un concert, ils incarnent la gĂ©nĂ©ration prĂ©cisĂ©ment visĂ©e dans les attentats pour lesquels leurs clients sont jugĂ©s aujourd'hui. Un jeune avocat du barreau de Paris, Valentin Ribet, a Ă©tĂ© assassinĂ© au Bataclan ce soir du 13 novembre 2015. On est du mĂȘme Ăąge. On est interchangeables », remarque Negar Haeri. Je me suis beau-coup identifiĂ© Ă  la gĂ©nĂ©ration du Carillon », reconnaĂźt Xavier Nogueras, qui ne prend plus les transports en commun depuis 2015. Comme lui, tous tĂ©moignent de l'immense Ă©motion ressentie durant le mois d'octobre dernier, durant lequel les parties civiles, victimes et familles de victimes, se sont relayĂ©es Ă  la barre de la cour d'assises spĂ©ciale pour dire leur deuil, leur douleur, leur vie dĂ©vastĂ©e. Mais ils n'oublient pas pour autant que, dans quelques mois, ce sera leur tour de prendre la parole pour prononcer leur plaidoirie en faveur des accusĂ©s. La dĂ©fense, malgrĂ© l'effroi. Lesministres du cabinet israĂ©lien ont dĂ©cidĂ©, lundi, de retenir quelque 100 millions $ US de taxes prĂ©levĂ©es au nom des Palestiniens, malgrĂ© les avertissements du ministĂšre de la
Le premier roman -perdu- de François Villon Le “Roman du Pet au diable” un ouvrage Ă©crit probablement entre 1451 et 1453 Ă  Paris et dont il ne nous reste que le titre
Sa trace se perd avec l’énigme des tribulations urbaines et justiciables de son auteur François Villon, dont il s’agirait du premier texte. Dans son Grand Oeuvre le Testament,le poĂšte mentionne ce roman qu’il lĂšgue a celui qui fut son pĂšre adoptif, le chanoine dont il hĂ©rita du nom maĂźtre Guillaume de Villon. Il y prĂ©cise que ce roman Ă©crit sous forme de “cahiers” se trouve chez lui, sous une table. Depuis cette mention toute allusive, l’Ɠuvre se perd ou bien se tire, Ă  la traĂźne de son auteur qui quitte le cocon universitaire oĂč il avait Ă©tĂ© reçu maĂźtre-Ăšs-arts pour s’acoquiner avec la bande des mauvais garçons qui Ă  Paris se disputait la prestigieuse et plus occulte facultĂ© de cambriologie, hors-les-murs et
 argotiĂšre. “Pet au Diable”
de quoi faire pĂąlir les noms ensorcelĂ©s qu’on retrouve en s’égarant un peu partout, Ă  la ville ou la campagne, Ă  la faveur des superstitions qui prĂȘtent aux lieux inquiĂ©tants la mainmise secrĂšte des dĂ©mons. Pont du diable, moulin du diable ou au diable vauvert les titres de propriĂ©tĂ© ne se comptent plus qui disent l’angoisse et la peur des riverains que le temps a fini par Ă©vanouir et que la toponymie, seule, recueille Ă  l’insu des dictionnaires et dresse, vivantes, au hasard d’un nom qui se survit dans le fatras des enseignes modernes de la grande ville qui a mangĂ© les parcelles de campagne. OĂč l’on devine encore, derriĂšre le dĂ©dale de la zone industrielle ou de la rĂ©sidence pavillonnaire, le puits maudit pendant des siĂšcles oĂč le diable engrossait les jeunes filles ou encore, le carrefour terrible oĂč le nuit venaient se retrouver sorciĂšres et tempestaires. Impasse Satan
actuellement dans le XXĂšme arrondissement Le “Pet au Diable” qui donne son titre Ă  l’ouvrage perdu du poĂšte renvoie au nom d’une grosse pierre sise Ă  Paris au Moyen-Âge, rue du Martroi-St-Jean actuelle rue Lobau derriĂšre l’hĂŽtel de ville. Ancien mĂ©galithe,prĂ©historique probablement-tels qu’ils Ă©taient nombreux alors dans le paysage urbain et qui se survivent encore dans les noms des rues de “la pierre levĂ©e” , “des Trois-bornes”, en borne de circulation ou chasse-roue devant l’hĂŽtel d’une notable parisienne, ce “pet au diable- ainsi baptisĂ© de maniĂšre satirique par les riverains fut au centre d’une joyeuse course-poursuite entre Ă©tudiants de l’UniversitĂ© et gens de justice en 1453 tels qu’en tĂ©moignent les registres du Parlement criminel. En effet, en 1451 cette pierre fut enlevĂ©e de devant l’HĂŽtel d’une noble dame que l’histoire retient comme Ă©tant Mlle de BruyĂšres. Qu’ils aient Ă©tĂ© investis d’une force herculĂ©enne ou que l’ivresse leur ai portĂ© secours, quelques Ă©tudiants en rupture de ban parmi lesquels François Villon, dĂ©placĂšrent la grosse borne et l’emportĂšrent jusqu’au sommet de la montagne Sainte GeneviĂšve actuelle place du PanthĂ©on oĂč elle fut consacrĂ©e comme le bĂ©tyle de leurs paĂŻenne dissidence. Autour de ce menhir repĂȘchĂ© du tracĂ© urbain -profane-en voie de standardisation et auto-sacrĂ© divinitĂ© obscĂšne comme un pape de Carnaval, se retrouvaient nuitamment les cortĂšges Ă©chevelĂ©s d’escholiers et de bandits, de goliards, de coquillards qui Ă©ructaient au son des fifres chansons Ă  boire et blasphĂšmes, comme un exorcisme au temps prĂ©sent qui court la gueuse dans l’oubli des anciens rites oĂč le mystĂšre copule avec le rire. L’affaire fit grand bruit dans la ville de Paris
 Mlle de BruyĂšres, dont la borne avait Ă©tĂ© enlevĂ©e de devant son domaine fut courroucĂ©e et exigea que la voirie la dĂ©dommage de sa grande perte. Un arrĂȘt de justice fit ordre de saisir le gros caillou dĂ©placĂ© sur la colline et d’arrĂȘter les joyeux drilles qui poursuivaient de lui rendre un culte obscĂšne. Jean Bezon, lieutenant criminel fut chargĂ© d’aller saisir et rapporter la pierre il l’entreposa dans le Palais de justice 
d’oĂč, elle disparut, mystĂšRIEUSEMENT une nouvelle fois. En ces annĂ©es 1451-1453, l’UniversitĂ© Ă©tait arrivĂ©e Ă  un point de dĂ©sordre considĂ©rable. Les escholiers peuplaient la nuit urbaine de dĂ©routantes facĂ©ties. Un procĂšs de 1453 garde mĂ©moire du dĂ©tournement des enseignes qu’ils avaient coutume de perpĂ©trer, Ă  la nuit tombĂ©e, renversant le sens d’orientation des honnĂȘtes gens le lendemain, Ă  une Ă©poque oĂč les noms de rue n’existaient pas et oĂč les enseignes des Ă©choppes servaient de seules balises Ă  logique dĂ©sormais conquise par Google Maps. Ars Combinatoria le mariage des Enseignes et le sexe occulte de la langue. Ars Combinatoria le sens occulte de la magie tel que l’arpentĂšrent Ă  la fin du Moyen-Âge savants, kabbalistes et alchimistes. DerriĂšre le grand Livre de la Nature oĂč les mĂ©tamorphoses permanentes du vivant nous laissent deviner une intelligence secrĂšte qui en apparence nous Ă©chappe, il existerait un chemin occulte qu’empruntent ceux qui savent celui d’une ascension subtile vers la cause de toutes les causes, que les mages recombinent au grĂ© des “signatures”, ces indices labiles inscrits dans l’apparence de toutes choses et qui leur servent de balises dans l’ñpre dĂ©sert initiatique d’une connaissance des grands mystĂšres. Art combinatoire des indices et des images qui recĂšlent des vertus occultes qu’on sait venir des astres et dans la conjonction ou mise en branle desquelles on travaille Ă  l’aveugle Ă  retrouver la sente par laquelle les forces de l’esprit agissent sans obstacles. Liber de ascensu et descensu intellectus, Raymond Lulle, 1304 premiĂšre publication 1512 De Raymond Lulle Ă  Giulio Camillo, de la combinatoire du jeu de Tarots Ă  l’art magique de la mĂ©moire dĂ©veloppĂ© par Giordano Bruno la combinatoire des images qui agissent emprunte une histoire marginale, subversive. Les traitĂ©s qui en tĂ©moignent sont obscurs mĂ©taphores, Ă©nigmes et jeux de sens dessaisissent la lecture pour l’éprouver. Le Jeu voie royale Le mystĂšre se fait heuristique
et dans l’expĂ©rience offerte Ă  tous, l’imagination et ses vertus magiques marie, comme en pĂ©riode de Carnaval dont Rabelais croquera le fruit le noble et le plus vil, l’érudit et le grossier, la connaissance avec le rire. Car il faut Ɠuvrer au chemin de traverse et au dĂ©tour chacun est appelĂ©, Ă  se faire l’artiste de son propre parcours. Le destin est un jeu de pistes. VoilĂ  sans doute la clĂ© de l’apparente obscuritĂ© des textes hermĂ©tiques lĂ  oĂč le savoir est reproductible et transmissible, la connaissance ne l’est pas il faut la vivre. Le mariage des Enseignes et la sexualitĂ© du sens initiation et paillardise “Comme ce qui est en haut, ce qui est en bas” la loi des magies immĂ©moriales met sur la piste d’une correspondance subtile entre le macrocosme et la rĂ©alitĂ© humaine. Le Carnaval et tous les rites d’inversion qui durent les quelques jours jugĂ©s nĂ©fastes oĂč les saisons se mĂ©tamorphosent, redonnent le ton d’un branle-bas propitiatoire oĂč le monde est renversĂ© Ă  dessein d’ĂȘtre rĂ©investi des puissances oniriques collectives, qui au fond, on le sait, sont celles qui le maintiennent sur pied. À Paris, au mĂȘme moment que l’affaire du Pet au Diable, les registres judiciaires surajoutent aux griefs qui pĂšsent sur les Ă©tudiants et mauvais garçons une pratique inattendue ceux-ci sont poursuivis pour avoir interverti nuitamment les enseignes des cabarets et des Ă©choppes dans plusieurs rues du centre de Paris. Au petit matin, les voisins se sont rĂ©veillĂ©s et vaquant Ă  leurs affaires dans le pĂ©rimĂštre rĂ©duit de leur quartier, se sont perdus
”L’ñne rouge” qu’ils avaient coutume d’apercevoir derriĂšre l’angle de l’auberge s’était mystĂ©rieusement transformĂ© en “croissant d’or”, on avait sagacement accolĂ© Ă  la fameuse “truie qui file” des Halles de Paris l’enseigne d’un ours patibulaire pour lui servir de mari et les Noces mystiques se poursuivaient mĂȘme en plein jour, aux vues de tous. L’orientation dans la ville avait Ă©tĂ© entiĂšrement modifiĂ©e Ă  la faveur de l’humour nocturne de quelques malandrins. Pis, on s’était amusĂ© Ă  marier les figures peintes dont on s’était Ă©mu de la solitude “aux quatre fils Aymon” dont l’enseigne alors signait divers commerces on avait trouvĂ© subtil d’adjoindre quelque pucelle de St Georges qui languissait sur la façade d’une auberge isolĂ©e. Paris devint un bordel. Les Noces des figures laissaient entendre une partouze sĂ©mantique que ne dĂ©crieraient pas les gens qui comprennent la gaye science des alchimistes et des truands, cette “langue des oiseaux”, volatile, qui dĂ©fie l’esclavage de la grammaire et poursuit, Ă  l’image du Mercure des alchimistes, sa cavale perpĂ©tuelle. Voici peut-ĂȘtre un des legs fondamental de Villon la ville, comme la langue rĂ©clame son tribut de jouissance et de rapine que seuls quelques enfants â€œĂ©veillĂ©s” savent lui offrir et lui l’ordre reviendra,on croira que tout s’est remis sur pied. Pourtant, au pied de la lettre, les enfants perdus se sont planquĂ©s. Et ils savent encore sur quel pied danser. Rendre Ă©vidente l’incertitude du monde Les poĂšmes postĂ©rieurs de Villon feront montre d’une quĂȘte effrĂ©nĂ©e de l’ambiguĂŻtĂ© sur tous les plans. Antiphrases, contradictions, dĂ©tournement de mĂ©taphores la langue travaille Ă  se dĂ©faire de l’intĂ©rieur, Ă  l’image de la ville de Paris que le poĂšte traverse en canaille avec certaines figures de style de ses amis. Villon est un enfant de Paris il connaĂźt si bien sa ville qu’il la vit Ă  l’intĂ©rieur. Comme une psychogĂ©ographie au sens plein, pis comme l’art mnĂ©motechnique kabbalistique qu’à la mĂȘme Ă©poque et tandis qu’il est si souvent en prison, les mages exercent dans leurs cabinets tenus secrets. “Rien ne m’est sĂ»r que la chose incertaine”, “je meurs de soif auprĂšs de la fontaine”le poĂšte ne cesse de poser une chose et son contraire. Son Testament et ses poĂ©sies volantes construisent une vision du monde brouillĂ©e, sans dessus-dessous un chaos philosophique oĂč l’on devine cette Ă©tape de l’Oeuvre au Noir alchimique oĂč il est question de dĂ©vĂȘtir la matiĂšre mĂȘme, “la mariĂ©e mise Ă  nu par ses cĂ©libataires” pour retrouver l’étincelle de cette chose insĂ©cable, cette pierre philosophale qui survit occulte dans les charniers les plus obscurs, oĂč peu sont prĂȘts Ă  se risquer et que la Mort laisse apercevoir Ă  la fin et dans un sursaut. À la plume comme Ă  la ville, tout devient dĂ©dale et prĂ©texte au vertige. C’est un dĂ©filĂ© de Carnaval oĂč la force de Villon se fait initiation Ă  la maniĂšre du cristal
qui restitue diffĂ©remment la lumiĂšre selon la facette qui la reçoit. L’humour, enjeu du pouvoir Villon restitue la rĂ©alitĂ© dans le miroitement de sa complexitĂ©. Si ses vers nous parlent toujours malgrĂ© les 600 ans qui nous sĂ©parent et en dĂ©pit des jeux de mots que seuls quelques uns de ses amis pouvaient entendre, c’est qu’il y a scellĂ©, intacte,sous couvert d’une pathĂ©tique sarabande, la voie royale d’une transmission de l’émotion, repĂȘchĂ©e vivante, encore et malgrĂ© les siĂšcles. Sa poĂ©sie est un talisman, au sens strict les vertus actives s’y prĂ©servent Ă  la faveur d’un chassĂ©-croisĂ© sans fin des assauts rĂ©pĂ©tĂ©s des manipulateurs, des fossoyeurs. Depuis la fin du Moyen-Âge et bientĂŽt Ă  l’orĂ©e des guerres de religion, le tout sous la main mise subliminale de l’Église, le contrĂŽle de l’émotion devient l’enjeu crucial du pouvoir et prĂ©pare le laboratoire moderne du sortilĂšge rationnel. Les Ɠuvres d’art serviront au premier chef l’entreprise l’art ne tardera pas Ă  faire Ă©cole, isolant de maniĂšre stratĂ©gique dans le lieu clos de l’impasse spĂ©culative, les sentiers percĂ©s Ă  jour par quelques poĂštes brigands et sans aveux. “La science de l’esthĂ©tique”, le Patrimoine et la culture, se feront les CerbĂšres d’un Enfer oĂč les crĂ©ations de l’esprit humain se verront dĂ©vitalisĂ©es pour gentiment venir ponctuer les mises en scĂšne fatiguĂ©es des lieux de culte que plus personne ne devine dans les musĂ©es. C’est le rĂšgne du littĂ©ral, du commentaire, des forfaits tout-inclus et des enquĂȘtes Ă  algorithme. La pente raide du place n’est plus prĂ©vue au contre-sens, Ă  l’omission ni Ă  l’ellipse. L’ensemble des structures de pouvoir, politiques, Ă©conomiques et culturelles, enracinent leurs actions dans un gouvernement de l’attention, une simplification des Ă©motions et le dĂ©tournement de leurs puissances Ă  des fins platement rentables et consensuelles. La libertĂ© du poĂšte reste aujourd’hui plus que jamais survivante car subversive;les mages, les enfants et les illusionnistes savent de quoi il en retourne
eux qui par jeu, renversent le jeu
 et allument l’existence ♠
Amandinela tortue de mer est venue de loin pour pondre ses oeufs sur la plage. Elle sait bien que ses petits courent un grand danger : les oiseaux de mer, les crabes et les lĂ©zards aimeraient bien les croquer. Heureusement, Ferdinand le goĂ©land veille. ContrĂŽle de police et fouilles Il existe plusieurs catĂ©gories de contrĂŽles de police les contrĂŽles de police Ă  finalitĂ© judiciaire, les contrĂŽles de recherche d’infractions et les contrĂŽles Ă  finalitĂ©s administratives. En plus de pouvoir procĂ©der Ă  un contrĂŽle d’identitĂ©, les officiers de police judiciaire peuvent, dans certaines conditions prĂ©vues par la loi, procĂ©der Ă  la fouille de certains vĂ©hicules. I. — Les contrĂŽles de police Ă  finalitĂ© judiciaire ContrĂŽle de police et fouilles Il peut ĂȘtre procĂ©dĂ© Ă  un contrĂŽle d’identitĂ© lorsqu’il existe, selon l’article 78-2 alinĂ©a 1á”‰Êł du Code de procĂ©dure pĂ©nale une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner » que l’intĂ©ressĂ© a soit 1. — commis ou tentĂ© de commettre une infraction 2. — qu’il se prĂ©pare Ă  commettre un crime ou un dĂ©lit 3. — ou bien qu’il reste susceptible de fournir des renseignements utiles Ă  une enquĂȘte en cas de crime ou de dĂ©lit 4. — soit qu’il a violĂ© les obligations dĂ©coulant d’un contrĂŽle judiciaire, 5. — d’une mesure d’assignation Ă  rĂ©sidence, d’une peine 6. — ou d’une mesure suivie par le juge de l’application des peines 7. — soit enfin qu’il fait l’objet de recherches ordonnĂ©es par une autoritĂ© judiciaire Les raisons plausibles » de soupçonner doivent apparaĂźtre des raisons objectives. Par exemple, un individu qui prend la fuite Ă  la vue des forces de l’ordre constitue une raison objective et plausible de le soupçonner. Ce contrĂŽle ne peut pas ĂȘtre conduit sur la base d’une simple dĂ©nonciation anonyme non corroborĂ©e par d’autres Ă©lĂ©ments. Ces contrĂŽles d’identitĂ© ne peuvent se voir effectuĂ©s que par des officiers de police judiciaire OPJ ou, le cas Ă©chĂ©ant, par APJ et APJA lorsqu’ils sont sous l’ordre et la responsabilitĂ© de l’OPJ. II. — Les contrĂŽles tendant Ă  la recherche d’infractions ContrĂŽle de police et fouilles A. — Les contrĂŽle dans le cadre des opĂ©rations coup de poing » En vertu de l’article 78-2 alinĂ©a 7 du CPP, un contrĂŽle d’identitĂ© peut ĂȘtre effectuĂ© sur rĂ©quisitions Ă©crites du procureur de la RĂ©publique aux fins de recherche et de poursuite d’infractions. Le magistrat dĂ©termine certains lieux et une certaine durĂ©e durant laquelle des contrĂŽles d’identitĂ© seront susceptibles d’ĂȘtre conduits. Si ce contrĂŽle rĂ©vĂšle d’autres infractions que celles visĂ©es dans les rĂ©quisitions du procureur, cette dĂ©couverte n’entraĂźne pas la nullitĂ© des procĂ©dures incidentes. B. — Les contrĂŽles recherchant Ă  lutter contre le travail clandestin L’article 78-2-1 du CPP dispose que les OPJ peuvent sur rĂ©quisitions du procureur de la RĂ©publique, entrer dans les lieux Ă  usage professionnel, leurs annexes et dĂ©pendances, afin de s’assurer notamment que les activitĂ©s qui y sont exercĂ©es ont donnĂ© lieu Ă  l’immatriculation au rĂ©pertoire des mĂ©tiers ou au registre du commerce et des sociĂ©tĂ©s lorsqu’elle est obligatoire ainsi qu’aux dĂ©clarations exigĂ©es par les organismes de protection sociale et l’administration fiscale. Les OPJ peuvent ainsi contrĂŽler l’identitĂ© des personnes qui se trouvent sur le lieu contrĂŽler pour vĂ©rifier qu’elles sont bien inscrites sur le registre du personnel et qu’elles travaillent en toute licĂ©itĂ©. Les rĂ©quisitions sont prises pour une durĂ©e maximale d’un mois et doivent ĂȘtre prĂ©sentĂ©es Ă  la personne responsable des lieux ou Ă  son reprĂ©sentant. III. — Les contrĂŽles Ă  finalitĂ© administrative ContrĂŽle de police et fouilles A. — Les contrĂŽles de police administrative L’article 78-2 alinĂ©a 8 du Code de procĂ©dure pĂ©nale prĂ©voit que pour prĂ©venir une atteinte Ă  l’ordre public et notamment Ă  la sĂ©curitĂ© des personnes ou des biens, l’identitĂ© de toute personne peut ĂȘtre contrĂŽlĂ©e, et ce quel que soit le comportement de la personne. Les policiers doivent cependant pouvoir justifier de ce contrĂŽle en rapportant l’existence d’un risque sĂ©rieux et actuel d’atteinte Ă  l’ordre public dans un procĂšs-verbal au moment et Ă  l’endroit oĂč ce risque a eu lieu. B. — Les contrĂŽles Schengen Au sein de l’Union europĂ©enne, il existe un principe de libre circulation dans l’espace de l’UE avec une suppression des contrĂŽles aux frontiĂšres. Les États membres de l’UE ont nĂ©anmoins la possibilitĂ© de mettre en place des procĂ©dĂ©s de vĂ©rification Ă  l’intĂ©rieur du territoire national lorsque le contrĂŽle s’inscrit dans le cadre de la lutte contre une Ă©ventuelle menace pour la sĂ©curitĂ© publique ou la dĂ©linquance transfrontaliĂšre. Selon l’article 78-2 alinĂ©as 9 Ă  17 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, l’identitĂ© de toute personne peut ĂȘtre contrĂŽlĂ©e a. — dans une zone comprise entre la frontiĂšre terrestre de la France avec les États partis Ă  la convention de Schengen et une ligne tracĂ©e de 20 km en deçà pouvant aller jusqu’au premier pĂ©age autoroutier au-delĂ  de cette limite b. — dans les zones accessibles au public des ports, aĂ©roports et gares ferroviaires ou routiĂšres ouverts au trafic international et dĂ©signĂ©s par arrĂȘtĂ© c. — dans un rayon maximal de 10 km autour des ports et aĂ©roports reprĂ©sentant des points de passage frontaliers dĂ©signĂ©s par arrĂȘtĂ© en raison de l’importance de leur frĂ©quentation et de leur vulnĂ©rabilitĂ© d. — Ă  bord des trains effectuant une liaison internationale sur la portion du trajet situĂ©e e ntre la frontiĂšre et le premier arrĂȘt au-delĂ  de 20 km de la frontiĂšre, voire au-delĂ  sur les lignes ferroviaires effectuant une liaison internationale dĂ©signĂ©e par arrĂȘtĂ© ministĂ©riel et prĂ©sentant des caractĂ©ristiques particuliĂšres de desserte e. — dans certains espaces des territoires et dĂ©partements d’outre-mer L’objectif de ce type de contrĂŽle est de vĂ©rifier le respect des obligations de dĂ©tention, de port et de prĂ©sentation des titres et documents nĂ©cessaires au franchissement des frontiĂšres. Tout dĂ©tournement de cette procĂ©dure est frappĂ© de nullitĂ©. C. — Les contrĂŽles des Ă©trangers ContrĂŽle de police et fouilles L’article L611-1 du Code de l’entrĂ©e et du sĂ©jour des Ă©trangers exige que les personnes de nationalitĂ© Ă©trangĂšre soient en mesure de prĂ©senter les piĂšces ou documents en vertu desquels elles se trouvent autorisĂ©es Ă  circuler ou Ă  sĂ©journer sur le territoire français. Les OPJ peuvent exiger que ces derniers produisent des documents justifiant de la rĂ©gularitĂ© de leur sĂ©jour en France sur le seul constat qu’ils sont Ă©trangers. Ce type de contrĂŽle ne peut ĂȘtre mis en Ɠuvre que si des Ă©lĂ©ments objectifs dĂ©duits de circonstances extĂ©rieures Ă  la personne de l’intĂ©ressĂ© font apparaĂźtre la qualitĂ© d’étranger de la personne contrĂŽlĂ©e et en l’absence de tels Ă©lĂ©ments, le contrĂŽle ne peut intervenir que sous les conditions et dans les formes prĂ©vues par les articles 78-1 et suivants du Code de procĂ©dure pĂ©nale. La personne contrĂŽlĂ©e a la possibilitĂ© d’établir son identitĂ© par tous moyens 78-2 alinĂ©a 1er du CPP. Si le policier a des doutes quant aux Ă©lĂ©ments fournis, ou bien si la personne demeure dans l’impossibilitĂ© de justifier de son identitĂ© ou s’y oppose, elle peut ĂȘtre retenue sur place ou dans un local de la police aux fins de vĂ©rification de son identitĂ©. La durĂ©e de cette rĂ©tention ne peut excĂ©der quatre heures Ă  compter du contrĂŽle et 8 heures Ă  Mayotte. En cas de garde Ă  vue, cette durĂ©e de 4 heures s’impute sur celle de la garde Ă  vue. Si la personne contrĂŽlĂ©e n’a pas pu justifier de son identitĂ© au terme de ce dĂ©lai de 4 heures, on procĂšde Ă  une vĂ©rification technique qui donne lieu aprĂšs autorisation du magistrat Ă  la prise d’empreintes digitales ou de photographies de la personne. IV. — Les fouilles de vĂ©hicules ContrĂŽle de police et fouilles — En vertu de l’article 78-2-2 du Code de procĂ©dure pĂ©nale, les OPJ peuvent, sur rĂ©quisitions Ă©crites du procureur de la RĂ©publique, procĂ©der d’une part aux contrĂŽles d’identitĂ© prĂ©vus au 7e alinĂ©a de l’article 78-2 opĂ©rations coup de poing et d’autre part Ă  la visite des vĂ©hicules circulant, arrĂȘtĂ©s ou stationnant sur la voie publique ou dans des lieux accessibles au public. Ils peuvent Ă©galement procĂ©der Ă  l’inspection visuelle des bagages ou Ă  la fouille aux fins de recherche et de poursuite d’infractions limitativement Ă©numĂ©rĂ©es dont le terrorisme, les infractions en matiĂšre d’armes et d’explosifs, etc. Ces opĂ©rations ne peuvent ĂȘtre accomplies que dans les lieux et pour la pĂ©riode de temps que le procureur de la RĂ©publique a dĂ©terminĂ©s. La visite du vĂ©hicule se dĂ©roule en prĂ©sence du conducteur ou du propriĂ©taire du vĂ©hicule, ou Ă  dĂ©faut, d’une personne requise Ă  cet effet par l’officier de police judiciaire. Si la visite comporte des risques graves pour la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens, une personne extĂ©rieure ne se voit pas requise. Un PV faisant mention du lieu et de l’heure de dĂ©but et de fin des opĂ©rations se trouve dressĂ© et remis Ă  l’intĂ©ressĂ© et un second exemplaire du procĂšs-verbal transmis sans dĂ©lai au procureur de la RĂ©publique. La visite des vĂ©hicules et l’inspection visuelle des bagages ou leur fouille s’avĂšrent autorisĂ©es d ans le cadre d’une opĂ©ration de police administrative. Selon l’article 78-2-4 du CPP, afin de prĂ©venir une atteinte grave Ă  la sĂ©curitĂ© des personnes et des biens, les OPJ peuvent procĂ©der non seulement aux contrĂŽles d’identitĂ© prĂ©vus au 8e alinĂ©a de 78-2, mais aussi Ă  la visite des vĂ©hicules circulant, arrĂȘtĂ©s ou stationnant sur la voie publique ou dans des lieux accessibles au public, sous rĂ©serve de solliciter et d’obtenir l’accord du conducteur. V. — Contacter un avocat ContrĂŽle de police et fouilles Pour votre dĂ©fense Ă  ton le droit de filmer un contrĂŽle de police avocat Ă  police avocat au tribunal de police contrĂŽle de police jumelle contrĂŽle de police la nuit confinement avocat audition police avocat commissaire de police contrĂŽle de police joint contrĂŽle de police judiciaire avocat conseil police avocat contre la police contrĂŽle de police gare Montparnasse contrĂŽle de police humour avocat contre les abus policiers avocat contre police contrĂŽle de police fouille voiture contrĂŽle de police gare du nord avocat contre policier avocat convocation police contrĂŽle de police fouille contrĂŽle de police fouille au corps avocat de la police ContrĂŽle de police et fouilles avocat de la police française contrĂŽle de police en temps rĂ©el contrĂŽle de police Facebook avocat de police avocat dĂ©fense des policiers contrĂŽle de police droit fouille contrĂŽle de police en direct avocat des policiers avocat droit police contrĂŽle de police droit contrĂŽle de police droit du citoyen avocat droit public police avocat et police contrĂŽle de police dans un bar contrĂŽle de police dans un magasin avocat paris police avocat plainte contre police contrĂŽle de police dans la rue contrĂŽle de police dans les trains avocat police avocat police aux frontiĂšres contrĂŽle de police ce Weekend ContrĂŽle de police et fouilles avocat spĂ©cialisĂ© droit pĂ©nal contrĂŽle de police conduite accompagnĂ©e avocat police Ă©trangler avocat police judiciaire contrĂŽle de police carte d’identitĂ© contrĂŽle de police ce soir avocat police municipale avocat police nationale contrĂŽle de police aujourd’hui contrĂŽle de police Borinage avocat policier avocat policier Ă©tranglement contrĂŽle de police alcoolĂ©mie contrĂŽle de police amende avocat policier paris avocat policier Villeneuve la garenne contrĂŽle de police abusif contrĂŽle de police administrative avocat pour police avocat pour policiers contrĂŽle de police 100 km contrĂŽle de police Ă  domicile avocat pour tribunal de police avocat service de police contester un contrĂŽle de police ContrĂŽle de police et fouilles contrĂŽle de police avocat spĂ©cialisĂ© police avocat spĂ©cialiste police avocats et police judiciaire avocats police manifestation avocat tribunal de police avocat tribunal police contrĂŽle de police le dimanche contrĂŽle de police loi loi sur la police loi sur la police art 48 contrĂŽle de police maritime contrĂŽle de police mort loi sur la fonction de police 2019 loi sur la fonction police contrĂŽle de police mortel contrĂŽle de police nos droits loi de police France loi police fouille contrĂŽle de police nouvel an contrĂŽle de police nuit pĂ©naliste avocat paris ContrĂŽle de police et fouilles loi contre vidĂ©o police loi de 1999 sur la police municipale contrĂŽle de police ou contrĂŽle de police ou gendarmerie loi contre filmer la police loi contre la police contrĂŽle de police ouverture du coffre contrĂŽle de police palpation la police a droit de fouiller le contrĂŽle de police contrĂŽle de police papier a prĂ©senter contrĂŽle de police papiers j’évite tout contrĂŽle de police contrĂŽle de police paris contrĂŽle de police permis oubliĂ© homme mort aprĂšs un contrĂŽle de police contrĂŽle de police procĂ©dure contrĂŽle de police propriĂ©tĂ© privĂ©e fuir un contrĂŽle de police contrĂŽle de police que prĂ©senter contrĂŽle de police quel papier fouille policiĂšre fouille policiĂšre lĂ©gislation ContrĂŽle de police et fouilles cabinet d’avocats pĂ©nalistes paris contrĂŽle de police quels sont mes droits contrĂŽle de police qui dĂ©gĂ©nĂšre fouille police droit fouille police nationale contrĂŽle de police qui pars un peu en vrille contrĂŽle de police qui part en vrille fouille par la police fouille police contrĂŽle de police qui tourne mal contrĂŽle de police rĂšgle fouille avocat fouille corporelle police contrĂŽle de police renforcĂ© contrĂŽle de police rĂ©union fouille au corps police fouille au corps police droit contrĂŽle de police route contrĂŽle de police routier filmer un contrĂŽle de police loi contrĂŽle de police routiĂšre contrĂŽle de police sans papier filmer lors d’un contrĂŽle de police ContrĂŽle de police et fouilles filmer un contrĂŽle de police contrĂŽle de police sans permis contrĂŽle de police sur autoroute Ă©viter un contrĂŽle de police contrĂŽle de police sur la route contrĂŽle de police sur parking privĂ© enregistrer un contrĂŽle de police contrĂŽle de police tĂ©lĂ©phone contrĂŽle de police test salivaire droit police fouille sac droit police fouille voiture contrĂŽle de police train contrĂŽle de police voiture droit fouille police droit lors d’un contrĂŽle de police contrĂŽle de police voiture a l’arrĂȘt contrĂŽle de police voiture amende droit de fouille police municipale droit des policiers fouille contrĂŽle de police voiture diplomatique droit de fouille gendarmerie droit de fouille police contrĂŽle de police voiture droit contrĂŽle de police voiture papier pĂ©naliste fouilles police contrĂŽle de police voiture sans papier ContrĂŽle de police et fouilles droit Ă  un avocat police droit de fouille corporelle contrĂŽle fouille police contrĂŽle police fouille dĂ©finition d’un contrĂŽle de police contrĂŽle police fouille tĂ©lĂ©phone contrĂŽle police fouille vĂ©hicule loi sur la police de circulation routiĂšre loi sur la police des Ă©trangers police fouille vĂ©hicule police fouille voiture droit loi sur la police double emploi loi sur la police et dĂ©ontologie police fouille maison police fouille sac loi sur la police France loi sur la police intĂ©grĂ©e avocat police judiciaire loi sur la police judiciaire police fouille corporelle police fouille droit loi sur la police municipale loi sur la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure police municipale ContrĂŽle de police et fouilles police fouille police fouille au corps lors d’un contrĂŽle de police lors d’un contrĂŽle de police je dois prĂ©senter mort lors d’un contrĂŽle de police police droit fouiller sac police Ă©criture avocat mort lors d’un contrĂŽle de police vidĂ©o mort suite Ă  un contrĂŽle de police police droit fouille vĂ©hicule police droit fouille voiture ne pas s’arrĂȘter Ă  un contrĂŽle de police ne pas s’arrĂȘter lors d’un contrĂŽle de police police droit de fouiller tĂ©lĂ©phone police droit fouille ou sont les contrĂŽle de police ou sont les contrĂŽles de police police d’écriture avocat police droit de fouiller passerelle avocat police passerelle avocat policier pourrait-on enregistrer un contrĂŽle de police peut-on filmer pendant un contrĂŽle de police ContrĂŽle de police et fouilles police assurance avocat police d’assurance avocat pourrait-on filmer un contrĂŽle de police peut-on refuser un contrĂŽle de police que faire lors d’un contrĂŽle de police refus de s’arrĂȘter Ă  un contrĂŽle de police refus de se soumettre Ă  un contrĂŽle de police refuser un contrĂŽle de police rĂȘver d’un contrĂŽle de police se soustraire Ă  un contrĂŽle de police signaler un contrĂŽle de police soustraction Ă  un contrĂŽle de police tribunal de police avocat obligatoire un contrĂŽle de police dĂ©gĂ©nĂšre ContrĂŽle de police et fouilles usurpation d’identitĂ© lors d’un contrĂŽle de police troisiĂšmement, deuxiĂšmement, premiĂšrement, tout d’abord, depuis, ensuite, aussi, par ailleurs, Ă©galement, de mĂȘme, enfin, premiĂšrement, deuxiĂšmement, troisiĂšmement, tout d’abord ContrĂŽle de police et fouilles puis, ensuite, aussi, par ailleurs, Ă©galement, premiĂšrement, deuxiĂšmement, troisiĂšmement, tout d’abord, puis, ensuite, aussi, par ailleurs, Ă©galement, de mĂȘme ContrĂŽle de police et fouilles enfin, de mĂȘme, et aussi, de toute façon, cependant, et ensuite, et puis certes, alors. Ă  cause de cela ContrĂŽle de police et fouilles Ă  cause de, ainsi, Ă  nouveau, Ă  partir de lĂ , Ainsi, Alors que, Alors, AprĂšs cela, AprĂšs que, Aussi, bien que, car, Cependant ContrĂŽle de police et fouilles c’est ainsi que, c’est pour cela que, par ailleurs, c’est pourquoi, ConsidĂ©rons, Contraste, D’autant plus, d’aprĂšs, de ce fait, de façon, maniĂšre que, De la mĂȘme maniĂšre ContrĂŽle de police et fouilles De mĂȘme, enfin, de nouveau de plus, en dernier lieu, De plus, de sorte que, deuxiĂšmement, Donc, en ce qui concerne, En conclusion, par ailleurs, En consĂ©quence, En dernier lieu, dommage encore, En fait, puis, En outre, finalement, en particulier ContrĂŽle de police et fouilles En premier lieu, finalement, En revanche, En somme, encore une fois, Enfin, ensuite, Ă©tant donnĂ© que, Finalement, grĂące Ă , il est question de, de mĂȘme, Il s’agit de, il y a aussi, Mais ContrĂŽle de police et fouilles MalgrĂ© cela, MalgrĂ© tout, NĂ©anmoins, Outre cela, Par ailleurs , Par consĂ©quent, et aussi, Par contre, par exemple, Ă©videmment, Par la suite, par rapport Ă , parce que, plus prĂ©cisĂ©ment, plus tard, Pour commencer ContrĂŽle de police et fouilles Pour conclure, Pourtant, PremiĂšrement, Prenons le cas de, Puis, puisque, Qui plus est, Selon, Suivant, Tandis que, touchant Ă , Tout d’abord, Toutefois ContrĂŽle de police et fouilles troisiĂšmement et ensuite, Une fois de plus, et puis, et aussi, utiliser son tĂ©lĂ©phone pendant un contrĂŽle de police du cabinet Aci assurera efficacement votre dĂ©fense. Il vous appartient de prendre l’initiative en l’appelant au tĂ©lĂ©phone ou bien en envoyant un mail. Quelle que soit votre situation auteur, co-auteur, complice, receleur ou victime d’infractions, nos avocats vous accompagnent et assurent votre dĂ©fense durant la phase d’enquĂȘte garde Ă  vue ; d’instruction juge d’instruction, chambre de l’instruction ; devant la chambre de jugement et enfin, pendant la phase judiciaire aprĂšs le procĂšs, auprĂšs de l’administration pĂ©nitentiaire par exemple. VI. — Les domaines d’activitĂ© du site Cabinet Aci ContrĂŽle de police et fouilles Avocats pĂ©nalistes parisiens Aussi, Adresse 55, rue de Turbigo 75003 PARIS D’abord, TĂ©l Puis, Fax Ensuite, E-mail contact Enfin, CatĂ©gories PremiĂšrement, LE CABINET En premier lieu, RĂŽle de l’avocat pĂ©naliste ContrĂŽle de police et fouilles En second lieu, Droit pĂ©nal ContrĂŽle de police et fouilles Tout d’abord, pĂ©nal gĂ©nĂ©ral ContrĂŽle de police et fouilles Ensuite, Droit pĂ©nal spĂ©cial les infractions du code pĂ©nal Puis, pĂ©nal des affaires ContrĂŽle de police et fouilles Aussi, Droit pĂ©nal fiscal ContrĂŽle de police et fouilles Également, Droit pĂ©nal de l’urbanisme ContrĂŽle de police et fouilles De mĂȘme, Le droit pĂ©nal douanier ContrĂŽle de police et fouilles Et aussi, Droit pĂ©nal de la presse ContrĂŽle de police et fouilles pĂ©nal des nuisances ContrĂŽle de police et fouilles Et plus, pĂ©nal routier infractions ContrĂŽle de police et fouilles AprĂšs, Droit pĂ©nal du travail ContrĂŽle de police et fouilles Davantage encore, Droit pĂ©nal de l’environnement ContrĂŽle de police et fouilles Surtout, pĂ©nal de la famille ContrĂŽle de police et fouilles Par ailleurs, Droit pĂ©nal des mineurs ContrĂŽle de police et fouilles Ainsi, Droit pĂ©nal de l’informatique ContrĂŽle de police et fouilles Tout autant, pĂ©nal international ContrĂŽle de police et fouilles Que, Droit pĂ©nal des sociĂ©tĂ©s En dernier, Le droit pĂ©nal de la consommation TroisiĂšmement, Lexique de droit pĂ©nal QuatriĂšmement, Principales infractions en droit pĂ©nal Et puis, ProcĂ©dure pĂ©nale Ensuite, Notions de criminologie Également, DÉFENSE PÉNALE Aussi, AUTRES DOMAINES Enfin, CONTACT. BLAGUEPOEME Aux cabinets MalgrĂ© l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici se dĂ©froquer Facebook. Email atau telepon: Kata Sandi: Lupa akun? Daftar. Lihat selengkapnya dari ZA GASY TIA MIVANITIKA di Facebook. Masuk. atau . Buat Akun Baru. Lihat selengkapnya dari ZA GASY TIA MIVANITIKA di Facebook. Masuk. Pour la plupart de nos contemporains, le seul nom d' Henri IV Ă©voque instantanĂ©ment la lĂ©gende du panache blanc et de la poule au pot. Mais le bon roi Henri», dont le rĂšgne s'Ă©tend de 1589 Ă  1610 Ă©tait un ĂȘtre jouissif et rustique, courageux et tĂ©mĂ©raire au combat, grand amateur de bonne chĂšre... et de femmes. Les passions du vert galant » dans ce dernier domaine sont bien connues une fois son premier mariage avec la reine Margot annulĂ© en 1599, il a Ă©pousĂ© l'Italienne Marie de MĂ©dicis, dont il a eu six enfants. Ses maĂźtresses les plus cĂ©lĂšbres sont Gabrielle d'EstrĂ©es avec laquelle il a eu trois enfants et Henriette d'Entragues. Mais elles n'ont pas Ă©tĂ© les seules femmes de sa vie... Jeanne d’Albret, la mĂšre La premiĂšre fut sa mĂšre, Jeanne d'Albret, fille de Marguerite d'AngoulĂȘme sƓur de François 1e et d'Henri d'Albret roi de Navarre. C'est une femme intelligente et cultivĂ©e douĂ©e d'Ă  propos et de combativitĂ©. Elle fera un mariage d'amour, chose rare en cette Ă©poque, avec Antoine de Bourbon descendant de St Louis. AprĂšs trois enfants morts en bas Ăąge, la voici Ă  nouveau enceinte. Son pĂšre, qui veut un hĂ©ritier au trĂŽne de Navarre, exige qu'elle accouche sans larmes ni cris car les croyances du XVIe siĂšcle stipulent que le comportement de la mĂšre au moment de l'accouchement dĂ©termine le sexe de l'enfant. Si elle est forte, ce sera un garçon. Le petit Henri naĂźt le 14 dĂ©cembre 1553 et en signe de bienvenue, son grand pĂšre lui frotte les lĂšvres dune gousse d'ail dont l'odeur ne le quittera plus humectĂ©e de Jurançon vas! Tu seras un vrai BĂ©arnais ! Outre son grand pĂšre, il aura pour parrain le roi de France Henri II. Son appĂ©tit est tel qu'il usera huit nourrices en une annĂ©e! Ce qui prĂ©figure de l'avenir! Sa mĂšre lui transmettra l'amour de son pays et une grande simplicitĂ© de vie. Il est envoyĂ© en BĂ©arn chez une parente de son pĂšre ou il partagera la vie des enfants du pays, courant pieds nus dans les bois et les montagnes. A la mort de son pĂšre, en 1555 Jeanne d'Albret devient reine de Navarre et rĂšgnera d'une main de fer pour lĂ©guer Ă  son fils un hĂ©ritage prospĂšre. Henri a six ans lorsque naĂźt sa petite sƓur Catherine et sa mĂšre dĂ©cide de l'envoyer Ă  Paris pour qu'il reçoive une Ă©ducation digne des princes. A la mort d'Henri II en 1559, toute la famille se retrouve Ă  Paris ou hĂ©las, aprĂšs avoir Ă©tĂ© nommĂ© par Catherine de MĂ©dicis lieutenant du royaume, Antoine de Bourbon rĂ©vĂšle sa vraie nature de coureur de femmes. Jeanne humiliĂ©e, deviendra triste et austĂšre. A ce moment lĂ , elle fera la connaissance de grands thĂ©ologiens et d'une approche nouvelle de la religion, s'opposant ainsi Ă  son Ă©poux infidĂšle devenu chef militaire des catholique tandis qu'elle se convertira au protestantisme dont elle deviendra le chef en BĂ©arn. DĂ©chirĂ© au milieu de ses parents en guerre, Henri sera tĂ©moin du dĂ©part de sa mĂšre bannie de la cour, mais lui arrachant la promesse de rester fidĂšle au calvinisme. Sous les pressions il finit par abjurer, mais la mort de son pĂšre mettra fin Ă  ce cruel dilemme. Henri poursuivra ses Ă©tudes avec ses cousins de France. TrĂšs jeune, il se rendra populaire par ses faits d'arme. Jeanne mourra brutalement lors de son sĂ©jour Ă  paris pour prĂ©parer le mariage d'Henri avec Marguerite de Valois en 1572. Catherine, la petite soeur Catherine de Bourbon se retrouve orpheline Ă  treize ans, et Henri son frĂšre prendra le rĂŽle de protecteur et de pĂšre pour elle. Pas vraiment belle, lĂ©gĂšrement boiteuse mais gĂ©nĂ©reuse et aimable, elle charmera par son esprit et sa culture. RescapĂ©e du massacre de la St BarthĂ©lĂ©my au moment du mariage de son frĂšre, elle sera comme lui prisonniĂšre Ă  la cour de France pendant quatre ans. Tandis qu'Henri trouve son compte dans cette cour dĂ©pravĂ©e donnant libre cours Ă  son penchant pour les femmes, elle sera un modĂšle de vertu. Parvenant Ă  s'Ă©chapper, Henri regagnera le BĂ©arn ou Catherine le rejoindra, tous deux acclamĂ©s par leur peuple. La princesse de Navarre a dix-sept ans et une grande maturitĂ©, Henri lui confie la rĂ©gence des terres du sud-ouest ce qui le laisse libre de partir Ă  la guerre, libre de se livrer au libertinage aprĂšs les dames de cour les filles de ferme! Rustique le roi Henri ! Les guerres se succĂšdent et nĂ©cessitent beaucoup d'argent, aussi envisage-t-il de marier sa sƓur, dont les nombreux prĂ©tendants se pressent d'accourir. Mais il tire parti de chacun sans donner suite, faisant de Catherine une monnaie d'Ă©change. Et les annĂ©es passent. AveuglĂ©e par la tendresse qu'elle voue au seul membre de sa famille, Catherine peu rancuniĂšre, se console auprĂšs de son amie Corisande. Elle sera amoureuse du comte Charles de Soisson qu'elle n'Ă©pousera pas, son frĂšre s'y opposant. Elle finira par Ă©pouser contre son grĂ© le duc de Lorraine de confession catholique, alors qu'elle demeure fidĂšle Ă  ses idĂ©es. PersĂ©cutĂ©e par son frĂšre qui lui demande de se convertir, elle entre en rĂ©bellion contre lui, mais dĂ©pĂ©rira Ă  vue d'Ɠil et mourra d'une pleurĂ©sie en 1604. Elle finira par tomber dans l'oubli, car tous les honneurs de l'histoire seront pour Henri pour lui les lauriers, pour elle les Ă©pines. La reine Margot Marguerite de Valois, dite Margot vient d'Ă©pouser Henri de Navarre. C'est une belle personne, intelligente et cultivĂ©e, de mƓurs libres plutĂŽt dĂ©lurĂ©es, amoureuse du fringuant duc de Guise. Son mariage arrangĂ© par Catherine de MĂ©dicis sa mĂšre et Charles IX son frĂšre a pour but de rĂ©concilier catholiques et protestants malgrĂ© l'interdiction du pape qui s'oppose Ă  cette union sacrilĂšge. HabituĂ©e Ă  un certain raffinement, Margot qui n'a pas souhaitĂ© cette union, trouve son Ă©poux mal crottĂ©, arriĂ©rĂ©, aux maniĂšres de paysan, elle apprĂ©cie nĂ©anmoins son humour et sa bonne humeur, et lui sauvera la vie lors du tragique Ă©pisode de la St BarthĂ©lĂ©my. A dix-neuf ans, elle assume sa condition pĂ©rilleuse de sƓur d'un roi catholique responsable d'un massacre, et d'Ă©pouse du chef des huguenots. Chacun d'eux prendra amants et maĂźtresses dans l'entente et la bonne humeur, et le couple s'en portera bien tandis que la reine mĂšre divise pour mieux rĂ©gner employant son cĂ©lĂšbre escadron volant» dans lequel Henri piochera» ses maĂźtresses, ce qui finira par engendrer des tensions et des histoires qui blesseront Margot et gĂąchera la belle entente des Ă©poux. Bussy d'Amboise fera oublier les goujateries d'Henri, un habile stratagĂšme l'Ă©loignera de son aimĂ©e la guerre est dĂ©clarĂ©e au sein du couple. AprĂšs quatre ans de captivitĂ©, Henri s'Ă©chappera de la cour et regagnera le BĂ©arn ou il s'empressera d'abjurer le catholicisme. Margot, accusĂ©e de complicitĂ© sera enfermĂ©e par son excentrique de frĂšre Henri III, jusqu'Ă  ce que son Ă©poux la rĂ©clame auprĂšs de lui. En attendant, celui-ci retrouve l'exercice du pouvoir et se livre Ă  sa passion la chasse du gibier de tout poil. Constamment amoureux, le roi butine, picore, roucoule, batifole dans un enivrement permanent. De la dame de cour Ă  la fille de ferme tout lui est bon ! ne dit-on pas qu'Ă  NĂ©rac tout le monde descend d'Henri IV ?. Margot libĂ©rĂ©e fera son entrĂ©e en Navarre avec le faste d'une reine, mais l'entente entre les Ă©poux sera de courte durĂ©e, car les disputes et tensions liĂ©es aux frasques d'Henri seront le quotidien de ce couple qui ne partage pas le mĂȘme lit. Margot sera trahie, humiliĂ©e, bafouĂ©e et bannie Ă  la cour de France comme Ă  celle de Navarre. DĂ©laissĂ©e par son Ă©poux, disgraciĂ©e par Henri III, elle ne trouve plus sa place et lĂšvera Ă  Agen une armĂ©e soutenue par la ligue contre Henri de Navarre. Les rumeurs, la peste et les difficultĂ©s financiĂšres auront raison de sa rĂ©volte. A trente-trois ans elle fuit son Ă©poux, son frĂšre et se rĂ©fugie en Auvergne ou elle restera pendant vingt ans. A son divorce, elle retrouvera Henri et reprendra avec lui d'amicales relations. Le premier amour d'Henri IV Diane d'Andoin, la belle Corisande sera le premier amour vĂ©ritable d'Henri. FiancĂ©e Ă  douze ans au compte de Grammond dont elle aura deux enfants, cette belle jeune femme au teint clair, Ă  la chevelure de jais a un charme fou. Vive, intelligente et cultivĂ©e, elle entretient des relations avec les Ă©crivains et gens de lettres. Son Ă©poux fait la guerre et la trompe allĂšgrement. Il meurt au combat laissant une jolie veuve trĂšs fortunĂ©e, qui organise des rĂ©ceptions et Ă©lĂšve ses enfants. C'est chez son amie Catherine de Navarre qu'elle fera la connaissance d'Henri. Il vient de croiser la grĂące et la beautĂ© incarnĂ©e», elle se fera coquette, il usera de stratĂ©gie. Ils deviendront amants en 1583, Henri est transportĂ© ah! la magie de l'amour! Il la couvre de cadeaux et n'a nulle envie de rĂ©cupĂ©rer sa femme chassĂ©e de la cour de France. Entre deux guerres, les amoureux se retrouvent avec dĂ©lice. Les bruits courent qu'elle l'a ensorcelĂ©, tandis que Margot redoute la rĂ©pudiation. En 1584 survient la mort de François d'Alençon, et Catherine de MĂ©dicis, qui n'apprĂ©cie pas son gendre, craint qu'Henri III meure sans descendance faisant de celui-ci un hĂ©ritier indĂ©sirable. Corisande soutiendra son Amadis lui apportant une importante aide financiĂšre, et sera son conseiller politique, lui donnant son fils au service de son armĂ©e. Henri jure fidĂ©litĂ© Ă  sa maĂźtresse en ses nombreux courriers, mais il est incapable de rĂ©sister au moindre tendron», Henri l'Ă©ternel infidĂšle ? Il aura un fils avec l'une d'elles, au dĂ©sespoir de Corisande qui aveuglĂ©ment lui a tout donnĂ© ! Au seuil de leur sĂ©paration, il lui offrira en hommage les vingt deux drapeaux et Ă©tendards pris a ses ennemis ! Mais ces deux ĂȘtres qui se sont tant aimĂ©s garderont l'habitude de correspondre et resteront amis. Compagne secourable et dĂ©sintĂ©ressĂ©e, elle lui sera fidĂšle jusqu'au bout. En 1589, Henri III est poignardĂ© par le fanatique frĂšre ClĂ©ment et Henri de Navarre lui succĂšdera. Le vert galant et la belle Gabrielle Gabrielle d'EstrĂ©es entre en scĂšne alors qu'Henri fait le siĂšge devant Paris. Bellegarde son grand capitaine lui vantant les charmes de sa nouvelle conquĂȘte, erreur fatale, le roi veut la rencontrer sans plus tarder. C'est alors qu'Ă  l'entrevue un ange lui apparaĂźt, dix-sept ans blonde, de beaux yeux clairs, une taille de guĂȘpe, une grĂące sans pareille l'idĂ©al de la beautĂ© fĂ©minine ! Qui ne prĂȘte pas attention Ă  lui. Pour l'approcher, il se dĂ©guise naĂŻvement en paysan loqueteux, et lui clame son penchant, ne faisant qu'accentuer le dĂ©goĂ»t et le mĂ©pris de la belle. Gabrielle est issue d'une noble famille qui pratique la luxure avec tout l'art requis. Vendue aux princes par sa mĂšre, elle perd trĂšs tĂŽt sa virginitĂ©. Antoine d'EstrĂ©es son pĂšre lui somme de changer son comportement. On ne refuse pas les faveurs du roi avec les honneurs que cela suppose pour toute la famille ! Aussi Gabrielle obĂ©issante et soudainement intĂ©ressĂ©e se montre accueillante et enjouĂ©e, renonçant Ă  Bellegarde, au profit de la royale passion, et mariĂ©e trĂšs rapidement Ă  l’inoffensif sieur de Liancourt pour prĂ©server son honneur », elle est comblĂ©e de titres et de cadeaux. Pour rĂ©unifier la France en guerre, le roi envisage la mort dans l'Ăąme de se convertir au catholicisme. Il abjurera Ă  St Denis en 1593 moment historique pour les Parisiens. Gabrielle assiste radieuse Ă  l’évĂ©nement, seule la haine du peuple envers elle ternit sa fiertĂ©. Des pamphlets l'accusent de tous les maux, car on craint que le roi trĂšs Ă©pris n'en fasse son Ă©pouse. Celui-ci multiplie les dĂ©marches pour se dĂ©marier d'avec Margot qui en profite pour obtenir de fortes sommes d'argent mais les nĂ©gociations vont durer sept ans. Henri sera sacrĂ© roi de France en 1594 Ă  Chartres alors qu'il a quarante et un ans, enfin reconnu par l'Ă©glise et les grands du royaume, tandis que sa belle favorite lui donne un fils CĂ©sar de VendĂŽme et divorce de son Ă©poux Liancourt. Le roi repart Ă  ses occupations guerriĂšres aprĂšs avoir accordĂ© Ă  Gabrielle le duchĂ© de Beaufort, son pouvoir sur le roi ne cessant d'augmenter. Catherine Henriette, deuxiĂšme enfant du couple naĂźt Ă  Rouen et Henri lĂ©gitime ses bĂątards, tandis que le peuple, appauvri par les guerres, est en colĂšre contre le dĂ©ploiement de luxe affichĂ© par le roi et sa favorite. A la cour de Florence ou les nĂ©gociations entamĂ©es par Sully ministre du roi pour un mariage avec Marie de MĂ©dicis, on s'impatiente... Mais Henri a d'autres projets en tĂȘte il feint, comme Ă  son habitude d'accepter cette union dans le but d'obtenir l'annulation de son mariage. Ah, l'amour! Margot, la derniĂšre des Valois, rĂ©prouve l'idĂ©e de cĂ©der sa place Ă  une bagasse» de basse extraction, mais Gabrielle au faĂźte de sa gloire donne un troisiĂšme enfant Ă  son amant et ambitionne le statut de reine qu'Henri lui a promis. Alors qu'elle attend son quatriĂšme enfant, son mariage avec le roi est annoncĂ© aprĂšs PĂąques de 1599 au grand dam de toute la cour, et, malgrĂ© une angoisse due Ă  de sombres prĂ©dictions elle prĂ©pare ses noces. SĂ©parĂ©e du roi le temps des fĂȘtes pascales elle ira chez un ami commun Zamet ou elle mangera un fruit au goĂ»t amer qui sera la cause de malaises de plus en plus violents dont elle mourra, sans avoir pu joindre le roi, aprĂšs d'horribles souffrances, rendue sourde et aveugle, noire et dĂ©figurĂ©e .Une autopsie demandĂ©e par le roi atterrĂ© fera Ă©tat d'un empoisonnement trop de gens ayant intĂ©rĂȘt Ă  ce que ce mariage ne se fasse pas, on peut se poser la question mais les historiens alimenteront la controverse. Marie de MĂ©dicis, le fructueux parti italien Marie de MĂ©dicis, fille de Jeanne d'Autriche et de François de MĂ©dicis Ă©pouse le roi de France par procuration Ă  Florence en 1600 dans un faste digne des cours d'Italie. DĂšs l'annonce du dĂ©cĂšs de Gabrielle, le pape avait accordĂ© le divorce d'Henri. Ce mariage va solutionner les prĂ©occupations financiĂšres et dynastiques du royaume. Pour la seconde fois, la famille MĂ©dicis achĂšte la couronne de France! Marie est une grande femme plantureuse de vingt-sept ans une lourde florentine» diront certains, dont le seul charme rĂ©side en un visage au teint de porcelaine. Elle gardera toujours un fort accent Italien et introduira Ă  la cour sa sƓur de lait Leonora GaligaĂŻ, petite femme noiraude et ambitieuse, qui a un grand ascendant sur elle et son compagnon Concino Concini, futur marĂ©chal d'Ancre. Les MĂ©dicis ont la fĂącheuse rĂ©putation de rĂ©gler leurs problĂšmes familiaux Ă  coup de doses de poison savamment employĂ©es». A son arrivĂ©e en France, Marie rencontre son Ă©poux qui l'invite incontinent Ă  se mettre au lit. La deuxiĂšme partie de la dot peut tomber le mariage est consommĂ©. Les Ă©poux n'Ă©voquent pas le choc de la nuit de noces il la dĂ©couvre fade et grosse, elle le trouve puant du gousset et du pied une odeur pestilentielle de fauve crevĂ© diront certains. A la cour, les personnages sont certes Ă©tincelants mais dĂ©vorĂ©s de vermine, rĂ©pandant d'insoutenables fragrances, mangeant et se mouchant avec les doigts, crachant sur les parquets. Ils consomment de grandes quantitĂ©s de parfum pour masquer ces inconvĂ©nients. Les Ă©poux se marieront officiellement le dix-sept dĂ©cembre 1600 Ă  la cathĂ©drale de Lyon, neuf mois plus tard naĂźtra Louis futur Louis XIII, ce qui n'empĂȘche pas le roi de rejoindre sa maĂźtresse du moment ,Henriette d' Entragues. Lorsque Marie l'apprend, elle entre dans une grande colĂšre c'est le commencement de scĂšnes violentes qui Ă©mailleront l'existence de ce couple royal allant jusqu'Ă  perturber l'entourage, d'autant qu'Henriette lui donne des enfants en parallĂšle avec la reine. Jalouse, Marie se compose un personnage de femme revĂȘche, butĂ©e et colĂ©rique, allant jusqu'Ă  battre le roi devant tout le monde. La reine veut garder Leonora comme dame d'atour, rĂŽle tenu par des personnes nobles en France, pour apaiser les tensions Henri IV cĂšde, il le regrettera. Peu recommandable, le couple Concini sĂšme le trouble et conspirera contre lui. La reine met au monde une fille Elisabeth qui rejoint son frĂšre et ses demi-frĂšres et sƓurs Ă  St Germain-en-Laye ou sĂ©journent les enfants de Gabrielle et d'Henriette. Le roi s'y rend souvent pour, en bon pĂšre de famille, jouer avec eux. Marie multiplie les dĂ©marches afin de rĂ©concilier le roi avec les catholiques, soutenant le retour des jĂ©suites chassĂ©s de France, elle obtiendra gain de cause Ă  la grande joie du pape. La France redeviendra une grande puissance chrĂ©tienne favorisĂ©e par la reine. Elle accouchera d'une autre fille, Christine, tandis qu'Ă  cinquante ans, Henri s'amourache de filles de plus en plus jeunes, malgrĂ© les colĂšres de son Ă©pouse qui en profite pour exiger d'ĂȘtre sacrĂ©e reine. Elle accouche de Nicolas elle donnera six enfants Ă  la couronne asseyant son pouvoir, de mĂȘme que sur sa demande elle participera aux affaires de l'Ă©tat. Le treize mai 1610 aura lieu la cĂ©rĂ©monie du sacre de la reine en grande pompe, au cours duquel Henri IV reconnaĂźt publiquement sa capacitĂ© Ă  assumer son rĂŽle politique. Le lendemain quatorze mai, Ravaillac l'attend rue de la Ferronnerie pour lui porter le coup fatal. Le roi est mort, vive le roi ! En l'occurrence vive la reine qui assurera la rĂ©gence. Henriette la comploteuse Henriette d'Entragues qui sera l'enfer du vert-galant, le rencontre au chĂąteau de Malesherbes chez son pĂšre François de Balzac ami du roi peu de temps aprĂšs le dĂ©cĂšs de Gabrielle. Vingt ans, un regard coquin, un sourire irrĂ©sistible auront raison du souverain. Cette famille d’intrigants sans scrupules compte bien tirer parti de la situation. La mĂšre d'Henriette est Marie Touchet, ancienne maĂźtresse de Charles IX dont elle a eu un enfant Charles, le bĂątard des Valois, prince ambitieux et perfide qui ne dĂ©pare pas la famille. Les deux sƓurs Henriette et Marie reçoivent une Ă©ducation propre Ă  en faire des favorites chevronnĂ©es. Henriette Ă  la beautĂ© et l'esprit du diable, ses propos percutants, acerbes plaisent au roi. Mais la belle est finaude, elle se laisse dĂ©sirer s'il l'aime, il doit payer cent mille Ă©cus et le marquisat de Verneuil. Mieux, elle exige qu'il lui signe une promesse de mariage. Henri habituĂ© aux promesses non tenues, signe tandis que se poursuivent les nĂ©gociations avec Marie de MĂ©dicis grĂące au fidĂšle Sully. Qu' Ă  cela ne tienne! Il installe sa maĂźtresse au somptueux hĂŽtel de Larchant. Document en poche, celle-ci n'a qu'une idĂ©e se faire Ă©pouser en donnant un fils au roi ,qui comprenant son erreur car son mariage avec Catherine se prĂ©cise, voudrait rĂ©cupĂ©rer la promesse de mariage. La charmante Henriette se transforme en harpie, refuse de rendre le document, et par bonheur fait une fausse couche. Mais le roi est mordu et la met de nouveau enceinte, et le lendemain mĂȘme de ses noces il l'installe Ă  la cour ou le poursuit la rage de Marie. Henriette se moque de la reine dont elle imite l'accent et la dĂ©marche ce qui amuse le roi! Entre une femme spirituelle et plaisante et une grosse Ă©pouse dĂ©vote, Henri a choisi. La reine accouche du dauphin, Henriette lui donne Gaston Henri, forte de la promesse de mariage elle ne dĂ©sarme pas, et son amant s'empĂȘtre dans ses problĂšmes conjugaux. AprĂšs deux conspirations contre le roi, oĂč Henriette et sa famille se trouve impliquĂ©s; le vieil Entragues doit rendre le document compromettant avant d'atterrir en prison. Henriette nie en bloc, douĂ©e d'un aplomb Ă©tonnant, sĂ»re de son ascendant sur son amant qui finira par pardonner. Inconscient Henri! Cette intrigante parviendra Ă  reprendre sa place Ă  la cour et dans le cƓur du roi! Épouse et favorite se livrent un combat sans merci, tandis qu'Henri collectionne les maĂźtresses et les petits bĂątards notamment de Jacqueline de Bueil dont il lĂ©gitime le fils appelĂ©e nymphe au petit museau ». Dix ans de relations destructrices avec Henriette ont eu raison du roi qui lui demande de se retirer sur ses terres, enfin. La derniĂšre passion amoureuse d'Henri IV Charlotte de Montmorency surgit dans la vie du roi un matin de janvier 1609, alors qu'elle prĂ©pare un ballet donnĂ© pour une fĂȘte en l'honneur de la reine. A ce moment lĂ  rien ne va dans la vie d'Henri IV. PrĂ©occupĂ© par des prĂ©paratifs de guerre, fatiguĂ© par ses excĂšs de toutes sortes, sa vie amoureuse est un dĂ©sert. Au sortir de son cabinet, il se heurte au corps de ballet et lĂ , coup de foudre! Devant lui une toute jeune fille blonde et gracieuse, aux yeux de gazelle, surnommĂ©e l'aurore par ses compagnes, lui sourit. Elle est fiancĂ©e a son ami Bassompierre ? Qu'Ă  cela ne tienne ! Il explique sa passion soudaine au futur mari, et lui propose une autre compagne. TerrassĂ© par une crise de goutte, il reçoit dans sa chambre ou la belle entend sa dĂ©claration enflammĂ©e, ce qui l'enchante et l'amuse, puis dĂ©cide de la marier pour prĂ©server son honneur. Il choisit un homme qui lui semble inoffensif Henri II de Bourbon prince de CondĂ©, censĂ© prĂ©fĂ©rer les hommes qui accepte les conditions de ce mariage. Charlotte n’a de pensĂ©es que pour son roi, ses victoires son panache le bourreau des cƓurs» l'a sĂ©duite malgrĂ© ses cinquante six ans dĂ©crĂ©pis. Il lui promet monts et merveilles.... Coup de théùtre, le mari brusquement jaloux et brutal refuse d'ĂȘtre trompĂ© et quitte Paris en emmenant sa jeune Ă©pouse. CondĂ© est sommĂ© de se rendre avec Charlotte au mariage de CĂ©sar le fils de Gabrielle, c'est lĂ  qu'Henri rusera pour revoir l'objet de son amour, jouant les romĂ©o sous son balcon, aprĂšs avoir escaladĂ© le mur du jardin, tel un jeune jouvenceau ! Furieux, CondĂ© dĂ©cide de s'enfuir au Pays Bas espagnols avec Charlotte demandant asile aux archiducs d'Habsbourg. C'est le dĂ©but de nĂ©gociations laborieuses et non abouties entre l'archiduc qui a donnĂ© sa parole Ă  CondĂ© et le roi de France prĂȘt Ă  tout pour rĂ©cupĂ©rer sa nymphette .Tout le monde tente de trouver une solution Ă  l'amiable les parents de Charlotte, les conseillers du roi et de l'archiduc, les ambassadeurs, les familles rĂ©gnantes d'Europe, en vain. Deux camps se sont formĂ©s les protecteurs des protestants et les alliĂ©s des catholiques les vieux dĂ©mons ressurgissent ! Ayant tout tentĂ© sans succĂšs, Henri souffreteux et dĂ©primĂ© ne voit pas d'autre issue que la guerre. L 'Europe est Ă  la veille d’une rupture qui mettra le feu aux quatre coins de la chrĂ©tientĂ© mais le roi a donnĂ© le feu vert pour les prĂ©paratifs de cette guerre insensĂ©e, qui ne se fera pas et pour cause, la vie du roi Ă©tant interrompue le lendemain du sacre de la reine. L'amour l'a-t-il tuĂ© ? Ravaillac fanatique? Vengeur de l'honneur de sa sƓur ou exĂ©cuteur de ceux qui avaient intĂ©rĂȘt Ă  la mort du roi ? Il ne rĂ©vĂšlera rien sous la torture, mais prononcera ces Ă©tranges paroles avant son supplice on m'a bien trompĂ© quand on m'a persuadĂ© que le coup que je ferai serait bien perçu du peuple» Qui est on» ? Des soupçons se portent sur Henriette d'Entragues et le duc d'Epernon qui avait dĂ©jĂ  utilisĂ© les services de Ravaillac. Marie de MĂ©dicis elle-mĂȘme, couronnĂ©e le treize, veuve le quatorze et rĂ©gente le quinze mai aurait-elle participĂ© au complot ? La suite des Ă©vĂ©nements rapportĂ©s par les chroniqueurs sĂšme des doutes sur ces questions... Dans le rĂšgne du roi de France et de Navarre, bien des femmes ont croisĂ© sa vie pour le meilleur et pour le pire. NaĂŻvement ou Ă©goĂŻstement, il a pensĂ© pouvoir regrouper Ă©pouses et concubines sous un mĂȘme toit, jouir des unes rĂ©jouir les autres, dans une course effrĂ©nĂ©e de l'amour. Victorieux de tant de batailles, il n'a pas Ă©tĂ© maĂźtre de sa vie amoureuse, prĂȘt Ă  offrir la couronne de France ou Ă  dĂ©clencher une guerre pour les beaux yeux d'une femme ! Le jour du quatorze mai 1610, rue de la Ferronnerie devant l'auberge au cƓur couronnĂ© percĂ© d'une flĂšche» Henri IV aurait pu Ă©crire avant de mourir l'amour m'a tuĂ©!!». Bibliographie - Henri IV et les femmes, par MarylĂšne Vincent, Editions sud ouest, janvier 2010. - Henri IV, les dames du Vert Galant, de Michel de Decker. Belfond, 2010. - Lettres d'amour d'Henri IV le vert galant, de Jean Castarede. France Empire, 2010.
Lescandale Cambridge Analytica enregistre un nouveau procÚs, selon CNBC. Facebook est poursuivi par Washington DC pour avoir trompé des utilisateurs sur la façon dont il a traité et sauvegardé des données personnelles au cours du scandale Cambridge Analytica. En effet, Le réseau social a révélé en mars dernier qu'une application tierce, un quiz de
PubliĂ© le 9 avr. 2013 Ă  101Mis Ă  jour le 6 aoĂ»t 2019 Ă  000Retour aux sources pour Pascal ClĂ©ment. A soixante-sept ans, l'ancien garde des Sceaux rejoint le cabinet d'avocats FTPA qui l'avait embauchĂ© en 1982. Quelques cheveux blancs et huit mandats de dĂ©putĂ© plus tard, les semelles rompues aux coulisses de deux ministĂšres, l'ancien Ă©lu UMP y revient, au sein du dĂ©partement contentieux. C'est le retour de l'enfant prodige ! », dĂ©clare Antoine Tchekhoff, cofondateur du cabinet. A l'Ă©poque, Pascal ClĂ©ment siĂ©geait Ă  l'AssemblĂ©e nationale depuis quatre ans Ă  peine. Un des rares Ă©lus Ă  avoir sauvĂ© son poste aprĂšs l'Ă©lection de François Mitterrand, il venait de prendre conscience de la dangerositĂ© de la vie politique ». La droite avait fait l'objet d'une saignĂ©e colossale », raconte, affable, l'ex-ministre de la Justice sous Jacques Chirac, sirotant un thĂ© avenue Foch, dans les bureaux flambant neufs de ce cabinet indĂ©pendant, auprĂšs duquel Dominique de Villepin a exercĂ©, un temps, ses fonctions d'avocat. Or il me fallait assurer mes arriĂšres car malheureusement, en France, l'expĂ©rience politique n'est pas considĂ©rĂ©e comme bonne, notamment par les entreprises », dĂ©plore Pascal dĂ©buts chez Rank XeroxLes entreprises, cet homme courtois, plein d'humour selon ses proches mais qui a son franc-parler, les connaĂźt les pieds sur terre, ses premiers pas professionnels, c'est au sein de Rank Xerox qu'il les a faits. ArmĂ© d'une maĂźtrise de droit et d'une licence en philosophie, cet ancien de Science po y est mĂȘme restĂ© sept ans, gravissant les Ă©chelons du dĂ©partement marketing. Avant de s'Ă©lancer dans la politique, sa vraie vocation », assure-t-il. On ne rĂ©ussit que ce pour quoi profondĂ©ment on est fait », estime ce chasseur, nĂ© Ă  Boulogne et pĂšre de quatre enfants. D'ailleurs, l'animal politique n'hĂ©site pas Ă  s'interrompre, jetant un oeil sur une alerte de son portable, pour fustiger un propos ou une rĂ©forme portĂ©e par la majoritĂ©. Aussi a-t-il, chez FTPA pendant vingt ans, exercĂ© son mĂ©tier d'avocat en pointillĂ© ». Car sur ses nombreux mandats dans la Loire - il fut maire de Saint-Marcel-de-FĂ©lines un quart de siĂšcle, mais aussi prĂ©sident du conseil gĂ©nĂ©ral et, bien sĂ»r, dĂ©putĂ© jusqu'en juin - se sont greffĂ©es ses tĂąches de juge Ă  la Haute Cour de justice, de vice-prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale ou encore de prĂ©sident de la commission des Lois. Sans oublier ses responsabilitĂ©s de secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Parti 1993, ce fidĂšle de Raymond Barre, son professeur », son maĂźtre », entre au gouvernement Balladur comme ministre, chargĂ© des Relations avec l'AssemblĂ©e nationale. Mais rien, Ă  ses yeux, n'a jamais Ă©galĂ© son statut de ministre de la Justice, un poste d'un pouvoir symbolique considĂ©rable, le seul qui porte le nom d'une vertu », dit solennellement ce dernier, Ă  qui son pĂšre, professeur Ă  HEC MontrĂ©al et repreneur de la revue catholique L'Homme nouveau », a parlĂ© de la France toute sa vie ». MalgrĂ© toutes ses responsabilitĂ©s, il est toujours restĂ© accessible et bon », souligne Antoine Tchekhoff. Mais Pascal ClĂ©ment se veut lucide Le mĂ©tier de ministre est d'une immense fragilitĂ©. Pour le faire il faut ĂȘtre enracinĂ© dans un territoire », dit-il, Ă©gratignant au passage le projet de non-cumul des mandats. Car l'homme est opiniĂątre, et fier, trĂšs fier, d'avoir Ă©tĂ© si souvent réélu dans sa circonscription. On peut ĂȘtre Ă©lu la premiĂšre fois contre le sortant. Mais ĂȘtre Ă©lu huit fois est un sort rĂ©servĂ© Ă  quelques happy-few. »AprĂšs la Chancellerie et l'Ă©criture de deux ouvrages, dont un consacrĂ© au duc de Persigny, il s'est ralliĂ© au cabinet d'avocats amĂ©ricain Orrick Rambaud Martel, conseillant notamment Vivendi. Il est revenu, il y a quelques jours, chez FTPA. J'aime tant plaider ! », avoue-t-il.

7 AUX CABINETS Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Malgré l'amour et la tendresse

Aux cabinets MalgrĂ© l’humour et la vertu Il faut ici montrer son cul MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici se dĂ©froquer MalgrĂ© l’amour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses Poussez poussez les constipĂ©s Ici le temps n’est pas comptĂ© Venez !venez ! Foules empressĂ©es Soulagez votre diarrhĂ©e Car en ces lieux souvent chĂ©ris MĂȘme le papier y est fourni Soit qu’on y pĂšte, soit qu’on y rote Tout est permis au sein des chiottes Mais ? Graine de vĂ©role ou de morpion N’oubliez pas de vous laver l’fion De ces wc tant usitĂ©s PrĂ©servez donc l’intĂ©gritĂ© Rendons gloire Ă  nos vespasiennes De faĂŻence ou de porcelaine Que l’on soit riche ou bien fauchĂ© Jamais de classe dans les wc Pines de smicards ou de richards Venez tous voir mon urinoir ! Qu’ils s’appellent chiottes, goguenots, waters Tout le monde y pose son derriĂšre On les dit turc ou bien tinettes Tout est une question de cuvette Quand celle-ci se trouve bouchĂ©es Nous voilĂ  tous bien emmerdĂ©s Entrez entrez aux cabinets Nous raconter vos ptits secrets Savoir pĂ©ter est tout un art Pour ne pas chier dans son falzar Si cet Ă©crit vous semble idiot Torchez vous en vite au plus tĂŽt Si au contraire il peut vous plaire Affichez le dans vos waters !!!

Nousnous contentons d’indiquer quelques possibles traductologiques que nous avons dĂ©jĂ  eu l’occasion d’exposer dans le numĂ©ro d’Equivalences 35/1-2, 2008 consacrĂ© Ă  la traduction de l’humour et qui dĂ©pendent de la nature de la fixitĂ© sur laquelle repose le dĂ©figement. « La fixitĂ© serait une structuration sous-jacente Ă  l’usage de la langue conditionnant d’une maniĂšre
Ode aux Cabinets ! MalgrĂ© l'humour et la vertu Il faut ici, montrer son cul. MalgrĂ© la haine et la fiertĂ© Il faut ici, se dĂ©froquer. MalgrĂ© l'amour et la tendresse Il faut ici, montrer ses fesses. Poussez ! les constipĂ©s Le temps ici, n'est pas comptĂ©. Venez ! foules empressĂ©es Soulagez lĂ , votre diarrhĂ©e. Car en ces lieux souvent chĂ©ris MĂȘme le papier y est fourni. Qu'on y pĂšte ou qu'on y rote Tout est permis au sein des chiottes. Graine de vĂ©role ou de morpion N'oubliez pas de vous laver le fion. De ces WC tant usitĂ©s PrĂ©servez donc l'intĂ©gritĂ©. Lire la suite >
Durhum contre la grippe Aux Ă©coutes, p.13, 17 novembre 1918. Depuis le dĂ©but de la crise du Covid-19, une plĂ©thore de publications douteuses est relayĂ©e sur les rĂ©seaux sociaux afin de prĂȘcher l’efficacitĂ© des boissons alcoolisĂ©es, et notamment de la vodka, contre le virus : alors que certains recommandent de l’utiliser pour dĂ©sinfecter les surfaces ou pour concocter La presse profane et les blogs nous ont informĂ© du lancement d’un Cercle dĂ©fini comme association fraternelle des amies francs-maçonnes d’Emmanuel Macron, prĂ©sident de la RĂ©publique Française. » Cette fraternelle a pour prĂ©sident-directeur gĂ©nĂ©ral, un blogueur bien connu des maçons, par ailleurs Directeur de la Com de son obĂ©dience et ancien du PS. Cet Ă©vĂšnement m’a inspirĂ© un plagiat d’un texte de J Dutronc sous forme d’une chanson maçonneuse » comme on en trouve dans le Momasite. Il vaut mieux se moquer les premiers des dĂ©fauts des maçons, cela dĂ©samorce l’antimaçonnisme. JE SUIS OPPORTUNISTE Je suis pour le socialisme Je suis pour le macronisme Et pour le maçonnisme Parce que je suis opportuniste Il y en a qui conteste Qui revendique et qui proteste Moi je ne fais qu’un seul geste Je retourne ma veste, je retourne ma veste Toujours du bon cĂŽtĂ© Je suis pour le thĂ©isme Je suis pour le dĂ©isme Et pour l’adogmatisme Parce que je suis opportuniste Je suis pour l’universalisme Je suis pour le fĂ©minisme Et pour les soeurs le dĂ©gagisme Parce que je suis opportuniste Je suis pour l’écossisme Je suis pour le clubisme Je n’a pas peur d’ĂȘtre profiteur J’en profite pour faire mon beurre Non jamais je ne conteste Ni revendique ni ne proteste Je ne sais faire qu’un seul geste Celui de retourner ma veste, de retourner ma veste Toujours du bon cĂŽtĂ© Je l’ai tellement retournĂ©e Qu’elle craque de tous cĂŽtĂ©s A la prochaine rĂ©volution Je retourne mon pantalon

Lex-premier ministre du QuĂ©bec de 2003 Ă  2012, Jean Charest, a pris la parole devant 130 personnes, mardi soir, Ă  la Place 4213 Ă  l’occasion du

Si l'on en croit sa prolifique actualitĂ©, Zappa n'est pas mort, il sent juste un peu bizarre. Rien que pour l'annĂ©e 2016, un demi-siĂšcle trĂšs exactement aprĂšs la sortie de Freak Out!, premier album des Mothers of Invention, les thurifĂ©raires du prophĂšte freak ont pu se mettre sous la dent un documentaire remarquĂ© au festival du film de Sundance et trois nouveaux albums inĂ©dits. Enfin, pour les francophones, les Ă©ditions Gallimard viennent de publier une nouvelle biographie du guitar hero dadaĂŻste, dans la collection Folio 1.Le tout dans une pĂ©riode fort agitĂ©e sur la planĂšte Zappa. Depuis le dĂ©cĂšs, en octobre 2015, de sa femme Gail – gardienne du temple procĂ©duriĂšre qui avait fait du compositeur une marque jusqu'Ă  la moustache dĂ©posĂ©e et de ses archives un fonds de commerce 60 albums posthumes ! –, les hĂ©ritiers du Zappa family trust se font la guerre par avocats interposĂ©s. Dweezil Zappa, l'aĂźnĂ© guitariste qui joue sur les scĂšnes internationales l'Ɠuvre paternelle Ă  la tĂȘte du groupe Zappa Plays Zappa depuis dix ans, s'est soudainement vu interdire par son frĂšre Ahmet, gestionnaire du trust, le droit de faire toute rĂ©fĂ©rence Ă  leur pĂšre – Ă  moins de s'acquitter de nouveaux droits d'exploitation prohibitifs. La tournĂ©e actuelle s'appelle donc Dweezil Zappa Plays Whatever The F%k He Wants, Cease & Desist Tour», soit Dweezil Zappa joue ce qu'il a envie de jouer putain, ordonnance de cessation et d'abstention».Autant de raisons de rencontrer le dernier biographe français de Frank Zappa, Guy Darol, romancier et zappaologue confirmĂ©, auteur de cinq livres sur le guitariste. A priori, on pourrait penser le sujet Ă©puisĂ©, notamment par la trilogie ultra-Ă©rudite bien que limite hermĂ©tique pour les non-spĂ©cialistes signĂ©e Christophe Delbrouck dans les annĂ©es 2000 Editions du Castor astral. Et pourtant, Ă  l'opposĂ© de cette approche quasi talmudique, Darol s'attache Ă  faire le rĂ©cit d'une vie» de façon synthĂ©tique et grand public, avec notamment, un focus sur l'enfance mĂ©connue de l'iconoclaste et ses combats politiques, qui n'ont jamais Ă©tĂ© autant d'actualité», selon Darol. Le contexte actuel de replis identitaires et de montĂ©e des populismes Ă©claire d'une lumiĂšre particuliĂšre la vie et l'Ɠuvre satirique de ce totem de la contre-culture amĂ©ricaine Ă  la fois pourfendeur du religieux, mais d'une grande mĂ©fiance, voire d'un certain conservatisme, vis-Ă -vis des utopies du XXe siĂšcle du flower power au communisme et du politiquement correct» livre dĂ©bute par une gĂ©nĂ©alogie poussĂ©e de la famille Zappa, de ses aĂŻeux siciliens Ă  l’arrivĂ©e de son pĂšre en AmĂ©rique, avant un rĂ©cit dĂ©taillĂ© et rare de ses jeunes annĂ©es
Guy Darol On y comprend de nombreux aspects de sa personnalitĂ© adulte. D'abord, cette passion juvĂ©nile et symbolique pour la chimie il passait son temps Ă  chercher la formule de la poudre Ă  fusil pour prĂ©parer ses pĂ©tards artisanaux
 Ensuite, Zappa, c'est un enfant de l'immigration. Son pĂšre a quittĂ© la Sicile au dĂ©but du XXe pour s'installer Ă  Baltimore [au nord de Washington, ndlr] oĂč il a eu de grandes difficultĂ©s Ă  s'insĂ©rer dans la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine. A l'Ă©poque, les Siciliens Ă©taient vus comme des bons Ă  rien, sales et rĂ©pugnants, avec une propension Ă  soulever des Ă©meutes. Le pĂšre de Zappa lui a tout racontĂ©, ça l'a autant meurtri que marquĂ©. D'oĂč son antiracisme, lui qui fut l'un des premiers rockeurs Ă  s'entourer de musiciens de toutes origines Noirs, Latinos, etc. Quitte Ă  se voir interdire de jouer dans certains clubs. C'est aussi ça qui fait que Zappa est l'homme de tous les mĂ©langes, mais aussi un fan de doo-wop et de r'n'b, musique d'Ă©mancipation noire dans laquelle il a toujours qui n’empĂȘchait pas Zappa d’ĂȘtre trĂšs patriote
Absolument, il se sentait farouchement AmĂ©ricain, trĂšs attachĂ© Ă  la Constitution [et surtout au Ier amendement libertĂ© de religion, d'expression, de la presse, de rĂ©union] mais aussi lucide sur le fait que son pays, malgrĂ© sa grandeur apparente et sa puissance, Ă©tait culturellement petit», trĂšs jeune encore Ă  ce niveau-là
Et pourtant il aurait dit Il n’y a pas d’enfer, juste la France.»Rires Oui, mais il faisait surtout rĂ©fĂ©rence Ă  ses conditions de tournĂ©e ici, au fait que l'acoustique des salles Ă©tait souvent mauvaise, Ă  la vĂ©tustĂ© des hĂŽtels avec encore des toilettes Ă  la turque, ce genre de choses. Il avait un rapport trĂšs contradictoire avec l'Europe s'il se sentait totalement amĂ©ricain, c'est en Europe qu'il avait son meilleur public, le plus fidĂšle, et lĂ  qu'il a eu la plus grande reconnaissance. Et ses meilleures annĂ©e, le documentaire Eat That Question, compilation d’interviews de Zappa, a tentĂ© de tracer les contours de sa pensĂ©e et son influence. Le mois dernier, Bryce Dessner, du groupe indĂ© The National, a jouĂ© The Perfect Stranger avec l’ensemble intercontemporain Ă  la Philharmonie de Paris
 Y aurait-il un regain d’intĂ©rĂȘt pour Zappa?Je l'espĂšre et j'ai cette impression aussi. Je milite pour que cette voix et cette posture musicale et politique soit entendue. Dans le monde du jazz en particulier, son nom circule de plus en plus, on le voit comme un compositeur sĂ©rieux, un pionnier du dĂ©cloisonnement des styles et de l'effacement des genres. Quant Ă  son regard acerbe et acĂ©rĂ© sur l'AmĂ©rique aux prises avec le fondamentalisme sous toutes ses formes et les dĂ©rives de la sociĂ©tĂ© de consommation, eh bien, on en voit la justesse aujourd'hui. Quand on pense qu'un crĂ©ationniste [le RĂ©publicain Ben Carson] est pressenti pour entrer dans le cabinet de Trump ! Ce sont des choses qu'il dĂ©nonçait en temps rĂ©el, au moment oĂč elles Ă©mergeaient. C'est comme s'il Ă©tait toujours en campagne Ă©lectorale – d'ailleurs, il y a eu cette idĂ©e qu'il allait se prĂ©senter en 1992
C’était sĂ©rieux ?Le sĂ©rieux avec Zappa, ça a toujours Ă©tĂ© la grande question. Does humour belong in music ?» Est-ce que l'humour peut s'intĂ©grer Ă  la musique ?», demandait-il. Je pense qu'il avait le mĂȘme questionnement avec la politique. En tout cas, dans la derniĂšre tournĂ©e de 1988, c'est vĂ©ritablement une campagne qu'il mĂšne sur scĂšne, contre ce qu'il appelle les bouffons du capitole» et les prĂ©dicateurs chrĂ©tiens, tout en incitant les jeunes Ă  aller voter. Il disait Si Nixon et Reagan ont pu faire de telles conneries, je ne peux pas faire pire.» Il avait quand mĂȘme envisagĂ© de faire une Ă©tude de faisabilitĂ©, et avait un rĂ©seau prĂȘt Ă  le soutenir. Puis la maladie l'a rattrapĂ© et il n'Ă©tait pas en Ă©tat de faire quoi que ce soit en 1992 [Zappa est dĂ©cĂ©dĂ© d'un cancer en 1993]. Il se voyait comme un dĂ©nonciateur d'impostures, quels que soient les partis – farouchement anti-reaganien, il s'Ă©tait aussi attaquĂ© au leader dĂ©mocrate noir Jesse Jackson Ă  cause de ses sympathies pour Fidel Castro. C'Ă©tait son cĂŽtĂ© anticommuniste, un des rares sujets sur lequel il s'entendait avec son pĂšre. Il a d'ailleurs refusĂ© une tournĂ©e de six mois en URSS et a Ă©tĂ© accueilli en hĂ©ros Ă  Prague par VĂĄclav Havel !Ce qui laisse pantois en l’écoutant aujourd’hui, c’est Ă  quel point certains de ses textes sont osĂ©s, voire offensants
Il Ă©tait complĂštement sans filtre, c'Ă©tait une autre Ă©poque. On peut d'ailleurs se demander s'il pourrait s'en tirer sur scĂšne avec ça aujourd'hui. Cela dit, il a Ă©tĂ© censurĂ© trĂšs tĂŽt en 1971, le Royal Albert Hall [de Londres] annule Ă  la derniĂšre minute son concert aprĂšs que son administratrice ait lu les livrets de ses disques. Par la suite, il a eu des problĂšmes avec quelques fĂ©ministes, a Ă©tĂ© taxĂ© d'homophobie Ă  cause de Bobby Brown et la chanson Jewish Princess a Ă©tĂ© attaquĂ©e par certaines ligues antiracistes. DerriĂšre les blagues salaces, il cherchait surtout Ă  se moquer de tout systĂšme de pensĂ©e. D'oĂč son combat contre l'instauration du fameux autocollant Parental Advisory Explicit Lyrics» [Vigilance parentale paroles explicites»] et sa virulente dĂ©fense de ce que les ligues de vertu appelaient le porn rock» dans les annĂ©es a-t-on l’impression que Zappa n’est pas vraiment entrĂ© dans le panthĂ©on de la pop culture des seventies ?Il s'est toujours dĂ©robĂ© au systĂšme des marchandises standardisĂ©es. We're Only in It For the Money 1968 [On fait ça seulement pour l'argent»], pastiche du Sgt Pepper's des Beatles, est une mosaĂŻque de tubes en puissance. Mais systĂ©matiquement, il casse ses jouets. Pas pour les rendre inaudibles, mais pour en tuer le potentiel commercial, dans une volontĂ© de dĂ©jouer le systĂšme
D’un autre cĂŽtĂ©, il se comportait comme un vrai chef d’entreprise avec ses musiciens
On a essayĂ© de le rattacher Ă  toutes les doctrines, du marxisme au situationnisme. Dans son autobiographie, il se dĂ©finit en tant que conservateur pragmatique». En plein Summer of Love [Ă  San Francisco, l'Ă©tĂ© 1967], il a une posture radicale sur la drogue ses musiciens peuvent se dĂ©foncer autant qu'ils le veulent chez eux, mais dĂšs qu'ils rĂ©pĂštent ou enregistrent pour lui, ils ne doivent toucher Ă  rien. Un homme complexe plus que de contradictions. D'un cĂŽtĂ© une dĂ©marche libertaire presque anarchiste, de l'autre une façon de travailler trĂšs sĂ©rieuse, comme un entrepreneur. Sauf qu'il n'a jamais tirĂ© de grands profits de sa musique, il s'autofinançait et a toujours perdu de l' expliquez-vous la guerre fratricide Ă  laquelle se livrent ses hĂ©ritiers ?Dweezil a renoncĂ© Ă  une carriĂšre prometteuse de guitariste pour se dĂ©vouer entiĂšrement Ă  la figure paternelle – et il l'a fait avec un groupe de qualitĂ©, appliquĂ©. Le seul problĂšme, c'est qu'il a le charisme d'une endive et n'a pas la drĂŽlerie de son pĂšre. Quant au reste de la famille, que ce soit Ahmet ou Moon Unit [qui chantĂ© sur Valley Girl, le seul single de Zappa classĂ© au Top 40], pour le coup, ils sont vraiment dans la maxime We're only in it for the money», soit l'exploitation d'un capital. On pensait qu'avec la mort de Gail Zappa, les choses allaient se dĂ©tendre, que les nombreux tribute bands et festivals harcelĂ©s par les assignations en justice allaient pouvoir souffler – il Ă©tait quasiment devenu impossible de jouer la musique de Zappa ! Ça semble mal confrĂšre pourtant fĂ©ru de psychĂ©dĂ©lisme seventies nous a confiĂ© la raison de son aversion pour Zappa le sarcasme constant. A-t-il un jour Ă©tĂ© premier degrĂ© dans sa musique ?Oui je pense, avec Pierre Boulez notamment, quand celui-ci joue son Ɠuvre Ă  Paris en 1984. Zappa avait dĂ©couvert le Marteau sans maĂźtre adolescent c'est l'aboutissement d'une vie, la consĂ©cration. La reprĂ©sentation, hĂ©las, ne lui plaira pas – il est déçu par les musiciens de l'orchestre qui jouent plus la montre que sa musique. Mais l'expĂ©rience l'encourage Ă  se lancer dans la composition de The Yellow Shark, dernier artefact de sa discographie sortie de son vivant, avec Peter Rundel, un chef d'orchestre qui lui apporte enfin, bien que trĂšs tardivement, satisfaction. DĂšs son enfance, il veut ĂȘtre compositeur, comme VarĂšse, et Ă  la fin de sa vie, il y arrive. Il y avait chez lui cette obsession de boucler la boucle.1 Frank Zappa, Guy Darol, Folio Biographies, 352 pages, 9,20 €.
\n \n \n aux cabinets malgré l humour et la vertu
AUXCABINETS Malgré l'humour et la vertu Il faut ici montrer son cul Malgré la haine et la fierté Il faut ici se défroquer Malgré l'amour et la tendresse Il faut ici montrer ses fesses. Poussez ! poussez Editer l'article Suivre ce blog Administration Connexion + Créer mon blog. The Bio'School. La Bio's School a, inconsciemment, été réelle sur Kemper pendant 2 ans.. gardons
Les Afghanes disparaissent de l'espace public dans leur pays, derriĂšre des burkas. Hormis les mĂ©decins et infirmiĂšres, les femmes n'ont plus le droit de travailler et les adolescentes de 12 Ă  17 ans d'aller Ă  l'Ă©cole. Pour les Ă©tudiantes aussi, beaucoup de choses ont changĂ©. TĂ©moignage. Le nouveau rĂ©gime, dont le premier rĂšgne brutal Ă  l'Ă©gard des femmes entre 1996 et 2001 reste gravĂ© dans les mĂ©moires, a prĂ©cisĂ© ces derniers jours sa politique Ă  leur encontre, qu'il promet plus modĂ©rĂ©e que par le passĂ©. Il y a vingt ans, les talibans interdisaient toute Ă©ducation et tout travail hors du les Ă©tudiantes des universitĂ©s privĂ©es ont Ă©tĂ© autorisĂ©es, officiellement, Ă  reprendre les cours - mais sĂ©parĂ©es des hommes et avec abaya et hijab obligatoires - tout comme les Ă©lĂšves d'Ă©coles primaires. Les collĂ©giennes et lycĂ©ennes afghanes retourneront en cours aussi vite que possible », ont assurĂ© ce mardi 21 septembre les talibans dont l'annonce rĂ©cente d'une sĂ©rie de restrictions envers les femmes avait fait craindre qu'ils n'interdisent Ă  nouveau aux jeunes filles d'Ă©tudier. â–ș À lire aussi En Afghanistan, face aux talibans, des femmes manifestent pour dĂ©fendre leurs droits Nous finalisons les choses. Cela arrivera aussi vite que possible », a affirmĂ© Zabihullah Mujahid, porte-parole du rĂ©gime des talibans, lors d'une confĂ©rence de presse Ă  Kaboul, ajoutant que le gouvernement souhaitait offrir un environnement Ă©ducatif sĂ»r » aux filles avant leur retour en nombre d'Afghanes continuent de douter de la volontĂ© rĂ©elle des islamistes de leur accorder des libertĂ©s. C'Ă©tait dĂ©jĂ  comme ça la derniĂšre fois [entre 1996 et 2001, NDLR]. Ils n'avaient cessĂ© de dire qu'ils nous autoriseraient Ă  retourner travailler, mais ça n'est jamais arrivĂ© », avait indiquĂ© lundi Ă  l'AFP une professeure. Elle va rester sans instruction »De fait, la porte s'est dĂ©jĂ  refermĂ©e pour de nombreuses femmes. C'est ce que raconte Farshi, 26 ans, travailleuse sociale diplĂŽmĂ©e, l'aĂźnĂ©e d'une fratrie de 6 enfants. Une de mes soeurs est en 3e, donc elle est Ă  la maison puisqu'elle n'a plus le droit d'aller Ă  l'Ă©cole, raconte-t-elle, jointe par Carlotta Morteo, du service International de RFI. Nous sommes trĂšs tristes, parce qu'elle va rester sans instruction, alors qu'elle est trĂšs intelligente, elle est la deuxiĂšme de sa classe. Tout ce qu'elle peut faire, c'est Ă©tudier les livres Ă  la maison. » Mon autre sƓur, elle, est Ă  l'universitĂ©, poursuit Farshi. Elle Ă©tudie le droit, c'Ă©tait son dernier semestre. Elle devait passer ses examens, mais ils les ont annulĂ©s. Les Ă©tudiantes n'ont plus le droit de suivre ces cours. Ils ont Ă©liminĂ© des matiĂšres le droit international, l'histoire, la gĂ©ographie, les sciences de l'environnement, les langues aussi. On n'a plus le droit d'apprendre l'anglais Ă  l'UniversitĂ© et dans les Ă©coles. Il ne reste que les matiĂšres basiques le pashto, le dari et les maths. Qu'est-ce qu'on va faire de ça ? » Farshi, elle-mĂȘme, subit de plein fouet les restrictions, qui s'apparentent Ă  une interdiction dĂ©guisĂ©e. J'ai une licence et je voulais passer mon Master, confie-t-elle. Mais puisque maintenant nous ne pouvons plus ĂȘtre dans les mĂȘmes classes que les garçons, et que je suis la seule fille inscrite, l'UniversitĂ© n'a pas pu ouvrir une classe rien que pour moi. Je suis tellement dĂ©primĂ©e. Je voulais poursuivre avec un doctorat. Tous nos espoirs sont brisĂ©s. » â–ș À lire Ă©galement DoNotTouchMyClothes face aux talibans, les Afghanes dĂ©fendent leurs tenues traditionnelles Pour leur sĂ©curitĂ© »Les talibans ont Ă©galement depuis leur arrivĂ©e largement limitĂ© l'accĂšs des femmes au monde du travail, leur disant de rester chez elles pour leur sĂ©curitĂ© » et jusqu'Ă  ce qu'ils puissent organiser la sĂ©paration entre hommes et femmes Ă©galement sur les lieux de 19 septembre, le nouveau maire de Kaboul avait annoncĂ© que dans sa municipalitĂ©, les emplois des femmes seraient dĂ©sormais occupĂ©s par des pilule est d'autant plus amĂšre que les Afghanes Ă©taient parvenues, ces derniĂšres annĂ©es, Ă  gravir les Ă©chelons et Ă  ĂȘtre nommĂ©es pour certaines Ă  des postes jusque-lĂ  rĂ©servĂ©s aux hommes, de pilote Ă  juge en passant par centaines de milliers d'entre elles sont ainsi entrĂ©es dans le monde du travail, une question de survie pour celles que des dĂ©cennies de guerre ont laissĂ©es veuves ou en charge d'un mari handicapĂ©.â–ș À Ă©couter Femmes afghanes Il n'y a plus de possibilitĂ© de travailler et d'exercer mon mĂ©tier de juge»MinistĂšre de la Promotion de la vertu et de la PrĂ©vention du viceLe nouveau rĂ©gime afghan a par ailleurs achevĂ© la formation de son gouvernement, qui ne comprend aucune femme ministre ni ministĂšre des Femmes, a annoncĂ© Zabihullah Mujahid. Les talibans ont fait entrer quelques membres d'autres communautĂ©s, conformĂ©ment Ă  leur engagement initial d'avoir un cabinet ouvert Ă  la diversitĂ©. Ainsi, le nouveau ministre dĂ©lĂ©guĂ© Ă  la SantĂ© est un membre de la communautĂ© Hazara, minoritĂ© chiite persĂ©cutĂ©e par les talibans dans les annĂ©es 1990, et celui du Commerce un marchand originaire du Panshir, province d'ethnie tadjike historiquement hostile aux les talibans ne sont pas revenus sur l'absence de place faite aux femmes dans l'exĂ©cutif. Ils avaient la semaine derniĂšre installĂ© le ministĂšre de la Promotion de la vertu et de la PrĂ©vention du vice, craint pour son fondamentalisme durant le premier rĂšgne taliban, Ă  la place de l'ancien ministĂšre des Affaires fĂ©minines.â–ș À Ă©couter LittĂ©rature sans frontiĂšres En soutien aux femmes afghanes avec l'Ă©crivaine Chabname ZariĂąb
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LaLigue des Ă©crivaines extraordinaires : La RelĂšve est un projet engagĂ© de pulps fĂ©ministes, fun et fantastiques. C’est trois romans courts, mauvais genre, inspirĂ©s de
Immobile sous le jet brĂ»lant, les yeux fermĂ©s, Carole laisse dĂ©gouliner les fatigues de sept heures d’avion. Bien sĂ»r, le voyage n’est pas encore fini. Tout Ă  l’heure, il y aura un autre avion Ă  prendre, et puis les interminables formalitĂ©s Ă  l’arrivĂ©e Ă  Emerald Cape, et encore l’installation Ă  l’hĂŽtel... Mais, pour l’instant, elle profite pleinement de ces quelques heures d’escale, de la voluptĂ© particuliĂšre d’une douche en pleine journĂ©e, du parfum prĂ©cieux de son lait de toilette. Quand elle sort de la cabine, elle se frictionne soigneusement, s’enduit Ă  petits gestes efficaces d’une crĂšme de luxe, se coiffe, enfile un tailleur pantalon impeccable. Carole n’est pas de ces femmes qui soupirent devant leur miroir. À quarante-deux ans, elle est restĂ©e jolie, elle le sait et en connaĂźt le prix. De l’esthĂ©ticienne au coach sportif, des accessoires griffĂ©s Ă  l’alimentation bio, de la discipline, du temps et de l’argent, il n’y a pas de miracle. Regardez-la entrer dans la salle d’attente de l’aĂ©roport. Tout est parfait. Ses vĂȘtements, son maquillage, sa coiffure, son sourire haut accrochĂ©, sa dĂ©marche qui reste Ă©lĂ©gante malgrĂ© le poids de son sac. Qu’est-ce qui la pousse ? Qu’est-ce qui la jette, jour aprĂšs jour, au saut du lit, dans cette course aux apparences ? Y a-t-il dans son histoire une petite Carole en chemise de nuit, agenouillĂ©e prĂšs de son lit, qui prie Mon Dieu, JĂ©sus, Marie et tous les Saints, je vous en supplie, faites que ma vie soit parfaite ! » ? Elle affectionne le mot gĂ©rer ». Tout se gĂšre. Le travail, les gens, le temps qui passe et le temps qui manque. Avec une Ă©nergie quasi mystique, Carole gĂšre ses enfants les meilleures Ă©coles, cela va de soi, et du sport pour GisĂšle la danse, qui rend les fillettes gracieuses, pour Jean-Christophe le tennis, qui fait des garçons dĂ©gourdis. Pour les deux du violon, et le club d’échecs. Le catĂ©chisme, Ă©videmment, et une nanny qui leur parle anglais le mercredi. Plus un ballet de spĂ©cialistes de tous bords, dont le nom commence par ortho ». Carole contrĂŽle tout ce qu’ils portent, ce qu’ils mangent, ce qu’ils aiment, qui ils frĂ©quentent. Bien sĂ»r, quelque effort que l’on fasse, la vie n’est jamais tout Ă  fait parfaite, mais l’essentiel n’est-il pas qu’elle le paraisse ? Il y avait eu ces longs mois oĂč Yves ne faisait que passer Ă  la maison, prendre ses clubs de golf, dĂźner sur le pouce ou se changer, sans mĂȘme lui adresser la parole. Carole s’était battue. Remises en question, thĂ©rapeute conjugale, monologues d’une infinie patience devant un Yves fermĂ© qui fixait une ineptie Ă  la tĂ©lĂ©vision. Elle avait fini par gagner et par reformer, Ă  force de conviction, le couple lisse et feutrĂ© qu’ils avaient toujours Ă©tĂ©. Aux amis, elle avait parlĂ© de surmenage, et ils avaient soupirĂ© avec sympathie. Ensuite, elle avait rĂ©servĂ© des vacances de rĂȘve, cela avait Ă©tĂ© leur premier sĂ©jour Ă  Emerald Cape. Du drame du cancer de sa mĂšre, elle s’était protĂ©gĂ©e en s’accrochant au qu’en verra-t-on ». Elle souriait Ă  la malade, lui envoyait des fleurs, affichait une mine optimiste et courageuse. Son dĂ©vouement forçait l’admiration, et c’était bien lĂ  le but recherchĂ©. Carole avait rajoutĂ© de l’abnĂ©gation Ă  la louche. Rien n’est jamais trop beau quand il s’agit d’aimer l’image que les autres ont de nous. Plus tard, elle avait dosĂ© avec art son affliction afin qu’elle ne basculĂąt pas dans la théùtralitĂ©. Elle avait choisi les costumes de deuil des enfants un bleu marine classique — les enfants ne portent pas de noir. Elle avait peaufinĂ© le texte Ă©mouvant qu’elle avait lu Ă  l’église, si belle et si touchante dans sa robe sombre. Elle avait mis un maquillage rĂ©sistant Ă  l’eau, au cas oĂč elle pleurerait. Mais elle n’avait pas pleurĂ©. Dans la salle d’attente, Yves sirote une tasse de cafĂ©, Ă  demi allongĂ© sur un des fauteuils. Quand Carole arrive, il lui sourit, tandis que les enfants s’empressent autour d’elle. — Maman ! Papa a dit qu’on pourrait aller voir pour ma montre de plongĂ©e... — D’accord, dit Carole en dĂ©tachant ses mots, mais on est bien d’accord, Jean-Christophe, tu te l’offres avec ton argent de poche... — Oui, oui... — Et moi, Maman, je voudrais du parfum. On peut l’acheter ici aussi ? GisĂšle. Carole se tourne vers sa fille et la dĂ©taille anxieusement, comme Ă  chaque fois qu’elle la regarde, comme les milliers d’autres fois oĂč elle l’a regardĂ©e depuis qu’elle est nĂ©e. Un joli bĂ©bĂ©, tout rond. Une incertitude bienheureuse, au dĂ©but. Puis, peu Ă  peu, sous l’espiĂšglerie de la petite fille de quatre, cinq, huit ans ; dans les formes floues de l’adolescence s’était dessinĂ© le drame GisĂšle n’était pas jolie. Les traits denses, virils chez son pĂšre, Ă©taient grossiers sur ce visage de fille. Elle avait de petits yeux ronds, une bouche sans charme, un corps trapu que les cours de danse n’avaient pu dĂ©lier. ComplexĂ©e, elle se tenait voĂ»tĂ©e, riait dans sa main pour cacher son appareil dentaire. Pauvre petite crĂ©ature sans soleil, remorquĂ©e dans le sillage rayonnant de sa mĂšre... — Oui, bien sĂ»r ma chĂ©rie, il sera moins cher qu’à Paris. Allez ! Allez ! Je vais prendre un thĂ© vert en vous attendant. Carole les regarde s’éloigner dans la foule bariolĂ©e des voyageurs. Yves, avec sa nouvelle veste en daim, puissance et dĂ©sinvolture. Jean-Christophe qui sautille pour suivre le rythme de son pĂšre, lui expliquant quelque chose avec force gestes. GisĂšle qui suit, jetant des regards inquiets. Elle ramĂšne ses longs cheveux devant ses Ă©paules, et cela accentue l’impression d’accablement qui se dĂ©gage de toute sa personne. Carole soupire. Quand ils ont disparu, elle prend son sac Ă  main, se dirige vers le bar, demande un thĂ©. Son regard se perd vers les pistes, le ciel incroyablement bleu d’AmĂ©rique. Un aĂ©roport en plein dĂ©sert. RigiditĂ© des volumes et quĂȘte de lumiĂšre. C’est Ă  ce moment exact qu’il faudrait s’arrĂȘter, songe-t-elle, Ă  cette minute bĂ©nie, cet instant d’attente, le dernier, juste avant les vacances, quand elles ne sont encore que rĂȘve et impatience. AprĂšs, tout va si vite... quelques jours douillets et heureux, arrachĂ©s Ă  la course quotidienne, et on est dĂ©jĂ  dans l’avion du retour, avec un peu de sable au fond des poches et trois pauvres coquillages coincĂ©s dans la valise... Des cris l’arrachent Ă  sa rĂȘverie. Une femme vient d’entrer dans la salle d’attente. DĂ©braillĂ©e, en nage et visiblement Ă©nervĂ©e, elle houspille d’une voix criarde deux gamins qui slaloment pour Ă©viter les taloches, sans perdre de vue l’écran de leur jeu vidĂ©o. — OĂč c’est que t’as mis la bouteille d’Ice tea ? Hein ? Qui c’est qui l’a mise dans le sac ? J’la trouve plus ! Elle prononce ice tea » Ă  la française. Carole sourit intĂ©rieurement. Il n’y a plus beaucoup de places libres dans la piĂšce. Partout des voyageurs lisent ou discutent Ă  voix basse, se lĂšvent pour aller vers le bar ou les douches. La femme atterrit Ă  cĂŽtĂ© de Carole, sans cesser de houspiller ses enfants. Le plus grand finit par sortir en soupirant la bouteille demandĂ©e, la tend Ă  sa mĂšre sans la regarder et reprend sa partie. Il y a un instant de flottement. Les enfants se sont posĂ©s et on n’entend plus que les bips-bips rĂ©guliers de leurs jeux. Leur mĂšre reprend son souffle. Carole feuillette un magazine de dĂ©coration, pour Ă©viter une Ă©ventuelle conversation. Nouveau du teck brut dans la cuisine ! Pampilles, velours et pourpres le grand retour du baroque. — On n’a pas trouvĂ© tout de suite, nous... Faut dire que c’est vachement grand, ici... Puis c’est pas bien marquĂ© oĂč qu’il faut aller. Vous avez trouvĂ© de suite, vous ? — Oui, concĂšde Carole, qui ajoute poliment mais on Ă©tait dĂ©jĂ  venus. Au pays des merveilles, bois des Ăźles pour siestes de luxe. — Ah ! C’est pour ça... LampĂ©e d’ice tea, puis coup de menton vers les enfants. — Y a que ça qui les intĂ©resse, hein, les gosses de maintenant... La console, la PlayStation... Carole acquiesce sans conviction. Very girly, choisissez une chambre aux formes douces et rondes... — Je leur ai payĂ© Ă  NoĂ«l... C’était cher, mais tous leurs copains l’avaient, alors... en pin massif, l’esprit brocante anglaise — ... Vous aussi vous allez Ă  Emerald Cape ? — Hum... oui... un petit meuble classique et Ă©lĂ©gant aux pieds galbĂ©s... — Nous aussi. Ça a l’air beau sur les photos ! Nondid’ju, toi ! La mer, la plage, le soleil... Mon gamin, lĂ , le p’tit, Bradley, il a jamais vu la mer, hein, Brady, que t’as jamais vu la mer ? Un grognement. — ... la belle mer bleue... puis y a une piscine, un bar... Elle fixe un instant son sac de voyage Ă©limĂ©. — C’t’une copine qui m’l’a prĂȘtĂ©. Mon, j’en ai pas de sac. Qu’est-ce que j’en foutrais ? On voyage jamais. On reste lĂ , mĂȘme l’étĂ©. J’habite dans une citĂ©, vous savez... — Ah... somptueusement dĂ©corĂ©e, en bois polychrome... Difficile de lire plus longtemps sans devenir vraiment impolie. Carole lĂšve la tĂȘte vers son interlocutrice et Ă©prouve aussitĂŽt une dĂ©lectation Ă©trange Ă  dĂ©tailler la permanente dĂ©modĂ©e, les racines noires dans les mĂšches platine pisseux, le jogging dĂ©formĂ© par les lavages, les baskets de plastique rose, le sourire qui s’ouvre sur les dents mal soignĂ©es, noircies par le tabac. MalgrĂ© elle, une bouffĂ©e de joie malsaine l’envahit une dose de pitiĂ©, deux grammes d’amusement, une petite pincĂ©e de mĂ©pris et par-dessus tout l’immense satisfaction de n’ĂȘtre pas comme ça. Si un seul instinct survit, dans nos sociĂ©tĂ©s rationnelles, c’est certainement celui de la classe sociale. Ce simple coup d’Ɠil a suffi Ă  Carole pour cataloguer cette femme, avec toutes les impossibilitĂ©s qui en dĂ©coulent. Il est par exemple Ă©vident qu’elles ne pourront jamais ĂȘtre amies. Carole pourrait peut-ĂȘtre lui refiler quelques vieux vĂȘtements, ou la recommander comme femme de mĂ©nage, mais ça n’ira jamais plus loin. D’ailleurs l’autre le sent, elle aussi, qui regarde avec respect le tailleur linĂ©aire de Carole, les lunettes Chanel dans les cheveux impeccables, le scintillement raffinĂ© des bijoux. Ravie tout de mĂȘme de cette attention inespĂ©rĂ©e, elle se penche en avant et confie d’un ton sentencieux — Ce n’est pas facile tous les jours. — Non, bien sĂ»r. Ce n’est pas une simple formule. Carole pense que non, vraiment, pour cette femme, la vie ne doit pas ĂȘtre facile tous les jours. Vivre dans une citĂ©, quelle horreur ! Elle, elle ne pourrait pas. Les appartements sordides et minuscules, les cris des voisins, les cages d’escaliers taguĂ©es, les odeurs d’urine et de cuisine grasse... — Et puis, une femme toute seule avec deux gamins, c’est pas drĂŽle, j’vais vous dire... — J’imagine... — Heureusement y en a qui m’aident ! Sinon je sais pas comment que j’f’rais. J’ai un Ă©ducateur qui m’aide, surtout pour Brady. Hein, Brady ? Hein qu’y a Nicolas qui te dit ce qu’il n’faut pas faire ? Carole a une pensĂ©e d’admiration pour ce Nicolas, comme elle en a en gĂ©nĂ©ral pour tous les gens qui consacrent leur vie Ă  aider leurs semblables. Éducateur dans une citĂ© ! Il faut avoir la vocation, tout de mĂȘme. Le jeune Bradley commence d’ailleurs Ă  s’agiter. Il a posĂ© son jeu et tourne mĂ©caniquement autour des fauteuils en poussant des petits cris. À chaque passage, il shoote dans le sac de sa mĂšre et envoie une bourrade Ă  son frĂšre qui proteste mollement sans cesser de jouer. — Calme-toi, Brady, nom did’ju ! glapit la mĂšre. Carole observe l’enfant. Est-il tout Ă  fait normal ? Son petit corps n’est que mouvements saccadĂ©s, qui semblent toujours rater leur but. Son regard fuyant, vide, met mal Ă  l’aise. Il tiraille Ă  prĂ©sent une plante verte, sous le froncement de sourcils agacĂ© du barman. La mĂšre soupire bruyamment. — C’est reparti ! Je sais plus quoi en faire, moi ! Y n’arrĂȘte jamais... — Quel Ăąge a-t-il ? — Sept ans. Carole sursaute elle lui en mettait quatre. Voyant la femme au bord des larmes, elle tente de dĂ©dramatiser — Ça a l’air d’ĂȘtre en effet un petit garçon plein de vie... Mais l’autre n’écoute plus, partie dans un monologue Ă©crasant, son histoire dĂ©colorĂ©e pour elle car cent fois rĂ©pĂ©tĂ©e, mais oĂč chaque mot pĂšse une tonne — Depuis qu’il Ă©tait nĂ©, il pleurait. Sans arrĂȘt, il criait, il pleurait, Brady, le jour, la nuit, tout le temps. On savait pas ce qu’il avait. Le mĂ©decin non plus savait pas. On pouvait pas dormir. Les voisins gueulaient. Alors mon mari, il le prenait, il le secouait pour qu’il s’arrĂȘte, mais il arrĂȘtait jamais. Alors mon mari, il le tapait, il le tapait. Pour qu’il arrĂȘte. Mais il arrĂȘtait jamais. Il pleurait, sans arrĂȘt. À six mois, on l’a opĂ©rĂ©. Il avait une infection, un truc Ă  l’intestin, et c’est pour ça qu’il pleurait tout le temps. AprĂšs, mon mari a continuĂ© Ă  le taper. Il Ă©tait violent, cet homme, il me tapait, moi aussi, et Kevin quand il voulait pas dormir. Alors je suis partie, on a dĂ©mĂ©nagĂ© Ă  Strasbourg. On a la paix maintenant. Bradley chiffonne de petits morceaux de feuilles qu’il arrache mĂ©thodiquement Ă  la plante. Il lance Ă  Carole un regard dĂ©nuĂ© de toute expression. — ArrĂȘte, Brady ! Touche pas Ă  ça ! Puis, plus bas — Je pense qu’y va aimer la mer. La mer de lĂ -bas, quoi, chaude et tout. C’est ça que je voulais leur payer avec l’argent. Vous savez combien j’ai eu ? Carole secoue la tĂȘte. — Cinq mille euros. AprĂšs quatre ans au tribunal et tout, pour avoir mon divorce et que mon mari paye. Cinq mille euros qu’il a dĂ» payer. Pour mon Brady qui s’ra jamais normal Ă  cause de tout ce qu’il lui a tapĂ© dessus quand il Ă©tait bĂ©bĂ©... Les revoici. Jean-Christophe en tĂȘte, brandissant sa montre. DerriĂšre lui, GisĂšle, l’Ɠil vague dans ses cheveux lourds. — Il lui faudrait une bonne coupe, songe Carole, oui, un petit carrĂ©, par exemple, quelque chose d’assez aĂ©rien... Je lui prendrai un rendez-vous au retour chez RenĂ© — Paul... ou chez Tiphaine, ce n’est pas donnĂ©, mais les coupes sont ravissantes...
Dictionnairepratique et essentiel, le nouvel ouvrage d'Anne Ducasse prĂ©sente les vertus et les propriĂ©tĂ©s Ă©nergĂ©tiques de 101 aliments, boissons, Ă©pices et aromates en indiquant leur saveur, leur mouvement et leur nature. ConnaĂźtre et comprendre cela nous permettra d'harmoniser notre alimentation avec notre caractĂšre afin de rester en Dans L'Express du 12 avril 1957 Qu'un hebdomadaire Ă  grand tirage Paris-Match 1 200 000 exemplaires ait ouvert, la semaine derniĂšre, son numĂ©ro sur dix pages consacrĂ©es Ă  Bertolt Brecht, voilĂ  qui exprime mieux qu'un long discours l'importance qu'a prise brusquement le plus grand dramaturge allemand de notre Ă©poque, mort il y a quelques mois, Ă  57 ans. C'est une piĂšce de Brecht qui a inaugurĂ© vendredi dernier Ă  Paris le cycle dramatique du Théùtre des Nations, premiĂšre scĂšne internationale du monde. Offre limitĂ©e. 2 mois pour 1€ sans engagement La Vie de GalilĂ©e a Ă©tĂ© supervisĂ© par l'auteur lui-mĂȘme Ă  Berlin-Est oĂč se trouve le théùtre du Berliner Ensemble dirigĂ© par HĂ©lĂšne Weigel, la femme de Brecht. C'est donc en quelque sorte son dernier message théùtral que Paris a reçu cette semaine, quelques mois aprĂšs Londres qui fit un accueil enthousiaste Ă  la troupe allemande. La salle Ă©tait consciente de l'importance de l'Ă©vĂ©nement. Doublement consciente mĂȘme chaque reprĂ©sentation proposĂ©e par des artistes de derriĂšre le rideau de fer provoque un enthousiasme automatique du "Tout-Paris", habituĂ© des grandes premiĂšres. Parfois cet enthousiasme est justifiĂ© - OpĂ©ra de PĂ©kin, Berliner Ensemble - mais la tĂąche est souvent ingrate et la claque mondaine peu rĂ©compensĂ©e de ses efforts. Si, en effet, la connaissance du chinois Ă©tait inutile pour apprĂ©cier les magnifiques danseurs et acrobates de PĂ©kin, celle de l'allemand est indispensable pour suivre cette grande piĂšce idĂ©ologique qu'est GalilĂ©e. Il suffisait, pour s'en convaincre, de voir une grande partie du public, doucement endormi, sortir brusquement de sa torpeur Ă  la fin de chacune des treize scĂšnes pour acclamer de confiance ce qu'il ignorait par vocation. Aurait-il d'ailleurs applaudi s'il avait compris le texte ? Il est probable qu'il aurait Ă©tĂ© choquĂ© ou au moins inquiet, car ce que Brecht dit n'est pas de tout repos. Au cours d'une carriĂšre littĂ©raire de plus de trente ans, Brecht a toujours voulu inquiĂ©ter, interroger, troubler. Haereses opportet esse [NDLR "Il faut qu'il y ait des hĂ©rĂ©sies", Saint Paul, EpĂźtre aux Corinthiens], semble-t-il clamer dans chacune de ses piĂšces, dans chacun de ses poĂšmes sa grandeur est justement due Ă  sa facultĂ© de voir les choses autrement, de jeter un regard neuf sur tout ce qui semble admis, convenu et naturel Nous vous prions instamment, ne dites pas c'est naturel / Devant les Ă©vĂ©nements de chaque jour. / A une Ă©poque oĂč rĂšgne la confusion, oĂč coule le sang, / OĂč on ordonne le dĂ©sordre, / OĂč l'arbitraire prend force de loi, / OĂč l'humanitĂ© se dĂ©shumanise / Ne dites jamais c'est naturel / Afin que rien ne passe pour immuable. Avant-garde populaireIl faut transformer le monde, a dit Marx, ce maĂźtre de Brecht, et le disciple veut le transformer par les moyens qui se trouvent Ă  sa disposition par la parole. Il cherche Ă  montrer dĂšs ses dĂ©buts tout ce qui est artificiel dans notre univers et, pour dĂ©voiler les conventions, il utilise une mĂ©thode de choc. Le jeune homme qui, immĂ©diatement aprĂšs la guerre, a quittĂ© sa Souabe natale pour se rendre Ă  Munich, Ă©crit des poĂšmes qu'aucun journal, qu'aucune revue n'accepte Ă  cause de la virulence de leur ton. Qu'importe, Brecht les prĂ©sentera lui-mĂȘme et il chante dans un cabaret de la capitale bavaroise ses chansons incendiaires, annonçant dĂ©jĂ  les "songs" de L'OpĂ©ra de Quat' Sous qui devaient le rendre cĂ©lĂšbre. Car Brecht est cĂ©lĂšbre. Ce n'est pas une des moindres contradictions de cet Ă©crivain admirĂ© par l'avant-garde, il est en mĂȘme temps un auteur populaire et ses piĂšces se jouent dans le monde entier. Ou plutĂŽt, dans une partie du monde. Ce communiste, car Brecht Ă©tait communiste, mĂȘme s'il n'avait pas la carte du parti dans sa poche, est jouĂ© Ă  Londres, New York, Paris, Zurich, mais dans les pays de derriĂšre le rideau de fer - sauf Berlin-Est bien entendu - ses piĂšces restent inconnues. A vingt ans, il est Ă  Munich, et la premiĂšre chanson qu'il chante provoque aussitĂŽt un scandale retentissant. C'est la Ballade du Soldat mort, oĂč Brecht utilise le ton que Kipling employait pour magnifier les expĂ©ditions coloniales britanniques aux Indes. Mais, sous la forme ancienne, on trouve un contenu nouveau la droite allemande et militariste ne lui a jamais pardonnĂ© ce poĂšme oĂč un deuxiĂšme classe tombĂ© sur le champ de bataille est extrait de sa tombe pour pouvoir continuer la guerre du Kaiser qui assiste, accompagnĂ© de ses marĂ©chaux et Ă©vĂȘques, Ă  cette rĂ©surrection dĂ©risoire. Piscator et Caligari Brecht ne restera pas longtemps Ă  Munich. Il a vite compris que les temps ont changĂ© et que la capitale bavaroise n'est plus le centre culturel qu'elle fut au dĂ©but du siĂšcle. MĂȘme dans un Etat aussi dĂ©centralisĂ© que l'Allemagne de Weimar, la vie des arts et des lettres tendait de plus en plus Ă  se concentrer Ă  Berlin. Il a Ă  peine vingt ans lorsqu'il arrive dans la capitale du Reich, ville insolente oĂč s'opposent l'extrĂȘme luxe et l'extrĂȘme misĂšre. Moi, Bertolt Brecht, je suis des forĂȘts noires. / Ma mĂšre me porta dans les villes / Lorsque j'Ă©tais encore dans son sein. Et le froid des forĂȘts / Sera en moi jusqu'Ă  ma mort. Depuis trente-cinq ans, il a souvent vĂ©cu dans les villes Berlin, Paris, New York, Hollywood. Mais il ne les a jamais aimĂ©es ce campagnard Ă  la tĂȘte de Bouddha paysan, au regard calme et matois, se mĂ©fiait de cette excroissance artificielle d'une civilisation marchande qu'il condamnait sans rĂ©mission. De ces villes ne restera / Que ce qui les traversait / Le vent ! Brecht, cependant, s'accommode de la vie berlinoise. Il s'est d'ailleurs toujours accommodĂ© de toutes les circonstances, sans rien abandonner de ce qu'il estimait essentiel, mais en faisant toutes les concessions apparentes. Et puis, le Berlin d'aprĂšs-guerre Ă©tait une ville prodigieusement attachante pour un artiste. Il Ă©tait aux premiĂšres loges pour assister Ă  toutes les transformations et Ă  toutes les expĂ©riences et personne ne pouvait encore connaĂźtre dans ces annĂ©es d'inflation folle, oĂč le prix d'un dĂ©jeuner augmentait de quelques milliards entre le hors-d'oeuvre et le dessert, l'issue finale du combat. La gauche Ă©tait encore puissante et la droite, fortement appuyĂ©e sur ses positions administratives qui lui assuraient le contrĂŽle effectif de l'Etat, n'osait pas trop relever la tĂȘte. La Reichswehr faisait semblant d'ĂȘtre rĂ©publicaine et Ă  Leipzig on venait justement de condamner Ă  quelques annĂ©es de forteresse un petit agitateur du nom d'Adolf Hitler qui avait maladroitement tentĂ© un coup d'Etat, encore plus maladroitement exĂ©cutĂ©. Dans le domaine propre de Brecht, Berlin fut Ă  l'Ă©poque Ă  l'avant-garde de tous les arts. L'expressionnisme triomphait au cinĂ©ma - Le Cabinet du docteur Caligari est encore aujourd'hui un morceau de rĂ©sistance de tous les cinĂ©-clubs - et au théùtre, Erwin Piscator rĂ©volutionnait l'art scĂ©nique. Brecht s'insĂšre entre ces deux courants. Ses premiĂšres piĂšces sont fortement marquĂ©es par l'expressionnisme. Mais en mĂȘme temps, il cherche dĂ©jĂ  Ă  rĂ©nover l'art dramatique en s'inspirant des inventions scĂ©niques de Piscator, sans toutefois les imiter. Il est Ă  la recherche de son style. Contre AristotePour se dĂ©lasser, il Ă©crit des poĂšmes et le mince volume de poĂ©sie qu'il publie en 1924 provoque d'abord la stupeur des milieux littĂ©raires, pour les dĂ©passer aussitĂŽt, et ces vers accĂšdent comme, il y a quelques annĂ©es chez nous ceux de Jacques PrĂ©vert, Ă  la grande notoriĂ©tĂ©. Puis en 1925, c'est Homme pour homme, la premiĂšre piĂšce vraiment "brechtienne". Depuis un quart de siĂšcle, on a Ă©normĂ©ment Ă©crit sur la rĂ©volution antiaristotĂ©licienne apportĂ©e par Brecht au théùtre. Quels sont ses, objectifs et ses vĂ©ritables intentions ? 1 D'abord Brecht cherche un nouveau public. Le spectateur bourgeois le laisse insatisfait et il veut redonner Ă  l'art dramatique la place dans la citĂ© qui Ă©tait la sienne dans l'antiquitĂ©. Pour lui, le théùtre est une lutte et il ne se contente pas d'amuser ou de distraire, mais veut rĂ©veiller le spectateur, afin qu'il participe Ă  la vie de son Ă©poque. Le théùtre classique, a Ă©crit Brecht, provoquait chez le spectateur des sentiments, le sien veut l'obliger Ă  des dĂ©cisions. Il ne s'agit pas de montrer le monde tel qu'il est, mais tel qu'il devient et proposer en mĂȘme temps une nouvelle conception de l'homme qui n'est plus immuable, mais change selon les conditions sociales. Brecht ne veut plus opĂ©rer, comme ses devanciers, en suggĂ©rant, mais en Ă©veillant la rĂ©flexion par des arguments. La belle Ă©poque Inutile de dire que les adversaires ne manquent pas. Brecht prĂȘte le flanc Ă  la critique, car, pour populariser ses conceptions, il utilise tous les moyens en Ă©crivant en particulier plusieurs "piĂšces didactiques" jouĂ©es dans les lycĂ©es et les usines, s'adressant ainsi Ă  un public qui n'est pas habituĂ© Ă  frĂ©quenter le théùtre. Chez nous, Jean Vilar a voulu se rapprocher d'un public populaire en lui montrant Ă  proximitĂ© de son lieu de travail des piĂšces du rĂ©pertoire classique ; Brecht, plus radical, se dĂ©place, lui aussi, mais avec une matiĂšre qui, elle aussi, et complĂštement neuve. Le plus grand critique allemand de l'Ă©poque, Alfred Kerr, se voile la face et dĂ©crĂšte qu'il est faux "de dire qu'il s'agit d'une piĂšce pour spectateurs primitifs. C'est la piĂšce d'un auteur primitif". Mais toute cette hostilitĂ© n'arrĂȘte pas le succĂšs immense qu'atteint, deux ans plus tard, L'OpĂ©ra de Quat' Sous. C'est la piĂšce qui fit connaĂźtre Brecht dans le monde entier et, comme toujours, ce succĂšs fulgurant cache un peu le reste de son oeuvre. Brecht n'est pas tout entier dans cette piĂšce qui est une rĂ©ussite exceptionnelle, mais par certains de ses aspects en marge de son oeuvre. GrĂące au film, grĂące Ă  la musique de Kurt Weill, L'OpĂ©ra de Quat' Sous reste aujourd'hui une des oeuvres les plus caractĂ©ristiques de l'entre-deux-guerres, une de ces piĂšces qui expriment une Ă©poque, mais qui ne la marquent pas nĂ©cessairement. Un seul air de cet opĂ©ra Ă©voque pour nous aujourd'hui une sorte de "belle Ă©poque", telle que les annĂ©es 20 tendent de plus en plus Ă  se transformer dans le souvenir, mais qui ne fut pas, et de loin, une belle Ă©poque. Brecht lui-mĂȘme n'est pas dĂ©vorĂ© par ce succĂšs inattendu. Il Ă©crit encore un "opĂ©ra" Mahagonny dont le succĂšs n'atteint pas celui du prĂ©cĂ©dent, puis reprend ses recherches. Il publie d'ailleurs toutes ces piĂšces dans des cahiers qu'il titre modestement Versuche, mot allemand qui se situe entre essai, recherche et tentative. Mais l'atmosphĂšre politique a dĂ©jĂ  changĂ©. La gauche allemande est d'abord en recul, puis en plein dĂ©sarroi. En Russie, Staline a pris le pouvoir et les premiers communistes s'Ă©loignent du parti. Brecht lui reste fidĂšle. Son communisme Ă©tait d'une espĂšce particuliĂšre et on risque de ne pas comprendre nombre de ses attitudes ultĂ©rieures en nĂ©gligeant son caractĂšre sui generis. La seule vertu AprĂšs la RĂ©volution d'Octobre, les partis communistes du monde entier attirĂšrent des enthousiastes idĂ©alistes qui s'Ă©loignĂšrent Ă  l'annonce du stalinisme. Ces premiers idĂ©alistes furent remplacĂ©s plus tard par une nouvelle gĂ©nĂ©ration de staliniens, des militants durs, courageux et souvent bornĂ©s qui nĂ©gligeaient la doctrine au profit d'une efficacitĂ© immĂ©diate. Brecht se place exactement Ă  mi-chemin entre ces deux attitudes. L'artiste Brecht a une confiance illimitĂ©e dans l'homme et la raison humaine. Mais cet optimisme est Ă  long terme et dans l'immĂ©diat on retrouve chez Brecht la mĂ©fiance prudente qu'il doit Ă  ses origines paysannes. L'homme est bon, mais la sociĂ©tĂ©, telle qu'elle est, est mauvaise et il faudrait beaucoup de temps et beaucoup de luttes pour libĂ©rer l'homme de cette gangue artificielle oĂč il se trouve enfermĂ©. Cette pĂ©riode transitoire exige et justifie aux yeux de Brecht beaucoup de compromissions, pour ne pas dire toutes les compromissions. Quoi qu'il arrive, le but reste intact, le communisme reste le seul avenir possible du monde. "Celui qui lutte pour le communisme doit savoir lutter et ne pas lutter, dire la vĂ©ritĂ© et ne pas dire la vĂ©ritĂ©, rendre des services et refuser des services, tenir ses promesses et ne pas les tenir, s'exposer au danger et Ă©viter le danger, lutter Ă  visage dĂ©couvert ou se dissimuler. Celui qui lutte pour le communisme possĂšde entre toutes les vertus une seule c'est qu'il lutte pour le communisme." Embrasse le boucherLa fin justifie donc les moyens et une des plus grandes piĂšces de Brecht, La DĂ©cision, Ă©crite peu de temps avant l'avĂšnement de Hitler, se charge de nous l'expliquer. Quatre agitateurs reviennent de Chine oĂč ils ont exĂ©cutĂ© un de leurs camarades, communiste fanatique, mais qui a mis en danger, au nom d'une puretĂ© absolue, certains objectifs immĂ©diats du parti. Le jeune homme comprenant ses erreurs a librement consenti Ă  sa mort, et la Commission du contrĂŽle du parti acquitte les quatre "coupables", car AbĂźme-toi dans la crasse / Embrasse le boucher, mais / Change le monde il en a besoin. La revue Europe, qui consacre sa derniĂšre livraison Ă  un Hommage Ă  Brecht, publie cette piĂšce avec infiniment de prĂ©cautions oratoires. Son traducteur fait Ă©tat d'une conversation avec l'auteur qui aurait cherchĂ© Ă  en diminuer l'importance. Il est parfaitement possible que Brecht ait fait ces dĂ©clarations, mais elles ne diminuent en rien la valeur de son tĂ©moignage. Brecht Ă©tait un homme prudent, archi-prudent, et il savait parfaitement que la doctrine de cette piĂšce n'Ă©tait pas conforme Ă  la doctrine officielle. Comment le serait-elle, alors que Brecht examine le problĂšme des "mains sales", mais, contrairement au jeune hĂ©ros de Sartre, rejette la puretĂ© et opte pour la rigueur et la nĂ©cessitĂ© rĂ©volutionnaires ? Le mĂȘme numĂ©ro d'Europe explique, involontairement bien sĂ»r, l'attitude de Brecht qui expose les Cinq difficultĂ©s pour Ă©crire la vĂ©ritĂ©. A ses yeux, il faut avoir 1 le courage de la dire ; 2 l'intelligence de la reconnaĂźtre ; 3 l'art de la rendre maniable comme une arme, et 4 assez de bon sens pour choisir ceux qui la rendront efficace. Mais Brecht ajoute une cinquiĂšme et derniĂšre condition il faut avoir assez de ruse pour rĂ©pandre largement cette vĂ©ritĂ©. L'Occident et l'Inquisition Brecht n'a jamais manquĂ© de cette ruse. Son GalilĂ©e est une critique, mais en mĂȘme temps aussi un Ă©loge de cette ruse et de l'art des compromissions. A un montent donnĂ©, GalilĂ©e prĂ©cise sa pensĂ©e et aussi celle de Brecht en dĂ©clarant qu'il a confiance dans la force lente et patiente de la raison. GalilĂ©e est prĂȘt Ă  sacrifier la libertĂ© formelle que lui garantit la RĂ©publique des Marchands de Venise, symbole de l'Etat capitaliste, au bien-ĂȘtre et aux riches possibilitĂ©s de recherches offerts par Florence qui comportent cependant un inconvĂ©nient majeur l'Inquisition. GalilĂ©e l'accepte et, en homme subtil, il rĂ©ussit Ă  parachever son oeuvre, malgrĂ© la surveillance et les menaces des inquisiteurs. Est-il exagĂ©rĂ© de penser Ă  la situation de Brecht Ă  Berlin-Est qui lui a offert un magnifique théùtre, sans lĂ©siner sur les dĂ©penses, mais imposant en Ă©change un certain contrĂŽle sur sa production, allant jusqu'Ă  la suspension d'une de ses piĂšces L'Interrogatoire de Lucullus, dont il a Ă©tĂ© obligĂ© de rĂ©crire certains passages pour ne pas dĂ©plaire aux puissants du jour ? Cette ruse patiente, on la retrouve dans la vie de Brecht. Lorsque Hitler arrive au pouvoir, il prend le chemin de l'exil, mais il choisit les pays capitalistes et non la Russie pour attendre la chute du dictateur. Il vit Ă  Paris, au Danemark et plus tard en Finlande. Au moment de l'avance allemande dans ce pays, Brecht doit, une fois de plus, fuir et dans un poĂšme il dĂ©crit son angoisse, ne voyant sur la carte de la Finlande qu'un seul point le port de Petsamo, derniĂšre frontiĂšre de la libertĂ©, susceptible de permettre l'Ă©vasion vers l'Angleterre ou les Etats-Unis. Herbert LĂŒthy, un de ses critiques les plus aigus, s'est Ă©tonnĂ© Ă  juste titre que ce communiste acharnĂ© n'ait vu que ce petit port, porte de l'Occident, et ait perdu de vue toute la grande frontiĂšre commune avec la Russie qui donnait accĂšs au pays de ses rĂȘves. McCarthy et la poĂ©sie Mais il serait Ă©galement vain de rĂ©clamer Brecht, pour les pays occidentaux qu'il a choisis comme lieu d'exil. Il va Ă  Hollywood, mais il garde toute sa puretĂ©, cette puretĂ© tissĂ©e de compromissions extĂ©rieures qui n'entament en rien son vĂ©ritable message. Il a Ă©crit un poĂšme de quatre lignes sur Hollywood, digne et impitoyable Chaque matin, pour gagner mon pain, / Je vais au marchĂ© oĂč l'on vend des mensonges. / Plein d'espoir, / Je me range aux cĂŽtĂ©s des vendeurs. Il reste aux Etats-Unis jusqu'en 1947. ConvoquĂ© devant la commission McCarthy, il donne une des illustrations les plus flagrantes de cet art de dire la vĂ©ritĂ© qui ne s'adresse qu'aux hommes dignes de la recevoir. Mentir Ă  un McCarthy, s'est dit Brecht Ă  juste titre, ne signifie rien, n'engage Ă  rien et ne compromet personne. Il faut lire cet interrogatoire, chef-d'oeuvre d'ironie, de prudence et de dissimulation Question Pourquoi disiez-vous aux ouvriers de se soulever ? Brecht Mes poĂšmes ne sont pas trĂšs bien traduits, monsieur le PrĂ©sident. J'ai Ă©crit ces poĂšmes en Allemagne au moment oĂč Hitler allait monter an pouvoir. J'ai toujours Ă©tĂ© antifasciste. Mes poĂšmes ne s'adressaient qu'aux ouvriers allemands. Puis Brecht rentre en Allemagne. Le Berliner Ensemble, actuellement peut-ĂȘtre la meilleure troupe théùtrale du monde, est sa crĂ©ation. Mais en mĂȘme temps, Brecht Ă©crivain se tait. Il a peu Ă©crit depuis son retour Ă©tait-il Ă©puisĂ©, considĂ©rait-il sa tĂąche de directeur de théùtre plus importante que la crĂ©ation littĂ©raire ou Ă©tait-ce l'Inquisition ? Nul ne le sait, mais il est certain que Brecht a Ă©crit ses grandes piĂšces dans l'Allemagne prĂ©-hitlĂ©rienne et pendant son sĂ©jour dans les pays occidentaux. Sa vie littĂ©raire dans une "dĂ©mocratie populaire" est restĂ©e stĂ©rile. Entre Staline et GromulkaOn l'a beaucoup critiquĂ© lors de ses prises de position politiques les plus voyantes. Il a consenti Ă  condamner la rĂ©volte ouvriĂšre de Berlin en la qualifiait de contre-rĂ©volutionnaire et il a Ă©crit pour le 70e anniversaire de Staline un poĂšme d'une platitude dĂ©solante. Ses dĂ©fenseurs le justifient en soulignant le niveau dĂ©testable de ce panĂ©gyrique qu'ils considĂšrent comme une protestation voilĂ©e contre la contrainte. RĂ©cemment, lors du procĂšs du professeur Walter Harich, condamnĂ© Ă  dix ans de prison pour avoir essayĂ© d'instaurer une sorte de gomulkisme en Allemagne orientale, on a prĂ©tendu que Brecht avait Ă©tĂ© un des intimes de Harich et qu'il fut au courant de toutes ses activitĂ©s. Il se peut. Il est probable que Brecht aurait favorablement accueilli une "libĂ©ralisation" du rĂ©gime, mais il est certain qu'il se serait Ă©galement soumis Ă  un stalinisme victorieux. Les moyens employĂ©s ne lui Ă©taient certainement pas indiffĂ©rents, mais il les considĂ©rait, mĂȘme les moyens les plus criminels, comme une nĂ©cessitĂ© inĂ©luctable. Dans notre vie tout est faussĂ©, car nous vivons dans une sociĂ©tĂ© malade et il ne faut reculer devant rien, jusqu'Ă  "embrasser le boucher" pour en sortir. "De mon temps les routes dĂ©bouchaient sur le marĂ©cage", a-t-il Ă©crit. Il le croyait profondĂ©ment. Mais il croyait aussi profondĂ©ment Ă  un avenir meilleur et dans un de ses poĂšmes les plus bouleversants, il s'adresse aux hommes de cet avenir qu'il considĂ©rait certainement comme lointain, pour leur demander pardon Nous savions que / La haine contre la bassesse / Durcit aussi les traits / Aussi la colĂšre contre l'injustice / Rend la voix rauque. Nous / Qui voulions prĂ©parer le terrain pour un monde amical / Nous ne pouvions pas ĂȘtre amicaux. / Mais vous quand le temps sera venu oĂč / L'homme sera un ami pour l'homme / Pensez Ă  nous / Avec indulgence. 1 Six volumes sur huit annoncĂ©s du théùtre de Bertolt Brecht ont paru aux Editions de l'Arche. Couverture de L'Express n° 303 du 12 avril 1957 Richard Nixon.L'EXPRESS Archive choisie par la Documentation de L'Express Les plus lus OpinionsChroniquePar GĂ©rald BronnerLa chronique d'AurĂ©lien SaussayPar AurĂ©lien Saussay, chercheur Ă  la London School of Economics, Ă©conomiste de l'environnement spĂ©cialiste des questions de transition Ă©nergĂ©tiqueChroniqueAbnousse ShalmaniLa chronique de Christophe DonnerChristophe Donner Freud Breuer et la MĂ©thode dite « Cathartique » - Psychanalyste-Paris.com. Christophe Bormans - Psychanalyste : 8, rue de Florence - 75008 Paris. TĂ©l. : 01 40 41 07 27. Accueil > À propos de Freud > Freud, Breuer et la MĂ©thode dite « Cathartique ». Le travail d’accouchement de la Psychanalyse.

AuteurMessagecasamaĂźtre cuisinierNombre de messages 1294Age 70Date d'inscription 25/07/2007Sujet poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1132 A U X C A B I N E T SMalgrĂ© l'humour et la vertuIl faut ici montrer son culMalgrĂ© la haine et la fiertĂ©Il faut ici se dĂ©froquerMalgrĂ© l'amour et la tendresseIl faut ici montrer ses ! poussez ! les constipĂ©sLe temps ici n'est pas comptĂ©Venez ! venez ! foules empressĂ©esSoulager lĂ  votre diarrhĂ©eCar en ces lieux souvent chĂ©risMĂȘme le papier y est qu'on y pĂšte, soit qu'on y roteTout est permis au sein des chiottesMais ? graine de vĂ©role ou de morpionN'oubliez pas d'vous laver l'fionDe ces WC tant usitĂ©sPrĂ©servez donc l' gloire Ă  nos vespasiennesDe faĂŻence ou de porcelaine !Que l'on soit riche ou bien fauchĂ©Jamais de classe dans les WCPines de smicards ou de richardsVenez tous voir mon urinoir !Qu'ils s'appellent chiottes, goguenots, watersTout l'monde y pose son derriĂšreOn les dit turcs ou bien tinettesTout est une question de cuvetteQuand celles-ci se trouvent bouchĂ©esNous voilĂ  tous bien entrez aux cabinetsNous raconter vos p'tits secretsSavoir pĂ©ter c'est tout un artPour ne pas chier dans son cet Ă©crit vous semble idiotTorchez-vous-en vite au plus tĂŽtSi au contraire il peut vous plaireAffichez-le dans vos waters !!! gewurtzAdminNombre de messages 19585Age 57Date d'inscription 08/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1527 maclapoppetit cuisinierNombre de messages 418Age 60Date d'inscription 31/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1641 Eh bien je crois que Casa va ĂȘtre affichĂ© dans mes latrines vespasiennes culturello Ă©rgonomiques oĂč face au trĂŽne est dĂ©jĂ  dressĂ© ce poĂšme de Musset l'Alfred, allez qu'Ă  vous il soit aussi ... une petite idĂ©e aussi que je vous suggĂšre, mes amis viennent d'ailleurs me visiter rien que pour trouver l'occasion de soulager leur retenue naturelle dans le dĂ©fouloir de faĂŻence. Sur une tablette placez donc un dictionnaire de synonymes voilĂ  comment s'instruire plaisemment en faisant ...Le petit endroitVous qui venez ici dans une humble posture De vos flancs alourdis dĂ©charger le fardeau Veuillez quand vous aurez SoulagĂ© la nature Et dĂ©posĂ© dans l'urne un modeste cadeau Epancher dans l'amphore un courant d'onde pure Et sur l'autel fumant placer pour chapiteau Le couvercle arrondi dont l'auguste jointure Aux parfums indiscrets doit servir de tombeau Alfred de Musset Ă  George Sand gewurtzAdminNombre de messages 19585Age 57Date d'inscription 08/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1644 ben dit donc faudra que je redĂ©core mes toilette moi n6 casamaĂźtre cuisinierNombre de messages 1294Age 70Date d'inscription 25/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1915 ACCROCHEZ VOUS....voila les toilettes de Casanova on vous avais prevenus que c'Ă©tait un phĂ©nomĂšne... rare! InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1919 casamaĂźtre cuisinierNombre de messages 1294Age 70Date d'inscription 25/07/2007Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1928 dans le meme style mais plus hard... InvitĂ©InvitĂ©Sujet Re poeme de cabinet Jeu 2 AoĂ» 2007 - 1932 Contenu sponsorisĂ© poeme de cabinet

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